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Nationalité : France
Biographie :

Paléontologue, Jean Le Loeuff est directeur et conservateur du musée des dinosaures, "Dinosauria", Espéraza, Aude.

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Jean Le Loeuff. Comprendre la géographie du vivant pendant l'ère secondaire.


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Quant aux dinosaures eux-mêmes, ils étaient aussi colorés. Depuis les années 2010, les paléontologues s'ingénient à reconnaître leurs couleurs en étudiant les peaux fossilisées où se nichent parfois des mélanosomes, détectables grâce au microscope électronique à balayage. Ces organites en partie responsables de la couleur des plumes des oiseaux ont des formes différentes selon la couleur qu'ils expriment : ainsi les eumélanosomes, en forme de petites baguettes, produisent-ils une couleur noire quand les phaeomelanosomes ovoïdes produisent une couleur brun rouge. Grâce à la découverte d'eumélanosomes, on pense aujourd'hui qu'Archaeopteryx avait un plumage noir (et même iridescent comme celui des corbeaux). Le petit dinosaure carnivore chinois Sinosauropteryx avait des plumes orangées et une queue annelée orange et blanc.
Faute de mélanosomes préservés, les plus ingénieux des chercheurs parviennent encore à d'audacieuses conclusions. Ainsi, c'est la présence de benzothiazole dans sa peau qui a permis de proposer que l'ankylosaure Borealopelta était probablement rouge. Le benzothiazole est en effet un composé chimique de la phaeomélanine et sa présence serait due à la dégradation de phaeomelanosomes. On a identifié pour le moment du rouge, du blanc, du noir, de l'orange et du brun rouge dans le nuancier dinosaurien, c'est-à-dire les couleurs produites par les mélanosomes. Mais les animaux actuels utilisent d'autres mécanismes pour produire des couleurs et il ne fait guère de doute que du jaune, du bleu ou du vert apparaîtront bientôt dans la peau des dinosaures.
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Les carnivores, sans surprise, ont donc un cerveau relativement plus gros que celui des herbivores : depuis des centaines de millions d'années, il faut davantage de coordination pour traquer une proie que pour choisir la meilleure fougère. Ce qui autoriserait à s'interroger avec inquiétude sur le lointain avenir intellectuel d'une humanité devenue végane si l'on ne se souvenait que le choix des aliments dans le rayon fruits et légumes ou dans le rayon viande des supermarchés ne nécessite pas de compétences cérébrales bien différentes.
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Parmi les vestiges correctement conservés, on trouve quelques millions d'os, quelques milliers de squelettes plus ou moins complets, mais aussi quantité de nids et d'oeufs et pléthore d'empreintes de pas fossilisées. Bien plus rares sont les précieux coprolithes, les excréments fossilisés de dinosaures, les régurgitalithes (des vomis fossiles, oui oui, ça existe !) ou les trolithes, ces pierres ingérées par certains dinosaures que l'on retrouve à l'emplacement de leur estomac. Rares aussi sont les empreintes de peau, si précieuses pour connaître le tégument des dinosaures (écailles ou plumes) et désormais leur couleur.
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Sans doute n'est-il pas plus raisonnable d'extrapoler à un Ticeratops de 10 tonnes les observations faites sur le roitelet que de se dire que le comportement des primates est la clé de celui des lapins (qui sont, figurez-vous, nos plus proches parents au sein des mammifères et, plus précisément, du groupe des Euarchontoglires, car vous et moi, et les lapins aussi, sommes des Euarchontoglires selon les mammalogistes).
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Pourquoi des guillemets à poissons et reptiles? Parce que ce ne sont pas des groupes monophylétiques, concept qui implique quelques explications. Comme il sera beaucoup question des hypothèses phylogénétiques dans les lignes quí suivent, un court rappel du principe est indispensable : les groupes zoologiques doivent refléter l'arbre généalogique du vivant, et un groupe doit donc comprendre un ancêtre commun et la totalité des descendants de cet ancêtre commun. Il s'agit alors d'un groupe monophylétique. Ce qui bien sûr bouscule un peu la vieille classification de Linné, qui comprenait par exemple les classes des Reptiles et des Oiseaux. Or l'ancêtre commun des tortues, des lézards et des crocodiles est aussi celui des oiseaux ; le groupe des reptiles aujourd'hui comprend donc les oiseaux et son utilisation traditionnelle (sans les oiseaux) n'est plus scientifiquement correcte puisque les « reptiles » d'autrefois sont un groupe paraphylétique (l'ensemble des descendants de l'ancêtre commun n'étant pas inclus dans le groupe). Comme nous le verrons plus loin, la plupart des chercheurs utilisent actuellement le terme sauropside, qui inclut «reptiles » et oiseaux. On notera que la même sentence frappe les «poissons » puisque, parmi les descendants de l'ancêtre commun de tous les«poissons» actuels, on trouve les tétrapodes (amphibiens, sauropsides, mammifères). Relativisons le drame : votre poissonnier n'est pas obligé d'ajouter des guillemets à son enseigne et seuls des phylogénéticiens radicalisés pourraient vous agresser si vous leur racontez que vous avez mangé du poisson. Si néanmoins vous détestez incommoder des personnes aux coutumes étranges, sachez qu'en parlant de poisson sans guillemets, vous pouvez heurter sérieusement certaines consciences (on ne rigole pas avec ça). N'hésitez pas alors à faire savoir que vous appréciez l'actinoptérygien, un groupe monophylétique contenant la quasi-totalité des poissons comestibles (sauf les requins et raies qui sont des chondrichtyens) et qui exclut les tétrapodes. Un poissonnier phylogénétiquement correct devrait clairement rebaptiser son étal «actinoptérygiennerie». En revanche, les mammifères n'ont pas besoin de guillemets puisqu'ils constituent bien un groupe monophylétique qui intègre l'ancêtre commun des monotrèmes (l'ornithorynque), des marsupiaux (le koala) et des placentaires (nous), et la totalité de ses descendants.
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Pendant presque tout le XXe siècle, les dinosaures ont été comparés aux crocodiles, voire aux lézards (qui sont des cousins bien plus lointains). On les a donc affligés des tares supposées des reptiles actuels. C'était l'époque où l'on représentait les malheureux sauropodes vivant dans des lacs en utilisant leurs longs cous comme des tubas. Cétait un temps, heureusement révolu, où les mêmes sauropodes se faisaient dévorer par le bout de la queue avant que l'information remonte au cerveau bien plus tard et où les stégosaures possédaient un second cerveau au niveau du bassin, autant de légendes urbaines dont nous ferons litière ici. «Les Dinosauriens [...] étaient des êtres stupides », affirmait le paléontologue français Marcellin Boule en 1905, résumant assez bien le peu de considération dont les performances intellectuelles de nos héros furent l'objet durant un siècle. Puis, lors de la «renaissance dinosaurienne » des années 1970, ces animaux ont soudain été comparés, du point de vue des capacités intellectuelles et physiques, à des mammifères et à des oiseaux. Ils sont devenus rapides, vifs, intelligents, dotés d'une vie sociale intense...
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Les informations dont nous disposons sur le comportement des dinosaures proviennent d'abord des innombrables fossiles découverts depuis plus de deux siècles et qui, pour la plupart, sont précieusement conservés dans les collections de centaines de musées et d'universités à travers le monde. D'autres sont dans des collections privées, ceux-là n'apportant rien à la recherche scientifique puisqu'ils ne peuvent être décrits par les paléontologues : ne peuvent en effet être publiés dans les revues scientifiques que les travaux portant sur les fossiles appartenant à des collections accessibles aux chercheurs et dont la pérennité est assurée. Il ne faut donc pas s'étonner du manque d'entrain des paléontologues quand on les interroge sur les ventes aux enchères de fossiles : ce sont autant de spécimens définitivement perdus pour la science...
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La première est I'étude de leurs plus proches parents vivants : leurs cousins les crocodiles (dont l'ancêtre commun avec les dinosaures a environ 245 millions d'années) et les représentants actuels du groupe des dinosaures, les 11 000 espèces d'oiseaux. Ces derniers sont, rappelons-le, le seul groupe de dinosaures à avoir survécu à la catastrophe écologique qui élimina leurs cousins à la fin du Crétacé. Mais attention, si les oiseaux sont bien des dinosaures, l'inverse n'est pas vrai : la plupart des dinosaures furent « non aviens » et c'est d'eux dont il sera question ici - les Triceratops, Parasaurolophus, Stegosaurus, Tyrannosaurus et Diplodocus.
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Nous connaissons aussi désormais la couleur de plusieurs espèces grâce à l'utilisation du microscope électronique à balayage, la couleur de leurs œufs grâce au microspectroscope Raman. Nous pouvons évoquer leurs capacités sensorielles et même envisager de connaître bientôt leurs vocalisations!
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En résumé, le tyrannosaure c'est le Zidane de la préhistoire, l'Obama du Mésozoïque, le Johnny du Crétacé : en couverture, il fait vendre. Et il serait de mauvais goût de vous rappeler que vous en avez une preuve entre les mains...
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