(p.139)
Interviewé pour l'occasion, Charlie Chaplin explique pourquoi il a voulu faire ce film (Le Grand Dictateur) :
"Lorsque je débutai au cinéma, cherchant mon "type", j'inventai après beaucoup de recherches une petite moustache que j'adoptai parce qu'elle me semblait risible. J'ai eu depuis, un imitateur.
Cette petite moustache est maintenant célèbre. Elle est le plus bel ornement d'un comédien qui n'a même pas l'avantage d'être comique.
Ma moustache (que je conserve dans une petite boîte en argent, depuis le dernier jour où j'ai tourné avec elle) m'a donné l'idée de réaliser une production sur la curieuse histoire de ces hommes de premier plan que sont devenus les dictateurs.
Un dictateur est, en général, un homme qui, parti de bas, veut se jeter dans un trou plus profond encore. Un phénomène curieux se produit alors : tout le monde le regarde... et saute dans le vide à sa suite."
Chaplin ont le même âge, tous deux nés en avril 1889, à quelques jours près.
Martha Dodd, jeune journaliste au Chicago Tribune, suit son père avec sa famille lorsqu'il est nommé ambassadeur des Etats-Unis à Berlin en 1933. Elle est alors fascinée par le régime nazi et par Hitler qu'elle trouve " particulièrement doux et modeste". Mais après les assassinats et la brutalité de la Nuit des Longs couteaux de juin 1934 contre la S.A. elle déchante et prend ses distances avec les nazis qu'elle fréquente.
( p 123)
Avant même l'arrivée au pouvoir d'Hitler, des fabricants de jouets vendent des soldats de plomb à l'effigie de membres des SA avec drapeau à croix gammée. Ce que dénonce Monde, l'hebdomadaire pacifiste du communiste Henri Barbusse, le 27 décembre 1930.
( p23)
Reprenant les stéréotypes des guerres précédentes avec l'Allemagne, le soldat nazi, le "boche" est dépeint comme une brute sauvage assoiffée de sang qui veut détruire la civilisation chrétienne. D'où ce dessin, dans le très catholique Pèlerin, qui s'appuie sur ces clichés montrant un maréchal Goering demandant à Hitler la meilleure heure pour détruire l'église. Ce à quoi le Führer répond froidement : "L'heure de la messe."