Maintenant, je le sais. Je suis un Homme oignon. Un homme multicouches. Un homme complexe. Un homme à plusieurs tiroirs. Un homme apparence. Un homme ruisseau. Un homme bousculé. Un homme blessé. Un homme aimé. Un homme envié. Un homme patchwork. Un homme à secrets. Je ne suis pas le seul. Nous sommes tous des hommes oignons. La vie serait tellement morne si nous n'étions qu'une couche. Celle qu'on voit, qu'on sent, qu'on entend, qu'on montre à tout le monde. Quel ennui !
“𝑨̀ 𝒄𝒆 𝒎𝒐𝒎𝒆𝒏𝒕-𝒍𝒂̀, 𝒋𝒆 𝒏’𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒓𝒆̂𝒕. 𝑱𝒆 𝒏’𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒓𝒆̂𝒕 𝒂̀ 𝒆́𝒑𝒍𝒖𝒄𝒉𝒆𝒓 𝒎𝒐𝒏 𝒐𝒊𝒈𝒏𝒐𝒏. 𝑨̀ 𝒍𝒖𝒊 𝒆𝒏𝒍𝒆𝒗𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒖𝒄𝒉𝒆𝒂𝒑𝒓𝒆̀𝒔 𝒄𝒐𝒖𝒄𝒉𝒆. 𝑨̀ 𝒑𝒍𝒆𝒖𝒓𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒄𝒉𝒂𝒒𝒖𝒆 𝒕𝒆𝒏𝒕𝒂𝒕𝒊𝒗𝒆. 𝑨̀ 𝒎𝒆 𝒅𝒆́𝒏𝒖𝒅𝒆𝒓. 𝑨̀ 𝒎𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆𝒓 𝒎𝒆𝒔 𝒇𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒔, 𝒕𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔. 𝑨̀ 𝒂𝒔𝒔𝒖𝒎𝒆𝒓 𝒎𝒆𝒔 𝒅𝒊𝒇𝒇𝒆́𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆𝒔“
Tu sais, pour moi, ça a été difficile ! Mes parents, tes grands-parents, ont décidé un jour de partir. Ils ne m’ont pas consultée ! Ils m’ont déracinée. Je leur en veux encore maintenant. Toi au moins, tu es née ici. J’ai dû apprendre le français à douze ans. Je me souviens des camarades de classe qui rigolaient dès que j’essayais de prononcer de nouveaux mots aux phonèmes inconnus. Je me souviens aussi de toutes ces phrases qui commençaient par « la petite Espagnole ». Je me souviens des affiches – pas de chien, ni d’étranger – sur les fenêtres des appartements que nous voulions louer. Je me souviens de tout cela !
L'amour peut être simple, compliqué, évident, en sens interdit, fort, usé, troublant, obsessionnel, mais l'amour reste de l'amour !
Il y a des liens invisibles. Que l’on ne veut pas rompre ! Ma mère, c’est ma base. Je ne veux pas l’idolâtrer et dire que notre relation est parfaite. Bien sûr que non et heureusement. Nous ne sommes que des êtres humains avec toutes nos complexités ! Mais Maman est tout pour moi ! Elle est mon pays, et si elle part, je deviens quoi moi ?
Il y a des phrases qui changent tout !
Le contraire des "comment vas-tu" ? que l'on entend vingt fois par jour et qui n'attendent jamais de réponse.