Richelieu, comprenant le surcroît de puissance et de richesse que ces possessions lointaines apporteraient un jour au royaume, avait résolu de lui venir en aide. A l’appel du Cardinal, tous ceux qui s’étaient fait un nom dans la haute administration, dans la marine ou dans l’industrie, tous ceux qui s’étaient enrichis dans le négoce avec les pays d’outre-mer se groupèrent dans la Compagnie de la Nouvelle-France (ou Compagnie des Cent-Associés), qui prit à sa charge la colonisation du Canada, s’engageant à transporter des colons à Québec et à pourvoir à leur entretien aussi longtemps qu’ils ne seraient pas en état de subsister par eux-mêmes. Elle obtint en retour des avantages politiques, qui faisaient d’elle un corps souverain, et des privilèges commerciaux, — tels que le monopole de la navigation et celui de la traite des fourrures, — qui garantissaient la prospérité de ses affaires.