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Citations de Emmanuel Ruben (146)


Si tu cherches sur internet quand a eu lieu le dernier pogrom en France, Samuel, tu trouveras1848 dans un village d'Alsace. Mais ce sont des foutaises ! Le dernier pogrom en France a eu lieu à Constantine le 5 Aout 1934. Car l'Algérie, mon fils, c'était la France. Mais ce jour là, la France était absente.
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Il aurait dû se douter, lorsqu'il vit ce que subirent les Juifs d'Algérie pendant la guerre, que ce serait bientôt aux Arabes de trinquer. il n'a pas commis d'attentats contre des civils, on ne lui en a pas laissé le temps. Lui qui s'était battu contre les nazis, lui qui avait échappé aux griffes de la Gestapo, il finirait brûlé dans un four crématoire, au lendemain de la victoire, après avoir été torturé puis fusillé par des miliciens français qui exportaient de l'autre côté de la Méditerranée les méthodes de la Gestapo.
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Bref, Besançon était l’envers de Constantine. Mais la tante Myriam ne regrettait pas sa ville natale. Constantine était perdue depuis longtemps, depuis le 5 août 1934, depuis le vol du chandelier. La famille n’avait pas attendu la guerre ni l’exil pour déménager de la vieille ville. Le pogrom sonnait le glas de toute une époque révolue. Des siècles de coexistence pacifique avec les musulmans, émaillée parfois de quelques heurts, mais qui n’avaient jamais atteint l’atrocité du 5 août. Or, pour qu’une telle atrocité fût possible, il suffisait qu’intervînt un nouveau ferment de haine et de division : après cent ans de violence coloniale, cent ans de sabre et de goupillon, l’antisémitisme à la française, extatique et véhément comme un torrent de boue, avait fini par réveiller les eaux dormantes de l’antijudaïsme proverbial des musulmans qui se souvenaient de l’éternel bouc émissaire : s’ils vivaient dans la misère, s’ils étaient exploités, s’ils crevaient de faim, si les récoltes étaient mauvaises, c’était comme toujours la faute des juifs.
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Sans alcool, je ne pouvais pas surmonter les nuits blanches passées à défier l'hiver, ni supporter tout ce qui m'avait charmé jusque-là chez cette fille, et qui désormais me donnait la nausée : le givre ingénu de ses yeux gris, le rouge trop rouge de ses lèvres pleines, le reproche luthérien de ses fossettes, sa frange de fillette, son nez à l'arête trop dure, ses pommettes hautaines, son front pâle et marmoréen, sa voix cajoleuse de tragédienne-née, son teint livide de mannequin anémique, ses joues fardées à l'excès, son menton guerrier, ses hanches tortillardes, le marnage exagéré de ses décolletés, l'effronterie de son derrière caracolant sous les plis de sa jupe, ses pas parfaitement mesurés, croisés, décroisés, tout cela à faire vibrer les pavés et rougir les passants, sans compter la musique sauvage dont elle abrutissait nos fin de soirée, son exubérance inoxydable, ses petites pudeurs feintes, son rire de cristal, la pluie d'or de ses paillettes, le strass de sa vie facile, son kitsch invétéré, ses sacs à main par milliers (...)
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Sur le marché de Sanzhiika, j’achète une pastèque que j’arrime au porte-bagages et perds Vlad de vue ; je le retrouve un quart d’heure plus tard, tombé sous le charme d’une jolie brune qui pétrit énergiquement une pâte feuilletée – ses seins se balancent sous son tablier – et fait frire des beignets tout en poursuivant une conversation téléphonique – l’appareil coincé entre l’oreille et l’épaule gauches – dans une langue énigmatique. Comme nous n’avons jamais entendu de tels accents, qui rappellent le turc ou le tatar par moments, avec quelque chose de plus chantant, de plus rieur, et parfois des sons gutturaux proches de l’hébreu, le tout entrecoupé de nombreux mots empruntés au russe, nous lui demandons d’où elle vient. Taline est arménienne. Nous lui disons que sa langue est belle ; elle nous retourne le compliment. Elle n’est pas la seule caucasienne du marché ; en face aussi, le vendeur de kebabs est arménien, dit-elle, et son voisin géorgien. Quelques centaines de mètres plus loin, parvenus au bord de la plage, nous constaterons que ce n’est pas seulement le Caucase ou le pourtour de la mer Noire qui s’est donné rendez-vous ici, dans cette petite bourgade balnéaire : guinguettes ouzbeks où l’on sert du plov à toute heure, cuisine du Caucase, grillades azéries, mets tatars, alphabet géorgien ou arménien sur les enseignes, premières plaques minéralogiques moldaves… Et nous croiserons même, un peu plus loin, des motards lettons : dire qu’ils avaient parcouru près de deux mille bornes plein sud pour tremper leurs pieds dans une mer plus froide que la Baltique ! Trente ans après la chute du Mur, l’URSS n’est pas tout à fait morte et enterrée : elle survit dans les paysages urbains, dans les infrastructures balnéaires et dans les trajectoires – économiques ou touristiques – des uns et des autres.
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Ici, dans cette lumière aquatique, je ressens ce que j’appelle l’extase géographique qui est ma petite éternité matérielle, éphémère, mon épiphanie des jours ordinaires : oui, l’extase géographique, c’est le bonheur soudain de sortir de soi, de s’ouvrir de tous ses pores, de se sentir traversé par la lumière, d’échapper quelques instants à la dialectique infernale du dehors et du dedans. Pourquoi aimer autant les fleuves et les rivières, pourquoi les aimer davantage que la mer ? La mer, trop frontale, trop vaste, trop calme ou trop violente, nous renvoie toujours à la mort alors que la vue, même éphémère, même fugace, d’un fleuve aux flots conséquents nous apaise ou nous dynamise et redonne sens à nos efforts : comme lui, nous savons que nous sommes mortels, mais comme lui nous espérons nous élargir avec l’âge, chaque année nous gagnons en sérénité ; comme lui, nous nous souvenons de notre source sans nous languir pour autant de l’avoir désertée ; comme lui, chaque épreuve nous élargit ; ici le Danube est un vieillard las, divisé, amoindri, qui s’apprête à mourir mais sa vie était tellement nourrie qu’il y a encore du feu dans son souffle et de l’ardeur dans son regard ; il scintille de toutes les crêtes de ses vagues et il roule ses épaules nues de fleuve, indifférent aux frontières, indifférent à la steppe qui trace la limite extrême de son désir, heureux de savoir que là-bas, bientôt, toujours plus loin vers l’est, la mer saura mettre un terme à ses épreuves.
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Partir à la recherche de ces Lives dont j’ignorais jusque-là l’existence – je
n’avais plus que cette idée en tête [...]. Dvina disait qu’ils se répartissaient en une dizaine de villages, les Lives, dans de petites barques en bois bâties sur pilotis, derrière les dunes, au bord d’une lagune, à l’abri des tempêtes. [...] j’imaginais ces Lives comme un peuple de pêcheurs et de poètes.
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Sur le pont de la rivière Ogosta, je suis témoin de la scène la plus kusturicienne de ce voyage : trois Tziganes dans une charrette tractée par deux ânes remorquent une vieille Trabant dépourvue de roues avant ; ce drôle d'attelage à huit pattes et six roues, c'est le meilleur symbole de l'échec du communisme et de la déchéance du bloc de l'Est ; je parie que circula jadis une blague bulgare énonçant cet adage : Quand les Trabant ne rouleront plus, eh bien, il y aura toujours des ânes et des charrettes pour les tracter!
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Descendre un fleuve, c'est aller vers la mort. "Nos vies sont des fleuves qui vont se jeter dans la mer qu'est la mort" - rios que se van, disent les poètes espagnols. C'est pour échapper à cette mer inéluctable que nous avons entrepris ce voyage à rebrousse-poil. p.64
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...dans les Balkans, on n'est jamais très loin d'une frontière ; tous ces pays sont des États-frontières, qui se sentent trop à l'étroit dans le costume taillé par les traités, tous ont rêvé d'être plus grands, d'où les délires nationalistes de Grande Serbie, Grande Croatie, Grande Bulgarie, Grande Albanie, etc., d'où déroulèrent les guerres balkaniques, la Première Guerre mondiale et les guerres civiles yougoslaves. La balkanisation est un fléau qui touche chaque peuple et son voisin, une maladie contagieuse qui se transmet de siècle en siècle et de pays en pays : la maladie de la meilleure frontière. Or il n'y a jamais eu de frontière idéale, une frontière n'est qu'une vanité administrative, une ligne rouge imaginaire, qui fait toujours l'objet d'un compromis entre au moins deux forces en présence.
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Aujourd'hui Grecs, Arméniens, Bulgares et Macédoniens se disputent les reliques et l'héritage de Samuel Ier, qui n'était ni grec, ni arménien, ni bulgare, ni macédonien, car, à l'époque où il vivait, la maladie de la balkanisation n'avait pas contaminé la région : toutes ces nations relevaient encore de la science-fiction.
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Je n’ai jamais compris ces villes trop négligemment situées, campées quelque part en rase campagne ou au piémont d’une montagne, le gone que je suis resté a besoin d’une ville qui soit toute nervurée de canaux, de fleuves, de rivières et de ruisseaux, une ville sans rivières est comme une peinture sans dessin, Rhône, Saône, Seine, Arno, Mississippi, Daugava, Loire, Danube, toutes les rivières proviennent pour moi de la même fontaine, je les aime toutes et voudrais toutes les connaître, un jour j’ai chialé d’allégresse sur les rives du Mississippi - c’était vers Cairo, où le plus long fleuve d’Amérique du Nord avale l’Ohio - car je croyais avoir entrevu à travers la vitre d’un bus le Rhône de mon enfance, mais c’était une impression fugitive, la France de mon enfance était si lointaine, la France n’était pas encore complètement américanisée, la France aujourd’hui, c’est l’Amérique, le blizzard du Midwest a gagné la partie, l’hiver des pays sans légendes l’emporte partout, s’étale sur tout le monde occidental, du Kansas à la Puszta, alors je suis condamné à partir toujours plus loin vers l’Est pour rebrousser le temps perdu, on cherche toute sa vie à remonter le fleuve enfui de l’enfance et pour dissiper cette nostalgie, pour noyer l’afflux des larmes, on pourrait envisager de sillonner toute l’Europe, voire le monde entier, en ne suivant que des fleuves, des rivières ou des canaux, voici la petite utopie fluviatile qui me trotte en tête lorsque Vlad me fait signe
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Nous avons longtemps hésité, Vlad et moi, lorsque nous avons planifié notre itinéraire, ces derniers mois. Dans quel aéroport atterrir si l’on veut remonter le Danube jusqu’aux sources ? De quelle ville partir ? De Constanța, en Roumanie ? Ce serait l’option la plus facile, car l’Euro-Velo 6, cette piste cyclable de l’Atlantique à la mer Noire, qui n’existe que sur la toile et ne va guère plus loin, sur le terrain, que Budapest, s’achève en théorie dans le grand port roumain. Partir d’Istanbul ? Ce serait la version la plus folle, la plus osée… Mais Istanbul se situe loin du delta, loin du kilomètre zéro tandis qu’Odessa et Constanța sont les deux aéroports les plus proches de Sulina, où le Danube finit officiellement son marathon transeuropéen. En fait, oui, nous aurions dû partir d’Istanbul, pour prendre la même route que les guerriers ottomans, la même route que ces réfugiés syriens, kurdes, afghans, irakiens que nous avons la bêtise d’appeler des migrants. Mais Vlad est ukrainien, passionné d’histoire ancienne, et il m’a assez bassiné avec les Scythes, les Sarmates, les Coumans, les Huns, les Petchenègues, les Avars, pour ne pas choisir l’itinéraire des invasions barbares. Et puis, partir d’Odessa, c’était pour lui l’occasion de rendre une ultime visite à sa grand-mère octogénaire, la dernière survivante de la famille qui sût encore quelques mots de serbe : les ancêtres de Vlad étaient des émigrés serbes envoyés peupler la Nouvelle Russie à l’époque de Catherine II.
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Revenons un instant à la quadruple image inaugurale : celle de la carte – craquelée chez Vermeer, envolée chez Pouchkine, dépliée chez Le Greco, éparpillée chez Borges. Nous vivons dans les ruines de la carte inutile. Nous vivons dans les ruines de la carte impossible. Nous vivons dans les ruines de toutes les cartes qui ont cru remplacer le monde et décalquer le réel. Nous vivons dans les ruines des mappemondes du XVIe siècle encombrées de lieux imaginaires. Nous vivons dans les ruines des utopies qui ont agité les esprits européens, de Thomas More à Eugène Cabet. Nous vivons dans les ruines de la grande carte totalitaire, orwellienne, du XXe siècle. Nous vivrons bientôt dans les ruines de l’Empire de la vidéosurveillance et de la géolocalisation. Et l’acte de création qui nous préoccupe – écrire ou dessiner – se situe quelque part dans ces déserts de l’Ou/est où gisent les lambeaux de l’impossible. Dans ce nulle-part, cet interstice, cette brèche, cette béance, ce vertige, cet entre-deux où se tutoient le réel et l’imaginaire, le rêve et la mémoire, l’ordinaire et le fabuleux, le proche et le lointain, l’intime et l’ultime. Non pas là où tout est possible – je ne suis pas de ceux qui croient que tout est possible en art, je ne crois pas que l’art soit le domaine de tous les possibles ni que le créateur soit une sorte de démiurge autonome – mais là où tout est improbable.
Improbable, à l’origine, ne signifie pas « ce qui a peu de chances de se produire » mais ce « que l’on ne peut prouver ». Rien ne se prouve en littérature, en peinture, dans le domaine de la création. Rien ne se démontre. Rien ne s’argumente. L’ordre ou plutôt le désordre – pour ne pas dire le chaos – qui règne est celui du hasard, du présage, de la coïncidence, de la découverte. Voyance rimbaldienne. Trouvaille surréaliste. Prémonition kafkaïenne. Hallucinations de Michaux. Prophéties d’Orwell ou de Huxley. Hérésie révolutionnaire prônée par Zamiatine.
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Car la Terre telle que la représentent nos cartes depuis l’époque de Vermeer n’est pas la Terre, n’est pas non plus un calque ou un miroir de la Terre, ni même une représentation fidèle de celle-ci. La carte topographique, la photographie aérienne ou satellite, qui livrent peu ou prou le même type d’informations et qui sont parfaitement superposables, ces cartes conformes et vraisemblables ne contiennent pas tout le réel, ne décalquent pas le réel – nous permettent à peine de l’approcher. Il faudrait utiliser des cartes thématiques, des cartes par anamorphose, des cartes décentrées, des cartes discontinues, des cartes inachevées, des cartes en réseau, des cartes archipélagiques, des cartes livrées sous forme de puzzle en vrac qui tiendraient compte d’autres métriques que celles auxquelles nous sommes habitués depuis le XVIIe siècle. Il nous faudrait des cartes où les distances seraient exprimées en temps, en coût, en valeurs, en nuances, en degrés d’ombre et de lumière, en potentialités d’émerveillement ou de dépaysement ; des cartes feuilletées où se verraient mieux les menus accidents, les petites catastrophes, la ruine qui nous menace, les strates et les stries de l’espace-temps, tout le chaos des mondes possibles ; il nous faudrait des atlas fractals. Ces atlas fractals existent. Ce sont les livres, que certains croient menacés de disparition. Ce sont les poèmes et les romans, qui n’ont pas attendu l’invention du papier pour exister et qui subsisteront sous d’autres formes que du papier. Ce sont aussi les dessins, les peintures, les partitions, les films, les vidéos.
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Emmanuel Ruben
En Algérie, l'anisette Phoenix était l'apéritif emblématique des juifs, alors que le Superanis Galiana était la boisson des colons. Et, tandis que sa tante lui racontait la suite de l'histoire, Samuel revoyait l'oncle Roman, dans sa cuisine, leur servir une rasade d'anisette. Il revoyait le liquide virer au blanc dès que l'oncle y versait une goutte d'eau ; il revoyait l'étiquette vert et rouge, le phénix doré déployant ses ailes sur le globe terrestre, la légende inscrite en lettres d'or : DISTILLERIE FONDÉE EN 1860.
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_ Je t'avais dit de ne plus faire confiance à la France ! Çà te suffit pas d'avoir été gazé ? Et puis avec tes poumons bouzillés, tu devrais arrêter de fumer, dit-elle en arrachant du bec le megot à moitié éteint qui pendouillait sur sa lippe.
Ils savaient désormais, disait tante Myriam, que la France pouvait reprendre d'une main ce qu'elle avait donné de l'autre.
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Lorsque la silhouette crénelée du château d'If apparaît à l'horizon, vue depuis son autre face, vue depuis la rive inconnue, Samuel se demande ce qu'a pensé la fillette de neuf ans qui deviendrait sa mère. A-t-elle pensé à Dantès, à l'évasion du futur comte de Monte-Cristo ? Le château d'If, cette ancienne prison maudite, cette forteresse plantée dans la mer, c'est l'Ellis Island française, notre île des larmes, et qui n'a pas vu se dresser sa silhouette à l'horizon, un jour de mistral où la mer crêtée d'argent flagelle les éperons rocheux des calanques, ne sait pas qu'elle fut pour tant de gens, immigrants ou rapatriés, le premier visage de la "douce France" chantée par Charles Trenet. Un visage étrange, minéral, énigmatique, inaccessible, quelque part entre le château de Kafka et la statue de la Liberté telle que l'aperçoit le jeune Karl Rossmann, dans l'incipit "d'Amerika" – c'est-à-dire "armée d'une épée".
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un jour, se dit Samuel, les hommes n'en sauront pas plus sur le général de Gaulle et sur Albert Camus que sur Saint Augustin dont la basilique conserve un cubitus et sur le roi numide Massinissa, dont le profil est gravé sur quelques sesterces ; un jour la mer se sera retirée encore un peu plus loin ; l'Algérie française comptera moins de ruines que Troie ou Carthage et les tiens auront laissé à la surface de cette terre à peine plus de traces que tous ceux qui les ont suivis ou précédés, Berbères et Phéniciens, Numides et Romains, Vandales et Byzantins, Arabes, Turcs et Français.
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Chez les Israéliens, la mémoire morte occulte la mémoire vive ; chez les Palestiniens, c’est la mémoire vive qui refoule la mémoire morte. Il faudra un jour apprendre à renoncer au rêve du retour, d’un côté comme de l’autre. Abroger la loi du retour israélienne et abandonner le droit au retour palestinien. Ce qui veut dire aussi renoncer au mythe de l’autochtonie. Et ne plus lire la Bible comme un témoignage historique mais comme une leçon destinée aux générations futures pour comprendre et interpréter leur présent.
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