Car malgré son caractère illusoire ou somme toute symbolique, la catégorie de race n’en a pas moins des effets tout à fait matériels sur les modes de perception ordinaire de soi et d’autrui, ainsi que sur les modalités d’organisation et stratification de la société
sans doute faudrait-il considérer alors les agencements sociocognitifs par lesquels le sujet dominant alternativement ignore, connaît, reconnaît, conteste ou dissimule les modes d’exercice de la domination, pour ce qu’ils sont aux yeux des dominé.e.s
En interrogeant la question de la subjectivation, il s’agit donc d’appréhender la relation de dépendance et d’autonomie qu’entretiennent les subjectivités vis-à-vis des rapports sociaux
Loin de tomber dans le piège de l’essentialisation, le concept de blanchité ne renvoie ni à un type corporel, ni à une origine définie, mais à un construit social aux modalités dynamiques par lesquelles, en certains contextes socio-historiques, certains individus ou groupes peuvent être assignés (selon un processus d’allo-identification) ou adhérer (selon un processus d’auto-identification) à une « identité blanche » socialement gratifiante
La définition hégémonique du racisme échoue à percevoir son caractère positif, productif. Elle ne permet pas de rendre visibles les manières par lesquelles il peut opérer en tant que pourvoyeur d’identités, de représentations, de savoirs ou de gratifications sociales
il semble que la prégnance de l’universalisme non seulement non seulement restreigne le champ de la conceptualisation du racisme, mais exclue par ailleurs toute interrogation de soi en tant que socialement situé au sein des rapports sociaux de race
Comment dès lors renouer avec une vision collective de l’action, sans pour autant écarter sa nécessaire dimension subjective et l’incertitude propre à son devenir, son caractère potentiellement ambivalent par rapport à l’émancipation ?
les agencements sociocognitifs par lesquels le sujet dominant alternativement ignore, connaît, reconnaît, conteste ou dissimule les modes d’exercice de la domination, pour ce qu’ils sont aux yeux des dominés
Le partage de la visibilité impliqué par cette expression est sous-tendu par une énonciation blanche, et donc une exclusion des minorités ethnoraciales du champ et de la parole et de la vision
mettre en lumière la part cachée de la « minorité visible » : la majorité invisible occupant une position dissimulée, au creux des discours, qui tend à masquer son caractère hégémonique