Talents Cultura Jeunesse 2018 : La nuit et le petit garçon de Louise Greig et Ashling Lindsay
Le vent du matin souffle dans les feuilles,
le silence quitte les arbres,
le soleil s'élève au-dessus des toits,
et une nouvelle journée commence.
La nuit se déploie, s'étire et s'envole comme un grand-cerf volant. Elle monte jusqu'au ciel et allume une à une les étoiles.
L'obscurité envahit la chambre,
cabriole dans les airs
et va sous le lit, la chaise,
partout !
Max est ravi :
- Bienvenue la nuit !
L'ombre malicieuse enlève le bleu, le blanc, le rose et le vert.
De la pinède voisine, ils comprennent les murmures, du moindre coup d'ailes, ils perçoivent le bruissement et pour toujours, oui toujours, les battements de coeur, l'un de l'autre, portés par le vent.
Max tient bon tandis que l'obscurité déverse des tourbillons d'encre sur le monde.
La nuit est immense. Elle enveloppe la maison.
Et la mare, et la forêt.
Maintenant, sa mauvaise humeur s'était propagée, balayant toute la ville, balayant les oiseaux, balayant les fleurs.
Évidemment, si Oscar avait un peu levé les yeux, il aurait remarqué la beauté du monde qui l'entoure et qui redonne le sourire.
Mais il refusait de lever les yeux.
Regarder le sol, c'était plus intéressant.
C'est du moins ce que lui suggérait sa mauvaise humeur.
Pourtant, il fallait bien que les choses changent. Il le savait.
Alors, les choses ont commencé à changer.
Un vent nouveau s'est levé.
C'était un petit souffle, un tout petit souffle.
Puis le souffle est devenu un tourbillon emportant Oscar.
Stop !
La ville frémit et se fige.
Chhhhut... Une vague de silence
engloutit les bruits.
Les yeux se ferment.
Tout se tait.
Plus rien ne bouge.
Oui, mais il tombe de sommeil. Les pâquerettes aussi. Elles ferment leurs pétales, formant un tapis de petits fantômes blancs.