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Critiques de Jacky Schwartzmann (539)
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Allez vous faire foot

Ce qui caractérise la maison d'édition "Petit écart", c'est l'originalité de ses publications : chaque fois, la parole est donnée à un auteur pour qu'il écrive un texte qui sort de ses œuvres habituelles et c'est souvent très réussi. Après, on a ses préférences.

Ce récit, comme les autres, est original, et je ne me suis pas ennuyée en le lisant. Je dirais même qu'il m'a amusée. En résumé, c'est le point de vue personnel de l'auteur sur le football, parsemé de réflexions sur la vie.

Pour ma part je préfère les textes plus littéraires, mais c'est bien sûr mon avis, conforme à mes goûts.

Une maison d'édition à découvrir.
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Bad trip



Saviez-vous que je pouvais ressusciter les morts ?

Dans le cadre professionnel, il m'arrive d'avoir des notaires au téléphone, qui n'arrivent pas à télédéclarer la tva mensuelle de leur client.

Celui-ci a beau être décédé, sa succession est toujours en cours, et il continue donc à percevoir des loyers ( le plus souvent ) qu'il faut bien régulariser auprès du fisc.

Alors Antyryia, dans ces cas-là, tapote sur son ordinateur, supprime la date de décès, réactive du même coup toutes les obligations déclaratives, et permet à l'office notariale de payer les dettes du défunt, sur des revenus qu'il continue à percevoir depuis l'au-delà.

Comme un petit miracle, avant de les tuer de nouveau.

Bon, il y aussi eu la fois où j'ai affirmé à un comptable que son client était mort depuis quelques mois, alors que celui-ci l'avait pourtant vu la semaine précédente, et ne voulait donc pas me croire.

L'ordinateur pouvait-il me mentir ?

Renseignements pris, je me suis aperçu que nous avions effectivement assassiné cet usager en lieu et place d'un de ses homonymes.

Celui-là, je n'ai pourtant jamais réussi à lui rendre cette vie qu'il n'avait pourtant jamais perdue.



Si j'évoque ces anecdotes, ça n'est pas spécialement pour souligner les absurdités de l'administration.

J'y suis moi aussi confronté comme tout un chacun, et ce des deux côtés de la barrière. Avoir une nouvelle pièce d'identité notamment a été le pire parcours du combattant de mon existence.

Ce désagrément va également arriver à Denis Chapuis quand il va pointer à l'ANPE. Son interlocteur, monsieur David Pelletier, va lever la tête plusieurs fois vers lui avant d'en conclure que ses données informatiques sont erronées, que son chômeur semble toujours bel et bien en vie, et il va donc devoir constituer un nouveau dossier.

"Ca veut dire que vous êtes décédé. Enfin, c'est pas grave ... on a du vous confondre avec un mort."



Il y a une semaine encore, je n'avais jamais entendu parler de Jacky Schwartzmann, mais sa venue imminente au salon du livre d'expression populaire et de la critique sociale à Arras le premier mai 2018 et son prix transfuge du meilleur espoir polar pour son dernier roman m'ont donné envie d'en savoir plus.

Demain c'est loin a été publié en 2017 aux éditions du Seuil dans la collection Cadres noirs, qui publie déjà Franz Bartelt, Sam Millar ou Thomas H. Cook. Excusez du peu.



Bad Trip est davantage une novella qu'un court roman : 140 pages imprimées en gros caractère qui évoquent non seulement les dysfonctionnements administratifs mais aussi ceux de l'Etat dans son rôle social.

Publié en janvier 2008, on peut facilement imaginer que le président Masaryk qui gouverne la France dans le roman est un duplicata de Nicolas Sarkozy, de même que Mycose qui présente la Star'Ac a un alter égo qui se prénomme Nikos dans notre réalité.



Denis Chapuis, c'est l'anti-héros par excellence.

A trente-quatre ans, il n'a jamais travaillé. Si l'on excepte son activité de dealer de shit et d'herbe. Mais sur un CV ça ne fait pas forcément sensation, malgré un talent né pour le commerce.

Il est marié à Brigitte, l'amour de sa vie, victime d'un cancer du vagin qui ne peut être soulagé que par l'absorption massive de skunk ( une variété de cannabis ) qu'il se procure en pharmacie.

"Les douleurs dans le vagin de Brigitte étaient de plus en plus insupportables."

Impossible avec leurs revenus de la faire hospitaliser, chaque euro dépensé est comptabilisé et il est strictement impossible de s'offrir une mutuelle. Alors ils font avec les moyens du bord.

C'est à dire avec leur revenu minimum d'insertion et leur allocation logement.

Mais même en faisant leurs courses à Lidl, il est impossible de faire face au loyer, aux factures d'eau et d'électricité, aux courses alimentaires et à cette dépense onéreuse supplémentaire de beu.

"On avait mille dix-huit euros et quarante centimes pour vivre, avec cinq cent vingt euros de loyer."

Il ne leur reste donc pas énormément de solutions.

La première, c'est l'emprunt.

"La Banque Populaire était dressée comme une grande gueule, elle avalait des gens normaux et elle recrachait des gens imbibés d'agios."

Et la seconde, c'est de trouver un emploi qui permettra à Denis de rembourser leurs dettes, et qui sait, de pouvoir prendre des vacances ?



La pauvreté est ici décrite avec certains stéréotypes dans son aspect le plus crasseux, le plus sordide, le plus misérable. Avec un humour désabusé et mordant.

"L'argent, c'était pas mon pote. Dire qu'il y a des mecs qui gagnent en un mois ce que gagne un ouvrier en quarante-deux annuités."

Avec toute l'absurdité du système, particulièrement à cette époque où régnait le slogan "travailler plus pour gagner plus".

Denis est alcoolique et boit tous les jours une dizaine de Grafen Walder ( la bière de Lidl ). Il achète des cigarettes, à un prix qui était déjà prohibitif à l'époque, tant pour sa propre consommation que pour pouvoir rouler des joints à sa bien-aimée. Il passe régulièrement ses soirées au bar où son ardoise augmente de jour en jour.

Ses seules comptétences sont ses capacités à connaître et obtenir toutes les aides auxquelles il a droit.

Sa femme, qui a du mal à marcher, passe la majorité de ses journées devant la télévision, à s'abrutir de programmes de téléréalité. Sa vie s'arrête aux nominés de la semaine qui vont peut-être quitter le château de Dammary-les-Lys au terme du prime time.

Quand elle ne dort pas, assommée par la beu.

Des rebuts de la société.

Le genre de personne dont on dit tout bas parce que ce n'est pas politiquement correct qu'elles devraient trouver un boulot plutôt que de vivre aux crochets de l'Etat.

Jusqu'au jour où Denis trouvera un emploi de plongeur dans un restaurant, payé au smic. 50 heures de travail payées 39 où il est exploité, insulté ... mais un travail quand même. Haut les cœurs !

"Vous n'appartenez plus à cette couche de merde qui attend tout de l'Etat sans rien lui donner en retour."



Et on en arrive ainsi à toute l'absurdité du système économique français, dénoncé ici, chiffres à l'appui.

Certaines personnes, généralement considérées comme assistées, ne feraient même pas l'effort de chercher un travail parce qu'elles gagneraient quasiment autant à ne rien faire qu'à travailler.

Une aberration sociale quand cette façon de procéder est volontaire, calculée. Redistribuer l'argent, oui, mais à certaines conditions, en respectant le bon sens.

Vraiment ?

Si on prend l'exemple de Denis et de son nouveau salaire mensuel de 980,28 € par mois, il doit en échange de cette générosité affronter la contrepartie. C'est à dire la diminution des aides au logement ou du RMI de son épouse.

Gain net pour le couple pour ces cinquante heures de travail hebdomadaire ?

200 € mensuels.

"Et en attendant la taxe d'habitation, dont je ne serais plus exonéré."



Sans pour autant proposer de solution, Jacky Schwartzmann met le doigt sur l'aberration du système de répartition des richesses, lui qui a connu les deux extrèmes ( suite au divorce de ses parents, il a fréquenté aussi bien les quartiers sensibles que le riche centre-ville de Besançon ), avec beaucoup d'humour noir et d'ironie grinçante.

Il dénonce également ce qu'il appelle "l'impôt sur la pitié" en faisant référence aux journées téléthon, sidaction, restaus du coeur qui font de vous un salaud si vous ne donnez rien.

L'histoire ne s'arrête pas là et il arrivera encore quelques mésaventures à Denis, toujours aussi aberrantes, avec un final particulièrement noir.



Ce court roman est donc vraiment très prometteur, mais assez irrégulier. Certains passages sont inventifs, amusants, ou font désespérément réfléchir ; mais d'autres sont un peu moins indispensables. et laissent quand même une impression d'inégalité dans cette succession d'évènements et d'interrogations qui ne présentent pas toujours le même intérêt.

En tout cas, non seulement Bad trip fait passer un moment aussi agréable que dérangeant, mais en outre il en reste quelque chose après la lecture, et c'est bien là le principal.

Jacky Schwartzmann sera un auteur de plus à suivre.



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Bad trip

Depuis que le shit est légalisé

par le nouveau président,

Denis le dealer galère...

Plus une thune en poche

En sus, sa femme Brigitte tombe gravement malade...

 et pour calmer ses douleurs

il fui faut sa dose quotidienne d'herbe du Skunk

qui coûte un bras !

Pas d'autre solution,  il doit retrousser ses manches.

Franchir le pas du marché du travail légal.

Direction l'ANPE

Le choc culturel va être rude..

Bad trip, le second roman de Jacky Schwartzmann est percutant

Il se met dans la peau et la tête de Denis

biberonné au rap, à la fumette et à la glande

qu'a jamais quitté sa cité,

parle cash et répond coup sur coup,

 qui  passe au crible les aberrations du quotidien,

crache sur les institutions,  les chaînes du paf et j'en passe.

Jacky Schwartzmann pousse Denis dans la jungle du taf,

dans le grand bain, le voilà qui plonge !

Poussez-vous, il éclabousse !

On rit jaune, vert,  gris..

Son  premier book  trip décoiffe !
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Bad trip

En bref, un bon livre, petit polar réaliste qui se lit vite (car les caractères sont assez gros et qu'il est court). Petit défaut avec un langage qui rappelle un peu celui de la cité mais finit par disparaitre sur la fin (heureusement).
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
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Demain c'est loin

Un bouquin très particulier que je pourrais présenter comme un polar comique (si, si !)

C'est l'histoire d'un jeune de la banlieue lyonnaise en cavale avec sa banquière bcbg.

Cela va entraîner ces deux personnages antagonistes dans un délire de situations rocambolesques et cocasses : courses poursuites, planques ...

Un roman énergique et décapant, bien plus profond et pertinent qu'il n'y parait au premier abord ... L'auteur aborde les préjugés ( sur les arabes et la banlieue notamment) avec un humour caustique.

L'écriture est brute, le langage vert et sans filtre !

Amateurs de romans policiers académiques construits avec rigueur ... passez votre chemin.

Moi je me suis bien amusée à lire ce livre très original
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Demain c'est loin

Entre le road movie et le thriller, la critique de société et l'absurde, le roman évolue entre plusieurs eaux improbables. Il faut s'habituer au style un peu direct. L'histoire est bien menée, pas très compliquée, un peu absurde par moment, ou du moins décalée, pas très morale en tout cas. Il y a pas mal de réflexions sur la vie en générale, et celle des quartiers en particulier, qui me semblent très pertinentes.

Les deux héros, François et Juliane, assez déplaisants au début du livre, finissent par devenir plutôt attachants. Bref, une lecture sympathique, un roman court qui se lit en très peu de temps.
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Demain c'est loin

Même si l'auteur connait son sujet, ce roman plus ou moins policier mais pas policé ne m'a pas convaincue.

Un jeune banlieusard vit une cavale avec sa conseillère financière. Tous les deux sont remplis de préjugés et la fin de l'histoire est cousue de fils blancs.

Et le lieu de l'intrigue a beau se situer par chez moi, bof...



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Demain c'est loin

"L'encre coule, le sang se répand,

La feuille buvard absorbe l'émotion, sac d'images dans ma mémoire

Je parle de ce que mes proches vivent et de ce que je vois,

Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive"

En choisissant un titre d'IAM pour couronner son roman, Jacky Schwartzmann a frappé fort . Faut dire, son héros ne fait pas dans la dentelle , lui non plus.

Déjà, il s'appelle François Feldman : tout le monde debout !

Ensuite, il a grandi dans une cité merdique, il est gros, il a une tête d'arabe, et avec son nom juif ça passe limite.

Enfin, il est fauché, et il a un humour de merde: pour gagner sa vie, François imprime des t-shirts ornés de vannes pourries, qui font rire les mecs de la cité mais personne d'autre. Le souci, c'est que les mecs de la cité n'ont pas une thune pour lui acheter ses t-shirts.

Bref, François Feldman c'est la loose incarnée, même quand il ne chante pas.

Il a pourtant de bonnes idées, quelquefois. Mais pour mettre ses plans à exécution, il lui faut de l'argent. Et ça, c'est pas gagné. Parce que la banquière de François Feldman le déteste. Pire: le méprise. Elle a l'impression de perdre son temps avec ce demi-juif de banlieue , madame Bacardi. Un type qui vient toujours la relancer pour des projets foireux, sans avenir, et qui jure qu'il la remboursera demain.

Mais demain, c'est loin. Et la Bacardi, elle n'a pas envie d'attendre une fois de plus. D'ailleurs, elle aime bien les banlieusards, mais ceux qui ne font pas de vagues. Ceux à qui elle va distribuer, de temps en temps, l'aide alimentaire. Parce que oui, voyez-vous, sous ses dehors de femme moderne et efficace, sous son maquillage impeccable, Julianne Bacardi dissimule des trésors d'altruisme. Du moins en est-elle persuadée.

Feldman, donc, n'a pas d'autre choix que d'activer ses propres réseaux. Aller voir son pote d'enfance qui trafique en grand. Enfin, ils étaient potes à l'âge de quinze ans, quoi. Mais là, Saïd a pris du galon, et lorsqu'il entend l'idée de François , il ne daigne même pas répondre. Ce qui revient à lui répondre quelque chose du genre "Casse-toi avant que je m'énerve".

Dépité, François redescend donc les escaliers et sort de l'immeuble. Juste à temps pour voir le cousin de Saïd se faire écrabouiller vite et bien par une voiture dont la conductrice a perdu le contrôle.

Laquelle conductrice sort du véhicule , hystérique, en larmes, entourée de jeunes loulous furieux qui veulent sa peau.

Et s'écrie en apercevant François: "Monsieur Feldman, aidez-moi ! " ...

Parce que la conductrice, c'est la Bacardi. Et là, les ennuis commencent, les vrais, les gros, les maousse.
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Demain c'est loin

François Feldman a, comme il le dit, « un nom de juif et une tête d’arabe » même si « en fait [je suis] normal ». Par ailleurs, il est originaire de la cité des Buers, à Lyon. Nom juif, tête d’arabe, originaire d’une cité « sensible », voilà un triple handicap. Pas sûr non plus que l’homonymie avec l’interprète des éternelles Valses de Vienne soit vraiment un avantage. Autant dire que lorsqu’il décide de lancer une opération de la dernière chance pour son entreprise de fabrication de vêtements ornés de fausses citations de personnages célèbre avec un tee-shirt arborant la maxime « Bonjour, c’est bien ici Charlie Hebdo ? » attribuée à Chérif Kouachi, il ne suscite pas du tout l’enthousiasme de Juliane Bacardi, sa banquière, à laquelle il est venu demander un nouveau prêt. Quand, quelques heures plus tard, par un malheureux concours de circonstances, François croise de nouveau Juliane, celle-ci vient de proprement écrabouiller sous son Audi le cousin d’un gros caïd des Buers. Entraîné un peu malgré lui dans la cavale de sa banquière, François Feldman va avoir fort à faire pour sauver sa peau et celle de sa banquière.

Les histoires de duos mal assortis obligés de se serrer les coudes sont un sujet assez rebattu pour qu’il soit bien compliqué d’en faire quelque chose d’original. Jacky Schwartzmann, pourtant, arrive à tirer son épingle du jeu avec ce roman que l’on lit avec un réel enthousiasme. Cela tient d’abord au mauvais esprit affiché de l’auteur qui manie avec assurance un humour de deuxième et même troisième degré basé sur les stéréotypes, et ensuite à sa capacité à ne laisser aucun temps mort sans pour autant rendre écœurant le flot ininterrompu des répliques et rebondissements.

L’enchaînement des situations cocasses, le récit à la première personne de François Feldman avec sa vision pour le moins décalée des événements et des personnages qui croisent sa route, et la manière dont le personnage de Juliane Bacardi prend une épaisseur inattendue au fil des événements confèrent à Demain c’est loin une énergie et un fond qui lui permettent de dépasser la simple pochade sans rien sacrifier ni à l’humour, ni à ce que Jacky Schwartzmann entend dire, moins sur le monde tel qu’il est que sur les gens tels qu’ils croient être. Cela donne en fin de compte un roman énergique, amusant et bien plus fin qu’il n’y paraît de prime abord. Recommandable, donc.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Demain c'est loin

Ça commence comme un fait divers sordide, et ca continue comme une cavale associant d'une façon parfaitemrnt improbable un mec des cités lyonnaises et sa conseillère financière BCBG, poursuivis par la vindicte vengeresse d'un caïd terriblement craint, donnant lieu à une épopée de plus en plus loufoque.



Avec des accents de roman noir non démuni de critique sociale, un bouquin qui a néanmoins le mérite d'être aussi rythmé qu'un thriller et qui est surtout terriblement drôle, avec un style et un sens des réparties assez inoubliables.



Plutot ébouriffant (et moins léger qu'il n'y parait).
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Demain c'est loin

Un polar qui retourne les clichés avec beaucoup de drôlerie et de style.

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Demain c'est loin

Le jeune François Feldman - comme le chanteur - a réussi à s'extraire des Buers, sa cité natale de Villeurbanne en ouvrant à Lyon, une boutique où il vend des sweatshirts portant des messages politiquement incorrects mais malheureusement le succès attendu n'est pas au rendez-vous. Voyant grand, il a enfin trouvé l'idée géniale qui va faire de lui un homme d'affaires millionnaire,mais il lui faut une mise de fonds. Juliane, sa banquière trentenaire, une fille à papa des beaux quartiers de Lyon ne le voit pas du même oeil et refuse de lui accorder le prêt salvateur. Quand, à la suite d'un accident dans la cité des Buers, elle se retrouve poursuivie avec François par Saïd, le caïd local et accessoirement ami d'enfance de François, ils n'ont d'autres choix que de partir en cavale et essayer d'arranger l'embrouille.



Avec cette cavale effrénée dans la banlieue des cités et celle, très bourgeoise, des villas des environs de Lyon, Jacky Schwartzmann nous invite dans deux univers qui n'ont pas vocation à se connaître mais qui vont se confronter. Avec demain c'est loin, il fait se clasher ces deux mondes opposés, celui de la banlieue avec François, intelligent mais encore mentalement dans la cité, peu confiant en lui et Juliane, née avec une cuillère en argent dans la bouche, née dans les beaux quartiers, ignorant les quartiers défavorisés, sauf à faire partie d'une association d'aide aux plus démunis. Entre trash et idéalisme, son écriture vive et intelligente fait mouche, il dénonce qui, les jeunes caïds de banlieue qui, les bourgeois, le monde la banque en passant par les musulmans, ou les juifs avec le même humour noir, sarcastique et politiquement incorrect.

Une lecture où j'ai ri plus d'une fois, j'ai retrouvé le même savoir-faire et l'humour que celui d'Hannelore Cayre dans son écriture et sa vision de la société. Un style assez trash qui ne plaira pas à tous les lecteurs, mais qui dans le genre est très réussi.
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Demain c'est loin

Un petit livre finalement assez sympa malgré deux défauts majeurs :

- l'histoire totalement abracadabrantesque du gars des cités et de sa banquière poursuivis par les caïds, le père de ladite, la police...

- une narration totalement "écrite" en langage parlé des cités, ce qui est amusant au début mais devient vite lassant voire exaspérant (un prochain livre en langage SMS ?).

Le tout est sauvé par l'humour sous-jacent présent du début à la fin.
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Demain c'est loin

Corrosif drôle décalé

Du bon polar un mélange d Audiard Frédéric Dard et de leguilcher et vous obtenez un moment jouissif de lecture qui fait du bien un auteur découvert ce jour et que je ne vais pas tarder a découvrir d autres ouvrages
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Demain c'est loin

Il y a un ton, certes, de l’humour, un phrasé… mais l’intrigue est absolument ridicule.
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Demain c'est loin

Truculente histoire menée sur un ton fleuri et nature.

Ca décoiffe , , c'est rocambolesque et c'est un très agréable moment de lecture
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Demain c'est loin

Toujours dans ma découverte des romans de Jacky Schwartzmann… Si vous suivez ce compte régulièrement vous avez sûrement remarqué que je suis un grand fan des livres de cet auteur. Alors en attendant qu’un nouveau sorte, je me plonge dans ceux que je n’ai pas encore lu. Mais le temps presse, il ne m’en reste plus beaucoup !



« Demain c’est loin » est un condensé d’humour noir, de critique sociale et d’aventure démentielle. Aucun temps mort, des vannes et encore des vannes, mais qui partent toujours d’une cruelle réalité. Schwartzmann ne choisit pas la simplicité, ce sont toujours des sujets sensibles et complexes qui servent de base à ses romans. J’ai particulièrement aimé celui-ci, où l’éternelle fracture des classes sociales est très bien illustrée. Schwartzmann n’épargne personne, tout le monde en prend pour son grade et les piques sont toujours bien trouvées.



Schwartzmann s’est créé un style que j’adore. Ça part d’une situation ordinaire, puis il ajoute des ingrédients imprévisibles et l’histoire devient complètement déjantée. Pendant ce temps il semble nous expliquer plein de choses sur notre société mais toujours sur un ton très direct. C’est toujours un régal de lire ses polars et si vous ne le connaissez pas encore il est grand temps de partir à la découverte de son univers ! Vous ne le regretterez pas.
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Demain c'est loin

Je viens de découvrir la plume de Jacky Schwartzmann avec "Demain c'est loin" et j'avoue que cela m'a pis le sourire au lèvres.

Le ton est celui d'un mec de la banlieue lyonnaise, avec des mots en verlan et autres mais passé les premières pages, on s'amuse des réflexions des deux protagonistes, du choc entre la rencontre de deux mondes, celui des cités et celui d'une banquière.

C'est plus un road-movie qu'un polar. Mais les répartis des deux personnages sont jouissives et intelligentes. Jacky Schwartzmann connaît bien son sujet, que ce soit la mentalité française ou la mentalité algérienne.

J'ai donc passé un super moment avec ce roman plein de rebondissements inattendus.

Ne vous laissez pas impressionner par le vocabulaire de la cité et régalez-vous.
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Demain c'est loin

Terre du bled

François Feldman vous connaissez ? Mais si, le chanteur, Les valses de Vienne, tout ça ! Ah oui, ça remonte aux années 80, alors forcément, quand le François Feldman de Jacky Schwarzmann se présente dans les quartiers lyonnais qu’il fréquente, il suscite un peu d’étonnement. Car ce François Feldman n’a rien à voir avec le chanteur, mais alors rien du tout. La trentaine, un nom célèbre (un peu), qui sonne « juif » avec une tête d’arabe « surtout ce qu’il y a dedans », un peu à cause de la cité où il a grandi… Bref, François, c’est un peu un loser, qui n’a pas tiré les meilleures cartes au départ (« Un nom de juif, une tête d’Arabe, le physique de Philip Seymour Hoffman et la domiciliation aux Buers, c’est ce qu’on peut appeler un mauvais départ dans la vie ») mais il fait le maximum (enfin, presque…) pour s’en sortir. Il a une chouette boutique de tee-shirts, avec des slogans sympas imprimés dessus : par exemple « On est bon, avec les nouveaux freins ? Ayrton Senna. » ou « Mais puisque je vous dis que ça passe ! Capitaine du Titanic. »… Ce matin-là, il a rendez-vous avec sa banquière : ses finances sont dans le rouge… Mais aucun espoir d’attendrir la belle Juliane, ou même de l’intéresser avec un nouveau projet qui pourtant, il en est certain, est l’idée du siècle : Terre du bled. Rien de plus simple : acheter de la terre en Algérie, l’acheminer en France par containers et la vendre au mètre cube aux familles algériennes endeuillées qui, comme ça, pourraient se faire enterrer en France dans de la terre algérienne… Pour sa mise de départ, après avoir essuyé les refus de toutes les agences bancaires de Lyon, François ne voit pas d’autre solution que de solliciter un pote d’enfance. Saïd « le cliché du type gâché, du type qui aurait pu exceller dans pas mal de domaines mais qui, pour réussir, n’avait eu comme avenir que les go fast. » Saïd est donc le caïd des Buers, il a plein de fric, sale évidemment mais bon, la fin justifie les moyens. Mais contre toute attente, Saïd est –lui aussi- offusqué par l’idée de génie de François qui se retrouve donc sans un sou et devant l’immeuble de son (ex) pote, où traînent des jeunes plus ou moins désoeuvrés dont Ibrahim, le petit cousin de Saïd. Et c’est là que le miracle se produit ! Une voiture fonce malencontreusement et renverse Ibrahim. Un accident bête, tragique certes, mais bête tout de même… Surtout que la belle Audi A5 qui errait dans la cité était conduite par… Juliane, la banquière de François !! Quelle belle opportunité à saisir ! Une sorte d’échange de services, de bons procédés, François aide Juliane à se sortir de sa situation très délicate, et Juliane accorde un prêt (très avantageux !) à François. Rien de très compliqué non plus… Mais qui va très joliment déraper, pour le plus grand plaisir du lecteur !

Après avoir lu « Shit ! » je m’étais promis de revenir très vite vers l’auteur. J’ai donc jeté mon dévolu sur ce roman dont le titre était particulièrement intrigant (c’est aussi le titre d’une chanson d’IAM, vous l’aurez compris, la playlist est plus IAM que François Feldman !) espérant retrouver l’humour très noir mais très efficace de Jacky Scwarzmann. Je ne suis pas déçue ! C’est noir bien sûr, totalement amoral, trash et particulièrement jouissif.

Je le classe un petit cran au-dessous de Shit !, plus abouti mais franchement si vous avez envie de passer un bon moment, sans prise de tête, n’hésitez pas à valser (pas forcément à Vienne !) avec François Feldman.

Je laisse le mot de la fin à IAM –les ultimes paroles de la chanson Demain c’est loin, particulièrement bien adaptées au roman :

« Et qu'on ne naît pas programmé pour faire un foin

Je pense pas à demain, parce que demain c'est loin »

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Demain c'est loin

Un roman coup de poing lu d’une traite. J’ai ri aux éclats, j’ai angoissé et j’ai été émue. L’écriture est intelligente et percutante. Le côté lyonnais pour la gone que je suis a encore ajouté du plaisir.

Parfait.
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