Il s'appelle Léo Grasset et anime la chaîne YouTube « Dirty Biology »
Dans une enquête de Mediapart signée Lénaïg Bredoux et Sophie Boutboul, plusieurs femmes vidéastes affirment avoir subi des violences psychologiques et sexuelles ou avoir constaté un comportement jugé problématique de la part de ce vulgarisateur scientifique très connu sur YouTube. Questionné, il n'a pas souhaité répondre.
Sur notre plateau, trois d'entre elles témoignent : Manon Bril, animatrice de la chaîne YouTube « C'est une autre histoire », Clothilde Chamussy, productrice de la chaîne « Passé sauvage », et Marine Périn, connue sur YouTube et Twitch sous le nom de « Marinette ».
Après l'enregistrement de notre émission, Léo Grasset a publié un communiqué dans lequel il "conteste totalement les accusations relayées à [son] encontre."
Vous connaissez notre émission À l'air libre ?
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Prenons l'exemple d'une espèce qui ne se reproduit pas comme nous.
La bactérie responsable de la peste.
En l'an de grâce de 1340, les gens mouraient en masse d'une maladie. La peste noire a été tellement violente qu'entre un tiers et la moitié de la population y est passée, dans tous les pays européens. Sauf en Pologne, étrangement.
Venue des steppes asiatiques par la Route de la soie, la responsable de ce charnier était 'yersina pestis'. Une bactérie parasitant les puces qui vivent en temps normal sur des rats noirs. Les rats noirs ont voyagé sur des navires marchands, transportant les puces et les bactéries avec eux.
La bactérie avait trouvé une façon efficace de se propager : en infectant la puce, elle va se multiplier à toute vitesse. Jusqu'à remplir son oesophage et le boucher. Pour éviter de mourir de faim, la puce commence à taper dans des sources de nourriture inhabituelles, dont les humains. [...]
Sa stratégie pour boucher l'oesophage de la puce est tout simplement de se cloner des milliards de fois. Par un mécanisme qui s'appelle la scissiparité.
Elle duplique d'abord son contenu interne. Puis sépare chaque copie de chaque côté de la cellule. Elle crée un mur au milieu, et bim. Deux cellules. Chaque cellule va donner deux autres cellules, puis 8, 16, 32, etc.
Pas de sexe, pas de mélange de gènes, juste de la copie.
Ctrl + C.
Ctrl + V.
Se reproduire en 'faisant du sexe' n'aurait pas permis une telle explosion du nombre de bactéries Il faut être deux individus pour en produire un nouveau. Si chaque couple fait une fille et un garçon, la population reste stable.
Imaginez que chez une espèce qui ne 'fait' que du sexe (genre nous), un individu apparaisse avec la capacité de se cloner ! Pendant que ses 'amis' auront besoin de s'y mettre à deux pour produire un nouvel individu, il sera tranquillement en train de remplir la planète avec des mini-lui.
(p. 16 à 22)
Le sexe serait étonnant pour [un] extraterrestre. D'un point de vue logique, le sexe est un paradoxe.
D'ailleurs, il y a de bonnes chances que vous ne sachiez pas vraiment ce qu'est le sexe. Laissez-moi vous en donner une définition. Hmm ? Ah, tu sais ce que c'est ?
- 'La bite et la fouffe' ? 8=D ((I)) *
- Ah non, on dit 'sexe'. Mais les organes génitaux ne sont apparus que bien après le vrai sexe.
- 'Le concept de mâle et de femelle' ?
- Hé, hé, toujours pas ! Et le sexe au sens des différents types d'individus nécessaires pour faire des bébés est apparu après le sexe lui-même.
Parfaitement, la distinction entre les mâles et les femelles est apparue à un certain moment dans l'évolution. Et cet événement est plus tardif que l'apparition du vrai sexe, celui dont je parle.
Le sexe, c'est la mise en commun de l'identité de deux individus, qui en produit un troisième, différent.
(p. 8 & 9)
* comme l'ouvrage est une BD, j'ai essayé de reproduire les illustrations, façon Hugo ! 😏
Imaginez : vous êtes un léopard et vous attrapez d'un coup de mâchoire un ratel qui tente de vous voler votre dîner. Grave erreur ! Il se retourne avec aisance - comme s'il pouvait bougeait à l'intérieur de sa propre peau - et vous lacère le visage avec le regard dément d'un dieu aztèque réclamant son lot de vierges sacrifiées.
Bref, beaucoup de choses que vous pensez évidentes viennent en fait d’une longue histoire évolutive. Une histoire passée à faire du sexe.
Il existe en fait toutes sortes de méthodes pour voter : à la majorité (cerfs élaphes, gorilles), en moyennant les votes (buffles), par seuil ou "quorum" (abeilles). La théorie derrière les décisions collectives postule que le consensus est l'une des méthodes les plus efficaces : il maximise la précision du choix final par la "sagesse collective" et minimise les décisions extrêmes.
Dans ce scénario, l’orgasme féminin, tout dénué de fonction reproductrice qu’il soit, serait un dérivé de l’orgasme masculin, un sous-produit évolutif, un bagage biologique conservé au fil des générations parce que l’autre moitié de la population en a besoin. Le plaisir féminin serait alors l’équivalent des tétons des hommes, mais en un peu plus cool quand même.
Homo sapiens serait devenu en quelque sorte une singularité évolutive, l’aboutissement de 3,8 milliards d’années d’évolution, grâce aux antibiotiques, à la césarienne et à la neurochirurgie. Ce serait incroyable, si seulement c’était plausible. Hélas, ces deux scénarios sont faux.
Il y a plus de bactéries dans notre système digestif qu'il y a de cellules dans notre corps.
La conclusion est la suivante : toutes les espèces qui existent encore aujourd'hui sont autant évoluées les unes que les autres, et il n'y a aucune forme de supériorité naturelle à chercher dans le genre Homo.
Parlons de quelque chose de moins dégoutant, plus neutre… et laissez-moi vous raconter l’histoire de l’homme qui a voulu créer des hybrides chimphumains, en inséminant des femmes avec du sperme de chimpanzé.