Car, à vingt ans , si rien ne nous est arrivé , nous sommes une argile malléable . Il nous manque des années d’existence, avec leurs foudroiements, leurs vertiges, leurs chagrins, pour former la matière d’un récit. A moins d’un coup de génie absolu, l’imagination, même débridée,ne suffit pas; la pensée d’un livre requiert ce que Michaud appelait la « connaissance par les gouffres ».