[à l'annonce du décès de son grand-père] de sorte que quand papa a dit maladroitement, en haussant les épaules : " C'est la vie ", j'ai explosé.
- J'en ai marre à la fin, de vos " C'est la vie ! ". C'est pas la vie, ça ! C'est la mort ! La vie, elle est belle ! gaie ! rigolote ! Et c'est pas juste, pas juste, pas juste... !
Je disais n'importe quoi, j'étais tellement furieuse, tellement indignée que la mort existe et qu'elle fasse si mal à maman.
Dans ma tête je discutais avec lui [son grand-père qui vient de mourir], lui demandant quel effet ça faisait de mourir, et il me répondait en souriant : " C'est comme rentrer chez soi, Véra. Comme si toute la vie ne formait qu'une seule aventure très longue, et à la fin on a tant vu et fait de choses qu'on est fatigués, et contents de rentrer. " Je pouvais presque entendre sa voix grave et douce me dire ces mots...
Ensuite à l'école, je me suis empressée de raconter à mes copines la mort de mon canari.
Plusieurs d'entre elles connaissaient Titi, mais ça n'a pas eu l'air de les affliger plus que ça. J'ai décidé qu'elles ne seraient plus mes copines, tant pis pour elles, jusqu'à la fin de la semaine.
- J'en ai marre, à la fin, de vos c'est la vie ! C'est pas la vie, ça ! C'est la mort ! La vie, elle est belle ! gaie ! rigolote ! Et c'est pas juste, pas juste, pas juste... !
La réponse à ta question, c'est que personne ne connaît la réponse à ta question. Et heureusement : c'est pour ça que ça marche ! C'est pour ça que tu es toi et que je suis moi : parce que personne ne sait pourquoi ! Si quelqu'un savait, ce serait une catastrophe, tu comprends ? Parce que alors ce quelqu'un pourrait te transformer en moi, ou moi en toi, ou produire cinq mille petites Dora toutes pareilles, toutes aussi curieuses les unes que les autres - ou cinq mille Jacquot ou cinq mille Roxanne, tu te rends compte ?