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4.29/5 (sur 152 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Je veux partir. Loin. Ailleurs. Partir comme on voyage. La folie devant, les doutes derrière. La première fois que j'ai voyagé, c'était à dos de livres. Les mots m'avaient ouvert la voie, j'ai suivi les lignes. Et j'ai aimé. La respiration des virgules, le repos des points, l'essentielle interrogation, la folle exclamation. J'ai aimé à outrance, dans l'absolu, la passion, la servitude. J'ai aimé à vouloir écrire aussi. Le voyage des autres ne me satisfaisait plus, il me laissait à quai, ne comblait plus mes manques. Mais comment voyager seule quand on ne l'a jamais fait ? Comment créer le partir, quand on est encore amarrée ? Qui étais-je pour ainsi vouloir créer ? Dieu est créateur, je n'étais pas Dieu, je ne pouvais pas créer. Alors j'ai copié. Les bons mots de l'un, les maximes de l'autre. Comme ils ne me satisfaisaient pas non plus, j'en ai changé le sens, le rythme et puis l'idée. Ecrire c'est ne pas savoir dire. C'est s'être trop tu. Qu'avais-je à dire qui ne soit déjà révélé ? Mes premiers accents m'ont fait pleurer. Ils étaient aigus, n'en finissaient pas de hurler. Les graves devenaient solennels, pour ne pas dire ennuyeux. Les circonflexes m'ont sauvée, leurs chapeaux m'abritaient. Alors les mots sont devenus mes amis et les verbes ont fini par se conjuguer. Au passé d'abord, dans l'espoir d'un futur ensuite, dans le plaisir du présent enfin. Maintenant il me suffit de les écrire pour jouir. Jouir de les voir prendre vie. Grâce à moi, puis malgré moi, presque en dehors de moi, presque plus fort que moi. Ils sont un voyage, de l'intérieur vers l'extérieur, de moi à vous, de moi pour vous. Ils sont mes ailleurs, ce qui n'est pas si loin.
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Source : http://www.bookstory.fr/users/lou-vernet
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Une putain de drogue, le fric. Le somnifère des consciences, la seule religion qui rassemble autant de fidèles.
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L'ombre de cette femme au verbe trop aigu ne lui fait plus peur. Elle se radoucit.
- Stop, tout simplement stop. Stop à vous, à vos cris, à vos crises, à votre autorité, à votre méchanceté. Des années que vous pourrissez la vie de tout le monde, la mienne et certainement la vôtre.
Longtemps j'ai eu peur, de quoi, je ne sais pas au juste. Et là, depuis que je suis entrée, je vous regarde et j'ai tout simplement pitié. Je ne sais pas ce qui vous est arrivé et pour tout vous dire, aujourd'hui je m'en fous. J'ai donné ma démission ce matin, j'étais juste venue vous le dire. Ça et d'autres choses aussi. Mais qu'importe...
la dame de Pique reste bouche bée, la colère sourd en cernes sous ses yeux. Elle écume de rage.
L'affront l'a sidérée. Clara a envie de rire. Un rire nerveux et fatigué.
Toute sa vie, les ombres l'ont privée de voir. L'ombre de son père, ce géant de lumière. Sa mère en sillage dans les vapeurs de sa cuisine ou sous son chapeau de paille. Les murs à l'abri desquels son éducation s'était sagement tenue coite. Ces hommes de lumière qui trouaient ses nuits d'éclairs furtifs. Ces colonnes de chiffres qu'aucun mot ne venait incendier. Tous ces autres que le jour éclairait et à l'ombre desquels elle frayait en silence. Et cette femme sous le joug de laquelle elle s'escrimait à faire ses preuves.
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En vérité, je fais partie de cette catégorie de personnes qui ne seront jamais heureuses. Trop d'écart entre le vouloir et le pouvoir. Trop de questions. Trop de souvenirs. Trop d'erreurs. Je n'ai pas la place. Débordée. Dans l'intimité, je suis "imbuvable". Trop de carences. Le cœur en disette.
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J'ai trop dit "Je t'aime" en sachant que l'amour est un voyage et qu'il ne va jamais aussi loin qu'il prétend pouvoir le faire. L'amour est un voyage et comme dans tous les voyages, ce sont les valises qui font la différence.
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Les écorchés vifs d'entre tous, eux, lisent des thrillers. Pléthore de thrillers. Ou de polars. Ou de fantastiques. Jusqu'à l'overdose. Jusqu'à créer des confréries.
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Chaque enfant, né de ses mains, l'avait comme délivré de ses tourments. Il s'en était nourri en même temps qu'il leur avait donné le meilleur
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Au fonds d'une impasse, une veille bâtisse en pierre délabrée. Un toit d’ardoise, des croisillons au-dessus de la porte d'entrée et une lucarne plantée juste au dessus de la première fenêtre sur la gauche.
A l'intérieur de cette ouverture, un store déglingué découpe la lumière du petit matin en tranche. La chambre reste sombre. Posé depuis des lustres, le papier peint à grosse fleurs roses semble fatigué d'être là.  Une armoire à double battant, d'un brin foncé, s'impose massivement sur tout le mur. Un lit rouillé et un tabouret rond en plastique blanc occupe le reste de la pièce. Une surface d'à peine dix mètres carrés.
Clara gît, nue, droguée et menottée à l'armature de fer.
Une main tatoué caresse son corps inerte.
Le silence avale tout
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Bien placé l'index le long de l'objet, puis le maintenir sur une face avec le pouce et de l'autre avec l'index. Se mettre de profil, les pieds écartés d'environ une largeur d'épaules. Plier les genoux, puis le poignet et s'élancer, sans oublier de finir le mouvement.
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Manon, comme toutes les précédentes, y a cru aussi mais le cycle de l'enfance vient de rompre…
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C'est si court l'éternité quand on a à ce point espéré qu'elle nous délivrerait.
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