Une douce brise annonce le retour des beaux jours. Dans ce chaos quotidien de terreur, de méfiance, de violence, la nature continue son cycle comme si tout cela n'existait pas.
Contraintes au silence, nous échangeons des regards apeurés, remplis de questions sans réponse.
G ueuler
E nvahir
S alir
T orturer
A nnihiler
P iéger
O ublier
Témoigner, pour elles. Qu'elles ne soient pas mortes pour rien. Ce serait le pire.
Ils veulent m'humilier, mater cette rébellion en moi. Même s'ils possèdent mon corps, ils n'auront pas mon âme.
J’ai écrit à propos de la vie d’une jeune femme autonome, remplie d’envies de liberté, de joie, de fête, de libération, de risques aussi, et qui a vu sa vie basculer quand la guerre a éclaté.
(…) J’ai écrit pour installer une justesse, des nuances, des doutes, des secrets qui ne seront jamais dits à défaut de n’avoir pas pu les garder.
J’ai écrit parce que sa survivance est empreinte de liberté. Et la liberté, c’est connaître ses chaînes pour mieux s’en séparer.
Le froid sec de ce début d'hiver nous transperce jusqu'aux os. Nos corps tremblent, encore. Si l'une craque, les autres suivront. Alors, il vaut mieux s'abstenir de parler. La tension est telle qu'un simple mot suffirait à déclencher l'explosion. Surtout ne pas craquer, surtout ne pas pleurer. Rester forte.