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3.58/5 (sur 39 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Séville , 1974
Biographie :

Né en 1974, Isaac Rosa est une des nouvelles voix les plus remarquables de la fiction espagnole actuelle.
Il a reçu pour "La mémoire vaine", son deuxième roman salué par la critique pour l'exceptionnelle qualité de son écriture, plusieurs prix littéraires importants, dont le Rómulo Gallegos, le « Nobel » latino-américain, qui a couronné avant lui les plus grands dont Roberto Bolaño.




Source : http://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-auteur.php?Id=355
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
J’ai appris vos actions de protestation le jour où j’ai cliqué sur un lien qui promettait « Dix aliments qui vous protègent du cancer », et que ce que j’ai trouvé, c’est le blog de votre syndicat, où vous révéliez les tarifs payés par les principaux médias et où vous dénonciez des cas d’abus sur des collaborateurs. Je t’ai demandé ce qu’il en était, et ce n’est qu’alors que tu m’as parlé de la « guérilla clickbait » : les appâts que vous laissiez sur les réseaux sociaux pour rendre visibles vos revendications, à l’aide d’hameçons infaillibles du genre « Les cinq choses qui rendent les femmes folles au lit », « Les dix blessures les plus terrifiantes sur un terrain de football », « La vidéo qui a fait vomir des millions d’Américains », ou « L’impressionnante bagarre entre deux chauffeurs de taxi à l’aéroport », et qui en fait menaient au blog du syndicat.
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Attention, nous venons d’offrir une de ces boîtes de merde aux mariés. Nous aurions dû leur offrir leur futur divorce, j’ai entendu dire qu’il y a une entreprise qui propose un service intégral de rupture, ils s’occupent de tout : avocats, thérapie, aide pour les enfants, coaching pour se remettre ; je ne peux imaginer meilleur cadeau de mariage.
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....s'aimer très fort et s'empoisonner la vie est compatible.
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Le monde s’écroulait pendant que nous, nous baisions, tout heureux, les gens étaient jetés par le balcon avec tous leurs meubles, tous leurs souvenirs pendant que nous, nous baisions, tout heureux, les malades mouraient dans les couloirs des hôpitaux en attendant un test de diagnostic pendant que nous, nous baisions, tout heureux, les pères de famille faisait la queue avec leurs enfants devant les soupes populaires pendant que nous, nous baisions, tout heureux, les banquiers, leurs politiciens volaient à pleines mains pendant que nous, nous baisions, tout heureux, elle-même ne pouvait pas payer le loyer de sa chambre ce mois-là parce qu’on avait saisi la moitié de son indemnité de chômage pour payer une amende pendant que nous, nous baisions, tout heureux ;
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En semaine, en revanche, la pièce obscure était plus que jamais un refuge. Pour certains, plus que cela : un bunker : les murs s’élargirent, le sous-sol devint plus profond, le plafond se voûta et l’obscurité se condense comme un emballage. Elle semblait résistante, à l’abri de l’effondrement général qui s’annonçait, qui menaçait, dont nous parlions encore avec plus d’enthousiasme que de crainte, un futur dont la terrible description nous amusait, parce que ce n’était pas de nous que nous parlions, cela ne nous arriverait pas, ce seraient d’autres que nous qui seraient licenciés, expulsés, jetés dans la misère, poussés à un appauvrissement qui rendrait plus insupportable la vieillesse. Si quelque chose nous effleurait, nous aurions toujours notre refuge. Ce n’était pas pour cela que nous avions construit la pièce obscure, pourtant certains d’entre nous la trouvèrent alors plus solide que leurs propres maisons, où le désarroi devenait grumeleux, se bloquait dans notre gorge. Pour la plupart nous étions encore indemnes, mais il y avait autour de nous des gens qui avaient moins de chance et nous regardions dans leur reflet menaçant : quand nous nous retrouvions le samedi nous faisions le décompte des pertes parmi nos connaissances, qui avait été licencié, qui s’était retrouvé sans emploi pour le prochain exercice, qui devait retourner vivre chez ses parents. Nous étions pour la plupart intacts, mais pas tous : certains furent atteints par ces premiers bombardements, ils devinrent des assidus du bunker.
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Nous avions des partenaires avec qui faire l'amour une fois par semaine, les premiers enfants étaient nés et nous, les mères, perdions notre appétit sexuel tandis que nous, les pères, nous nous masturbions en regardant du porno sur Internet quand tout le monde dormait...
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Cette douleur initiale laissa court à la furie, obéissant à un signal que personne ne donna, que nous entendîmes tous cependant, nous nous jetâmes les uns sur les autres, avec une rapidité qui était un enseignement de la fois précédente, au cas où, à un moment ou à un autre, la lumière reviendrait. Nous nous traînâmes par terre en enfonçant nos os les uns dans les autres, en perdant tout repère du corps le plus proche, nous embrassâmes et fûmes embrassés, nous nous griffâmes en poussant les mains sous les vêtements, nous offrîmes boutons, fermetures Eclair, mordîmes tout ce qui était à notre portée, introduisîmes des doigts, secouâmes, écartâmes les jambes ou poussâmes avec le genou entre d’autres jambes, nous nous retirâmes à temps et cherchâmes un autre corps à renverser, nous nous fîmes mal, nous tachâmes mains et ventres, jusqu’à ce que peu à peu nous abandonnions, nous nous écartions du tumulte, pour rester dos appuyé au mur, en silence, écoutant les respirations comme s’il n’y en avait qu’une, nous reboutonnant, remettant nos chemises et T-shirts.
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Aimer est une forme de projection totale, un sport à risque, être rejeté est un cataclysme que personne ne veut subir.
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il nous semblait incroyable d'avoir été un jour les pièces d'un engrenage étonnant qui tournait dans la pièce: nous nous sentions désormais incapables de nous jeter sur ce corps, de le renverser, de mettre nos mains sous son chemisier, le laisser baisser notre pantalon; nous n'étions plus ceux alors qui s'étaient embrassés, masturbés, pénétrés, et qui avaient laissé une odeur âcre dans l'air, ceux que nous fûmes un jour et dont nous nous étions détachés comme des animaux qui en grandissant changent de peau, (....): nos écorces vides étaient restées là, disséminées par terre, abandonnées dans des étreintes et des copulations immobiles comme des cendres pompéiennes.
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Parfois, dans des conversations d’après-déjeuner, il lui est arrivé de plaisanter au sujet d’un soulèvement de mendiants qui, un jour, comme à l’unisson, décideraient de passer à l’action, de sortir de leur léthargie et de se mettre à réclamer, à poursuivre, faisant ainsi de leur attitude de supplique un geste politique : ne pas se contenter d’un refus courtois, devenir notre ombre, en appeler à notre mauvaise conscience, comme s’ils avaient été formés non par un meneur révolutionnaire mais par un expert en techniques de vente.
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