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3.7/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Madagascar
Né(e) à : Antananarivo , le 14/06/1948
Biographie :

Michèle Rakotoson est une écrivaine, romancière, dramaturge et journaliste malgache.

Issue d'une famille d'intellectuels protestants, elle effectue ses études primaires et secondaires à Antananarivo avant de faire sa licence de lettres malgaches à Madagascar, puis un DEA en sociologie à Paris. Après avoir été professeur de lettres à Madagascar et metteur en scène, elle quitte Madagascar en 1983 pour des raisons politiques. À Paris, elle travaille comme journaliste à la radio (Radio France Internationale et France Culture) et à la télévision (RFO-AITV). En 1990, elle devient responsable des manifestations littéraires à RFI, s'occupant notamment du concours des inédits de RFI-ACCT, du Prix RFI-Témoin du Monde et d'autres activités littéraires et culturelles. En 2008, elle quitte RFI pour s'occuper à plein-temps du projet Opération Bokiko, un projet de relance de l'édition et du livre à Madagascar.
Elle est auteure de plusieurs pièces de théâtre qui sont jouées sur scène en Afrique, en Europe et en Amérique.
Dans une œuvre centrée essentiellement sur la recherche de la culture et de l'identité malgaches, Michèle Rakotoson revisite les traditions et les coutumes. Dans un premier roman d'une écriture limpide et hypnotique, "Le Bain des reliques" (1988), elle reprend la tradition des Famadihanades et du fitampoha, les secondes funérailles où les Malgaches font le retournement des os des défunts. Dans "Hennoÿ" (1998), c'est la place des morts dans les souvenirs et la place de l'esclavage qui sont au centre de l'oeuvre. Son quatrième roman, "Lalana" (ce qui veut dire à la fois "la rue" et "la loi") (2002), est le plus dense et le plus mythique. D'une écriture magistrale, la romancière trace le parcours vers la mer de ses deux protagonistes, de jeunes artistes d'Antananarivo dont l'un, malade du sida, n'a jamais vu la mer.

Avec la publication de "Juillet au pays"; chroniques d'un retour à Madagascar en 2007, Michèle Rakotoson passe au récit autobiographique dans un retour aux sources et sur la place que peut occuper ou réoccuper les gens qui ont quitté leur pays et qui vont peut-être y retourner.

En juin 2012, l'Académie française lui remet la Grande médaille de la francophonie pour l'ensemble de son œuvre. En mai 2023, elle obtient le Prix Orange du livre en Afrique pour "Ambatomanga, Le silence et la douleur" (2022) qui revient sur la colonisation par la France de son île natale.
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Source : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/rakotoson.html
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C’était cela la vie, pas autre chose, la possibilité de cultiver la terre, de voir les jeunes pousses, de sentir la pluie couler sur sa peau, de pouvoir boire de l’eau, de manger, de dormir en sachant qu’on allait se réveiller le lendemain matin.
(page 36)
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Madagascar était un rêve fou : traverser les océans pour combattre des indigènes dont certains avaient encore des mœurs barbares. Et porter un bel uniforme pour honorer la patrie. Déjà dans ses yeux d’enfant, avec ses cousins, il aimait défier « les sauvages », qui faisaient très peur. Les « ennemis » se mettaient du cirage noir sur le visage ou arboraient de grands chapeaux de paille et poussaient des cris censés être tonitruants.
(pages 48-49)
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Il paraissait que le parlement français avait voté une somme énorme pour financer une expédition à Madagascar. On parlait de 65 millions de francs. Ils dépensaient donc des millions pour envahir le pays des autres ?
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La douleur prend souvent la forme d’un silence, à Madagascar. D’un silence terrible. Solitude extrême de cette île du bout du monde, oubliée sur ses cailloux, qui servent de terre à sa population de plus en plus hagarde. Les souvenirs sont là comme une plage immense, avant de s’apaiser comme les embruns dans le sable qui crisse.
(Prologue)
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Mais le doute est quelque chose qui tenaille et fait perdre toute confiance en l’autre, et en soi aussi…
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Tavao serrait les poings en pensant à l’avenir, si aléatoire. Il fallait qu’il tienne. Jour après jour, petite victoire après petite victoire, pour que l’enfant à venir n’ait pas la même vie que la sienne. Et peut-être prier. Et si les dieux chrétiens ne suffisaient pas, implorer les dieux traditionnels malgaches – Rahodibato, Rakelimalaza, Rafantaka – et d’autres encore. Et demander aux possédées d’intercéder auprès de ses ancêtres à lui, même s’ils étaient de l’autre côté de la mer, là-bas. Mais il avait une foi profonde en eux, ils l’avaient suivi, le protégeaient, il en était sûr, parce qu’autrement, comment aurait-il pu survivre ? Ne pas s’effondrer, garder espoir, il le fallait absolument.
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Heureusement que le pays était magnifique : des arbres partout, des ravinalas, des manguiers, des maisons construites avec des feuilles de lataniers… C’était Ampasindava, celle qui abritait Mahajanga, il y avait des mines de houille plus importantes que celles du Nord de la France. Comment, dans ces conditions, ne pas coloniser Madagascar ? Félicien se mit à imaginer ce qui pourrait être fait : des usines, des hauts-fourneaux, et ceci dans un paysage bucolique, car des jardins jouxteraient les bâtiments.
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Une invasion ne commençait-elle pas par la mort de soi en soi ? Mais comment oser ne fût-ce que le penser, quand on vous serinait que seule la religion de l’autre était la vraie ?
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Un militaire ne parle pas, il reste sur son quant-à-soi, avec sa dignité, et surtout ne rapporte rien. Rien de ce qui pourrait être confidentiel. On l’avait très vite appris dans la famille. Que faire ? Il paraissait que tout était préparé là-bas, son régiment était attendu, celui-ci était réputé comme étant composé de soldats d’élite. Et tout le monde lui répétait : « Il est du devoir de la France d’aider les pays arriérés à sortir de l’état sauvage dans lequel ils baignent tous et d’apporter la civilisation dans les terres lointaines. »
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Le dieu qu’on les incitait à prier était maintenant blanc. Les divinités ancestrales étaient des idoles, enfants du Diable, qui était noir. Et eux, les Malgaches, étaient noirs, même s’ils se voulaient clairs. Le savaient-ils ? Mais comment sentir et dire son malaise quand on était touché au plus profond de soi ? Comment le faire quand il fallait prier à l’intérieur de ces temples qui ressemblaient à des caveaux mortuaires ? Ces memorial churches en pierre qui ressemblaient à des tombes, construites sur les lieux où des martyrs avaient été tués. Sur ces lieux-là, les âmes des morts résidaient peut-être encore, car ils avaient été mal enterrés, injustement tués. Fallait-il évoquer le Seigneur dans des intérieurs sombres comme des caveaux familiaux pour calmer les mânes, comme le disaient les missionnaires ? Refuser la vie et célébrer la mort ?
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