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Citation de viedefun


La vue de son dos lui coupa le souffle. Gavin St. James, libertin notoire au sourire charmeur et séducteur impénitent, était couvert de cicatrices. De profondes zébrures striaient son dos et ses épaules. Elles ne semblaient pas avoir été laissées par un fouet, du moins pas toutes. Les balafres anciennes étaient longues et émoussées aux extrémités, comme si elles avaient été tracées par une boucle en métal ou une ceinture. Éberluée, elle imagina ces entailles fraîches et ouvertes, la peau lacérée par des coups violents et répétés. Un élan de compassion l’envahit et, sans réfléchir, elle tendit la main vers lui, comme pour effacer de ses doigts ces lignes étranges et douloureuses. Qui lui avait fait cela ? Ce père qu’il haïssait ? Était-ce la raison pour laquelle… Dès que ses doigts effleurèrent l’une des boursouflures, il se retourna et lui saisit fermement le poignet. Elle releva les yeux vers le comte de Thorne et vit… Un autre homme. Un homme féroce, sauvage, violent. Ses yeux verts brûlaient, ses narines se dilataient, ses larges épaules se soulevaient au rythme d’inspirations furieuses. Elle aurait voulu s’excuser, lui demander de la lâcher, mais ce qu’elle vit dans l’enfer vert de ses yeux la laissa sans voix. Sa douleur était aussi nue que son corps. — Non ! grommela-t-il lentement. Il n’en dit pas plus ; ce n’était pas nécessaire. Elle comprenait parfaitement le message. Ne me touchez pas. Ne me posez pas de questions. N’y faites jamais allusion. C’était une blessure qu’il ne partageait pas, une expérience dont il ne discutait pas.
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