Interview de Michel Lecomte lors de son dernier jour à la RTBF
C'est sans doute le côté commerçant hérité de mon père qui a refait surface. Négocier avec humilité mais fermeté, ne jamais s'avouer vaincu, recueillir toutes les infos dans le réseau, faire évoluer ses pions, changer de place.
Quantité de sportifs aujourd'hui sont simplement injoignables pour les médias classiques et ne communiquent plus que par leurs comptes sur les réseaux sociaux. Conséquence : c'est le règne de la communication unilatérale, formatée, qui fuit la critique extérieure; chacun vit dans sa bulle ou sa tour d'ivoire. L'échange et le partage deviennent compliqués.
Avec ou sans vidéo, les hommes et les femmes qui prennent encore cette lourde responsabilité d'arbitrer - et ils sont de moins en moins nombreux - doivent être protégés et soutenus, et davantage encore en matches de divisions inférieures où la vidéo n'est pas là pour les aider. Sans arbitre, il n'y a pas de football.
En radio, la démarche est tout autre : comme il n'est pas possible de laisser parler l'image, il faut expliquer, meubler, ne jamais lâcher l'auditeur qui, par ailleurs, en vous écoutant, se fait son film et y ajoute ses couleurs.
Gamin, on m'appelait " La gazette de Verlée". J'avais le don de recueillir les confidences ou les bons mots, puis de les répéter très rapidement à d'autres. Les gens savaient qu'en me confiant une nouvelle, elle serait colportée par une vent favorable.
Le respect sur un plateau de télé, c'est d'abord l'écoute.
Moi, j'habite en bord de Meuse et quand Namur s'éveille dans la lumière matinale, je ne souhaite rien d'autre que "être là".
À cette époque, il fallait monter sur le toit de la tribune pour assurer les commentaires et on le faisait par une échelle de corde.
Un média de service public doit toujours faire le pari de l'intelligence.