Rencontre avec Hugo Viel, activiste pour la justice climatique | Mission Microbiomes
Je me souviens de cette journée du 15 mars 2019. Depuis un mois, nous préparions cette première grève mondiale pour le climat en organisant des groupes dans chaque ville de France.
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Avec des milliers d'autres jeunes, je me retrouvais projeté dans un tourbillon de vie et d'espoir.
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Cette prise de conscience planétaire a permis à notre combat de franchir un cap et ce sujet est considéré depuis comme prioritaire pour une majorité de Français, ce qui permet d'envisager une transformation écologique ambitieuse et accompagnée par les citoyens.
Déjà aux 18e et 19e siècle, les économistes et biologistes français et allemands (en Prusse à l'époque) s'inquiétaient de l'impact de l'activité humaine sur les forêts européennes.
La justice climatique implique également de répartir les efforts en fonction des responsabilités. Aujourd'hui, ce sont les plus riches qui polluent le plus.
Les pays les plus riches ont une responsabilité historique car ils sont à l'origine du réchauffement de la planète, et les personnes les 10% les plus riches du monde sont responsables de près de 50% des émissions mondiales.
« RETROUVER DU SENS
Dans ce combat, il ne faut jamais perdre de vue l'enjeu essentiel de la justice climatique. Sans tenir compte de celle-ci, mettre en œuvre des mesures pour décarboner le pays ne peut pas fonctionner et n'aurait de toute façon aucun sens. C'est tout un socle de valeurs et de priorités que la transition écologique doit nous permettre de redéfinir. C'est en mettant l'économie au service de l'amélioration de la vie de toutes et tous et en mettant au cœur de nos activités le bien commun que l'action climatique aura un sens.
La crise dans laquelle nous sommes n'est pas tombée du ciel. C'est une conséquence de nos choix de société et de notre modèle de développement. »
Son témoignage m'a permis de réaliser que, au-delà de la question environnementale, la crise climatique était d'abord source d'immenses injustices, qu'elle remettait en cause la dignité de peuples entiers, leur capacité à vivre dans de bonnes conditions.
Chacun de ces chantiers représente un défi immense et mériterait un chapitre entier. Mais l'avenir de ces transformations n'est pas encore écrit, et c'est à chacun d'entre nous d'imaginer ces nouvelles pages. Alors, on le fait ensemble ?
Aucune avancée n'a jamais été obtenue sans la mobilisation de la société civile, sans la création d'un rapport de force avec le pouvoir politique et les grandes multinationales.
C'est en mettant l'économie au service de l'amélioration de la vie de toutes et tous et en mettant au cœur de nos activités le bien commun que l'action climatique aura un sens.
Nous sommes engagés dans une course contre la montre. Chaque tonne de CO2 émise nous entraîne vers des points de bascule et un avenir que personne n'est capable d'anticiper.
Une question revient sans cesse, notamment chez les jeunes que je croise : "Comment trouver sa place dans cette transformation majeure que nous devons accomplir ?"