A Haïti, Papa Loa. A la Nouvelle-Orléans Papa Labas. A Chicago Papa Joe. Le nom change, la fonction demeure. Des orchestres créoles cachent Djeuze Grou et lui permettent d'échapper aux contrôles du service social de Chicago (Département d'Hygiène mentale). L'esprit agile d'Erzulie se réfugie dans une trompette. Elle vocalise du grognement à la stridence. Legba a élu pour demeure un trombone parlant. Il y donne consultation.
La musique vient de la boîte clandestine, lourde, épaisse, visqueuse, un marécage, la boue, les alluvions de la ceinture noire du Sud, chaude, ses marais, un grouillement d'oiseaux, de serpents, d'insectes, des fleurs sauvages : l'Egypte en Amérique, disait quelqu'un.
What is the American fetish about highways?
They want to get somewhere, Labas offers.
Because something is after them, Black Herman adds.
But what is after them?
They are after themselves. They call it destiny.