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Critiques de Emma Doude van Troostwijk (25)
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Ceux qui appartiennent au jour

En néerlandais, l’expression traduite littéralement par « ils appartiennent au jour » signifie en réalité « ils ne tiennent qu’à un fil. » Dans un récit illuminé par la délicatesse du coeur, une narratrice que l’on devine proche de l’auteur rassemble les bouts effilochés de la mémoire familiale et tisse le touchant canevas de son amour filial.





De retour chez les siens en Alsace après plus d’un an d’absence, une jeune femme réalise combien le temps laisse ses marques en fuyant. Pendant que rouille et végétation en profitaient pour resserrer leur prise sur le vieux presbytère où sa mère continue seule d’officier comme pasteur, les hommes de la famille ont « perdu le chemin » – en français, on dirait qu’ils ont perdu la tête. Pasteurs de pères en fils, autrefois aux Pays-Bas, mais depuis une génération en France, ils laissent désormais « passer les anges », le grand-père égaré dans les absences de sa mémoire de vieil homme, le père perdu dans la béance du burn-out et le fils paumé dans le doute à la veille de son ordination. Comment garder l’« envie de faire un métier qui n’existe plus » ? Dans leur brouillard ne restent que les femmes, Oma et Mama, pour leur tenir lieu de veilleuses : assurer les gestes du quotidien, mettre un nom sur les choses et des post-it sur le calendrier, agrémenter les jours de quelque douceur.





Tout semble évanescent dans cette narration qui tente de fixer la mémoire au moment où elle s’efface. Scènes et tableaux s’enchaînent comme autant de fragments de vie capturés par une caméra, sans commentaire ni analyse, juste épinglés avant qu’ils ne se perdent dans l’écoulement du temps. D’autant plus touchante que soigneusement tenue à distance, l’émotion s’infiltre au détour d’un détail, sitôt évoqué, sitôt abandonné, comme si ne comptait que la collecte éperdue de ces instants de réel, dans la conscience aiguë d’une fin imminente. En résulte une composition tout en variations et nuances, accentuées par les subtilités d’expression entre français et néerlandais qui, soulignées avec poésie tout au long du roman, ajoutent aussi à la sensation déchirante d’un tiraillement entre attachement et distanciation. Prunelles de ses yeux ou « pommes de son regard », cette étudiante qui repartira dans quelques jours aux Pays-Bas mesure tout ce que ses proches représentent qu’elle laissera derrière elle, promis à la désintégration si ce n’est dans ses souvenirs. Alors, faisant fi de sa tristesse et de sa mélancolie, dans ce naufrage elle choisit de ne retenir que l’écume du bonheur, les instants de joie et d’affection, taisant la douleur pour ne voir que le merveilleux.





Lumineux et touchant, un premier roman plein de grâce sur la filiation et sur ce que l’avenir doit au passé pour se construire. Il n’ y a pas plus solide fondation que l’amour des siens… Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ceux qui appartiennent au jour



Le titre de ce beau livre poétique m’a un peu dérouté et j’étais arrivé à la notion de précarité avant même d’en entamer la lecture. Et effectivement...



La jeune Emma, née en 1999, rentre chez ses parents et grands-parents qui vivent dans un presbytère quelque part en France. Les personnages principaux sont son grand-père, appelé "Opa", qui souffre de la maladie d’Alzheimer, son père "Papa", qui apparemment montre des signes de burn-out et son grand frère, Nicolaas, qui se prépare à l’ordination de pasteur, comme ses aïeux.

Les femmes, grand-mère ("Oma") et mère ("Mama") ne jouent qu’un rôle secondaire, à part Emma bien sûr, qui assure le lien.



À la page 99 (même chiffre magique que celui de sa date de naissance), Mama a noté sur un bout de papier : "je ne sais pas s’ils seront encore là demain...ils appartiennent au jour..." Jour, souligné deux fois. Un peu plus loin, l’auteure ajoute "ils ne tiennent qu'à un fil".



Le lecteur pourrait se décourager par ce tableau sombre de vieillesse et pertes de mémoire, mais l’auteure a réussi le tour de force de rendre son récit captivant, plein de bons sentiments, où priment tendresse et chaleur humaine.



La façon dont elle entoure son Opa par exemple, qui, vieux comme Mathusalem, parfois ne la reconnaît pas et lui fait des "enchanté de vous rencontrer madame" est tout simplement attendrissant.



Il en est de même de ses encouragements à son grand frère qui, maintenant que son ordination comme pasteur approche, a des doutes sur le sens d’une vocation spirituelle dans un monde où la religion est en déclin.



Notre Emma ne fait point de grands discours ou exposés, c’est par des brèves descriptions de bonheur et de retours en arrière à des moments heureux, qu’elle progresse et crée un climat de félicité.



À un moment donné, elle réfère à Isabelle Roskam, professeur de psychologie à l’université de Louvain, neuropédiatre et co-auteure de "Le burn-out parental".



Dans un souci d’authenticité, Emma Doude van Troostwijk a incorporé dans son récit une multitude de mots et expressions en Néerlandais, la langue maternelle de ses petits vieux, qui se trouve être également la mienne. Un procédé risqué dans une narration, mais qu’elle a su parfaitement intégrer dans son livre et qui renforce les points qu’elle a souhaité mettre en évidence.



Pour les curieux, un mot sur son beau nom de famille : "doude" signifie ancien, "troost" signifie réconfort ou consolation et "wijk" veut dire quartier.



Je signale que sur YouTube, il y a 3 clips dans lesquels Emma explique son livre, beaucoup mieux que moi je pourrais le faire, à savoir dans des extraits de "La Grande Librairie", "Au bonheur du livre" et la "Librairie Mollat".



Dans un intéressant article dans Le Monde du 11 janvier dernier, la critique littéraire Tiphaine Samoyault a qualifié ce premier roman de "éminemment original".

C’est aussi mon avis et je félicite la jeune auteure tout en lui souhaitant bonne chance ou "Veel Geluk Emma !"



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Ceux qui appartiennent au jour

C'est tout d'abord le nom de l'autrice : Emma Doude van Troostwijk qui m'a intriguée. J'ai cherché à comprendre ce que signifiait Ceux qui appartiennent au jour. Alors, lorsque la médiathécaire de ma ville m'a proposé de découvrir le roman pour notre club de lecture, je n'ai pas hésité une seule seconde...



De retour après un an passé loin des siens, une jeune femme se retrouve au Presbytère, la maison de famille où cohabitent ses grands-parents, ses parents et son frère aîné, Nicolaas. La famille de pasteurs venue des Pays-Bas vit en France depuis longtemps. Nicolaas réfléchit encore sur le sens de la vocation avant de choisir, lui aussi, de devenir pasteur.



Les retrouvailles sont difficiles. En arrivant, c'est tout d'abord le jardin, à l'abandon, qui choque la jeune femme. Il est vrai qu'en an, la famille n'a guère été épargnée : Opa, le grand-père, a basculé dans la démence et ne reconnaît plus sa petite-fille qu'il accueille par « Enchanté de vous rencontrer, madame, je vous attendais ». le père a été victime d'un burn-out, sa mémoire s'effiloche, et il se rattache au réel en collant de multiples post-it sur la gazinière, autant de pense-bêtes ou « appuis-mémoires » colorés selon leur fonction…



Pour son premier roman, Emma Doude van Troostwijk n'a pas choisi de traiter un sujet facile. Pour autant, rien de triste ou de sombre dans son roman. Les petits récits s'enchaînent, mêlant le passé au présent, les moments de joie et de peine au sein du Presbytère. On ne s'ennuie pas dans cette famille, on chante, on rit, on lance des blagues. Et lorsque la maladie est bien là, c'est avec beaucoup de bienveillance qu'on y fait face : l'autrice part en promenade avec son grand-père, terriblement diminué, et à défaut de lui parler, chante avec le vieil homme.



En une semaine, j'ai lu plusieurs fois ce roman. J'ai été sensible à son écriture poétique. J'ai bien aimé la technique choisie pour faire ressentir le bilinguisme de la famille : l'utilisation d'expressions idiomatiques, traduites, comme : « En français ils partent en lambeaux. En néerlandais ils se déchirent. Verscheurd zijn ».



Je dois dire que j'ai buté sur le titre que je ne comprenais pas. P.134 l'autrice nous indique pourtant « En français ils ne tiennent qu'à un fil. En néerlandais ils appartiennent au jour. Het zijn mensen van de dag ». Dans l'émission « au bonheur des livres » diffusée sur Public Sénat, Emma Doude van Troostwijk explique que le titre est venu assez tard, que l'expression « het zijn mensen van de dag" se rapporte à des personnes âgées dont on ne sait pas si elles vont passer la nuit - c'est donc pour ça qu'en français on pourrait dire "elles sont sur le fil". Selon moi - et sous toute réserve (mon néerlandais étant assez basique et mes études très lointaines) Ceux qui appartiennent au jour désignerait alors ceux qui sont en sursis, dont on ne sait pas ce qu'ils vont devenir, s'ils vont disparaître ou pas. Une explication parmi d'autres, peut-être, mais qui s'appliquerait bien à cette famille, sur laquelle l'oubli s'installe....



L'oubli s'installe, certes, mais la vie continue…. Quel sera le choix de Nicolaas ? L'autrice repartira-t-elle aux Pays-Bas ? Quel avenir pour le reste de la famille ?



Pour compléter la lecture, je conseille de visionner les vidéos qui figurent sur Babelio à la fin de l'article sur Emma Doude van Troostwijk. On fait connaissance avec une jeune autrice vraiment sympathique. Pour celles et ceux qui aiment le rap, commencez la lecture avec Drank en drugs de Lil' Kleine en fond sonore ! c'est sur cette musique que s'ouvre le livre....



Un roman lumineux, tonique, une jeune autrice à suivre, sans aucun doute.



Un grand merci à Kielosa avec qui c'est toujours un grand plaisir d'échanger sur la langue néerlandaise.
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Ceux qui appartiennent au jour

Lundi 15 avril 2024- Chantelivre- Issy



** Lecture étonnante, aussi douce que bouleversante !



Une lecture inattendue après des échanges avec une consoeur- libraire...Discutant de nos derniers coups de Coeur, dont un commun:" Braconnages " de Reinhard Kaiser- Mühlecker, ma camarade m'a narré un autre choc pour un premier roman d'une Néerlandaise écrit directement en français...



Et me voilà au sein de retrouvailles familiales: trois générations sous un même toit ; les hommes officiant comme " pasteurs "; le petit- fils, Nicolaas, se prépare d'ailleurs à sa prochaine ordination, après son père et après son grand-père....



Ces deux derniers, vacillants..Le grand- père, perdant la mémoire, le Père, en burn-out, épuisé et souvent absent dans ses pensées...



Seules les femmes semblent tenir bon, et veiller à l'ensemble de la maisonnée...La vieillesse, la perte des mémoires, les doutes pour les petits-enfants...



La narratrice de ce récit familial est la petite- fille...Évocations, flash de l'enfance...même si l'accompagnement de ce grand-père et père, de plus en plus fragiles nous bouleversent, on ressent une telle tendresse entre les 6 membres de cette famille...que l'ensemble reste doux et lumineux...



Le récit est scandé par des expressions où la romancière nous donne l'équivalence dans sa langue, pour finir par la phrase même, en néerlandais !



Ainsi celle- ci, qui nous explicite le choix du titre...

"En français ils ne tiennent qu'à un fil.En néerlandais, ils appartiennent au jour.Het zijn mensen van de dag."



Ce qui nous offre comme une musique venant d'ailleurs !



Un récit pudique qui prend aux tripes, entre cette famille Néerlandaise soudée, partageant une foi solide et ce métier de " pasteur" même si Nicolaas , à quelques jours de ses voeux, n'a jamais autant douté, surtout en voyant avec chagrin que les hommes aimés de la famille: son grand-père, son père perdent leurs souvenirs, leur mémoire...



À quoi cela peut-il servir qu'il devienne "pasteur" si plus personne ne se souvient...



Envie d'achever ce court billet par un de mes extraits préférés :

" Tu crois en Dieu, Papa ? La question posée par Nicolaas dans un souffle.(...)

Papa ne répond pas.(...)

Les rides du front se forment.Il prend une grande inspiration comme pour se préparer à ce qui va suivre et finit par dire, je crois à la puissance des histoires. "



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Ceux qui appartiennent au jour

Ce premier roman est l’histoire d’une famille de pasteurs d’origine néerlandaise installée en France. La narratrice retourne au Presbytère, quitté depuis une année, pour retrouver quelques jours durant ses grands-parents, ses parents et son frère.



Les 3 personnages masculins sont au centre de cette brève histoire de mémoire. Le grand-père, ancien pasteur, est atteint d’Alzheimer et sa mémoire défaillante lui laisse cependant vivre des moments privilégiés et doux avec sa petite fille.



Le père, pasteur également, a fait un burn-out et ses troubles de mémoire consécutifs l’obligent à parsemer de post-it les murs de la maison. Sa fille parvient à partager avec lui aussi des promenades et des souvenirs ensevelis par son mal-être.



Quant au frère, Nicolaas, il s’apprête à être ordonné à son tour et à suivre le chemin tout tracé de la lignée paternelle. Mais, on sent chez lui l’hésitation et le doute sur la profondeur et le sens de sa foi dans le monde d’aujourd’hui. Avec une complicité pleine de tendresse, Il partage souvenirs d’enfance et questionnements sur l’avenir avec sa sœur.



Autour des 3 hommes, 3 personnages féminins aimants et protecteurs, dont la mère, pasteure actuelle, qui représentent les piliers solides de la famille.



La langue tient également une place de choix dans le récit, parsemé d’expressions idiomatiques néerlandaises qui affinent le sens de nos formulations françaises. Ils sont les pommes de mon regard pour ils sont la prunelle de mes yeux, un pasteur se promène pour un ange passe, jusqu’au titre, ceux qui appartiennent au jour pour ceux qui ne tiennent qu’à un fil.



C’est une belle histoire d’amour familial autour de la mémoire, celle qui revient du passé pour les uns et celle qui part vers l’inconnu pour les autres. Le récit, empreint de poésie, de douce nostalgie et de tendresse, est construit sur la base de chapitre courts mais très évocateurs, parfois quelques phrases seulement, un peu comme les petites touches d’un tableau impressionniste.



C’est un roman lumineux et pictural, qui se lit comme on découvre une peinture, en ressentant émotions et impressions par bribes ou touches ; Comme dans la vie, c’est une palette subtile de tristesse et de joie : on chante et on danse beaucoup dans la famille.



La jeune autrice a un talent incontestable et semble, de par ses origines et le déclic que fut la maladie de son grand-père, avoir mis beaucoup d’elle-même dans cette fiction.



Si vous aimez les romans intimistes qui changent de l’ordinaire, plongez-vous sans hésiter dans ce livre inclassable.


Lien : https://www.caloukili.fr/
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Ceux qui appartiennent au jour

Pour son premier roman, l’autrice nous plonge dans le quotidien d’une famille de pasteurs, dont le père et le grand-père commencent à perdre la mémoire.

Le style est quelque peu décousu, ce qui rend le texte original. Même s’il ne se passe pas grand chose, on finit par s’attacher aux personnages, comme si on faisait partie de cette famille le temps de notre lecture.

Un premier roman original et attachant.
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Ceux qui appartiennent au jour

Emma retrouve sa famille, ses grands parents, « opa et oma », ses parents, « ma et pa » et son frère Nicolas.Une famille de pasteurs néerlandais installés dans le nord de la France dont la mémoire défaille à cause de la maladie d’Alzheimer. Il ne se passe rien, le style est décousu et certains passages en langue néerlandaise n’arrange pas la compréhension. Un roman d’atmosphère, des petites choses de la vie quotidienne, de souvenirs et d’interrogation sur l’avenir de Nicolas sur le point d’être ordonné pasteur.
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Ceux qui appartiennent au jour

Très beau roman, tout est en nuance, et même si le sujet est difficile, j'ai trouvé qu'il y avait une vraie lumière, comme l'explique l'autrice à propos de son intention dans le résumé Babelio, pour moi on la ressent. C'est très bien écrit, simplement, et avec beaucoup de poésie.
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Ceux qui appartiennent au jour

Un premier roman très prometteur tant les sentiments sont exprimés avec douceur, retenue et conviction.

C'est une histoire de mémoire, de vie qui s en va doucement et qui fait resurgir des souvenirs d enfance, dans une famille de pasteurs.

Ce sont les personnages masculins qui sont au coeur de l intrigue : Opa, le grand père, ne sait plus très bien qui il est, le père perd ses forces physiques de jour en jour et Nicolas le fils est face à un choix de vie.

La narration avance par des aller retour entre souvenirs et moments présents, c est la fille qui nous raconte tout ça : elle revient chez elle après une longue absence, ses souvenirs prennent corps avec la maison, le jardin, le temple.

Personnellement le noeud de l intrigue arrive un peu tard, je me suis demandée, dans la première partie, où on allait nous emmener.

La réflexion sur l accompagnement de nos ascendant est pour moi un point fort de son roman.
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Ceux qui appartiennent au jour

La narratrice revient dans sa famille après un an d’absence, et c’est comme si elle n’était jamais partie. Qui est-elle ? Peu importe. Seuls comptent les fragments des moments de vie du présent et du passé qu'elle raconte sans temporalité bien définie. Elle entremêle souvenirs et moments présents tournant autour de son Opa et de son père qui perdent la mémoire, à un point où Opa ne reconnaît plus sa petite fille, et où son père se retrouve incapable de former une seule paire au Memory, et finit par pleurer, de voir, impuissant, sa mémoire s'échapper.

Mais cette histoire, c’est aussi celle d’une famille de pasteurs néerlandais installés dans le Nord de la France. Le grand- père l’a été, le père l’est, le fils le sera. Mais à quoi bon devenir pasteur s'il n’y a personne pour se souvenir ?



A travers cette famille touchante à laquelle le lecteur s’attache sans s’en rendre compte, Emma Doude Van Troostwijk écrit simplement, avec beaucoup de poésie et de lumière, l'histoire d'une famille de pasteurs qui perd la mémoire. Ceux qui appartiennent au jour est la garantie d'une lecture agréable accompagnée d'une découverte d'expressions néerlandaises.
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Ceux qui appartiennent au jour

Un roman qui bien que très original ne m'a pas été facile à aborder.

En effet, j'ai eu du mal à me mettre et à comprendre

l'histoire, le style étant un peu décousu.

Pour autant, le thème abordé bien que dur est bien amené et j'ai trouvé notamment certains passages sur ce sujet très marquants.

C'est un peu un roman rempli de bienveillance, pas trop d'action, et de l'émotion.

Bilan assez mitigé pour ma part sur ce roman.
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Ceux qui appartiennent au jour

Quelques pages d’un premier roman et une ravissante réussite.

« Ceux qui appartiennent au jour » nous raconte le quotidien d’une famille de pasteurs dont certains perdent la mémoire. Tous vivent sous le même toi. Page après page, ligne après ligne, le quotidien, l’ordinaire de la vie, et dans la fuite des souvenirs des comportements inhabituels, incongrus, fantaisistes autant que poétiques. Des pages du quotidien qui font souvenir, et qui se tournent comme on tourne les pages d’un album de photos de famille. Beaucoup de douceur, d’empathie, de tendresse et d’humilité dans ce roman. Des moments de joie aussi, de complicité ou de simple proximité chaleureuse. Pas de jugement, pas d’angoisse, pas de révélation de ce qui n’est plus, juste l’instant présent au mieux qu’on peut le vivre. Tout est dit en peu de mots, en de rares mots, parfois la mise en situation seule est suffisamment loquace.

C’est tout un talent que de dire l’émotion, la compassion en quelques lignes. C’est ce que réussit à faire avec brio Emma Doude Van Troostwijk dans son premier roman très émouvant.
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Ceux qui appartiennent au jour

Issue d'une famille de pasteurs, la jeune narratrice (que l'on devine être l'autrice), revient dans la maison parentale après ses études.



Les changements et rôles de chacun la saisissent.

Opa, atteint d'Alzheimer, lui demande souvent s'il l'a connait. Oma l'entoure comme elle le peut

Son père se relève péniblement d'un burn-out, soutenu par sa mère, pilier familial et qui sait éclairer le quotidien comme personne

Nicolaas, son grand frère, doute de sa vocation, alors qu'il s'apprête à embrasser à son tour la carrière familiale



Tous sont à un point de bascule, sur le fil. Cette expression française donne son titre au roman, traduite du néerlandais, langue maternelle et familiale



L'écriture douce de l'autrice s'enrichit de mots et proverbes dans cette langue pour saisir, au fil de petits paragraphes ou courts chapitres, des bonheurs de moments passés et présents, à la fois évanescents et ciments de leur famille



Un premier roman beau, tendre et lumineux
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Ceux qui appartiennent au jour

Dans ce récit mêlant français et néerlandais, la jeune femme dit les riens de la vie bousculée d’une famille de pasteurs, entre oubli et souvenirs. Un premier roman subtil.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Ceux qui appartiennent au jour

Une famille de pasteurs néerlandais vit dans un presbytère, en France. La fille de la narratrice, qui revient après une absence d'un an, n'est pas reconnue par son grand-père. Le père, lui, est fatigué et a recours à des pense-bête pour se rappeler ce qu'il a à faire, la mère, qui est pasteure, prépare ses prêches et le frère va lui-même devenir pasteur. Ce récit est construit en courts paragraphes, ponctués de remarques sur des idiomes dans les deux langues, le français et le néerlandais, qui ajoutent du sel à un récit sans doute subtil, mais que j'ai trouvé assez terne et peu enthousiasmant.
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Ceux qui appartiennent au jour

L’angoisse !

Voilà le sentiment qui ne m’a pas quitté durant la lecture du premier livre d’Emma Doude van Troostwijk



Ce roman en vase clos enferme une famille sur trois générations : les grands-parents dont le grand-père perd la mémoire, les parents dont le père est en burn-out, les enfants dont le frère panique de sa très prochaine ordination.

Il s’agit d’une famille de pasteur néerlandais installée quelque part en France. Le fils doit reprendre le flambeau, la famille s’y prépare. Enfin surtout les femmes qui tiennent la barre. Elles tricotent les souvenirs, elles sourient et embrassent pour prolonger le regard de leurs hommes.



Des chapitres courts, parfois uniquement constitués d’une phrase comparant des expressions françaises et néerlandaises, des phrases de trois mots. Les détails sur du rien : des pâtes au ketchup dessert flamby, un puzzle partagé.



Étouffant, en voilà une autre sensation.

On a envie d’ouvrir grand une porte pour laisser les personnages respirer et vivre autre chose. Les relations entre eux sont très tactiles, parfois malaisantes : la fille adulte qui se glisse dans le lit de ses parents, le frère et la sœur tellement fusionnels… comme l’impression que toute leur tendresse est destinée aux 5 autres membres de la famille.



Je pensais de pas avoir aimé, et puis en laissant un peu décanter, je me rends compte que l’autrice a réussi une jolie prouesse. En effleurant le quotidien d’une famille, elle aborde le temps qui passe, le manque de communication, l’interculturalité, la mémoire qui flanche et l’amour pour ses proches comme remède aux vies bancales.
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Ceux qui appartiennent au jour

Dans des chapitres brefs et des phrases courtes la narratrice, Emma relate ses souvenirs d’enfance passés dans un presbytère.

Souvenirs croisés avec la réalité des parents et grands parents vieillissants.

La famille d’Emma est une famille pastorale : le grand père, le père, la mère et Nicolaas son frère va dans quelques jours faire son ordination pour à son tour devenir prêtre.



Famille joyeuse où les femmes sont les piliers, où les silences montrent qu’ils sont bien ensemble, où les différentes générations ont des gestes tendres les uns envers les autres.



Par moment le néerlandais apparaît dans le texte mais toujours en comparaison avec le français, ça rajoute un peu de fantaisie.

En français ils perdent la tête. Le néerlandais ils perdent le chemin. Page 27

Le français dit un pense bête. Le néerlandais dit un appui mémoire. page 57

Le français dit qu’un ange passe. Le néerlandais dit qu’un pasteur se promène. page 162



« … un pasteur, ça sert à garder les histoires vivantes. Nicolaas, c’est déjà bien, raconter les histoires » page 170



Livre en lice pour le prix France Inter 2024 et le prix Francoise Sagan 2024


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ceux qui appartiennent au jour

J'ai beaucoup entendu parler de ce livre , par mes amis mais aussi grâce à La grande Librairie.



Emma jeune femme de 19 ans , revient dans sa famille pour plusieurs semaines.

On ne sait rien de plus d'elle . Sinon que c'est une région française.

Sa famille d'origine néerlandaise comporte une lignée de pasteurs depuis trois générations.



Elle est composée de Opa , son grand-père souffrant de la maladie d'Alzheimer ; de Papa musicien d'église souffrant d'un burn out ; de Mama sa mère ,pasteure ; et de Nicolaas son frère qui va être prochainement ordonné pasteur.

Le style est assez découpé et étonnant . Le fond raconte leur quotidien familial.



Aidant ou malade .

Se débattant entre le présent ,le passé et le futur .



Oscillant entre expressions françaises et néerlandaises. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé cet aspect , et comprendre l'origine de ses expressions .



Comme celle-ci qui résume leur quotidien .

Prendre un jour après l'autre . Se tourner vers la vie .



" En français ils ne tiennent qu’à un fil. En néerlandais ils appartiennent au jour. Het zijn mensen van de dag. Nous sommes assis autour de la table de la salle à manger."



Au-delà de la gravité du thème ,un livre au charme désuet très plaisant .

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Ceux qui appartiennent au jour

Emma Doude van Troostwijk écrit un premier roman éminemment original. Son originalité est à la fois narrative et formelle. L’histoire est sombre, pourtant ceux qui la vivent restent libres.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Ceux qui appartiennent au jour

Même pas réussi à terminer ce roman, peu clair, peu intéressant.

L'impression de lire un témoignage plus qu'un roman. Sorte de journal intime un peu délirant où je n'ai pas compris l'âge du narrateur, si on parlait de son père ou de son grand-père. J'imagine que c'est un effet pour évoquer Alzheimer mais je n'ai pas accroché.
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