Extrait du livre audio « Comment j'ai tué ton mari » d'Elle Cosimano, traduit par Christine Barbaste, lu par Nancy Philippot. Parution numérique le 24 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/comment-jai-tue-ton-mari-9791035415693/
- Vero, j'ai envie de faire pipi.
- Retiens-toi. On est en planque.
- Et c'est pas pour rien qu'on appelle les véhicules de surveillance, des sous-marins.
- Ma vessie s'en contrefiche.
- Si tu pisses dans ma nouvelle voiture, je te tue. Pour le principe.
Facile à dire pour une fille de vingt-deux ans qui n'avait jamais eu d'enfants. Elle pouvait probablement se retenir jusqu'à la ménopause.
- Je dis juste qu'on devrait travailler intelligemment. Pas se tuer à la tâche.
- Tuer des gens pour de l'argent n'a rien d'intelligent !
- Qu'est ce qu'il fait ici, LUI ? (...)
- Je suis juste venue rendre visite à ta maman, a-t-il répondu.
- Ah, a fait Delia [ 4 ans ] en tripotant son diadème en plastique, son petit museau froncé offrant l'image d'une candide perplexité. Mon papa a dit que tu es un trou du cul.
Mais tu es folle ! Si on se fait prendre, on ne remettra pas notre sort entre les mains d'un [ avocat ] mannequin pour des sous-vêtements Calvin Klein. Je veux un vieux Blanc avec des boutons de manchette et une Rolex. Comme l'avocat de ton ex.
Cela faisait plus d'un an que je n'avais embrassé personne. Plus de dix ans que je n'avais embrassé personne d'autre que Steven. Et je venais de passer une année à douter de moi, à me demander pourquoi mon mari était parti, à envisager la possibilité que ce ne soit pas pour les brushings, le corps, l'argent ou les vêtements de Theresa qu'il m'avait quittée. Qu'il m'ait simplement quittée parce que j'étais MOI.
Ce que je veux dire, c'est que le monde n'est pas menacé d'une pénurie d'enfoirés. Et que dans cette ville, il n'y a pas non plus de pénurie d'argent. On devrait accaparer le marché tant qu'il y a du grain à moudre.
Ma sœur pouvait conserver son sang-froid en cas de prise d'otage mais se sentait totalement démunie face aux crises de larmes d'un tout-petit.
Si ça ressemble à de la merde et que ça sent la merde, alors c'est probablement de la merde, a-t-il asséné d’une voix sourde.
C'est difficile d'être une femme dans un monde d'hommes qui nous conditionne pour nous tenir nous-même en piètre estime.
D ANS UNE ŒUVRE DE FICTION, tout se joue toujours, finalement, autour du rideau de douche.