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3.86/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Michelle Mosiniak, auteure et sculpteure, écrivain indépendant, signe son quatrième ouvrage et son premier roman : Arouna ne répond pas.
Elle a enseigné, puis travaillé dans la presse et l'édition. Elle a effectué des missions de développement, notamment pour l'UNESCO. Elle continue à voyager.

Source : www.facebook
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Déjà les prémisses du soleil incendient le contour des grands arbres tandis que le sable moins meuble annonce la fin du village avec ses itinéraires nivelés par les hommes et les bêtes. C’est là que commence la zone sans clôture, le no man’s land convoité, l’espace où les bras d’eau salée serpentent au milieu de la boue séchée, ridulée et qu’il sent sous la minceur de ses semelles.

Conscient à cet instant de sa propre légèreté, il laisse sa pensée voleter au plus près des derniers baobabs, touche au passage leur écorce grenue, sans raison, comme ça, juste pour en éprouver la texture, satisfait de leur permanence trapue et tutélaire.

Au moment d’atteindre la dune au-delà de laquelle tout bascule, il ralentit le pas, contourne à dessein le marigot, scrute sa fermentation assoupie, inspire l’odeur d’eau croupie et de fruits pourrissants. Les mouches n’ont pas encore entamé le ballet qui viendra avec les heures de canicule au point que l’on peut les croire disparues à tout jamais. Lavé, décanté, dépouillé de toute souillure, vierge de toute entrave, Arouna est là comme à l’aube du premier jour, homme néolithique, émerveillé de découvrir ses muscles et leur mécanique, ses poumons et leur soufflerie, le cœur et le cerveau indissolublement liés.

Libre, comme le vent marin maintenant proche dont il hume les relents iodés avant même que n’apparaisse à sa vue l’infini de l’océan, contenant la dérive de sa vieille terre aimée. Encore quelques pas, arrêt sur la crête avant de dévaler la pente et s’affaler juste avant la limite imposée par l’eau, enraciner ses doigts dans le sable, attendant sans le savoir de devenir pierre que rien ne pourrait déloger.
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C'est un géant avec du plomb dans l'aile. Un athlète recru. Dans le temps, il y a eu ces foulées infatigables des longues jambes. Un arpenteur passant, apparemment sans mal, de la solitude plate et torride du sable aux boulevards du dimanche à Paris. Le corps avançant comme un bateau gréé avec ce balancement imperceptible. Une jambe puis l'autre, les bras marquant un rythme bien plus ancien que lui. Fatigue ? Connais pas jusqu'au jour où quelque chose se détraque. La marche n'est plus cette mécanique élastique, cet assemblage huilé; il arrive que le pied hésite une fraction de seconde avant de prendre appui sur le sol.
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Partir de chez soi est une amputation. D'un coup, d'un seul coup, comme d'un couteau déterminé, vous voilà séparé de tout ce qui allait de soi. Impossible, comme le raconte je ne sais plus quel écrivain, de faire comme en Iran où une coutume a institué que la première étape d'un voyage n'excède jamais cinq ou six kilomètres pour le cas ou quelqu'un aurait oublié quelque chose chez lui et puisse y retourner... Ou peut-être changer d'avis !
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A ce moment, une mince bande gris pâle apparaît à mes yeux sans sommeil, là où le fleuve doit toucher le ciel. La bande de gris va maintenant s’élargissant et mange la nuit, installant au-dessus de l’eau une brume aux teintes délicates. Violet des perles de couronnes funéraires. Le vent rabat les parfums de la grande selve africaine : humus, fruits pourrissants, bois rongés, lianes gorgées de sucs glaireux. Alors cela s’engouffre en moi, oppressée par cette énigme splendide.

Derrière mes yeux se forme l’image de plus en plus nette des contours de toute chose s’affirmant : déchirement du voile laissant voir la surface argentée du fleuve et ses rives impénétrables. Ma propre légèreté à cet instant. Mon appartenance. Et soudain, l’eau est incendiée par le soleil, depuis le fond du paysage, tandis qu’un calao à gros bec annonce par son cri moqueur l’éblouissement du jour.
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Alors dans un pays où les maisons sont de foie gras, les rivières de vin, où coulent le miel et le lait on peut mourir de faim. Comment ses parents, ses enfants, ses voisins ont-ils laissé faire cela, la question le taraudait. . .

Masse Critique
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Quelle est la part du hasard, comment cela s'orchestre-t-il ? Le fait qu'un homme et une femme, enfermés chacun dans leur solitude rêveuse, leur songe éveillé, leur attente diffuse, engourdie, de l'autre, de celui ou celle qui fera cesser le stand-by, jouent leur part dans cet évènement unique et banal à la fois ? Sans amour, on n'est rien du tout.

Masse critique babelio
Editions La trace
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