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Citations de Hervé Bellec (70)


Le confort, c’est en soi qu’on le trouve, pas dans les hôtels. Le confort, c’est la paix de l’âme. Tout le reste n’est qu’artifice et mensonges.
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S'isoler, se retirer du monde, sarcler ses poireaux, fuir les IKEA, les Carrefour, les Auchan, les H&M, les Leclerc, les McDo, Burger King, Amazon, Google, Facebook et toute la clique, échapper au journal télévisé de 20 heures et aux Instagram de la voisine d'en face, c'était une façon aussi respectable qu'une autre d'envisager son existence.
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Et cette maudite tempête qui s'acharne à faire des siennes comme si elle n'avait pas fini son travail, comme s'il lui en fallait toujours plus, fignoler les détails, parfaire le désastre. Et encore... La pluie, les rafales, des gerbes hautes comme ça, et encore, et encore... des creux de douze mètres, un vent à décorner les bœufs, une marée de 113, un cyclone, un putain de cyclone que cette fichue Félicité.
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J'étais un marin breton égaré au beau milieu d'un continent.
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Le train semble maintenant glisser plus qu'il ne roule. On n'entend plus le tchak, tchak familier des roues qui rencontrent les interstices des rails ni même le moindre choc d'aiguillage. Seule une rumeur sourde résonne comme une mélopée lointaine ne faisant qu'amplifier la torpeur générale du convoi. Le transsibérien est un traineau tiré au petit trot par un couple de rennes qui traversent les steppes de l'Ichim sur des chaussons de velours pour ne pas éveiller le moindre soupçon. Un train passe, non ce n'est qu'un rêve, un mirage.
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Tout le monde, excepté quelques nantis ou de rares innocents, tout le monde connait ces moments d'intense vulnérabilité, cette vague poisseuse qui, sans crier gare, submerge insidieusement le corps et l'esprit.
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SDF, j'ai horreur de ce mot. D'ailleurs, c'est pas un mot, c'est un sigle, une insulte, un crachat, un truc administratif pour nous caser dans un de leurs fichiers qu'on n'ouvre jamais. Appelle-moi clocharde, fille de la rue, vagabonde, nomade ou tout ce que tu voudras mais s'il te plaît, pas SDF.
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- La musique est un don de Dieu.
- Tais-toi Ludivine ! Personne ne m'a donné le don de quoi que ce soit. La musique, c'est des heures et des heures de travail, des répétitions à n'en plus finir, des moments de découragement et de dégoût, tu ne peux pas t'imaginer.
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C'est ainsi à chaque fois que le cerveau a du mal à réagir, à comprendre ce qui lui arrive, c'est le ventre qui encaisse, tout le monde sait ça. Tantôt, ce sont les papillons qui virevoltent joyeusement à travers les intestins, tantôt ce sont de grosses araignées toutes velues qui grimpent aux parois abdominales.
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La légende arthurienne affirmait que Morgane était une fée née de la mer, une sorte de sirène tantôt maléfique, tantôt bienveillante, une magicienne ensorceleeuse initiée par le mage Merlin, capable du pire comme du meilleur. Elle était reine de l'île d'Avalon et possédait le pouvoir de transformer, une fois consommée l'œuvre de chair, ses amants en bouc ou en lézard. Morgane imagina son compagnon d'une nuit se réveillant métamorphosé en gros lézard et ne put s'empêcher de ricaner bêtement sous le drap.
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La neige était tassée, le sable était lui-même gelé et, me croirez-vous ou non, une sirène enfoncée dans le sol jusqu'à la taille m'offrait sans façon ses deux beaux seins mûrs. Je me suis approché doucement. Ses lèvres dessinaient un sourire qui ne voulait pas dire son nom. Je lui ai demandé comment elle s'appelait. Elle a répondu Yulia, ou Tanya, ou encore Ludmilla, je ne sais plus trop. Tout au long de ce voyage, je n'avais rencontré que des sirènes, alors une de plus ou de moins...
Exceptées des silhouettes trop lointaines pour être menaçantes, j'étais seul sur cette plage. Personne ne pouvait m'empêcher de m'agenouiller au pied de cette sirène pour y boire à ses tétons la sève chaude qui coulait de la pierre. Personne ne pouvait m'empêcher de creuser le corset de neige qui lui enserrait la taille. Le froid ne m'effrayait plus et je n'avais nul besoin de gants.
(...) Puis j'abandonnais la sirène sur la plage de Vladivostok et, de plus en plus confiant et léger, j'avançais à grands pas sur l'océan de glace.
(...) Le chant des sirène se mêlait désormais à celui des baleines qui filaient sous la banquise.
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L'avantage quand on marche sur la plage, c'est qu'on voit du pays. Les épaves en verre ou en plastique viennent d'Irlande, du Portugal, parfois même d'Amérique. Ça me fait voyager.
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Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance

Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma sœur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.
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Je ne sais pas si le monde avait encore envie de me voir mais moi, j'avais encore envie de voir le monde. Sur les autoroutes, il y a des panneaux marqués " Toutes directions", et d'autre indiquant " Autres directions". J'ai suivi le deuxième panneau , tu comprends ?
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Elle revint à sa chambre, en vérité celle de Morgane, fit le lit avec soin et consulta ses messages. Les téléphones portables étaient devenus les poupées vaudoues des temps modernes. On y plantait des aiguilles par textos interposés, on accusait, on insultait, on menaçait, on jetait des sorts. C'était bien sûr affligeant mais c'était ainsi.
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L'écriture est pareille à la peinture. Des consonnes, des voyelles et des ponctuations "en un certain ordre assemblés". Rien de plus. Un exercice cérébral et technique, en somme, et peu importe si l'ombre du cheval est mauve ou verte, et peu importe si l'anecdote racontée est vraie ou non.
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Je connais tout, ici, j'ai les oreilles comme des entonnoirs. Je pourrais écrire des livres, moi aussi, comme Solange, j'en ai tant entendu, des vertes et des pas mûres, des histoires bancales, des secrets, des rancœurs, des coucheries, des cicatirces mal refermées, des cold cases comme on dit à la télé, mais sur la tête de ma fille, rien ne sortira d'ici, je le jure, suis plus muette qu'une tombe.
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Parler de soi à son petit-fils, son mabig, c'est facile, mais entre nous deux il y a ce satané magnétophone avec son voyant rouge, et de là, on passe à l'écrit. Mémé ne domine pas l'écrit, non qu'elle soit illettrée, loin de là – nous étions même parfois étonnés du peu de fautes d'orthographe qu'il y avait dans ses lettres –, mais c'est l'essence même de l'écrit, sa portée, qu'elle ne domine pas. Je ne pense pas qu'elle ait mis une seule fois les pieds dans une librairie, pas plus que dans une bibliothèque. Dans les fermes, on avait plutôt tendance à cacher à l'intérieur des armoires le peu de livres qu'il y avait, exceptés bien sûr le missel du dimanche et quelques livres de cuisine. Et même aujourd’hui, je souris un peu amèrement de voir mes propres livres, ceux que j'ai écrits, planqués ainsi comme des secrets de famille. Le livre n'appartenait pas à l'univers de leur caste. Les livres, c'était fait pour les châteaux et les presbytères, mais les paysans n'avaient ni le temps ni les sous pour. Et puis, lire, c'était ne rien faire, c'était une perte de temps. On frôlait le péché mortel.
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- Prends tout en gré, ne te chaille de ton martyre -
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Kerascoet, deux kilomètres cinq, j’ai les jambes en coton. J’essuie m es mains moites à mon pantalon. Dès qu’on s’approche du village, les champs deviennent des jardins, les fermes des pavillons. Les géraniums dégoulinent des fenêtres du premier étage. Ici les bourgs embellissent au fur et à mesure qu’ils crèvent
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