— Je connais la fin, me murmure-t-il. Il va faire beau jusqu’à jeudi et le mercure va grimper à trente-huit degrés, ça va être chaud, chaud, chaud… chaton !
Son souffle caresse ma nuque, déclenchant une horde de frissons.
Je n’ai pas remarqué que j’étais sur la chaîne météo ! Je fais n’importe quoi quand Hayden est dans les parages et il n’y a pas que l’air qui sera chaud cette semaine.
— Tu chantes comme une poêle ! crie Hayden de son rayon.
— On dit une casserole ! répliqué-je aussi fort que lui.
— Chanter comme une casserole, c’est chanter mal. Toi, c’est pire.
Grrr.
— Bouche-toi les oreilles ! rétorqué-je sur un ton amer.
— Et avec quoi je range ? Ma bite ?
Ce baiser était trop beau pour être vrai. Demain, il sera déjà passé à autre chose. Hayden est comme ça, c’est de cette façon qu’il fonctionne, mais pas moi. Cruel ! C’est le mot, car j’ai adoré ce court instant et j’ai envie de recommencer.
— C’est bon, tu peux me lâcher.
— J’ai pas envie... Reste avec moi, pardon.
Sa voix, presque inaudible, est comme une supplique. Je ne dis rien. Il finit par me faire face en prenant mon visage en coupe et plante ses yeux dans les miens, à la recherche d’une réponse de ma part, puis il laisse un baiser au coin de ma bouche avant de m’embrasser avec passion. Je lui rends son étreinte parce que je ne peux pas me passer de lui et que j’ai besoin de lui.
La voir fixer l’Australienne avec un grand sourire insolent plaqué sur son visage d’ange m’amuse. Cette fille est barrée et a le mérite de me faire sourire à mon tour. Elle m’observe un instant pour jauger mon humeur.
Pas trop tôt.
Elle était si enthousiasmée par sa performance que j’ai bien cru que j’étais devenu invisible.
Il ne manquerait plus que ça !
Je suis désolé, OK, c’est rare que je le dise, du moins que je le pense vraiment, donc ça vaut tout l’or du monde, crois-moi. Je suis impulsif. J’essaie de me canaliser, mais tu me rends dingue et je n’ai pas envie que tu partes avec lui parce que je ne suis qu’un connard.
— J’ai pas le droit. Ni au bonheur ni d’être amoureux.
Ses paroles me déchirent le cœur.
— Pourquoi ? Tout le monde y a droit.
— Pas moi. C’est comme ça. N’insiste pas, chaton, s’il te plaît..., me supplie-t-il en remettant le drap sur lui.
J’ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps et de lui arracher les cheveux un par un. Je me retiens d’exploser. Pas comme ça. Il s’est joué de moi, ça mérite une belle vengeance de ma part.