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Critiques de Marie-France Etchegoin (48)
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J'apprends le français

Ce livre devrait être lu par tout le monde. Un réalité à découvrir d'une autre façon que par les médias qui relatent leurs propres vérités, la vérité à sensation, la vérité des gouvernements, la vérité qui fait peur et qui laisse le spectateur face à une vision effrayante. Les réfugiés, les sans-papiers, les demandeurs d'asiles, ou quelque soit le nom qu'on leur donne sont avant tout des humains ; avec leur propre histoire passée, avec leur famille laissée derrière eux, avec leurs peurs, leurs espoirs, ou juste avec leur envie de vivre ou de survivre.

Ici, l'auteur nous montre cette humanité. Les réfugiés ne sont plus des réfugiés, ils ont un prénom. On se rend compte que pour arriver en France, ils sont passés par des étapes traumatisantes et que ce parcours n'est malheureusement pas terminé. Rien n'est certain pour eux, encore moins leur avenir. Et pourtant ce livre n'est pas sans espoir. Ce livre, c'est une bouffée d'oxygène, c'est un échange, ce sont des rencontres...

Jamais plus mon regard ne sera le même.

Merci à Marie-France Etchegoin. Et merci aussi à mon amie Christelle pour m'avoir prêté ce livre.
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Le bûcher de Toulouse



Le sous-titre de cet ouvrage est très explicite : "D'Alègre à Baudis : Histoire d'une mystification".

Je suis heureux d'avoir découvert ce livre qui démystifie cette horrible campagne de presse dont l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis (1947-2014), a été une des principales victimes. J'ai eu l'honneur de fréquenter Dominique Baudis, et encore davantage son père Pierre Baudis (1916-1997) au Parlement européen et je garde des 2 Baudis un excellent souvenir.

J'ai été horrifié de lire ce qui lui est arrivé dans son ouvrage "Face à la calomnie" et dont j'ai fait, malgré mon écœurement, un billet sur Babelio, le 8 avril 2018.



Le tsunami de la ville rose a été déclenché par les prouesses d'un tueur en série local, l'infecte Patrice Alègre, né à Toulouse en juin 1968 et condamné en février 2002 à perpète pour 5 meurtres et 6 viols + une tentative de meurtre.



Il a pris de l'ampleur "grâce" à la mission messianique que l'adjudant de la gendarmerie Michel Roussel a cru être investi et qui dans un excès de zèle fanatique a commis des libertés impardonnables avec les procédures judiciaires pourtant bien définies.



Le 3e élément de ce dérapage exceptionnel est constitué par l'imagination débordante de 2 ex-prostituées, Patricia (Christelle Bourre) et Fanny (Florence Khelifi), qui par leurs révélations mensongères sont à l'origine de ce qui fût baptisé : "Le scandale des notables".

Elles ont accusé le magistrat Marc Bourragué d'actes dignes de Sodome et Gomorrhe, compromis la réputation de Jean Volff, le procureur-général de Toulouse, avant de s'attaquer aux politiques tels Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy et quelques autres qui auraient abusé d'elles et d'autres pauvres filles ainsi que des enfants des 2 sexes dans des soirées sado-masochistes, régies par le Monstre ou la Bête de Toulouse !



Personnellement, je trouve que les supérieurs de Roussel ont eu également leur part de responsabilité en se montrant beaucoup trop indulgent avec leur inspecteur vedette qui ne respectait pas des règles élémentaires prévues par la loi. Au lieu de constituer une seconde équipe d'investigation, ils auraient dû freiner Roussel ou le décharger de l'enquête.



Ce 4e élément, souvent ignoré ou minimalisé, est resté à l'ombre du 5e élément : un emballement médiatique rarissime, qui en Occitanie a dû ressembler à l'affaire Dreyfus mais sans un Émile Zola accusateur.

Plutôt le contraire. C'est comme si entre les journalistes de la presse écrite une compétition avait été organisée à qui irait le plus loin dans la diffamation sans preuves. Une surenchère dans laquelle Gilles Soulliès de la Dépêche du Midi et Philippe Motta dans le Figaro se sont particulièrement illustrés. Le sacro-saint principe du secret de l'instruction y est devenue une notion purement fictive.

La télévision n'est pas restée absente dans cette course effrénée des nouvelles sensations, comme en ont témoigné des débats entre autres à TF1 et A2, sans oublier les prestations remarquables de Karl Zéro sur Canal +.



À toutes fins utiles, je tiens à remarquer que j'ai commencé ma vie professionnelle dans le journalisme et qu'aujourd'hui je suis toujours abonné sur la feuille d'information de l'association des journalistes. J'ai toujours estimé qu'une presse libre est absolument vitale pour la démocratie. Ce dont j'ai horreur c'est cette recherche de nouvelles sensationnelles fondées sur rien de concret, mais honteusement nuisibles à de pauvres individus innocents.



Les auteurs, sur la base d'une investigation minutieuse de cet engrenage démoniaque, illustrent dans "Le bûcher de Toulouse" sans merci les aléas lamentables pour les personnes directement concernées. Dans un ouvrage de 430 pages, publié en 2005, Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron nous démontrent comment la boutade "il n'y a pas de fumée sans feu" peut conduire à l'absurde. Ils ont consciencieusement vérifié leurs sources et interviewé un grand nombre de protagonistes.



L'ironie veut qu'au moment où les auteurs venaient de terminer leur ouvrage, le 25 mars 2005, le juge Thierry Perriquet a rendu un non-lieu général dans l'affaire dite des "orgies sadomasochistes". Dans son ordonnance, il a "stigmatisé les errements procéduraux et le caractère mensonger des accusations portées par Patricia et Fanny".



Comme le note Marie-France Etchegoin à la page 214 : "La rumeur est un puits sans fond".

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Raoult : Une folie française

"Il n'appartient qu'aux grands hommes d'avoir de grands défauts", disait La Rochefoucauld.

Si cette assertion du chantre des maximes est vraie, alors Didier Raoult appartient à cette espèce.

Né en 1952 au Sénégal, l'homme cultive l'art du "grand", du très grand, voire du gigantisme.

Benjamin d'une famille de six enfants, il en est le plus grand : 1,90 m.

Il en est de très très loin le surdoué.

Là où le QI moyen des hommes de cette planète tourne autour de 100, que les génies se situent à 140 et un peu plus : 130 pour Copernic, 150 pour Mozart, 160 pour Einstein... Didier Raoult revendique un QI de 180 ( test effectué par un pédopsychiatre marseillais ).

L'homme a une généalogie à faire pâlir d'ébahissement le vicomte Philippe de Villiers connu pour sa personnalité "hors du temps et de l'espace", à la figure duquel il lance un jour un de ses aïeux, un meneur de chouans, un descendant de La Rochejacquelin, dont la devise était : " Si j'avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi."

Fils d'un médecin militaire et d'une héroïne de guerre...elle serait "la Solange Dandillot", l'une des héroïnes du roman de Montherlant " Jeunes filles"... et celle qui fut la "vraie" fiancée du sulfureux écrivain mort par suicide en 1974.

Il détient le courrier échangé entre sa mère et l'auteur de la tétralogie intitulée " Les lépreuses".

De son grand-père maternel, Paul-Victor Legendre, ancien spahi qui dirigera à Marseille les Mouvements unis de la Résistance avant de rejoindre l'Orchestre rouge, il affirme avoir hérité le côté "psychopathe et rebelle " ( dixit DR).

Ses six premières années sont celles d'un enfant roi entre Dakar et le Cap Vert... un petit paradis ; il ne va pas à l'école.

Sa vie et celle de sa famille changent lorsque son père est muté en France.

C'est d'abord Paris et le rejet, puis Marseille et "l'acclimatation".

Rebelle, DR va l'être dès l'entrée à l'école où rien ne l'intéresse si ce n'est la lecture et la castagne.

Renvoyé tout au long de sa scolarité de plusieurs établissements, il passe un bac littéraire avant de disparaître pendant deux années. Deux années au cours desquelles, il semble avoir occupé son temps comme deckman ou GO sur un bateau de croisière.

Assagi, il rentre au bercail et finit par accepter ce qui a toujours été le souhait de son père : devenir médecin.

Ses études ne sont guère brillantes, et c'est presque les circonstances qui font de lui un microbiologiste, un spécialiste des maladies infectieuses.

Mais sa personnalité "flamboyante", son entregent vont faire le reste.

Remarié à Natacha Caïn, fille de psychiatres et qui à son tour va le devenir, il va très vite faire en somme de voler vers les cimes.

Il s'entoure d'une équipe, d'un "commando", fait une publication hebdomadaire dans les revues scientifiques internationales... ce qui lui attribue des points, les points de l'argent et le tout la renommée.

Je passe sur les luttes corporatistes intestines, les rivalités d'ego dont on a pu mesurer les effets dévastateurs lors de la pandémie... toujours en cours.

Didier Raoult, grâce à son habileté, à son intelligence (QI de 180) réussit à obtenir la création à Marseille d'un IHU ( Institut Hospitalo-Universitaire ), ces établissements de formation et de recherche médicale dont l'initiateur est Nicolas Sarkozy.

Naturellement, il en devient le Boss.

C'est la place qu'il occupe lorsque à Wuhan en 2019, surgi d'un laboratoire ou d'un marché... le saura-t-on jamais ?... apparaît celui que la planète entière va apprendre, à son corps mal défendant, à connaître sous le nom de Covid19...

Aussitôt DR fait un premier diagnostic : "une grippette... trois malheureux Chinois qui meurent, ça fait une alerte mondiale, l'OMS s'en mêle et ça passe à la radio et à la télévision. Le monde est devenu complètement fou... Les gens n'ont pas de quoi s'occuper, alors ils vont chercher en Chine de quoi avoir peur ? Ce n'est pas sérieux... Moi, ce qu'il se passe, le fait que des gens soient morts de coronavirus en Chine, je ne me sens pas tellement concerné."

De plus, ajoute-t-il " des papés vont probablement mourir d'une pneumonie à cause de ce nouveau virus. J'ai soixante-sept ans et j'ose le dire : il faut bien mourir de quelque chose."

Par ailleurs, des fausses alertes, il en a connu... "rien que ces vingt dernières années : la crise de la vache folle en 1996... 177 morts au Royaume Uni et 27 en France....le Chikungunya en 2005... il a causé des douleurs, a atteint La Réunion mais n'a tué personne en France métropolitaine... Ebola... qu'on ressort des tiroirs tous les quatre ou cinq ans... la grippe aviaire... une épidémie pour oiseaux qui a déclenché une production de vaccins complètement inouïe pour une maladie qui n'est pas une maladie humaine..."

Pas de quoi donc fouetter un Raoult et encore moins l'impressionner.

Sauf que le virus continue à tuer... de plus en plus... au point que des millions de personnes sont confinées à Wuhan.

Le professeur, qui n'est pas encore "le druide", qui a passé sa vie à collectionner les diplômes, les honneurs, les récompenses... se rêve un destin.

Il vient de frapper à sa porte grâce à ce virus... qu'il affirme être l'épidémie la plus bête et la plus facile à soigner des maladies infectieuses appartenant ou ayant appartenu à l'histoire de l'humanité.

Ayant lu une "étude", une "note" venant des Chinois et révélant in vitro l'efficacité de la chloroquine sur le virus, DR fait la sienne (étude), à sa manière, selon ses règles sur quelques patients... sans groupe témoin... et en conclut que l'hydroxychloroquine savamment dosée et associée à l'azythromycine... est la panacée... la solution.

"Le Covid19, c'est l'infection la plus facile à traiter. Pas la peine de s'exciter pour trouver des vaccins dans dix ans !"

Il crée sa chaîne YouTube...et sur ladite chaîne, l'annonce qui dure une minute quarante-cinq secondes et dont le titre est : "Coronavirus : fin de partie !" crée le buzz sur les réseaux sociaux et devient un scoop mondial.

À partir de là naît le mythe Raoult.

Trump, sans le citer, vante les mérites de l'hydroxychloroquine... dont il prend un comprimé par jour en préventif... Bolsonaro embraye dans la foulée.

Le monde a la focale rivée sur ce vieux médicament devenu soudain pourvoyeur d'un nouveau miracle.

La France, elle, se déchire.

Il y a ceux qui voient en Raoult un futur prix Nobel, et les sceptiques... qui observent le peu de crédit et de fiabilité d'une étude faite maison sur une vingtaine de patients dont on ignore tout... et sans groupe témoin.

Il n'empêche : Raoult a la gloire qui manquait à son palmarès.

Le professeur devient une idole, une rockstar, un prophète, un demi-dieu.

Il côtoie Onfray... ils ont en commun la philosophie, Nietzsche et tous les deux sont "injustement" méprisés par certains de leurs contemporains.

Ils iront jusqu'à prévoir un grand show public ensemble à Marseille, avant que leurs egos ne soient rattrapés par la réalité, et qu'Onfray qui avait vilipendé dans un premier temps ceux qui s'en prenaient au génie Raoult, les Big Pharmas et leurs affidés... n'attrape à son tour le Covid et que s'étant vu proposer le traitement de Raoult ne s'écrie indigné : " je ne veux pas finir en martyr... Raoult s'est trompé... il devrait le reconnaître."

Il fréquente également BHL... lequel s'en prend à cette société hygiéniste.

De Villiers, que j'ai déjà cité et qui prépare un livre complètement "barré" et complotiste, dans lequel Raoult a une place de premier choix.

Des politiques... tel Mélenchon qui veut en savoir plus sur ce virus.

Emmanuel Macron et surtout son épouse Brigitte qui correspond avec l'illustre savant.

Pour DR, la fin du printemps marque la fin définitive de l'épidémie.

Il n'y aura pas de seconde vague.

On connaît la suite.

Petit à petit, au fur et à mesure que la réalité de la pandémie va prendre le dessus sur les prophéties erronées du professeur, que toutes les études de par le monde vont démontrer l'inefficacité de l'hydroxychloroquine, que le documentaire complotiste "Hold-up" va s'auto-caricaturer et rendre grotesques leurs intervenants, celui-ci va voir un nombre toujours croissant de ses fidèles s'éloigner de celui qui leur avait fait prendre le mur de la réalité pour une briquette ( à quelques lettres près, c'eut pu être l'anagramme de grippette (sourire).

Arianne Chemin et Marie-France Etchegoin ont scindé leur ouvrage en deux parties : la première est consacrée à la biographie de leur sujet, et la seconde à la pandémie et au rôle joué par DR dans celle-ci.

Ce n'est pas un livre à charge contrairement aux lecteurs raoultiens qui voient dans le titre du livre et dans le livre un parti pris.

Ces deux journalistes sont deux grands reporters de renom et ont fait un travail d'investigation qui repose sur des faits ( montrables, démontrables, avérés) et non sur des interprétations, des extrapolations ou des suppositions.

D'autres livres suivront, écrits par d'autres.

Aucun ne pourra jamais démontrer que la potion de DR était magique car elle ne l'était pas.

Aucun ne pourra réfuter, sous un quelconque prétexte, que les punchlines de DR n'ont pas été prononcées ou écrites par son auteur en personne.

Pas un ne pourra nier qu'il ne croyait pas aux masques, persuadé que la contamination se faisait par les mains...

Raoult a eu raison sur tout ce qui avait trait à la logistique, il a été le premier à tenter d'imposer les tests PCR et le fameux "tester, tracer, isoler". Dix-sept ans avant la pandémie, il alertait sur l'impréparation de la France dans le domaine des maladies infectieuses et tirait la sonnette d'alarme sur le risque de pandémies à prévoir.

Sauf que lorsque est apparue la pandémie en cours, il est soudainement devenu aveugle, sourd et s'est pris les pieds dans le tapis... COMME NOUS TOUS... mais il était le seul à avoir un QI de 180... !!!

Raoult a une immense culture, lit beaucoup "au moins 100 romans par an...", Voltaire ne l'a pas convaincu qui écrivait : "“Les hommes se trompent, les grands hommes avouent qu'ils se sont trompés.”

À moins que Voltaire n'appartienne pour lui à ceux qu'il qualifie de pétainistes... ( vous comprendrez en lisant le bouquin ).

Un livre facile à lire... une enquête journalistique sur une "affaire" qui fera longtemps encore couler beaucoup d'encre.

PS : un carton jaune à Gallimard pour un nombre de coquilles indignes à une maison d'édition de cette envergure.





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Raoult : Une folie française

Petit livre d’actualité du Covid dédié à la moquerie du professeur Raoult. Le titre du premier chapitre, une fois l’ouvrage terminé (au début, on ne s’en rend pas compte) prend tout son sens : « Médecine de Brousse ». Il est vrai que M. Raoult est originaire d’Afrique (il est né à Dakar) et l’allusion sonne bizarrement. Les journalistes accréditées pensée moderne vont ainsi marquer de leur condescendance tout ce livre dédié au personnage médiatique que chacun connaît hélas maintenant.

Je ne vais pas me lancer dans un jeu inutile de démêler le vrai du faux, le fake d’aujourd’hui versus le fake de demain, je n’en ai pas les compétences. Il faut juste savoir que cet ouvrage (exagéré, c’est de l’éditorial publié) ne cite aucune source, ne référence aucun lien pour vérification. Il est vrai que ce sont des journalistes donc on peut les croire ...

A part un chapitre assez difficilement compréhensible sur Natacha Caïn, sa femme où l’on fait allusion à une précédente union sans en parler (exercice ambigu), le reste se lit vite car nos rédactrices ont une plume acérée et se sont munies d’une multitude de guillemets tout aussi effilés.

Qu’en dire ? Que sous couvert de narration, le mépris est distillé à chaque chapitre et je vais me contenter de quelques exemples au hasard, c’est suffisant pour caractériser l’objet.

chap 1 : « Ainsi débute le roman de sa vie »,

chap 2 : "Car, ça y est, l’enfant roi de Dakar va enfin à l’école"

chap 4 : « En conséquence, le loup de mer prend, en 1972, la direction de la faculté de médecine, à deux pas – clin d’œil de la géographie – de l’ancien asile d’aliénés, dit aussi l’« hôpital des insensés ». C’est peu dire qu’il n’a pas la vocation.

chap 8 : "se souvient avoir répondu le Cyrano de Marseille à l’organisation internationale qu’il tient déjà assez peu en estime."

chap 14 : « Il porte une veste noire sur un pantalon assorti, et cette tenue de ville lui donnerait presque des airs d’Albus Dumbledore, le professeur de sorcellerie dans Harry Potter »

chap 23 : « Le professeur semble définitivement dévoré par son ego, comme si la chloroquine et la lutte contre le Covid n’étaient plus l’enjeu désormais »

chap 19 : "En ce mois de mars, tous les complotistes se penchent sur les conditions de vente de l’« HCQ », comme on écrit l’hydroxychloroquine sur les réseaux sociaux."

J’arrête sur ce dernier exemple qui interpelle sur la vision des Français qui ont cru (et peut être croient toujours) à l’hydroxychloroquine (et aux masques) qualifiés bien sûr de complotistes et m’interroge. Quel est l’intérêt de faire un si long éditorial en moquant le personnage et ceux qui ont écouté ses discours ? Si c’était une œuvre de journalisme qui était prévue, pourquoi ne pas faire uniquement du factuel ?

Nos éditorialistes ont pris la fâcheuse habitude de ne plus faire de journalisme et de tout décrire par le prisme de leur bienpensance agréée et cet objet en fait une belle démonstration.

J’aurais aimé quant à moi un texte reprenant les informations compilées par les auteurs, les références à leurs sources en annexe, et pourquoi pas une prise de position par rapport à tout cela, mais en dehors du corpus d’enquête. Il y a sans doute pas mal de vérités dans ces lignes mais elles sont tellement biaisées par le parti-pris adopté qu’elles en deviennent suspectes.

Là, soyons clairs : les contempteurs de M. Raoult jubileront, ses laudateurs jetteront l’objet. Cet exercice est donc vain pour moi malgré des apports biographiques du professeur (à vérifier, non sourcées) prêtant à réflexion.



Rem : La description comparant la tenue de ville de M. Raoult à celle du célèbre Dumbledore cinématographique me paraît marquée par une méconnaissance coupable de cette série de films.

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J'apprends le français

***



Ils viennent d’arriver en France, après des parcours tous différents mais tous avec leur lot de souffrances et de traumatismes. Ceux qui se retrouvent dans l’ancien lycée hôtelier transformé en centre d’hébergement d’urgence peuvent assister à des cours de français. Marie-France Etchegoin est là depuis 18 mois, à les accueillir, leur parler, les imprégner de cette nouvelle langue qui leur paraît bien étrange. Elle les écoute aussi, apprend à les connaître et à échanger. Elle donne autant qu’elle reçoit...



Même si je ne m’attendais pas à ce style documentaire, j’ai apprécié l’écriture de cette journaliste. Marie-France Etchegoin a les mots pour nous faire partager son expérience et la difficulté de ces hommes coupes de tout. Elle décrit avec justesse ce que les mots dépassent, ce que cette nouvelle langue surmonte et ce que ces cours délient...



Merci à NetGalley et aux éditions JC Lattès pour leur confiance.
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La saga des francs maçons

Les francs-maçons ont toujours généré beaucoup de fantasmes dû au secret dont ils entourent leurs cérémonies. Aujourd'hui, ils font fréquemment leur apparition dans les théories du complot au côté des Juifs ou des Illuminatis.



Ce documentaire retrace l'histoire de la franc-maçonnerie sur base de sources historiques fiables et démonte les thèses fantaisistes qui pullulent encore de nos jours (il est intéressant de noter que même des faussaires qui ont avoué que ce qu'ils avaient écrit n'était que pure élucubration sont encore utilisé comme « preuves »).



L'organisation du livre est un peu curieuse : il est séparé en thème plutôt que par ordre chronologique, ce qui donne des allers-retours dans le temps un peu compliqué à suivre, surtout pour se rappeler le contexte de l'époque. Un livre nécessaire pour se faire une opinion claire de la franc-maçonnerie.
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J'apprends le français

Écrivaine, journaliste, auteure de nombreux essais, et ancienne rédactrice en chef de L’Obs, Marie-France Etchegoin s’est essayée au métier… de « professeur » pour des réfugiés venus d’Afghanistan, du Soudan, d’Erythrée, du Tchad, d’Ethiopie ou de Guinée. Dans " J'apprends le français " paru aux éditions JC Lattès en 2018, elle  témoigne de ces rencontres, émouvantes et enrichissantes, dans un apprentissage réciproque.

Ils sont Aldon, Abdou, Sharokan, Ibrahim, Suleyman, Salomon et bien d'autres encore. Ils sont migrants.

Elle est Marie-France, journaliste et bénévole dans un centre d'hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile à Paris.

p. 98 : " J'y vais parce que je reçois plus que je donne. "

En immersion dans ce huit-clos, l'auteure nous raconte ces rencontres autour des mots. Des hommes qui ont tout quitté pour fuir l'indicible. Ils sont très jeunes pour la plupart et doivent tout ré-apprendre. Une nouvelle langue, une nouvelle culture, un nouveau système. Alors c'est un challenge quotidien pour Marie-France de leur enseigner les subtilités de la langue française. Si elle met un point d'honneur à leur inculquer le vouvoiement par exemple, elle l'explique par sa volonté de marquer le respect. Il faut tout recommencer à zéro. Comme avec des enfants. Mais ce ne sont pas des enfants. Ce sont des hommes qui portent en eux de profondes blessures. Des histoires de vie particulièrement douloureuses qui s'immiscent au compte goutte dans des moments de confidences. Autour d'anecdotes aussi drôles que tragiques, l'auteure évolue au grès des situations administratives et légales de chacun. Parce qu'ils ne sont pas que des migrants. Ils sont des hommes, des maris, des pères, des fils, des frères. Chaque semaine apporte son flot de nouveaux arrivants ; son flot d'histoires.

L'écriture journalistique appuyée par sa forme, est le témoignage bouleversant d'une réalité factuelle. Cette lecture est une bouffée d'humanité et d'espoir, qui fait tant de bien par ces temps gangrenés par le sentiment d'insécurité.



p. 285 : " L'accueil de l'étranger n'est pas une charité mais un échange. Il nous ouvre un monde dont nous n'avons pas idée. Il démultiplie nos points de vue, enrichit nos perceptions. Nous en tirons bénéfices. L'accueil, l'hospitalité, l'entraide, la solidarité, la fraternité, l'humanisme, peu importe comment on appelle ce geste ou ce mouvement de l'âme, peu importe qu'il procède d'une éthique, d'une croyance ou d'un heureux caractère, peu importe qu'il soit un engagement ou un passe-temps, plus nous serons nombreux à l'expérimenter, plus les barrières tomberont, plus les politiques s'infléchiront. "
Lien : https://missbook85.wordpress..
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J'apprends le français

Quels itinéraires !

"J'apprends le Français", avec tous ces mots épurés, glaçants, épiques, émouvants. Je suis scotché, dégrisé, déplumé par les récits de ces émigrés

Aldon, Abdou, Sharokan, Ibrahim, Suleyman... !

Un combat pour une renaissance, celui que partage maintenant Marie.



Mari-France Etchegoin est un prof, qui leur donne des cours de Français.





Elle commence par ces mots si simples.

"Bonjour je suis Marie. Et vous ?

Je suis Sharokan.

Apprendre à dire Je.

Je Moi, unique, irremplaçable, ce rituel apprend à dire être, sans lequel on n'est rien. Comment être quand on a tout perdu. Page 11".





Mais peut-on dire je dans un monde où dire je est un risque, parfois un combat, voir une folie. Dans ces vies marchandisées par les passeurs, et les trafiquants, les mots qui reviennent décrivent des bourbiers Afgans ou érythréens.

Leur vie est entravée aussi par la pauvreté ou brisée par les ségrégations ethniques ou les paranoïas religieuses.



Parfois ils n'avaient pas le choix, désigné pour partir, vous avez la charge de gagner de l'argent pour votre famille. Un exil pour nourrir tous les autres.





"Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien », Article 13 de la déclaration universelle des droits de l'Homme."

Qui suis-je pour vous juger ?

Dans nos regards vous étiez au mieux des ombres, une cohorte de silhouettes sans visage. Au pire une déferlante, des spectres au milieu des noyés, une jungle, un entassement de douleurs et de blessures.



Pour ceux qui ont pu survivre ils se retrouvent dans les limbes de l'administration sous l'un des 7 ou 8 vocables qui identifient les émigrés selon leur probabilité de devenir français, ADA,DNA.....





Vous vous êtes arrachés à tout, à votre père et à votre mère, à votre terre et à votre langue.

Vous tentez de faire le deuil de votre langue, renaitre à vous même et aux autres, à une langue, exprimer vos émotions avec les mots des autres, avant qu'ils deviennent votre propre langage et votre musicalité originelle.

Ils sont hébergés dans un ancien lycée hôtelier.

Mari-France Etchegoin est leur prof, leur espoir.





"Tous deux avaient presque l'air hilare, comme si leur vie était une farce tragique dont ils ne pouvaient s'extraire que par le rire.

Le rire est peut être la politesse de l'espoir.

P 112"





"Je veux du Cacao, je veux des oiseaux.

Peut on demander à ceux qui ont côtoyé la mort de chanter ce genre de comptine?

Ils chantent pourtant.

Il y a de la joie pendant quelques instants. les muscles se déverrouillent.

Les corps se redressent commente Marie page 70."





La langue maternelle est celle qui accepte le lapsus et donc tout ce qui l'accompagne : le rêve, l'humour, le trait d'esprit.

Pourtant, Mahmoud illettré, ancien esclave, ironise en français.

Il y a une Oasis, Sebha au milieu du désert, c'est la plaque tournante du commerce d'esclaves.





"J'écoute page 241, le récit d'Abdou, ou de salomon, les images de 12 hommes négociés sur un parking.

Qui a besoin d'un mineur ? C'est un homme fort, il va creuser... 500 Dinars 550 ? 600 ? 650..."



Je retrouve le petit groupe, le musicien, le polyglotte, le roseau, ou le footballeur. Un pack, un noyau dur. Un socle étonnant.

"Ce sont des déracinés et pourtant ils m'ancrent avoue t-elle page 150."

Aldon m'a confié que le plus dur, pour lui, s'il était refoulé ne serait pas de se remettre en chemin, mais bien de quitter une langue et la perdre à jamais.

Comment quitter un tel livre.

Il se posera bien au dessus des Goncourts.

Devenir une étoile, un cap, une étrave.

Peut-on aimer une langue à ce point ?













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J'apprends le français

Un centre d’hébergement d’urgence dans un ancien lycée hôtelier. Marie-France Etchegoin y enseigne le français deux fois par semaine. Elle s’est lancée parce que c’était tout près de chez elle, comme on s’investit dans une bonne résolution de fin d’année, sans analyser plus que ça ses motivations. Les gens qu’elle a appris à connaître, la difficulté d’enseigner quand ce n’est pas son métier, ce que ça révèle de ses propres constructions mentales, tout a concouru à former une expérience hors du commun. C’est une chose d’avoir vaguement en tête les « bourbiers » des situations dramatiques hors de nos frontières, c’en est une tout autre de recevoir en pleine poire les impasses des gens qu’on côtoie. Réalités concrètes de la géopolitique contemporaine, merdier sans nom des politiques migratoires, indignité des structures françaises, tout est là. Et ça plombe. Le récit que nous offre Marie-France Etchegoin est salutaire et elle parvient à le rendre attachant. En choisissant de rester dans un registre oral, très vivant, elle rend un bel hommage à ces hommes dont elle a partagé une tranche de vie et se livre elle-même généreusement. A lire !
Lien : https://cuneipage.wordpress...
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Raoult : Une folie française

J'ai découvert le professeur Raoult, comme beaucoup de gens, pendant le premier confinement. Il paraissait tenir le rôle de sauveur de l'humanité. Déjà, à cette époque, il y avait les "pour" et les "contre" qui s'exprimaient avec violence sur les réseaux sociaux. Le personnage déchainait les passions et fascinait. J'ai même vu passer un "Raoult président". Comment les gens peuvent-ils être si sûrs d'eux dans leurs jugements ? Monsieur Raoult peut faire naitre l'espoir chez les gens, je le comprends très bien, mais il faut savoir raison garder. Dans cet ouvrage, nous découvrons un pan de vie du professeur. A-il été écrit à la charge de ce dernier ? Je ne sais pas trop, dans la mesure où le personnage est tout de même assez caricatural et mégalo. On peut d'ailleurs l'observer sur sa chaîne You Tube. Je pense aussi que certains passages de son enfance nous éclairent sur son comportement et ses ambitions.
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Raoult : Une folie française

L'enquête aura le malheur de déplaire aux soutiens acharnés du druide de la chloro et ce n'est pas le moindre de ses mérites. Une généalogie familiale mythifiée, des anecdotes croustillantes (le docteur n'a t'il pas un buste marbré à son effigie dans son salon), les journalistes dressent le portrait de cette folie française, de ce personnage porté aux nues par un magma effrayant de populisme anti système, de besoin de certitudes dans un contexte où l'inconnu dominait. Une boussole dont l'ego aura gonflé jusqu'à la cécité et qui persista à indiquer le sud. On mesure aussi mieux l'ampleur des réseaux d'influence qui se tissent autour de l'IHU marseillais, l'attachement aux médailles, légions d'honneur et autres hochets de la République par celui qui parle des Parisiens en se pinçant le nez. Mais c'est aussi l'histoire d'une descente aux enfers, comme le rappelle la devise latine à l'entrée de son bureau « Prends garde, consul ! Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. ».
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Marseille. Le roman vrai

L'auteur le dit, tout est vrai dans ce livre et quel livre ! C'est percutant que de lire cette enquête qui fait le parallèle entre narcotrafic et règlements de compte dans les cités phocéennes et le milieu politique où notables et hommes politiques frôlent ou violent la légalité par la corruption. Je ressors atterrée et choquée de cette lecture qui, hélas, n'est qu'à l'échelle marseillaise le reflet d'un monde politique français bien mal en point.
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Marseille. Le roman vrai

Marie France Etchegoin aime Marseille, et le fait savoir dans ce très beau récit, « Marseille le roman vrai », documentaire écrit avec allure, comme un roman dont le vivacité pourtant ne trahit pas la réalité, mais la restitue dans tout son jus, ses invraisemblances, son folklore, tournant autour de la classe politique en place, avec deux points de fixation les quartiers nord HLM et les beaux quartiers de la Corniche au Sud, deux mondes, deux paysages antinomiques, pourtant irrigués par le même milieu corso-marseillais tant politique que mafieux. Marseille est parcourue par trois fléaux, le clientélisme, la corruption et le localisme où chaque édile gouverne dans son pré carré avec pour seule ambition de persévérer dans son être.



Il est évident que nous ne regardons pas la même ville et en avons une approche tellement différente. MF Etchegoin journaliste au monde, m’avait dédicacé son livre, « espérant vous faire à nouveau aimer Marseille ». Manque de bol, son beau et talentueux « roman » n’a pas produit l’effet escompté, mais plutôt conforté dans ma distanciation aggravée avec une ville qui pourrit sur pieds depuis presque quarante ans, une Canebière envahie par une économie de bazar qui dès 20 heures sonne le couvre feu, où l'Hotel de police a investi le grand Hotel Noailles, où les librairies ferment, ne restant cours Julien que des irréductibles libraires post soixante huitard convertis dans la lecture militante, et payés presque au smic.

Où le bar de la marine n’est qu’une aimable fantaisie littéraire. Où le Panier, ventre des dockers, est devenu une carte postale ripolinée pour « Plus belle la vie »

Marseille souffre depuis très longtemps, MF Etchegoin en fait une cour des miracles dont le rare mérite est d’attirer le chaland, le touriste qui flaire le pittoresque et le graveleux. Marseille est bonne pâte extravertie, colorée, pagnolesque, foisonnante, ouverte au monde méditerranéen. Seulement notre journaliste reconnaîtra page 22 que « la bonhomie de la ville n’est qu’un masque »



On peut l’aimer ainsi et faire l’inventaire sévère de la corruption politique, où les frères Guérini encarté au PS font régner leur loi, pour finir par une visite des locaux de police pour association de malfaiteurs, où les Gaudins et consorts trafiquent petit bras pour s’assurer des rentes de situation, où les quartiers populaires livrés au trafic de drogues n’ont jamais connu la guerre des banlieues de 2005, « le shit contre la paix sociale ». Maintenant on comptabilise chaque mois les « barbecues », les morts d’ado abattu à la Kalach. Jean Noel ( Guerini) ex Président du Conseil Général ne manque aucune messe du dimanche, et « monsieur son frère » (Alexandre Guerini) truste l’industrie des poubelles avec quelques petites entorses à la loi des marchés. Ces petits méfaits s‘autorisent en toute innocence, la force de l’habitude, avec une belle gueule d’ange qui va à confesse, mais attention, accent compris, « quand je souris, c’est grave », dixit monsieur frère. Histoire de pieds niquelés peut-être pour cour des miracles, mais cette société interlope se pare des plumes vertueuses de l’intérêt général.



Nous ne pouvons ici répertorier la somme incroyable de faits, incidents délictueux , relevés par notre talentueuse reporter, la masse de documents touchant une classe politique qui fait de la corruption un sport régional décomplexé. Remake de « Main basse sur la ville »

M.F. Etchegoin fait revivre quelques sympathiques et déjantés voyous Kamel, Nono …. des quartiers nord, abonnés à des visites de courtoisie au commissariat, avec parfois une réservation labellisée, initiatique pour un postulant au caïdat, à la prison des Baumettes, et pour qui OK Corral est une aimable bluette. La Kalachnikov est ici un petit pare feu, assez prisé, qui aligne sans vergogne les cercueils de la misère. Elle restitue avec finesse et vivacité la chronique d’une vie sociale qui se tisse en contraste entre la cité HLM, La Castellane des quartiers Nord, où Zidane a fait ses premières armes, et le prestigieux CNM qui comptabilise autant les médailles d’or, que les fréquentations assidues du tout venant friqué qui flirte avec la politique.

Par les yeux du Commissaire, elle voit « dans le ventre de Marseille, comme une planche d’anatomie reproduisant les organes internes du corps humain … un réseau complexe de passerelles, de connexions, de liens de subordinations ou de domination traversant les origines et les classes. C’est tel élu de la République qui s’appuie sur les caïds de quartier pour gagner des voies. Ce sont des bourgeois qui crachent sur les maghrébins mais n’hésitent pas à faire des affaires avec eux dès qu’ils sortent du cash. Ou les agent de footballeurs qui fraient avec le milieu….. » Inventaire impressionnant qui fait la chronique ordinaire d’une ville qui ne l‘est pas.



La scène panoramique de Marseille n’est pas triste. Des réussites sont certes avérées, avec ce melting-pot, ce brassage bouillonnant des populations méditerranéennes qui cohabitent, l‘effervescence d‘une culture bigarrée très sudiste. MF Etchegoin la compare à New York.

On peut l’aimer avec indulgence et passion comme M.F. Etchegoin, et son livre est éloquent, on peut aussi vouloir la fuir. Reste donc ce livre qui plonge en eaux profondes parfois nauséeuses, et reste une vraie réussite, bien qu’il ne soit semble t-il pas un sucés de librairie, mais dont la sincérité, la rectitude, la grande rigueur journalistique et le talent narratif relève d’une belle écriture.

Si MF Et éprouve une grande faiblesse pour Marseille, la mienne se déporte uniquement pour ce grand livre où la ville est plus qu’une fable.











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Code Da Vinci : l'enquête

Voilà un livre-enquête sur le roman de Dan Brown, Da Vinci Code, qui m'a semblé intéressant et crédible de par ses auteurs. Marie-France Etchegoin est grand reporter pour Le Nouvel Observateur et Frédéric Lenoir est docteur en sciences sociales et directeur de rédaction au Monde des religions. Je le précise car il faut savoir justement que beaucoup de livres du même acabit sont sortis. Mon choix est donc subjectif mais à la lecture, je ne le regrette pas.



Ce livre a pour prétention de s'appuyer sur le Da Vinci Code pour le disséquer et tenter de faire la lumière sur ce qui a rendu le roman scandaleux mais néanmoins célèbre à outrance. Le livre est divisé en cinq grandes parties, elles-mêmes divisées en chapitres, eux-mêmes contenant des sous-titres. Le tout s'enchaînant parfaitement. Cela rend la lecture facile pour le lecteur. Un bon point. D'autant plus que le livre est agrémenté à la fin d'un glossaire riche, une longue bibliographie bien organisée ainsi des annexes photographiques pour situer les lieux au lecteur. Le bémol sur ces dernières : elles n'ont pas de renvois dans le texte, on les découvre à la fin, dommage.



Concernant le fond du livre. Première indication que je donnerai : ce livre est fait autant pour ceux qui ont aimé le livre que pour ceux qui l'ont détesté. Assurément il pourra plaire aux deux : peut-être même plus à ceux qui se rangent dans la deuxième catégorie !

Les auteurs font la lumière sur cinq grands thèmes :

- Le Prieuré de Sion : attention lecteur, de grandes révélations sur cette "société" ! J'ai apprécié les réelles recherches des auteurs, quitte à faire chavirer le mystère.

- Léonard de Vinci : on a à faire ici à de vraies analyses d'oeuvres. Ce qu'en dit Dan Brown dans son roman et ce qu'en dise les spécialistes par exemple. Très instructif, notamment au sujet de la représentation des figures de Jésus, de Marie, etc.

- Les personnages de Jésus et Marie Madeleine : ici, on a toute une étude sur Marie Madeleine, qui était-elle ? comment est-elle représentée ? Réelle ou fictive ? Vraiment intéressant.

- L'Opus Dei : on en apprend un peu plus sur cette partie de l'Eglise catholique qui s'apparente presque à une secte.

- Les différents lieux du roman :les auteurs se documentent sur chacun des lieux emblématiques du livre de Dan Brown. Ils alternent ce qu'en dit le roman et les informations qu'ils ont trouvés eux-mêmes.



Nous nous retrouvons donc avec un ouvrage qui nous livre tout ce qu'il y de rationnel là où Dan Brown a mis du mystérieux. C'est un travail de recherches approfondies, on s'en rend très vite compte. Les amateurs du roman peuvent malgré tout avoir une objection tout au long de leur lecture : n'oublions pas que Dan Brown a écrit une fiction ! Il n'a jamais dit que tout était réel. Et j'avoue que je me suis fait la réflexion plusieurs fois au cours de ma lecture. Oui mais. Il est vrai que certains faits établis par Dan Brown sont tellement faux que c'en est décevant. Je préfère que le romancier énonce des faits vraiment réels en brodant son intrigue autour. Mais bon, comme tout, cela dépend dans quelles mains tombent le livre : soit on sait faire la part des choses en se réservant le bénéfice du doute quant aux faits énoncés, soit on accepte tout et on devient adepte de la théorie du complot !



Quoiqu'il en soit, une lecture vraiment intéressante que je ne regrette pas. Au-delà du Da Vinci Code j'ai appris beaucoup de choses sur la religion, les représentations picturales, etc.
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La saga des francs maçons

Parcourir cet ouvrage vous en apprendra surement sur l’histoire, la symbolique et l’objet de la franc-maçonnerie. De manière transversale, les affirmations et détails contenus dans le mauvais livre de Dan Brown Le symbole perdu se trouvent bellement critiqués.

Je me suis laissé prendre avec plaisir par la première partie appelée les aventuriers du nouveaux monde. Les deux années passées sur l’objet de leurs études se font sentir tant la bibliographie est abondante et les détails historiques variés et nombreux. Il faut aussi noter un bel équilibre de jugement sur le rôle réel de l’organisation (un abus de langage bien sur) dans la naissance de l’Amérique, la révolution française ou la circulation des idées des Lumières. Les 230 pages de la deuxième partie reprennent les mêmes thèmes organisés de manière différente. Cette répétition est lassante. Le livre se termine avec une revue systématique des thèmes du livre Le Symbole perdu qui restant intéressante reprend souvent des notions données déjà par deux ou trois fois. Ce découpage témoigne d’un manque de travail sur la rédaction finale. En effet le succès de leur Code Da Vinci : l’enquête a probablement conduit nos deux journalistes à tenter de rééditer leur coup éditorial. Mais Dan Brown ayant choisi une sortie mondiale en 3 mois au lieu de 18 (1 mois pour traduire en français), nos deux protagonistes n’eurent guère le temps de construire un livre de qualité, les quatre mains travaillèrent dans l’urgence et le désordre.

Sur la foi de la qualité de leur ouvrage précédent, ils sauront trouver un public pour un ouvrage au bout du compte aussi médiocre que son inspirateur.

Conclusion, lisez si l’on vous le prête, évitez de l’acheter.

Lectori salutem, Nathan


Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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J'apprends le français

Depuis un an et demi Marie-France Etchegoin donne deux soirs par semaine des cours d'apprentissage du français à des migrants afghans, érythréens ou soudanais pour la majeure partie. Elle raconte leurs difficultés et les causes probables de ces difficultés d'apprentissage (imagine juste que tu es balancé en Erythrée et que tu dois te débrouiller pour communiquer en tigrigna)(après un voyage de tous les dangers, pas en avion confortable)(et ton pays d'origine c'est pas le club méd)(et sous la menace d'une expulsion sans trop crier gare).



Elle raconte aussi comment elle se débrouille, bricolant sa méthode, utilisant d'instinct un processus basé sur l'apprentissage de la langue maternelle. Se souvenant de ses propres apprentissages, car Marie-France Etchegoin ne reste pas 'hors sol' dans cette narration.



Rappelant brièvement mais tellement clairement la signification de tous ces sigles ponctuant le 'parcours du combattant' des migrants, parcours souvent interrompu par l'administration, elle explique aussi ce qu'est un 'dubliné'.



Puis les langues se délient un peu et elle relate le parcours avant France de certains de ses 'élèves', parcours dont on entend vaguement parler dans les médias, bien sûr, mais quand il s'agit de personnes juste là devant elle, ça imprime beaucoup mieux. Certains détails sont franchement révoltants.



Elle donne, oui, mais elle reçoit.


Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Raoult : Une folie française

Excellent ! Un texte drôle (sur un sujet grave), caustique, qui n’épargne personne, tant les errements de notre bureaucratie incapable de mettre en œuvre les tests sur les personnes revenant de Wuhan par avion et qui seront parquées à Carry-le-Rouet, refusant de s’intéresser aux milliers de tests dont disposaient les vétérinaires et qu’ils ont proposés très tôt, relatant fort bien aussi, conflits d’intérêt, jalousies mandarinales, complications à entrer (et/ou sortir) dans un panier de crabes aux pinces aiguisées et bien sûr, n’épargnant pas non plus le principal intéressé, M. Raoult…et son sentiment d’être le meilleur, le plus fort du monde.

Une folie française à tous les niveaux !

On y découvre M. Raoult, déjà bien connu, mais pas tant dans ses très jeunes années, puis sa jeunesse, jusqu’à son surgissement dans notre actualité presque quotidienne (jusqu’à il y a peu encore !).

Mais aussi, d’autres personnages tout aussi connus, dont les volte-face vis-à-vis de M.Raoult (au côté de, puis contre ou le contraire) n’embellissent pas leur image.

Et on comprend mieux le personnage, quasiment romanesque du microbiologiste, non, du virologue, non, de l’infectiologue, bref on ne sait plus très bien. Mais lui, sait !

« Il ne regrette jamais rien. Il a eu raison. il a toujours raison. Même quand il se trompe. (…) Lui, lui, lui. Le plaisir de se dresser seul contre tous (…)» p 240.



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Code Da Vinci : l'enquête

La critique précédente ayant dit tout ce que j'avais à dire de ce livre, je n'ajouterai pas grand chose.



Jamais un livre (que je ne voulais pas lire au départ) ne m'avait fait me poser autant de questions. Voulant des réponses, j'ai profité du battage médiatique post Da Vinci Code (certains ont fait du beurre sur ce livre en publiant des enquêtes et des contres-enquêtes). Les bouquineries regorgeaient de tous ces recueils et j'ai fait en sorte de sélectionner.



Lenoir, c'est du sérieux, même si je ne dévoilerai pas sa bibliographie dans ma critique.



Alors, le livre, me direz-vous ? Et bien, cette enquête menée sur le mode du récit, elle contient une multitude d'informations et est captivante.



Vous saurez à partir de quelles sources Dan Brown s'est inspiré pour écrire son livre.



De plus, l'analyse du roman (ils le démontent le livre en vrai/faux) est très convaincante. On sent qu'ils n'ont pas bâclé leur travail.



Ce livre fait partie des "indispensables" pour bien comprendre les thèses du Da Vinci Code.



Vous découvrirez tous les non-dits du best-seller de Dan Brown.



L'histoire du prieuré de Sion ? Elle est dedans, mais je ne dis rien de plus.



Le mystère Léonard de Vinci ? Elucidé.



De plus, le livre retrace l’histoire de Jésus et Marie Madeleine et passe en revue les lieux du roman.



Un complément indispensable, que l'on soit fan, mordu, sceptique (comme la fosse du même nom), où que l'on ait crié avec les loups qu'il fallait dresser un bûcher pour ce livre (qui n'est jamais qu'un roman !), le livre vous plaira.



Le démontage fera plaisir à ceux qui ont crié "hérésie" et il éclaira ceux qui ont tout gobé pour argent comptant. Quand au lecteur comme moi qui l'a lu comme un simple roman mais en se posant des questions, le livre y répondra. Pas à toutes, certains secrets resteront secrets faute de témoin de l'époque de Jésus en vie). Il faut cultiver un certain secret, sion, oups, lapsus, je voulais dire "sinon" ce n'est plus amusant.



Ayant passé du bon temps avec ce bouquin (sans hurler avec les anti ou les pro), je voulais en savoir un peu plus. De quoi mourir moins idiote.



Faites-vous votre propre avis et ne prenez pas tous les écrits pour parole d'évangile ! (elle non plus...).



Le guide comporte peut-être des erreurs ou des partis pris, qui sait ??
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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J'apprends le français

Journaliste spécialisée dans les sujets de société révélateurs et dans les enquêtes sur les affaires criminelles, Marie-France Etchegoin rend compte dans ce livre (mi-récit mi-essai) de son expérience d'enseignante bénévole dans un centre d'hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile.



Nous sommes en 2017. Ils viennent du Soudan, d'Afghanistan, de Syrie et d'une vingtaine d'autres pays et se retrouvent sans ressources, sans travail, chacun avec sa langue dans un pays étranger, le nôtre. Elle vit à Paris avec mari, enfants, travail et prend ses vacances "dans le sud". Leurs chemins se croisent.



Avec délicatesse, par petites touches, sans jugement et en essayant de garder la bonne distance, la narratrice nous décrit le patient apprentissage de notre langue par ces jeunes hommes dotés de niveaux de formation très différents les uns des autres. Cette description s'étale sur un an et demi ; elle illustre par de nombreux exemples les surprises que leur provoquent nos tournures, nos conjugaisons, notre vocabulaire et notre grammaire. Ne serait-ce que pour ce regard décalé porté sur la langue française, ce livre vaut la peine d'être lu.



Mais il a plus, beaucoup plus. Sans leçon de morale, l'auteure nous interroge sur la qualité de l'accueil que la France offre à ces hommes à la recherche d'une relative stabilité, sur les arcanes des circuits administratifs, sur la jungle des acronymes au milieu de laquelle ils doivent se battre pour obtenir ne serait-ce que le droit de postuler à un statut. Marie-France Etchegoin décrit une belle expérience d’apprivoisement réciproque, la découverte progressive des parcours d’exil et le pouvoir de l’enseignement intuitif lorsqu’il est animé par l’empathie (car même si on pourrait lui reprocher l’absence de méthode, force est de reconnaître une féconde efficacité à son amateurisme : à l’évidence le bénévolat l’emporte ici sur le professionnalisme : la transmission va au-delà de l’apprentissage de la langue, elle porte en elle un véritable humanisme).



En refermant l'ouvrage, vous ne pourrez plus faire comme si vous ne saviez pas ; vous en saurez beaucoup plus sur ce que signifie l'exil que si vous aviez lu de nombreux articles dans les médias, car vous le saurez "de l'intérieur", vous aurez partagé votre temps avec des personnes qui vous auront apporté en échange de votre "enseignement" un peu de leur humour, de leur savoir et de leur sagesse.
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J'apprends le français

Le récit d'une expérience qui n'est pas sans avoir un écho personnel. Je partage pleinement les joies, les craintes, les incompréhensions de Marie-France Etchegoin pour les avoir moi-même expérimentées avec des plus jeunes issus de familles réfugiées, demandeurs d'asile... J'ai envie de dire que c'est un écrit où le coeur a une large place ; un récit dans lequel l'espoir et le désespoir se battent à part égale.

J'ai accompagné des Abdelaziz, Abderhaman, Souroure, Mamadou... et bien d'autres dont les regards étaient bien plus expressifs que tous les mots de notre si belle( mais rétive) langue française.

Et bien sûr; je partage les ressentis de l'auteur(e) vis à vis de nos politiques qui n'ont aucune idée réelle des conditions de vie de tous ces "déplacés".
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