Damballah Wedo est le père immémorial et vénérable ; absolument immémorial et vénérable, comme datant d’un monde antérieur aux problèmes ; et ses enfants entendaient qu’il reste ainsi ; image de l’innocence paternelle, bienveillante, le noble père à qui l’on ne demande rien d’autre que sa bénédiction. Il n’existe quasiment aucune forme précise de communication avec lui, comme si sa sagesse revêtait une telle ampleur cosmique et relevait d’une telle innocence qu’elle ne pouvait percevoir les petits soucis de sa progéniture humaine ni se traduire en un langage humain d’une précision trop mesquine.
(p. 11, extrait de « Chevaux divins : Les dieux vaudou d’Haïti » de Maya Deren)