Florence Medina et LivresHebdo vous donnent trois bonnes raisons de lire le roman,
17 millimètres
En librairie le 11 janvier.
Comme il fait beau et que toutes les tables en terrasse sont occupées, on décide de prendre à emporter et on va se poser sur le terre-plein en face du centre Pompidou, avec ses artistes de rue et ses touristes. Passé le choc des pavés froids sous les fesses, c'est pas si mal, les rayons du soleil sont vraiment chauds. C'est exactement comme ça que je le conçois, l'hiver, et je préfère ne pas penser que c'est un signe de réchauffement climatique qui annonce la fin de l'humanité, même si j'y pense. La preuve.
Tous les couples sont mixtes. Une Noire et un Blanc, un musulman et une catholique, un Espagnol et une Américaine, c'est des couples mixtes. Un homme et une femme, deux femmes, deux hommes, c'est des couples mixtes. Chaque personne est particulière. Dès qu'on est deux, c'est mixte.
Les gens qui pleurnichent, qui tweetent et re-tweetent sur le dernier sacrilège, likent les victimes et s'endorment sur leurs deux oreilles après avoir gigoté du pouce sur leur écran tactile plutôt que de bouger leur cul, ça la fait monter dans les tours en trois secondes et , après, elle est inarrêtable.
Aussitôt la rue vacille. L'atmosphère devient poisseuse, la vision de Charles se trouble, ses oreilles bourdonnent. On a l'habitude de les voir débarquer n'importe où n'importe quand et pourtant, on ne s'habitue pas. Soudain, la trajectoire toute droite des policiers allemands et les mouvements de la foule qui se disperse rappellent à Charles un jeu de billes. On dirait qu'un gros berlon noir vient de taper dans un tas d'agates. Ça explose, ça se diffracte.
Sur le mur du lycée, un texte, écrit noir sur blanc, en lettres capitales, une feuille de papier A4 par lettre :
TU AS TOUJOURS LE DROIT DE CHANGER D'AMIS
Jeanne est la Mulan des chantiers. Fa Mulan, dans la légende chinoise, se déguise en homme pour rejoindre l’armée, quitte à risquer la peine de mort. Jeanne devient Jeannot pour participer en ouvrier à la construction de la tour Eiffel (1887-1889) – une bataille technique et culturelle à sa manière. Quitte à risquer la prison pour mineurs. (Raphaël Spina, historien)
En fait je l'aime bien ce cours. C'est surréaliste pour moi de pouvoir dire ou même penser que j'aime un cours. Si en plus j'ajoute que j'adore ma prof, alors là on touche au surnaturel. C'est pourtant vrai...
En fait je sais ce qui se passe : elle se contente pas de nous enseigner une discipline au programme, elle nous emmène ailleurs, elle nous fait vivre quelque chose avec elle...
Elle repousse les murs du monde existant, elle nous agrandit l'univers.
Que tu culpabilises parce que tu as des oreilles en état de marche, c'est nul et ça sert à rien. C'est pas parce qu'on appartient à la majorité bien portante et pas trop mal lotie qu'on est forcément coupable de quoi que ce soit. Le racisme, c'est con quel que soit le bord. Et il y a aussi des cons dans les minorités : chez les pauvres, chez les handicapés, chez les Papous, je suis sûre...
(Tim, à propos des filles) : Je les trouve mignonnes, sympas, parfois futées, rigolotes, mais une fois qu'elles veulent bien être avec moi, je sais plus quoi en faire.
Tous les couples sont mixtes. Une Noire et un Blanc, un musulman et une catholique, un Espagnol et une Américaine, c'est des couples mixtes. Un homme et une femme, deux femmes, deux hommes, c'est des couples mixtes. Chaque personne est particulière. Dès qu'on est deux, c'est mixte.