Citations de Karina Halle (187)
Je m'éclaircis la voix, bien déterminé à ne pas craquer.
- Stéphanie Robson, Baby Blue, toi ma meilleure amie et l'amour de ma vie, me feras-tu l'honneur de devenir ma femme ? (Je prends un temps pour me composer une attitude.) Veux-tu m'épouser ?
La salle entière semble retenir sa respiration avec moi.
Ça me parait durer une éternité.
Elle me regarde fixement, regarde la bague, puis moi à nouveau. Les secondes s'égrainent. On peut quasiment entendre les gens déglutir à l'autre bout de la pièce. J'ai l'impression que je vais mourir. Mon cœur se prépare à dégringoler.
Sa respiration est devenue sifflante, c’est un peu comme si je pouvais voir un monde qui s’écroule dans son regard. Mais je n’en ai rien à faire. Je dois faire avec mes propres ruines, dorénavant.
Je ne sais pas vraiment ce que je veux.
Mais je sais que je ne l'ai pas.
Mais je finis par l'ouvrir. C'est un bracelet en argent, entièrement cerclé de diamants en forme de crânes. C'est très cher et très beau.
Et il y a une inscription à l'intérieur.
Merci de m'avoir dévoilé ton âme.
Je.
T'M'.
Linden est dans mes pensées, dans l'air que je respire, dans mon cœur. Linden est en train de devenir la chose la plus importante dans ma vie. Je suis peut-être en train de devenir un peu dingue, mais je pense que c'est ce qu'on appelle tomber amoureuse.
Je tombe dans la folie.
Splach.
Elle est à la fois gênée et timide. Je ne réponds rien. Je me contente de l'observer. Putain, elle a l'air si vulnérable, mon cœur bat plus vite.
Il me regardais comme si j'étais magique.
Je commençais à y croire.
- Je sais. Je me sens tellement... un... un...
- Un gros bébé tout merdeux ? je suggère.
Il me fait un petit sourire.
Je crois que je viens de vivre l'un des plus beaux jours de ma vie.
- N'est-ce pas la meilleure personne qu'on puisse désirer ? La personne qui te connait sur le bout des doigts la personne qui t'a vu dans tes pires moments comme dans les meilleures, et qui veut quand même être avec toi. La personne qui croit en toi et qui te défend, quoi qu'il arrive. (Puis son sourire disparaît.) Tu as toujours été plus qu'une amie pour moi, Steph. Toujours. Tu n'as pas idée de ce que j'ai ressenti pour toi, de ce que je ressens encore.
Je ne pense pas à James.
Je ne pense pas à Linden.
Enfin, j'essaie de ne pas penser à Linden. Mais quand, plus tard, je réalise qu'il a également concocté la playlist avec tous ms morceaux préférés (un maximum de Led Zeppelin), je ne peux plus m'empêcher.
Je n'arrête plus de penser à lui.
Je ne peux m'empêcher de penser à notre pacte.
James se moque :
- Je ne sais pas jaloux. Vous deux, mariés ? La femme la plus chiante au monde avec le mec le plus salaud ? Alors, amusez-vous bien !
Je trace de mes doigts les contours du texte inscrit au-tour de son cou. Je lis à voix haute :
- Nunquam iterum. J'imagine que c'est du latin.
- Oui, répond-il lentement. Ça veut dire "plus jamais".
- Plus jamais quoi ?
Sa bouche s'élargit en un sourire amer.
- Ne plus jamais faire un certain nombre de chose.
Je reste muette.
Excitée comme une dingue.
Et muette.
Oh mon Dieu, qu'est-ce qui m'arrive ?
- Même si tu te rends compte que ce n'est qu'un mauvais moment à passer ?
Je prends une profonde inspiration, comme si j'avais un poids énorme sur la conscience, une grande décision à prendre.
- Je ne sais pas, je lui réponds en me relevant. (Je ressens le besoin de m'éloigner d'elle et du tour que prend notre conversation.) Mais je sais que tout irait mieux si les choses avaient pris un tour différent. (Je déglutis et je la regarde dans les yeux.) Pour nous deux.
Pendant neuf ans, j'ai été ton meilleur ami. Je veux être tout pour toi pendant au moins encore quatre-vingt-dix ans. Tu es tout ce que j'ai jamais désiré, une amie, un amour, ma famille, le tout enveloppé dans le plus sexy des paquets cadeaux. J'ai appris tant de choses avec toi, pendant tout ce temps, je veux continuer à en apprendre plus encore. Je veux grandir avec toi, te rendre heureuse jusqu'à ce que je sois vieux, jusqu'à ce que je ne puisse plus parler ni entendre, jusqu'à ce que la dernière chose que je puisse faire soit de t'aimer. C'est la seule chose qui ne mourra jamais, mon amour pour toi.
Trois.
- Toujours sans regrets ? Me demande Bram avec un sourire désarmant.
Deux.
Je lui renvoie son sourire.
- Sans regrets. Jamais de la vie.
Un.
Et nous décollons vers le futur.
- Je pensais à toi.
Avant que je trouve quelque chose à lui répondre, ses yeux se remplissent d’une lueur sauvage et il fait irruption chez moi, comme un homme qui aurait sous les yeux l’objet de son désir, et qui va tout faire pour l’obtenir.
Et ce qu’il désire, c’est moi.
Je veux qu'elle réalise qu'elle et moi ne somment pas avec la personne qu'il nous faut.
Et si elle s'en rend compte, je veux qu'elle réalise qu'il n'est pas trop tard.
Amène Ava !
Je ris à moitié.
– Ouais, bien sûr, dans un bar ?
– Et bien peut-être pas dans un bar, mais nous nous retrouvons tous à la maison avant, pendant une heure ou deux pour boire des coups. Tu peux au moins venir là.
– Je ne peux pas me payer un taxi et ma voiture est encore en panne.
– Ne t’inquiète pas pour ça, je m’en occupe.
– Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi, je réponds en sentant mes poils se hérisser.
– Je sais, mais tout de même. Je suis là, non ? C’est à ça que servent les amies. Je vais te dégoter une belle voiture et tu viendras chez moi, nous passerons un moment agréable entre amis et nous n’aborderons pas le sujet, si tu ne veux pas. S’il te plaît, ne te fais pas prier.
– Mais j’aime bien quand tu me pries.
– Tu es comme Linden.
– Ok, épargne-moi les détails ou je raccroche.
Elle éclate de rire à nouveau.