Tu n’es qu’un con ! Elle a l’air gentille et toi tu fais la seule chose que tu connais : causer de la souffrance à ceux qui t’entourent. Quand je la redresse, je constate que la belle brune s’est immobilisée en bas des marches. Ses yeux dirigés sur moi, elle paraît troublée. Est-ce de la colère ou un autre sentiment qui l’habite ? Inquiétude, peur, intérêt… Je reste dans l’ignorance la plus totale, car à la seconde où nos yeux se croisent elle me fuit et part. Cette fois-ci pour de bon !
Mon regard dévie vers Manech. Ses traits sont tirés. Il devient blême. Une onde de choc semble le traverser, distillant sur son passage autant de colère que d’impuissance. Ses bras retombent mollement le long de ses flancs, en même temps que sa tête s’incline vers l’avant. Sans plus attendre, les yeux rivés vers le bitume, il s’éloigne. Tel un animal blessé sentant son heure proche, il fuit.
Qu’as-tu fait de si horrible, Manech ?
Je t’arrête tout de suite. Tu flippes et ça se voit, donc je te conseille de ne pas prendre cette mise en garde à la légère. Je laisse ton cher petit ami te couvrir de roses et de tout ce qui te fera plaisir… les miennes ne sont pourvues que d’épines, alors garde bien tes distances ou tu risques de te blesser
Et ses yeux ? L’envie et la souffrance que j’y ai lues ? Impossible que ce soit le fruit de la comédie ! Je suis épuisée, lasse que chaque jour qui passe entraine son lot de questions supplémentaires. Éreintée d’avancer sans comprendre, de ressentir tout un tas d’émotions contradictoires…