A l'occasion de la sortie de la BD Lanceurs d'Alerte, découvrez cette interview de Flore Talamon, scénariste du livre.
Résumé : Alerter l'opinion publique, rien de plus facile ! En revanche, faire cesser des faits répréhensibles tout en préservant son travail et sa vie privée est une toute autre histoire... Entourée des meilleurs conseils, l'autrice nous explique comment y parvenir.
Encadrée par la loi Sapin 2, la protection du lanceur d'alerte va bientôt évoluer pour faire face aux enjeux écologiques et sociaux de notre époque. C'est un sujet majeur de notre société, avide de transparence et de justice. À travers 9 exemples, les auteurs soulignent les règles à respecter pour réussir l'alerte et se protéger. Avec un conseil ultime : tout faire pour préserver son anonymat
En savoir plus : https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-lanceurs-d-alerte/album-lanceurs-d-alerte
Retrouvez-nous sur le site internet et réseaux sociaux pour plus de BD :
http://www.editions-delcourt.fr
https://www.facebook.com/editionsdelcourt
https://twitter.com/DelcourtBD
https://www.instagram.com/delcourt_soleil_bd/
Achetez le tome :
Amazon : https://amzn.to/3mRh3Vo
Fnac : https://bit.ly/3FEhXgC
Cultura : https://bit.ly/3mNyZjK
+ Lire la suite
On ne naît pas Lanceur d’Alerte. Ce n’est pas une posture, ce n’est pas une vocation, c’est encore moins un métier. C’est un engagement personnel qui fait face à une situation que l’on juge, en son âme et conscience, inacceptable.
(page 3, Préface d’Irène Frachon)
Lanceur d’Alerte : personne qui dénonce la violation de la loi ou l’application d’une loi qu’il estime contraire à l’intérêt général ou encore qui anticipe de nouveaux risques, se faisant précurseur.
(page 5, Avant-propos de Flore Talamon)
- Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?
- Bon, déjà vous savez ce que c’est le dépôt du tribunal de Paris ? C’est l’endroit sous le tribunal où on enferme les personnes qui, à l’issue d’une garde à vue, vont comparaître devant un magistrat. À lui de décider si le prévenu doit être incarcéré ou libéré.
Les gens qui arrivent au dépôt, ça va du braqueur au terroriste, en passant par le mari violent, le délinquant en col blanc ou le trafiquant de stups. Certains sont très dangereux.
Il faut savoir qu’au dépôt, on y reste pas plus de 20 heures après la fin de la garde à vue, c’est la loi.
(page 68, Amar Benmohamed)
- Qu’est-ce qui a permis de faire tomber ce système ?
- Les révélations étayées de quelques-uns dont je fais partie, entre 1989 et 1994, finalement reprises par des journalistes, puis confirmées par la justice.
Car pendant des années, ni le Préfet, ni la Chambre régionale des comptes, ni le tribunal administratif, ni le parquet de Grenoble, ni les médias locaux ou nationaux dont certains en connivence avec le maire, n’ont soulevé l’affaire.
Il nous a fallu – heureusement nous n’en manquons pas, nous les montagnards – beaucoup de persévérance et de patience.
(page 41, Maurice Avrillier)
- Et si c’était à refaire ?
- Je ne préviendrais ma hiérarchie qu’une fois. J’irais directement au sommet, au ministère de l’intérieur ou voir les juges.
Mais pas question de renoncer. Ce que je demande est simple, le respect de la dignité humaine et des lois de la République française.
(page 80, Amar Benmohamed)
Si vous connaissez un lanceur d’alerte, protégez-le et défendez-le comme une espèce en grand danger, qui se bat pour la démocratie ! Quand on s’expose pour l’intérêt général, on le paie personnellement, socialement, professionnellement.
(page 134, Philippe Toulouse)
Un truc qui m’a aidé à peser dans le débat politique, c’est d’adhérer au PS, le parti du maire.
C’est comme ça que j’ai découvert que tout ce petit monde se fréquentait, les présidents des associations et ceux des collectivités locales…
- Vous voulez dire, ceux qui attribuent les fonds et ceux qui les reçoivent ?
- C’est ça !
(page122 Philippe Toulouse)
Je pars en me disant que l’État fait tout pour que le business tourne tranquillement. Le parquet national financier n’a que 17 juges quand la Roumanie en a 3 à 5 fois plus ! On laisse faire les fraudes, et les élites se gavent, alimentant le vote d’extrême droite.
(page 168, Maxime Renahy)
Le ciel déversait ses tombereaux d'eau sur la terre et l'arche lourdement chargée ballottait sur les flots noirs. Dans l'immensité du monde, les lumières du hommes disparaissaient peu à peu. Le flic-floc de la pluie remplaçait désormais la rumeur des êtres vivants.
- J’entends que les hommes souffrent aussi dans les abattoirs.
- Oui, certains jours, on fait 12 heures de chaîne. On a tout le corps en miettes, des douleurs aux cuisses, aux genoux, au dos.
(page 90, Mauricio Garcia Pereira)