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Critiques de Guillem March (91)
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Karmen

Une bande dessinée très riche en couleurs, avec des dominantes de rose et de bleu pâles, des planches très soignées, immenses pour certaines, très variées dans leurs dimensions, illustrant de manière originale le sujet traité, celui des instants suivant la mort, pour lesquels nous imaginons des possibilités variées selon nos convictions, incertitudes ou besoin de rêve ultime.



Le sujet est donc bien appréhendé, déjà par les couleurs, qui sont plutôt celles de la vie que de la mort. Il est aussi décortiqué au travers de réflexions métaphysiques distillées tout au long de l'histoire que l'on pourrait résumer : que faisons-nous ou qu'avons-nous fait de nos vies?



Et l'ouverture sur tout ce que l'on voudrait réparer ou améliorer, particulièrement dans la relation aux autres est également bien amenée, malgré la légèreté du ton, l'aspect fantastique ou à tout le moins ésotérique de cette belle fable de la vie après la vie.



Les deux personnages féminins tiennent très bien leur rôle, débordant toutes les deux d'empathie, souvent dissimulée sous la carapace de la destinée.



Et puis, de très beaux dessins de Palma de Majorque viennent donner une réalité très esthétique à cette histoire qui aurait pu se situer finalement n'importe où, le choix de l'auteur étant superbement illustré.





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Catwoman, tome 1 : La Règle du jeu

Goalée comme un camion , Catwoman ne laisse pas indifférent et c'est rien de le dire !

Un corps de déesse – pas la bagnole , avis aux collectionneurs – moulé dans une tenue en cuir sexy en diable , elle attire instantanément le regard et c'est paradoxalement le défaut de ses qualités . A force de vouloir jouer à «  matez-moi c'te bombasse qui fouette à tout va «  , on en oublie de regarder le décor .



Je ne vais pas m'étendre sur le récit . La sculpturale féline bastonne sec , distribue ses coups de griffe comme s'il en pleuvait , reçoit à l'occasion quelques leçons de dressage , le scénario tient plutôt pas mal la route et bénéficie d'un graphisme époustouflant . La mise en page ultra nerveuse nous conforte dans l'idée que la bougresse possède une vie – peut-être même neuf – des plus mouvementées . Et malgré tout , j'ai le sentiment d'être passé à côté . D'avoir feuilleté un récit bien trop lisse agrémenté de quelques blagues potaches que n'aurait pas renié l'ami Carambar . Houston , we have...

L'utilisation systématique de couleurs flashy - j'ai du perdre deux dixièmes à chaque œil – est très très loin de militer pour un récit névrotique , n'est pas Frank Miller qui veut . Ce félidé de concours manque cruellement d'aspérités pour espérer pouvoir tenir la dragée haute à un Sin City qui ne possède même pas de vrais morceaux de super-héros à l'intérieur , lui .



Bref , c'est l'occasion de passer un bon moment tout en y croisant son pote Batman avec qui elle semble adorer jouer à je t'aime moi non plus .

De là à boire du p'tit lait , y a encore de la marge...
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Les sirènes de Gotham

Au début de l'histoire, Catwoman se fait sauver par Poison Ivy, la femme-plante, étant sans doute une des personnages les plus puissantes de l'univers DC Comics...

Il y a tellement de suspens que j'en oublie de prendre des notes;)...

A un moment, Harley et Ivy attachent Catwoman pour lui faire dire « Qui est Batman »... Mais celle-ci déjoue leurs manigances.

Le Sphinx était le prisonnier d'Ivy, il revient sur le marché... de la politique ! (Avez vous vu la sérié appelée « Gotham » ?...

Sphinx est épris d'une « Angela » comme moi ^^__^...

Je me demande au passage, pourquoi Harley n'a pas la peau grise dans cette histoire;) !

C'est assez sympa également de découvrir la maman de Harley, une première pour moi.

Ivy est verte comme Hulk chez Marvel, la plante est quasiment aussi puissante.

Les dessins sont très différents d'un chapitre à l'autre. de l'avant dernier avec les grandes bouches, au dernier avec les traits super précis.

Un gros « LOL » pour le « Bonjour je suis X je suis votre psychiatre, j'espère que nous allons devenir amis » c'est assez irresponsable d'être familier pour un psychiatre.

Bonne lecture.:)
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Catwoman, tome 1 : La Règle du jeu

Selina Kyle s'habille à la va vite !! On lui cherche des noises, elle doit fuir. Elle emporte ses chats! Son appartement explose ! Perdue, elle se rend chez son amie Lola, qui lui trouve des "coups" (cambriolages, etc...). En rousse, elle joue les infiltrées pour casser quelques gueules... Avant d'être rattrapée par Batman en personne !! Ils baisent comme des lapins sans enlever leur combi en entier... Après le sexe, un moment de tendresse! C'est et ça a toujours été un couple qui marche ! Une personne chère à Catwoman se fait tuer... Elle-même, est salement passée à tabac! Ivre de vengeance, elle retrouve son tortionnaire... C'est alors qu'apparait de nouveau Batman qui essaye de la dissuader de tuer... Ils se font encore des bisous et tout... "On m'appelle Allonge", Cat est confrontée à une autre "augmentée" qui lui balance des projections d'énergie... Le combat est rude ! Avec le pognon qu'elle a reçu, Cat prend une cure de bien être ... Mais une "centaine" de flics déboulent pour elle...
Lien : https://vella.blog/
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Karmen

C’est avant tout la couverture qui m’a attiré, je sais, c’est primitif, mais ça match bien parfois…

Et là, ça l’a vraiment fait… Les rêves sont parfois le prisme de nos angoisses, désirs les plus enfouis… Ainsi débute Karmen, représentation de la mort, assez badasse et franchement drôle, qui vient cueillir Cataline qui a décidé d’en finir avec la vie…

Les planches sont sublimes avec les tonalités de roses et bleus, apportant une luminosité incroyable, oscillant entre l’ambiance douce, intimiste et l’explosion des couleurs, comme un pendant aux sentiments contradictoires que traverse Catalina.

Palma de Majorque est magnifiée avec des plans en plongés, permettant de visualiser la ville sous tous les angles.

Une BD qui navigue entre réalités et rêveries, entre les joies et les peines, pour mettre l’accent sur la beauté de la vie. Catalina fait un voyage entre la vie et la mort et je me suis baladée à ses côtés, pour mon plus grand plaisir. C’est à la fois surréaliste, avec une touche de légèreté, drôle et profondément humain.




Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Karmen





On dit souvent que lire est synonyme d’évasion. Pour certains, le besoin d’évasion est tellement grand, qu’ils commettent parfois l’irréparable en s’ôtant la vie. Karmen, à travers le suicide de Catalina, nous permet, de nous évader, pendant le temps de sa lecture, vers un après, léger et grave, coloré et sombre, une mort croquée de manière douce, poétique et sensuelle.



L’histoire que nous conte Guillem March dans Karmen, est avant tout celle de Catalina, qui, nue dans sa salle de bain, après s’être taillé les veines, à demi consciente, voit débarquer une jeune femme dans un costume de squelette, qui danse et sans pudeur, utilise bruyamment ses toilettes. Cette dernière, Karmen, l’invitera à aller se promener dans la ville. Une promenade, qui lui fera prendre conscience de son geste et peut-être de son erreur…



Les premières planches de cet album, sont assez déroutantes, on se demande où l’on met les pieds, mais très vite, par la qualité des graphismes et la profondeur du récit, nous nous retrouvons embarqués dans cette histoire, un brin philosophique, oubliant ce qui nous entoure.


Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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Karmen

Une jeune femme d'une trentaine d'années se taille les veines au rasoir dans sa baignoire, espérant en finir, presque sous les yeux de sa colloc, pour un chagrin d'amour. Ce qui entraine l'arrivée d'une étrange créature semblable à la mort. La "morte", cible des plaisanteries de la "mort" ne peut plus interagir avec les objets mais peut voleter, rester discrète... C'est devenu un genre de fantôme. Son "guide" l'exhorte à profiter de son existence de spectre. On apprend alors qu'il y a tout un système de "mérite" et un ghost peut très bien mériter une vie meilleure, et non pas rester une ombre toute l'éternité ; )...

Très touchant ;; -)!! Une lecture qui marque.
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Batman - Joker war, tome 2

Le Joker et sa nouvelle acolyte Punchline ont pris le pouvoir à Gotham, profitant même de la technologie de pointe développée pour Batman...

Ce dernier ,solitaire comme jamais avec la mort d'Alfred,va appeler en renfort la Bat-Family dans son intégralité et une autre alliée précieuse...

Vraiment fan du scénario et des illustrations !!

Quelle claque !!!
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Catwoman, tome 1 : La Règle du jeu

Il se peut qu'on ait encore en mémoire la CatWoman, alias Selina Kyle, hyper mature, hyper préparée et hyper efficace absolument sans faille du film Dark Knight Rises, bon, changement de décor : là, on en est très loin. On fait dans le style adolescente attardée avec tous les symptômes d'une très mauvaise semaine féminine genre : rise of the red russians. Donc, secouée par ses hormones, elle fait vraiment n'importe quoi. Comme c'est aussi la semaine à pas de chance, tous les ennuis de la terre lui tombent dessus en même temps. Elle fauche des bricoles à un psychopathe qui y tient vraiment beaucoup. Du coup, il ne la lâche plus. Tue ce qui dans l'univers des supers en costume se rapproche le plus d'une très bonne amie (pas sa copine officielle, Catwoman contrairement à Batwoman semble avoir un comportement sexuel plus classique et elle se contente de s'envoyer en l'air avec Batman de temps en temps ce qui a l'avantage outre de la faire bénéficier de sa haute protection - il fait disparaître son casier judiciaire - de détendre un peu ce grand stressé). Elle essaye de se refaire en dévalisant des dealers. Bonne paye - pas loin d'un demi-million de dollars - mais mauvaise pioche, c'est de l'argent sale des flics ripoux de Gotham protégé par une méta-humaine, une sorte de mutante qui manipule des ondes gravitationnels. Pas le plus fin dans cette histoire, les détectives comics fonctionnent mieux avec des méchants très méchants voire très perturbés moralement et psychologiquement mais pas anormaux au point d'être des OGMs. L'intervention d'un super pouvoir, c'est un peu comme de la triche au niveau du scénario - le titre français est quand même La Règle du Jeu. Enfin, ça donne l'occasion de montrer que Catwoman mérite son magazine perso vu la facilité avec laquelle elle se tire de ce mauvais pas avec son fouet (qui est sensé être un chat à 9 queues mais je n'en ai compté que quatre)...



Pour résumer et revenir au contenu éditorial : un scénario dense, un découpage hystérique et un rythme dans la narration tel qu'on ne peut pas lâcher le morceau !! Un dessin hyper efficace, fouillé et maîtrisé d'un bout à l'autre de l'histoire même si, en feuilletant la première fois, on a vraiment l'impression qu'il y a quelques disproportions morphologiques dans le dessin des cuisses qui semblent appartenir à un coureur du tour de France qui aurait un peu trop forcé sur la créatine. Pendant la lecture, on se rend compte que cette apparence trompeuse est liée à une fixation du dessinateur sur des plans en contre-plongées de l'entrejambe de l'héroïne (ben oui, quoi, il cadre le minou... et pas qu'une fois ! en même temps on ne peut pas trop lui reprocher, c'est quand même une bande dessinée consacrée à Catwoman). Bénéfice collatéral : une collection de points de vue au raz du sol donc sur les godasses en très gros plans. Basket, bottines, escarpins, tout y passe et en détails (pour les fétichistes de la chaussure de femme peut-être).



Voila, voilà : un bouquin chaud - et même très hot ! hot ! avec Batman en Père Noël et Catwoman en Mère Fouettard - à ne pas mettre entre toutes les mains !!



( Post scriptum tardif

C'est vraiment dur de devenir vieux : l'ensemble de l'histoire est commenté par les pensées en voix off de l'héroïne, le truc classique du polard noir standard, bon, passe, décalé et humoristique, ce n'est pas désagréable et le plus souvent ça colle bien avec le ton d'ensemble. Le problème c'est que c'est écrit en blanc dans des encadrés noir avec une police de caractères vraiment minuscule !! J'ai dû terminer la lecture avec une loupe !!! )
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Karmen

Le graphisme est méticuleux, réaliste, teinté d’une indéniable sensualité, on pourrait penser à Milo Manara, mais cette sensualité n’est ici pas du tout au service d’un voyeurisme ou d’un érotisme stéréotypé, c’est juste sensuel et grave. Les couleurs sont dans les tons roses et bleus, cela donne une ambiance feutrée et sourde, ce qui coïncide judicieusement bien avec le ton de l’histoire. Certaines planches deviennent abstraites, l’architecture se tord, Palma de Majorque est vue sous tous les angles, c’est assez impressionnant.

Concernant l’histoire, on pourrait penser à une revisite du thème du film Ghost, sans l’aspect mélo sirupeux, il est question de passage vers la mort, de moment où le mort erre encore dans le monde réel pour régler une dernière question.. Cette interprétation de la mort nous fait découvrir une histoire d’amour complexe avec des personnages touchants, imparfaits, et on ne tombe jamais dans la bleuette naïve. C’est un sujet périlleux, pourtant, Guillem March arrive à maintenir un équilibre précaire et il s’en sort magistralement.

J’ai trouvé cette bande dessinée belle et forte, dans une thématique pourtant très risquée.
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Karmen

Karmen est un ange de la Mort sexy en diable ; une combinaison noire moulante, des cheveux rose pâle, des taches de rousseur et un fort joli postérieur (eh oh eh ah, elle est si joliiie… ♫ ta ta ta ta, ta ta ta ta ♫).

Son métier très exigeant nécessite une bonne dose de charisme et de psychologie. En outre, il est hors de question de lambiner en chemin car il faut appliquer à la lettre et sans conditions les décisions de « ceux d'en haut » qui, comme on s'en doute, sont infaillibles et automatiques.

Mais Karmen (avec un K comme Kilo) aime le travail bien fait.

Très bien fait.

Ce qui lui attire la jalousie de ses collègues et provoque l'agacement et de sa supérieure qui n'envisagent pas cela d'un si bon œil…



Aujourd'hui, la cliente de Karmen est frappée d'un « Code Rouge » et cette nouvelle mission l'entraîne à Palma de Majorque ; Catalina, une jeune femme un peu paumée, un peu centrée sur sa vie, un peu égoïste et surtout témoin de l'infidélité de son compagnon et vient de mettre fin à ses jours…



Que la fête commence !
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The Joker, tome 1

La tentation de la mise à mort

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Ce tome est le premier d'une saison consacrée à Joker. L'histoire se déroule après The Joker War Saga. Il regroupe les épisodes 1 à 5 de la série, ainsi qu'un extrait de Batman 100 et de Joker War Zone, initialement parus en 2021, écrits par James Tynion IV, dessinés et encrés par Guillem March avec des couleurs d'Arif Prianto pour les épisodes 1 à 4. Francesco Francavilla dessine, encre et met en couleurs l'épisode 5 qui est co-écrit par Matthew Rosenberg. Les 10 pages de Joker War Zone et les 8 pages de Batman 100 ont été écrites par Tynion IV, dessinées et encrées par March, mises en couleurs par Tomeu Morey. Les couvertures ont été réalisées par March pour les épisodes 1 à 5, par Ben Oliver pour Joker War Zone, par Jorge Jimenez pour Batman 100.



James Gordon se souvient de son dernier soir à Chicago, à l'occasion du pot d'adieu qu'il avait organisé dans un bar, pour son départ vers Gotham et sa promotion d'inspecteur. Après le départ des collègues, il était resté à écluser encore trois verres. Il se disait qu'il était temps qu'il rentre chez lui, et il allait se lever de son tabouret quand Danny Ryan étant arrivé, un policier vétéran, une odeur de moutarde dans sa bouche, une tâche sur sa chemise. Il avait commencé à discuter avec Gordon qui avait fait le geste de partir après avoir payé les consommations de son collègue. Mais ce dernier s'était montré insistant, lui demandant quel est son croquemitaine. Malgré la volonté visible de partir de Gordon, il lui avait raconté l'affaire qui l'avait marqué à jamais, un tueur en série mangeant la chair de ses victimes. Trop jeune et trop choqué pour l'abattre froidement sur place, il avait laissé le tueur s'échapper. Ryan explique qu'il y a la loi, et qu'il y a le mal. Quand on voit ce dernier, il faut viser la tête. Gordon avait supposé que c'était une métaphore pour dire que les policiers font plus de bien que de mal, même ceux qui sont corrompus.



Au temps présent, James Gordon est couché dans le lit de son appartement en position fœtale, maltraitant les draps dans son sommeil, cauchemardant à son croquemitaine personnel : Joker. Les gens ont déjà baptisé le jour du massacre : le jour A, pour Arkham. La mort de cinq cents patients et professionnels de santé, provoquée par une variante du gaz hilarant de Joker. Seul un garde a survécu : Sean Mahoney, un homme dont Gordon avait refusé six fois la candidature pour entrer dans la police, un individu qui a fait preuve d'un courage exemplaire, sauvant un groupe d'infirmières, au prix de sa propre santé. Batman est intervenu pour aider à disperser le gaz toxique, mais à leur arrivée, la police s'en est prise à ce vigilant hors la loi. On suppose qu'entre cinquante et cent patients sont échappés, et que parmi les morts figurent Jeremiah Arkham, Jonathan Crane et Bane. Le maire Christopher Nakano a proposé à Gotham de prendre la tête d'une brigade chargée de traquer Joker : il a refusé. Il va se recueillir sur la tombe de son fils. Le lendemain, une belle jeune femme l'emmène contre son gré dans une magnifique demeure et lui propose vingt-cinq millions de dollars pour retrouver Joker et le tuer.



À sa sortie, cette série a bénéficié d'un très bon accueil, attirant ainsi l'attention du lecteur. Il feuillète le recueil et constate que l'artiste s'est fortement investi dans ses pages, avec une mise en couleurs consistante et sophistiquée. Autant de signaux positifs qui l'incitent à tenter la lecture. Le premier épisode le déconcerte un peu car Joker n'apparaît que dans la dernière page, le personnage principal étant James Gordon. Effectivement, le lecteur suit l'ex-commissaire / préfet de police de Gotham dans son enquête. Après la catastrophe traumatique de la tuerie d'Arkham, la représentante d'un puissant groupe d'intérêt lui fait une proposition indécente : disposer de moyens financiers illimités pour abattre joker définitivement. Le scénariste place les mécanismes de motivation avec élégance : le souvenir du policier expliquant à Gordon que la loi n'est pas suffisante pour des criminels anormaux, le dernier crime en date de Joker ayant provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes, et bien sûr la maltraitance et les souffrances infligées par Joker sur Gordon et sa famille. Les sévices infligés dans Batman : The Killing Joke (1988) sont rappelés et montrés comme étant des sévices pratiqués contre James Gordon pour le briser, le faire basculer dans la folie. Le brave policier intègre retraité se trouve donc pris dans les tenailles d'une double tentation : débarrasser l'humanité d'un monstre toxique, et se venger, en prime il sera grassement payé pour le faire. Mais James Tynion IV est plus malin que ça : son personnage sait prendre du recul et ne pas agir tout seul. La proposition est trop belle : qui peut disposer d'une telle somme d'argent pour commanditer un assassinat ? En outre, il a pu faire l'expérience de la dangerosité mortelle de Joker, et il ne peut pas se lancer dans une telle aventure sans assurer ses arrières, c’est-à-dire en parler à son allié masqué et demander l'aide d'un autre superhéros portant l'emblème de la chauve-souris. Comme ces individus sont intelligents, nul doute qu'ils comprendront ce dont il retourne même si Gordon ne leur dit pas tout.



Le lecteur est vite impressionné par l'investissement de l'artiste dans ses planches. Il commence par l'apparente densité d'informations visuelles dans chaque planche. Beaucoup de choses sont représentées dans le détail, et cette densité est encore accrue par la mise en couleurs. Arif Prianto joue sur les nuances d'une couleur pour ajouter du relief dans chaque surface. Il met en place une ambiance lumineuse pour chaque scène, avec des teintes vraiment foncées pour les extérieurs en nocturnes. En revanche il ne surcharge pas les fonds de case vide, leur appliquant le plus souvent un simple dégradé, plutôt qu'un camaïeu complexe qui viendrait les surcharger. Il se montre très méticuleux dans sa mise en couleur, distinguant systématiquement chaque surface par une couleur différente, si petite soit-elle. Il utilise les effets spéciaux avec retenue, sans en coller partout. Il travaille sur des dessins déjà très détaillés, que ce soit pour les personnages, ou pour les décors. March met en œuvre les conventions classiques des comics de superhéros : la forte carrure de James Gordon, sa gabardine, sa chemise blanche e sa cravate noire, les femmes très élancées aux courbes généreuses avec des reflets incroyables dans les cheveux, et les musculatures hypertrophiées des individus masqués, que ce soit Batman, ou la nouvelle Bane.



L'artiste reproduit également avec fidélité les caractéristiques visuelles des personnages récurrents de l'univers de Batman, à commencer par ce superhéros lui-même. Bien sûr, le lecteur est avant tout venu pour Joker et il compte bien que son apparence soit empreinte de folie. Passée la couverture du premier épisode où il a l'air un peu jeune, il attend donc la dernière page dudit épisode pour découvrir l'interprétation de l'artiste. Il n'est pas déçu : Joker est en pleine crise de rage, avec un corps assez émacié, un regard de dément, et une attitude crispée, sans oublier son bermuda violet. Par la suite, March le dépeint comme un individu extraverti, très inquiétant dans ses mouvements et ses réactions imprévisibles, habité par des émotions intenses et sans filtre, se lisant sur son visage dans toute leur démesure. C'est visiblement un individu dangereux qui prend plaisir à la violence, qui ne ressent pas d'empathie et pour qui la vie des autres n'a pas de valeur. Le lecteur aurait pu souhaiter une touche d'ambiguïté dans ces représentations, plutôt qu'une interprétation relevant majoritairement du fou furieux, mais sa présence sur la page est indéniable, et fait frémir à plusieurs reprises. Par contraste, le comportement calme tout en charme et séduction de Cressida Clarke apparaît tellement affable qu'il en devient aussi dangereux que celui du criminel.



L'enquête et la traque de Joker emmènent James Gordon dans des endroits variés que l'artiste représente avec soin, dans le détail, permettant ainsi au lecteur de s'y projeter. Il se promène dans les rues de Gotham, séjourne dans le petit appartement de Gordon, prend l'avion pour Belize, conduit dans une route s'enfonçant dans la jungle, supporte une conversation des plus tendues au coin du feu entre Gordon et Joker. Durant les quatre premiers épisodes, le scénariste construit une intrigue haletante fonctionnant sur la psychologie de James Gordon, ses motivations, les traumatismes que lui a infligés Joker personnellement et à sa famille, et le nombre de victimes dont il est responsable de la mort. Il met en perspective cette possibilité de disposer de la vie d'autrui, comme Gordon a déjà pu le faire pour Sean Mahoney, en se trompant sur sa réelle valeur. Le lecteur s'adapte rapidement au fait que Joker existe plus au travers des autres personnages, plutôt que d'être le véritable premier rôle. Une grande réussite.



Le cinquième épisode revient sur les suites de la première capture de Joker par la police de Gotham. Il est bien sûr transféré à l'asile d'Arkham, mais celui-ci ne dispose que d'une seule véritable cellule et elle sert déjà à la détention d'un autre criminel. C'est un vrai plaisir de retrouver la narration visuelle de Francavilla faussement datée, dégageant une ambiance vénéneuse fort inquiétante. À nouveau, le scénariste, aidé par Rosenberg raconte un thriller psychologique bien malsain, montrant comment Joker manipule les émotions et les valeurs de James Gordon avec une cruauté mentale qui n'a d'égale que son raffinement.



L'avant dernier récit montre la visite de Joker dans la cellule de Bane avant l'évasion du premier. Tynion IV & March sont à nouveau parfaitement en phase pour raconter comment Joker joue avec le mental de son interlocuteur. Cette fois-ci sa motivation est un peu plus convenue. Le dernier récit montre comment Joker a pu sortir de Gotham et fuir à Belize. Avec la narration visuelle de Jorge Jimenez un peu moins emphatique que celle de March, le scénariste revient sur la manière dont Punchline gère sa stratégie médiatique pour apparaître comme une victime, et les motivations de Joker pour agir comme il le fait. Autant la stratégie de Punchline convainc, autant celle de Joker laisse à désirer.



En entamant ce tome, le lecteur se demande quelle approche les auteurs vont mettre en œuvre pour Joker. Il découvre rapidement qu'ils en font un fou furieux manipulateur et stratège, peut-être un peu commun. Mais ce choix est compensé par la tentation de James Gordon de se faire juge, juré et bourreau pour une sentence de peine de mort. D'un côté, ils savent lui donner des motivations très puissantes ; de l'autre, ils mettent en scène un adulte avec une solide expérience professionnelle qui sait très bien ce qui se joue et qui n'hésite pas à demander de l'aide. La narration visuelle impressionne par son intensité, même si March & Prianto restent dans un registre figuratif, sans oser passer en mode conceptuel. Un excellent début de série.
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Karmen

J'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec cette BD. Et j'ai été surprise par la tournure qu'a pris l'histoire. En compagnie de Karmen et de Cata, on visite le monde entre la vie et la mort. Cata fait le point sur sa vie, sur ses regrets, finissant par se rendre compte de l'absurdité de son geste. L'auteur arrive même à dénoncer la recherche poussée à l'extrême de la productivité, même dans l'au-delà.

Avec ses dessins magnifiques, son intrigue surprenante et émouvante et ses personnages attachants, cette BD est une excellente surprise qui m'a plongé dans un monde à la fois merveilleux et terrible, où tout semble possible.

Un immense merci aux éditions Dupuis et à Netgalley pour la découverte de cette BD mortelle.
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Karmen

Qu'est-ce que j'ai pu en lire des histoires de purgatoire où un ange laisse une seconde chance à un mort en sursis ! Là, il s'agit de l'ange mortel Karmen qui veille sur la jeune et belle Catalina qui vient de se suicider à Palma de Majorque à la suite d'un qui pro quo amoureux. Voilà pour le décors.



Je suis toujours preneur de ce genre de récit de rédemption. Certes, un chagrin d'amour peut conduire au suicide mais cela reste assez léger et égocentrique. Heureusement, Karmen qui a des problèmes avec sa hiérarchie va conduire notre héroïne à bien réfléchir aux conséquences de son acte.



A noter un dessin qui correspond tout à fait aux attentes. C'est parfois des envolées et des cadrages défiant la gravité tout à fait magnifiques. Il faut dire que l'on peut flotter par dessus les airs une fois mort. Les vues plongeantes sur Palma sont à tomber.



Bref, nous avons là une lecture assez planante et qui part d'une bonne intention et avec un peu d'humour pour passer sur les aspects dramatiques.
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Batman - Joker War, tome 1

Batman se retrouve face à 4 de ses ennemis les plus redoutables, ces derniers semblant s'être liguer pour amoindrir le plus possible le chevalier noir...

Véritablement mis en péril par ces assaults, Batman va risquer sa vie pour défendre la population de Gotham...

Une nouvelle saga commence !!!
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Karmen

J'ai adoré les graphismes et l'originalité de cette histoire !



J'ai eu de l'empathie pour le personnage principal et j'ai beaucoup aimé le caractère de Karmen. Elle est impliquée dans son travail et plus humaine que ses collègues.



Le récit est fluide et rythmé, on ne s'ennuie pas lors de la lecture. La résolution est plutôt bien amenée, même si j'aurais aimé voir le personnage principal aller vers un autre chemin, entouré d'autres personnes.



Cette histoire va vous toucher, vous faire voyager et vous permettre de poser un nouveau regard sur la vie !
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Karmen

Karmen est une entité chargée de faire passer les âmes dans leur prochaine réincarnation. Sa nouvelle mission s'appelle Catalina. Elle va lui accorder plus de temps pour que cette dernière réfléchisse sur l'acte qui l'a amené à mourrir et sur les conséquences sur les personnes qui l'aime.



Une BD originale dont l'histoire tient en un seul volume. Les dessins et surtout les couleurs tiennent une place importante dans le déroulement de l'histoire pour savoir si nous sommes dans la vie ou dans la mort.
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Karmen

Catalina, un jour de déception amoureuse, se coupe les veines dans sa baignoire. Elle voit alors débarquer Karmen, une espèce d'ange de la mort l'accompagnant vers la réincarnation.



C'est une jolie découverte que voici. Au départ l'histoire paraît très étrange et on a du mal à comprendre où l'auteur nous emmène. Et puis petit à petit les choses se mettent en place. Avec subtilité on réfléchit au sens de la vie, à quoi tient le bonheur.

Catalina paraît un peu paumée, d'une personnalité réservée et malheureuse. Son passage dans "la zone de transit" après son suicide, va lui permettre de prendre du recul sur sa vie, de voir les choses différemment et au final d'évoluer, de grandir et de devenir quelqu'un de meilleur. Ce côté est très émouvant et la conclusion est belle. Elle laisse l'espoir en une seconde chance.



Les dessins sont très beaux et expressifs. Les décors sont particulièrement soignés et réalistes. Je suis sûre que ceux qui connaissent Palma de Majorque doivent reconnaître les lieux. Le tout dans des tons doux, couleurs vieu rose.
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Karmen

Une mise en page pop

« Karmen » reprend le thème d'« Essence » de Benjamin Flao : un ange vient accompagner une âme pendant les quelques secondes qui séparent de vie à trépas. Si la vraie héroïne de l'album est Catalina, Guillem March a souhaité insister sur le côté ésotérique de l'aventure en faisant de l'ange l'héroïne éponyme de son album et en la mettant en avant sur une couverture d'un rouge claquant : rouge comme le sang qui s'écoule de la jeune suicidée, rouge comme le code, rouge comme la passion aussi. Karmen (avec un K comme Karma) est présentée dans une étonnante pose de contrition : elle ne regarde pas le lecteur et a la tête baissée comme prise en faute. Sa chevelure rose et sa combinaison de squelette donnent l'impression qu'elle porte un déguisement d'Halloween. le rose adoucit la violence de la couleur du fond et donne du peps. Cette couverture attire l'oeil. On ne sait pas trop vers quelle histoire nous allons être embarqués d'autant que la quatrième de couverture est énigmatique : elle ne montre que l'héroïne en plein vol, sur trois vignettes, entourée d'autres gens. On a donc envie d'en savoir davantage.

La mise en page est tout aussi détonante et surprenante : styles et format des cases varient. Il y a des pleines pages et même des doubles pages qui s'affranchissent du gaufrier. Les fonds ne respectent pas la tradition non plus : ils sont souvent en couleurs. La première page est très intrigante et ressemble à un tableau de Pollock passé sous le pinceau pop d'Andy Warhol ! Elle est reprise à la 4eme. Seul le récitatif change et l'on comprend qu'on a affaire à une sorte de prologue.

Une oeuvre entre poésie et dynamisme

Le prologue met en place des flashbacks qui seront explicités par la suite. La juxtaposition et l'ellipse pourraient perdre le lecteur mais l'on comprend qu'à chaque fois ces épisodes concernent Catalina et son ami d'enfance Xisco. L'arrivée de Karmen et son rôle sont très bien expliqués également par le raccourci : on voit Catalina assise à discuter sur les toilettes de la salle de bains et quand elle sort en compagnie de Karmen, son corps inanimé est dans la baignoire rouge de sang. Au départ, l'histoire peut paraître étrange par ce mélange des genres : l'auteur hésite entre une chronique amoureuse et une histoire fantastique. L'album est volumineux (160p) et séparé en 4 chapitres de longueur très inégale ; C'est d'ailleurs le reproche principal que je lui ferai : un déséquilibre dans la composition. La promenade à Majorque de Catalina et Karmen est trop longue et pas assez rythmée. On a l'impression que March se fait un « trip » de dessinateur au détriment de l'histoire. Les trois autres chapitres : ceux de l'introspection, de la rencontre des autres, de la résolution du quiproquo amoureux et de la confrontation de Karmen et des fonctionnaires de l'au-delà paraissent, au contraire, trop courts pour brasser tant de thèmes.

Certains dialogues sonnent un peu creux aussi mais l'album a cependant un atout indéniable et de taille : son dessin !

Les couleurs sont plutôt pastel. Ce qui surprend vu le thème. Les décors sont particulièrement soignés et réalistes et permettent d'accorder plus de crédibilité à cette histoire fantastique. Certaines planches deviennent abstraites. Il y a de très beaux effets de transparence et de superposition. March rend un vibrant hommage à sa ville natale : on voit Palma de Majorque sous tous les angles … et l'héroïne aussi. L'auteur réussit l'exploit de ne pas tomber dans la grivoiserie alors que Catalina se promène nue tout le temps. Les prises de vue et les perspectives alors qu'elle vole accompagnée de son ange gardien au-dessus de la ville sont très inventives.

March a travaillé pour les comics et ça se voit dans sa façon d'accélérer ou au contraire de ralentir le mouvement. Il mêle poésie et dynamisme. Il aurait été impossible de publier ce roman graphique en noir et blanc tant la couleur (en collaboration avec Tony Lopez) est importante pour le ressenti du lecteur. Les fonds multicolores permettent d'isoler les séquences « fantastiques » tandis que le fond blanc ramène les lecteurs dans la réalité. Les couleurs joyeuses permettent également de donner une tonalité optimiste voire « feel good » à l'ensemble.

Portrait d'une génération perdue

Je ne suis pas particulièrement fan du personnage de Karmen. Son côté frondeur, iconoclaste est un peu trop appuyé dans ses dialogues et ses attitudes à la limite du scatologique parfois. L'ange de Wim Wenders dans « les ailes du désir » avait bien plus de classe ! Mais en revanche j'ai bien aimé la description de Catalina. Sa présentation est assez subtile : elle apparaît réservée, inhibée et malheureuse et égocentrique…plutôt antipathique au fond. Karmen la « débloque » lors de leur vol au-dessus de la ville : elle s'émancipe en s'affranchissant par son invisibilité du regard des autres et en devient plus légère au propre comme au figuré ! Mine de rien l'auteur en dit beaucoup sur une jeunesse qui vit une situation précaire (Cata habite en colocation par défaut car elle « ne trouve que des contrats de merde »), sur la désocialisation, la dépression, la difficile mutation vers l'âge adulte et le besoin d'être à l'écoute les uns des autres.



C'est donc une oeuvre un peu brouillonne, qui aurait gagné à être élaguée (tandis que son carnet graphique aurait lui tout intérêt à être plus fourni : 3 pages c'est mince !) mais qui fait preuve de beaucoup d'inventivité surtout au niveau du graphisme. On espère que ce coup d'essai se transformera en coup de maître au prochain album. En tous cas, le potentiel est là !

#NetGalleyFrance # Karmen

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