Car les vertus sur lesquelles repose le monde éclairent les Hommes et sont exemptes d’obscurité. Il en est ainsi de la liberté. Sur le Chemin de Compostelle, les pèlerins labourent la terre de toutes ses vertus : tous les choix y sont possibles. C’est ainsi que tout y est permis. Chacun son chemin est la règle. Toutes les raisons de le parcourir sont, par principe de liberté, bonnes et respectables. On ne doit y juger la démarche des autres et c’est ainsi que tout y est accepté. Ne pas faire ombrage des bonnes intentions. Ici la liberté se transforme en devoir et en persévérance, ici la liberté peut s’offrir l’aide de la fraternité et de l’égalité. Ici la besogne du pas ouvre les portes de la libération personnelle en même temps que celles des cieux. Et ces lieux-là sont si rares !
C’est là que je suis tombé la première fois. Épuisé dans la tempête qui m’avait surpris. Et je me suis relevé. Parce que je savais que je devais me juger à mes actes. Parce qu’il n’y avait pas là les yeux des autres pour m’évaluer. Et la force de ce jour est toujours présente en moi, c’est celle de l’esprit qui se relève face à la pente.
Ce n’est pas la perfection qu’on doit viser dans la vie, mais le perfectionnement. Sur notre Grande Route, ainsi, ce n’edt Pas la destination finale qui est l’objectif, mais bien la voie qui y conduit. Surtout parce qu’il est une perpétuelle remise en question. Surtout parce qu’il est une prise de risque permanente. Le pèlerin n’est jamais sur de repartir le lendemain. Une plaie mal soignée, une entorse sur un caillou et c’est le rapatriement, la défaite, la déroute totale! Si on croit avoir atteint la vérité, nous voilà sortis de la voie du doute. Et sans doute, nul perfectionnement et foison d’arrigance!
Le spirituel a comme pris, dans bien des cas, l’apprenxe d’une doctrine du non-Dieu. Il est devenu comme un droit de passage païen pour accéder au pèlerinage, comme un passeport d'honorabilité. Et de la sorte, le dévouement à une cause engagée, allant des plus humanistes aux plus sectaires, se travestit en concurrent du Ciel. Sur la longue piste qui conduit à Jacques, le spectre des croyances est donc large et complexe. Et c’est bien ainsi.
Quand on observe, comprend, accepte, partage, pardonne, et construit, on est dans l’etre et pas le savoir
Que le Ciel soit ou non dans le cœur du pèlerin, la Grande route de St -Jacques-de-Compostelle est celle de la quête de l’intériorité, un voyage dans l’intimité.
On ne connaît jamais le pire des autres, le puits de leur peine, les plaies de celui qui ne laisse rien paraître.
La sagesse est souvent dans la perte des certitudes.