Le chansonnier de Montpellier ne renferme pas moins de 345 pièces, dont les différentes parties, à deux, trois et quatre voix, sont écrites soit en latin, soit en français ; la dernière partie de chaque pièce n'est jamais représentée que par un ou deux mots d'lncipit et par quelques mesures musicales. Le manuscrit, comme l'a montré De Coussemaker, se compose de 8 recueils, réunis les uns aux autres, et différant entre eux autant par la disposition matérielle de la musique et des paroles que par la nature même des compositions. Nous ne pouvons du reste mieux faire que de renvoyer à l'ouvrage de De Coussemaker pour le détail de cette démonstration. A défaut d'autres preuves, l'existence propre de ces recueils pourrait être établie par la présence en double de certaines pièces ou parties de pièces.
Les pièces nombreuses dont se compose le manuscrit de Montpellier sont pour la plupart écrites en français, les autres sont en latin. De Coussemaker fut le premier à reconnaître l'importance que pouvait avoir pour l'étude de l'ancienne littérature française ce choix de poésies, « antérieures au dernier tiers du XIIIe siècle », mais il ne fit qu'effleurer cette question littéraire, accessoire de la question musicale.
Ce second volume renferme deux parties bien distinctes : la première est consacrée à la publication de poésies lyriques, provenant de divers manuscrits ; la seconde comprend l'Étude de M. H. Lavoix sur la Musique au siècle de saint Louis. Nous n'avons pas à parler ici de ce travail qui est précédé d'un chapitre d'introduction ; nous nous proposons seulement d'énumérer avec quelques détails les manuscrits auxquels sont empruntées les poésies de notre second volume de Motets. La plupart de ces manuscrits nous sont du reste déjà connus, et ont fourni de nombreuses variantes au texte du Chansonnier de Montpellier.
XXXII.
Renaus et s'amie
Chevauche par un pré ;
Tote nuit chevauche
Jusq'au jor cler.
Ja n'avrai mes joie
De vos amer.