Alain Baraton lors de son émission sur France Inter La main verte a lu le poème Le Pissenlit d'Hélène Suzzoni et Lucie Vandevelde.
" ...Soudain, la tempête éclata.
Les vagues se jetaient à l’assaut du ciel, et le ciel lui-même était secoué de vents contraires, et tout cela grondait et rugissait et crépitait d’éclairs et se renvoyait rudement Monsieur Dubout et les hirondelles.
- Oooh…gémit-il, dire que je pourrais être bien tranquille dans mon bureau…Qu’est-ce qui m’a pris de partir avec ces oiseaux ?!
Et voilà que, ploc, un petit corps mouillé lui tomba dans la main.
Ploc, un autre petit corps atterrit sur son dos.
Et ploc, ploc, ploc, il se mit à pleuvoir des hirondelles.
C’était si triste que Monsieur Dubout oublia la peur et le froid.
Il attrapa tous les oiseaux malmenés par le vent. Puis, il les mit au chaud :
dans ses poches, sa sacoche,sous son chapeau.
Il ouvrit même son manteau :
- Venez à l’abri! Leur cria-t-il.
Les hirondelles s’y engouffrèrent d’un coup.
Alors, Monsieur Dubout, tout gonflé d’oiseaux, fonça résolument à travers les bourrasques :
- Courage ! Nous passerons !"
Eclos dans un chaos
de neige et de pierre
un lac fixait le ciel
de son oeil grand ouvert.
Tout en haut des sommets
il pêchait des reflets,
des couleurs, des nuages,
des éclats de lumière
qui lui servaient à peindre,
au revers de son eau,
de fragiles paysages
entremêlés d'oiseaux.
Entre les emmêlées
De lianes et de feuilles
Luisaient les yeux topaze
De grands fauves à l'affut,
Et sous la canopée,
Les arbres enchevêtrés
s'etiraient furieusement
Pour happer la clarté.
la puce avait refait surface. Et repris ses esprits.
Elle atterrit droit sur le nez du directeur.
Il n'était pas question qu'on rudoie ses amis !
Elle planta ses yeux dans les yeux du directeur avec un air si sévère, si totalement de travers, qu'il en perdit la voix.
C'était la première fois qu'une puce le fixait dans le blanc des yeux, et le fixait de cet air là.
Quelque chose qui ressemblait à de la stupeur, à des excuses, à des regrets, à du respect lui fit battre le cœur.
Il recula de trois pas....
...D'abord, il n'était pas question de laisser sans maison tous ces Pépé Flo qui n'avaient pas la chance d'avoir un chien aimant, une puce funambule, ni même une chaise ou un chapeau.
Et c'est ainsi que tout commença...
Le chien n'avait pas de nom.
Ça ne le gênait pas, parce que la seule personne
Qui comptait vraiment pour lui, c'était Pépé Flo.
Et Pépé Flo n'avait jamais besoin de l'appeler,
Il était toujours à ses côtés.
là-haut,
dans un déroulement d'écume,
crevant le ciel de ses sabots,
un grand cheval de brume
s'échappe au galop
Cœur de pierre.
Il est des nuits de brume
où les statues des villes
promènent leurs pas tranquilles
par les rues désertées,
et vont, muettes et graciles,
le long des volets clos,
sans éveiller d’écho
sur le bitume bleuté.
Et leurs ombres défilent
sur les paupières fermées
des miséreux dormant
au-milieu du pavé,
et s’inclinent au passage
dans un salut d’adieux,
au-dessus des visages
renversés vers les cieux.
Il est des nuits d’hiver
où les statues en pierre
promènent leurs pas tranquilles
par les rues de la ville
avec, dans la poitrine,
un cœur qui tambourine,
sans éveiller d’écho
derrière les volets clos.
Le vent soulève son chapeau
et le ciel s'emplit d'oiseaux
Je me précipite dans ma chambre. Moi, je m'occupe d'abord de mon sac. J'y enfourne mes plus beaux vêtements. Pas question de les laisser ici ! Je retire de l'armoire ma robe du dimanche. Le grand miroir de la porte me renvoie mon reflet. Je tombe en arrêt. Comme ça, avec la robe mise contre moi, j'ai l'air de dépasser mes douze ans. Je fais moins «Choupette», et plus «Charlène». Charlène, c'est pourtant mon prénom ! Qu'est-ce qu'ils ont tous avec leurs «Choupette» ?
François ouvre à la volée la porte de ma chambre. Il traîne un gros sac derrière lui. Il susurre :
- Alors, Choupinette, on joue les starlettes ? Je m'arrache à la glace pour lui courir après :
- Attends un peu que je t'attrape, sale ver de terre !