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Bibliographie de Jean-Yves Oberlé   (1)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il opposa une résistance toute symbolique lorsque, à son tour, elle lui agrippa les mains. La suite lui sembla se dérouler dans un autre monde, comme s’il avait sombré dans un rêve. Ou peut-être venait-il de se réveiller. Il ne savait plus. Tout au plus remarqua-t-il que les mains de cet être étaient d’une effroyable froideur. Elles étaient mortellement glacées, à vrai dire. Ce froid appelait en lui des pensées de désolation, de désespoir, la fin, la mort pour ne pas la nommer. Était-ce son propre esprit qui échafaudait cet univers mental sous l’emprise de la panique ou avait-elle pris le contrôle de ses pensées ? Il ne savait plus. Il ne voulait plus savoir. Il subissait, c’était tout. La soumission de son corps et de son esprit était la seule chose encore possible, la seule qu’il était encore en mesure de comprendre. La force nécessaire pour la conjurer était irrémédiablement hors d’atteinte de sa volonté. Mais une chaleur commença à prendre naissance dans ses phalanges. Il pouvait à nouveau sentir l’extrémité de ses doigts. Elle se propagea à ses paumes. Il eut l’impression qu’il venait de retirer ses mains d’une bassine de glace concassée. Ses chairs brûlaient. Ses avant-bras furent touchés puis le feu se dissémina dans son buste pour se focaliser, ensuite, tout autour de son nombril. Ses jambes, inondées par la même vague de bien-être, cessèrent de flageoler. La tête lui tourna. Elle était atteinte à son tour, atteinte par une certaine ivresse, une ivresse de bonheur, de plénitude, d’apaisement. De longs instants lui furent nécessaires pour prendre la mesure de ce changement soudain et recouvrer partiellement ses esprits. Il lui sembla fouler une plage, une plage de galets, des galets qui lui consumaient la plante des pieds. C’était une sensation exquise. Il était redevenu un petit garçon. La chaleur de l’été l’enveloppait. Le charivari des vagues couvrait toutes les autres sonorités ambiantes. Le bleu du ciel irradiait. Il releva les paupières. Elle le fixait. Il tenta de lire dans ces yeux, dans cette âme dont il était devenu le point de focalisation. Il crut y entrevoir de l’admiration, de l’amour, oui, c’était bien cela, de l’amour, un amour bienveillant, un amour maternel. p. 185-186
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Car voyez-vous, dans la vie, il n’y a pas cinquante types d’individus, mais cinq à six tout au plus. Tout en bas de l’échelle, au ras du sol, il y a les cancrelats, ceux qui ne peuvent vivre que de la faiblesse des autres et des subsides de l’État. Ils constituent la masse des sous-hommes. Ils sont des parasites pires que des sangsues. Puis, à peine au-dessus, les besogneux, ceux qui vont suer toute leur vie pour un salaire de misère les autorisant à peine à assouvir leurs besoins primitifs. Encore un cran et l’on trouve ceux qui feront quelque étude leur concédant le droit de contracter des crédits qu’ils consacreront leur existence entière à rembourser. Et les statistiques montrent que leur descendance suivra, à une très forte probabilité, la même voie : se consacrer jusqu’au seuil de la mort à combler ces dettes que l’essence même du système capitaliste, dans sa forme la plus perfide et la plus perverse, n’a de cesse d’engendrer. Mais au moins, l’illusion de pouvoir s’offrir toutes les futilités que la société de consommation leur fait miroiter maintiendra dans l’esprit de toutes ces générations le mirage du bonheur. Ensuite, ceux qui se montreront brillants à un moment de leur vie, leur permettant d’acquérir une célébrité aussi inattendue que temporaire. Les plus astucieux se révéleront assez doués pour flatter l’autosuffisance de la mafia des journalistes people et faire perdurer leur pseudo-notoriété des années, voire des décennies durant, comme ces has been du show-business en come-back perpétuel ou les marionnettes des téléréalités qui s’accrochent à leurs quelques heures passées sous les projecteurs avec la même force qui fait s’agripper un naufragé à sa bouée. Enfin, ultimement, les individus d’exception comme nous, les élus, qui un jour se détachent de la masse grouillante. Ils forment la strate supérieure de la société, celle grâce à laquelle l’espèce humaine est amenée à perdurer par-delà les siècles et les siècles. Comment les reconnaître, me demanderez-vous ? Eh bien, leur trait commun est qu’ils deviendront inéluctablement immensément riches. Mais pas par héritage ou par stupide jeu de hasard. Non, la fortune viendra à eux naturellement, grâce au dévouement sans faille à leur cause. L’argent les placera alors de facto au-dessus des contingences matérielles et des aléas du monde. Ils ne dépendront plus du bon vouloir de la nomenklatura au pouvoir. Ils seront libres, dans les sens les plus nobles du terme. Ils jouiront de la liberté de pensée, de celle d’entreprendre… p. 46-47
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Elle est celle qui permet la vie, celle qui nous amène au monde, celle qui nous élève et nous protège, celle qui nous accompagne et nous soutient dans notre vie d’adulte, et enfin celle qui pleure notre disparition. p. 160
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Un premier homme fit irruption dans la grande salle. La nature l’avait pourvu d’un gabarit dont la stature d’un grizzly adulte redressé sur ses pattes postérieures donnait une image assez fidèle. p. 48
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Le futur se nourrit aussi d’espérance.
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