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Citation de Carolina78


- Comme quoi ? intéressant… Je ne sais pas… Qu’il fasse plus attention à moi et aux enfants. Juste ça. Il nous aime, mais il ne nous voit plus. Il ne me regarde plus. Je suis transparente. Il est gentil, serviable, attentif tout ce que tu veux, mais il ne nous regarde plus. C’est de l’indifférence en fait. À laquelle on aurait enfilé, je ne sais pas, une jolie robe, la robe de l’excellente éducation bourgeoise, mais de l’indifférence malgré tout. Il est poli et indifférent. (p.90)
[…]
C’est alors que son mari, avant même que n’arrivent les desserts, se leva. C’est dire si leur échange avait été synthétique. Il s’inclina poliment, raide et emprunté, tolstoïen, officier russe, salua le maître d’hôtel que cette apparence de départ impromptu avait fait accourir, franchit la porte du restaurant et disparut dans la nuit dijonnaise, laissant Susanne seule à sa table. Les deux desserts arrivèrent en cet instant, telle une morbide et ironique nature more, allégorie de nos dérisoires existences.
Sarah n’a pas le souvenir d’avoir jamais reçu autant de violence que ce soir-là. La violence du silence. La violence du refus d’échanger. La violence de l’absentement, si elle pouvait s’exprimer ainsi. La violence de ce visage métamorphosé en absolu belligérant, l’espace d’un bref instant. La violence de la vitesse à laquelle Sarah s’était sentie répudiée, devenir une étrangère. La violence de son abandon au milieu du restaurant, en plein repas, sous le regard de toute la salle. (p.137)
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