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3.79/5 (sur 383 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Loire-Atlantique , le 23/12/1977
Biographie :

Marie Chartres est une romancière et une libraire.

Elle était bibliothécaire à la médiathèque de Châteaubriant et animait des rencontres littéraires, avant de déménager à Bruxelles.

Elle est aujourd’hui libraire mais s’adonne aussi à l’écriture depuis la fin des années 2000.

Elle a notamment écrit de nombreux romans pour la jeunesse ainsi que des récits poétiques pour les adultes. C’est en 2009 qu’elle publie son premier roman "Bleu de Rose", aux éditions l’école des Loisirs.

Depuis, elle a publié autres romans jeunesse, toujours à L’école des Loisirs, notamment "Les Anglaises" (2010), "Les nuits d’Ismaël" (2011), "Comme un feu furieux" (2014, sélectionné pour le prix A-fictionados du salon du livre d’Alençon), "Les petits orages" (2016), "Histoire de la ville endormie" (2023).

À côté de son travail d’écriture, Marie Chartres tient également un blog qui lui permet d’approfondir de nouvelles pistes d’écriture.

son blog : http://mariechartres.over-blog.com/
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Source : Ouest-France
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Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
Ces monstres coupables qu'étaient la fureur et la rancune sommeillaient en chacun de nous, cette manière qu'ils avaient d’être tapis entre nos nerfs ou à l’intérieur même de nos cœurs me mettait en rogne.
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On ne pouvait pas dire qu'on faisait vraiment premiers de la classe. J'aurais même dit que c'était exactement l'inverse. Un génie dans une voiture brinquebalante. Un handicapé au milieu des blés. Voilà ce que nous étions.
Parfois la vie est aussi drôle qu'elle est triste. Exactement comme le ciel mélangé que l'on avait au-dessus de nos têtes.
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L’infini des possibles s’offrait à nous. Danserions-nous autour du tourbillon ?
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« L'empreinte d'un renard, puis le tintement de ma béquille. L'empreinte d'un renard, puis le tintement de ma béquille. Un pas, clic. Un pas, clic. C'était ma démarche bancale dans le grand couloir du lycée. Là où se retrouvaient les jeunes de mon école. Là où ils se montraient, là où ils s'observaient, là où ils se séduisaient. Je frôlais les casiers rouges. Jamais je ne marchais dans l'allée centrale. Moi, je m'extrayais, je contournais, je baissais la tête. Je fuyais, j'évitais, je m'écrasais. Je creusais le sol, je m'inventais un terrier, je m'engouffrais, je me camouflais, je disparaissais. C'était ma lente amnésie de l'instant, un évanouissement, une évaporation. J'avais envie de devenir une buée blanche, une solution. »
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Je ne veux plus rien savoir de cette histoire, je ne veux plus jamais l’entendre. Il baisse les yeux lorsqu’il le lui dit et puis il a ce mouvement de tête, toujours là, comme ça, comme s’il avait honte ou qu’il était blessé mais elle n’arrive pas à s’en empêcher. Elle veut toujours lui raconter l’histoire du petit oiseau au cimetière en caoutchouc. Un conte que l’on raconterait aux enfants avant d’aller dormir. Il fait cette tête de garçon fâché comme si son histoire n’avait aucun sens. Elle commence à parler fort et à rire, il y a ce spasme qui la secoue, un claquement sec, la chute d’un corps et elle dit tu ne peux rien contre ce qui s’est passé.

Il plie sa serviette de table, il passe les doigts sur les plis, une fois, deux fois, trois fois tandis qu’elle raconte le matin où elle a voulu sortir dans le jardin, il avait plu toute la nuit, il est très nerveux, quatre fois, cinq fois, si elle continue de parler, elle pense que tout ira bien, le temps restera immobile, les jours se suivront, diction, répétition et là c’est vrai que tout pourra aller, six fois, sept fois, elle est sortie du cellier, le ciel était gris et froid, elle a fait demi-tour pour enfiler ses bottes, elle a enfoncé son pied droit dans la chaussure, a forcé, forcé et en parlant comme si elle chantait, l’épouse a expliqué que la cruauté est un puits sans fond parce que durant de longues minutes, elle a continué de forcer sans chercher à comprendre, huit fois, neuf fois avant de saisir qu’il y avait une chose tout au fond, quelque chose de monstrueux qui changeait de forme sous la pression du pied, une sorte de tissu qui s’ouvrait en corolle spongieuse. Un printemps dégueulasse sous les orteils.

Le ciel est bas en couleur chrysanthème et lorsqu’elle a compris qu’il y avait là un oiseau mort, décomposé au fond de sa botte, elle a voulu hurler, il y a un cadavre sous mes pieds. Dans le jardin, les fleurs étaient rouges sanguines, elle s’en souvient très bien. Il continue de passer ses doigts sur les plis de la serviette. Elle a retiré son pied mais c’était trop tard, hein, trop tard parce que voilà, ça lui fera toujours penser à son mariage, le moment où il lui avait passé la bague au doigt, ce qu’elle avait ressenti lorsqu’il lui avait glissé l’anneau, elle avait eu la même sensation. Un dégoût et la corolle spongieuse.

Elle commence à pleurer en disant qu’elle a passé son pied à l’eau de javel, à s’en brûler la peau. Mais son mari à cet instant déplie sa serviette et prononce espèce de pute, il répète, pute, je vais te laisser. Un de ces jours, j’en finis avec toi et avec moi, un de ces jours, j’en finis avec nous. Tu me rends fou, je ne sais plus quoi faire avec toi.

La pièce est vide, la serviette à terre, le mot pute claque encore dans l’air, il n’y a plus qu’elle dans la cuisine. Elle voulait simplement raconter l’histoire de l’oiseau mort au cimetière en caoutchouc.

C’est tout,

Juste cette histoire d’oiseau décomposé sous son pied. Et la corolle qui lentement depuis se déplie au centre de son ventre.

Elle regarde le cadavre de la serviette pliée, martyrisée, petite flamme de l’enfer, tu me fais du mal à te voir jetée à terre.

L’épouse la ramasse et fait un nœud à la serviette devenue mouchoir pour se souvenir à l’infinitif que le petit oiseau est mort.
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Je ne sais pas non plus comment se porte un sac à main. J’ignore cela. Je les regarde lorsque je me promène en ville : je vois toutes les filles de mon âge avec leur sac coincé dans le creux du coude, comme si c’était un prolongement naturel de leur corps ou de leur personnalité, elles sont légères et aériennes. Il y a quelques années, je me suis entraînée avec un sac de courses, j’ai fait des allers et retours studieux entre ma chambre et la cuisine pour voir ce que ça faisait. Je n’y suis pas arrivée, je me suis sentie ridicule. Maman m’a ensuite appelée pour que je descende au poulailler. En ces lieux, je suis la reine. Je porte le panier à œufs à merveille. Je n’en ai jamais fait tomber un seul. Chaque matin, c’est une gloire silencieuse. C’est la mienne. Ma petite gloire silencieuse.
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"Rejoindre le monde des empressés et se décider. Bouger, remuer, se sauver pour mieux revenir et s’intégrer»
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Avoir sa valise prête.
Et se dire qu'à tout moment on peut s'en aller.
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« Je crois que je partais avec Ratso parce que je ne comprenais pas tout de moi. J'avais l'impression de vivre une aventure. Et ce mot « aventure » me plongeait dans un état de conscience illimité, cela ressemblait à une sorte d'éveil permanent. J'avais juste envie de bouleverser l'immobilité de mon monde, les déchirures de ma jambe et la fracture de mon coeur. »
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Je m'appelle Moses Laufer Victor. Et encore là, ce n'est pas mon nom de famille complet, mais seulement mon prénom. L'ensemble de mon patronyme donne ceci: Moses Laufer Victor Léonard. Une idée de mes parents. Ils sont psychanalystes.
(...)
Moses Laufer Victor Léonard, seize ans, boiteux, habitant Mobridge, Dakota du Sud. Curieux état civil.
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Devant chez lui.
Devant le lycée.
Dans une salle de classe.
A bord d'une vieille voiture.

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