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Citations de Emmanuelle Cosso-Merad (44)


Quand José rentrait chez lui, il aimait enfin garder le silence. Il le gardait tout contre lui car c'était un silence doux et moelleux comme un oreiller. Il y posait sa tête et repensait à tout ce qu'il avait fait et appris dans sa journée. Puis, il choisissait une lecture et il faisait alors à nouveau le plein de conversation.
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On prend connaissance de certaines nouvelles comme on se prend une gifle. Mais lorsqu’il s’agit d’une information que l’on avait déjà, la joue nous cuit deux fois, de douleur et de honte.
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Étienne était parti dans le désert qui n'était pas loin. Là-bas, il sortit du fin fond de lui-même toutes ses colères. Il y en avait plein. Ses colères étaient contre le Ciel qui laisse les bons ouvriers perdre leurs jambes, contre les pieds des femmes qui s'éloignent et ne reviennent pas, et pour finir la plus grosse colère de toutes, la colère contre lui-même.
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C'est une chose qui arrive quand on perd les mots, qu'on perde les idées aussi...
[à propos d'Antoine, qui s'absente souvent de l'école pour aider son père dans sa boutique de cordonnier]
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Aujourd'hui, je crois que c'est la chose qui le [son père] rend le plus heureux, faire du bon travail, prolonger la vie des chaussures. Je crois qu'il aime bien les chaussures parce qu'elles ne peuvent pas s'en aller toutes seules, c'est pas comme les gens.
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Tous les matins, il enfourchait son vélo et n'oubliait jamais sa sacoche, son goûter, son sourire et sa conversation.
Il en choisissait toujours les mots avec soin. Un peu comme on choisit des vêtements dans une penderie. Par exemple, si la personne en face de lui était pressée, il employait des expressions qui évoquaient toutes la rapidité. Vite fait sur le gaz, en coup de vent, bref, zou, c'est la course, rapido presto, en un coup de cuillère à pot !
Si la personne était triste ou même simplement maussade, il choisissait alors des mots réconfortants comme oui, câlin, cher ami, cheminée ou clarinette qui 'a rien à voir mais qui tinte agréablement à l'oreille.
[Les mots choisis par José sont en italiques dans le texte]
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Le baiser a une fin. La séparation est de l’ordre du déchirement.
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Ce n’est pas parce que l’on tombe folle amoureuse de quelqu’un que l’on n’aime plus personne d’autre.
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Les hommes ont toujours forgé le fer des météorites pour en faire des armes… ou des bijoux précieux… Les météorites ont longtemps été considérées comme des messages du ciel au cours de l’histoire.
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« Mon père, il avouera jamais qu'il sait pas lire. Il a trop honte. Il dit qu'il ne voit pas bien mais c'est pas vrai. Sa technique pour abuser les gens, c'est qu'il a une paire de lunettes qu'il prétend tout le temps avoir perdue. Ça n'abuse que lui et ça n'amuse personne. C'est à moi qu'il demande de lire le courrier. Pas à mon frère. Mon frère, je crois qu'il veut qu'il soit comme lui. Ça ne lui suffit pas de pas savoir lire. Il veut un complice. Et le problème c'est que c'est en train de marcher. Il lui fait rater l'école en disant qu'il a besoin de sa présence au magasin. Il lui dit que la lecture, c'est un truc de fille et que c'est très mauvais, que ça donne des idées qui sont pas la réalité. Là, il a peut-être pas tort... Parce que moi... la réalité... Pouf, pouf... »
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Il était une fois José.
José était un brave homme qui vivait dans une petite ville, pas très loin de Paris, pas très loin de Marseille, pas très loin de Strasbourg, pas très loin de Bordeaux. Loin de tout en fait.
Il vivait seul au milieu de cette petite ville, posée dans une plaine, voisine d'une campagne, traversée d'une rivière, à quelques encablures de la mer, non loin d'un désert, surplombée d'une montagne. Nulle part donc.
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La timidité rend, au contraire, la jeune femme volubile. Elle s’est engagée dans une logorrhée comme dans un train dont elle ne parvient pas à descendre et qui ne la mènera nulle part. Jean saisit l’essentiel. Il voit comme elle est jolie dans le vent, comme elle est impliquée dans ses phrases, réfléchie dans sa pensée, comme ses boucles brunes font les folles autour de son visage sage.
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D’ailleurs, grâce à lui, Anatole a fait des progrès. Il ne se dissout plus complètement dans cette matière, aujourd’hui. C’est-à-dire que l’on peut récupérer des morceaux d’Anatole après un cours de maths, ce qui n’était pas possible avant.
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Ma vie est devenue un cauchemar, celui que je fais chaque nuit.
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— Il n’est pas nécessaire de connaître la musique pour l’apprécier…
— Je ne peux aimer la musique, j’aime trop le silence.
— Le silence, c’est de la musique...
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Mon père, il avouera jamais qu'il sait pas lire. Il a trop honte. Il dit qu'il voit pas bien mais c'est pas vrai. Sa technique pour abuser les gens, c'est qu'il a une paire de lunettes qu'il prétend tout le temps avoir perdue. Ça n'abuse que lui et ça n'amuse personne. C'est à moi qu'il demande de lire le courrier. Pas à mon frère.
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Norma Cots est une femme dont on a toujours pu dire qu’elle était grande, belle et fière. Elle est née en Algérie, a grandi entre les quartiers de Bab El Oued à Alger et des Cinq-Avenues à Marseille. C’est au Palais du Pharo, en faculté de médecine, qu’elle a rencontré son futur époux, un jeune homme gai et dynamique auprès de qui vivre s’est révélé être d’une délicieuse simplicité. Norma a été surprise par cet amour. Son cœur s’est emballé alors même qu’elle était décidée à ce qu’il se tienne à carreau.

Pour Monsieur et Madame Cots, surtout pour Monsieur, envoyer Norma faire ses études au Pharo, c’était lui assurer un avenir. Épouser un médecin, est-ce qu’un père pouvait rêver mieux pour sa fille en 1954 ? Monsieur Cots, lui, ne pouvait pas.

La jeune fille n’était pas du tout enthousiaste à l’idée de faire de longues études et elle avait à peu près autant en horreur la vue du sang que la perspective du mariage. Mais, conformément aux lois du destin qui veulent qu’il n’en fasse qu’à sa tête, Norma trouva en faculté tout à la fois un mari et une vocation.

Voyons cet instant où elle comprit qu’elle venait de tomber amoureuse de Philippe Toulemonde : elle est en train de grimper les escaliers qui conduisent à sa salle de cours. Elle a parcouru la moitié du chemin et se trouve au niveau de la quinzième marche, disons, pour être précis, entre la quinzième et la seizième.
C’est par les rotatives de sa presse intérieure qu’elle prend connaissance de l’information. Celle-ci fait les gros titres de chaque une. Il n’y a pas de place pour le doute. Norma Cots aime Philippe Toulemonde ! Norma Cots enfin amoureuse ! Demandez les nouvelles ! Le petit vendeur de journaux toujours sur la brèche dans l’imaginaire de Norma est sur¬excité.

Norma reçoit le message comme la révélation qui va changer sa vie. Elle survole seulement l’article qui n’a pas grand-chose à lui apprendre, a un sourire entendu et reprend son ascension. À la dix-septième marche, elle a tout compris, à la dix-huitième, elle est d’accord, à la dix-neuvième, elle plisse de plaisir ses beaux yeux sombres en prévision du jour où elle présentera Philippe à Père et Mère.

Un dimanche de mai 1955 fut choisi pour les présentations. Au soir de cette journée, il ne serait plus jamais considéré chez les époux Cots que comme le dimanche de la Grande Contrariété. Les parents de Norma ne désiraient que le bonheur de leur enfant. Le problème vint du fait qu’ils en avaient une conception.

Au matin pourtant, tout se présentait bien…
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Pâle, les jambes flageolantes sur la piste de danse, je me souviens de quelque chose cette nuit-là. Je me souviens d’une course folle, passé minuit.
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La mauvaise humeur chez Miss Honda n'est pas un état passager, c'est un mode de vie !
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On ne tombe pas amoureuse en plusieurs morceaux, le corps d’abord et la tête après coup. Non, l’amour ne fait pas grossir les seins ni ne gomme les rides d’expression. Non, être amoureuse n’adoucit pas la peau. Non, être amoureux ne fait pas des gens des poètes.
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