page 35 [...] Dès qu'il fut informé, le commandeur Louis Bonivard décida d'une réunion exceptionnelle dans la crypte de Saint-Pierre-de-Lémenc, sur les hauteurs de Chambéry.
Difficile de retrouver le calme après une nouvelle aussi contrariante. Maître Costa de Saint-Séverin sortit sur le perron de son manoir. Dominant les grands hêtres du parc, la face nord du Granier au loin, rosie par la lumière du crépuscule, semblait avoir été tranchée d'un coup par le glaive de Dieu. Jusqu'à ce soir, avoir son horizon fermé par cette muraille naturelle le rassurait. Il se sentait comme protégé par cet énorme roc qui avait, à ses yeux, valeur de palladium. [...] Sous l'effet de la lumière crépusculaire qui s'amenuisait au fil des minutes, le roc prit la couleur d'un feu qui couve sous la cendre, le même rouge sombre que celui du métal qui, sorti de la forge, se met à refroidir. Là-bas, au fond d'une grotte, dormaient une malle remplie d'objets précieux et le vrai saint suaire dont lui et ses compagnons avaient la garde. Que feraient-ils si la cachette était découverte ? [...]
Pour les Boloven libres, communistes ou chrétiens représentent le même danger. Ils ne pensent qu’à dominer, bafouent, tourmentent, saccagent celle qui les a fait venir au monde. A leurs yeux, et aux miens désormais, le seul être suprême à vénérer, c’est elle, la Terre. (p. 134)
Il ne faut pas penser à hier ou à demain, le réprimanda-t-elle. Pour être heureux il faut vivre le moment présent et li vivre le plus fort et le mieux possible. C’est pour çà qu’ici nous rions tout le temps. (p. 25)
L’eau engloutit ceux qu’elle approche, le ciel les foudroie, et le sol les absorbe. (p. 68)