Quand on dresse le bilan des mesures adoptées à ce jour, force est de constater que c’est la continuité qui domine dans les grands choix économiques et sociaux, de l’austérité et de la réduction des déficits à la flexibilité et à la baisse du coût du travail, jusqu’à la disparition de la référence aux « valeurs de gauche » dans la reprise mimétique des discours « de droite ».
Cécité intéressée, ode au monde actuel, qui valorise ceux qui en bénéficient, ces [nouveaux] programmes [de SES au lycée] éliminent les analyses des relations de pouvoir, autant que l'étude des diverses formes de domination, de violence, d'inégalité, de discriminations conjuguées et redoublées.
il nous paraît primordial que puisse se construire un mouvement unitaire de refus de l’arbitraire patronal, que s’instaure un débat entre toutes les forces militantes et plus largement dans l’ensemble de la société, sur les moyens de faire respecter le droit syndical.
Faut-il rappeler que la relation salariés-employeur est fondamentalement favorable à ce dernier ? Face à cette dissymétrie de la relation contractuelle, l’expression d’intérêts antagoniques et la défense des droits des salariés passent par l’action syndicale. Peut-on tolérer qu’une institution aussi importante que l’entreprise reste un lieu de non-droit, que la démocratie s’arrête à ses portes au motif qu’il s’agit d’un lieu privé, que toute forme de contre-pouvoir à la toute puissance de l’employeur y soit interdite ? Le droit syndical est au cœur de du droit du travail, dont il est à la fois une émanation et un garant. Il est aussi un élément essentiel d ‘analyse critique des évolutions du travail.
La parade affichée de la neutralité n'est qu'un discours d'autorité. C'est pourquoi toutes les interprétations du monde social, autant celles qui le comprennent pour l'encenser que celles qui manifestent plus de distances, doivent être soumises à l'examen.
Ne plus penser la lutte contre les inégalités sous le seul angle du combat contre la pauvreté, mais en mettant le plafonnement des revenus et des patrimoines au centre de la réflexion. Nous partirons du principe, éthiquement irréfutable, selon lequel chaque individu a le droit de vivre décemment, ce qui veut dire non seulement se loger, se vêtir, se nourrir, mais également participer pleinement à la vie citoyenne.
Les politiques économiques et sociales, réduites à l’application de normes disciplinaires, sont exclues du débat public et de la décision démocratique
Le contexte des élections et de l’année écoulée a été dominé par la crise économique, qui a des effets sociaux majeurs et crée un climat d’inquiétude généralisée. L’origine de la crise est à chercher dans la dégradation considérable des rapports sociaux et en particulier du rapport entre le capital et le travail.
Un bilan calamiteux qui laisse le peuple de gauche totalement désorienté, la gauche éclatée et le Front national à son zénith. Triste quinquennat qui s’achève dans la décomposition du paysage politique, la crise démocratique, dont l’usage du 49.3 pour faire adopter la loi « Travail » et le procès Cahuzac, ont rappelé l’actualité et la crise économique et sociale illustrée par l’épisode Alstom. C’est dire que la reconstruction d’une gauche de transformation sociale et écologique est aujourd’hui à l’ordre du jour.
Le propos de ce manifeste de la Fondation Copernic est de rendre légitime cette limitation aux yeux du plus grand nombre et que ces deux questions sont liées