C'est trop. Je manque d'air. C'est trop. Il faut que je parte. Je lui lance un regard lui jetant tout mon désespoir et mon embarras, et je m'enfuis. En fendant la foule, je bouscule Phi, qui tente de me rattraper mais les chattes en chaleur qui l'ont pris dans leurs filets l'en empêchent. Il m'appellera... il sait que je rentre chez moi... Pardon Phi mais c'est trop. Je n'étais pas prête à affronter Tito. En moi, un maelstrom d'émotions provoque des nausées et je sens le malaise vagal roder. J'étouffe. Je dois partir.
Courant dans la rue jusqu’à ma voiture, je vois à peine la foule des touristes se balader en nocturne dans la ville. Parfois, je crois entendre hurler mon prénom. Dans les ruelles désertées, d'autres pas que les miens martèlent les pavés. Il ne faut pas que je m'arrête.
Au volant de ma voiture, je dois avouer que je n'ai pas été l'automobiliste de l'année... feux tricolores à peine respectés, vitesse réglementaire clairement pulvérisées, mais au moins mon refuge n'est as loin. Des flashs de ses yeux d'un noir insondable d'hier et d'aujourd'hui envahissent mes pensées. Je me réentends lui dire que je l'aime et que j'ai envie de lui. J'entends encre sa voix profonde faire écho à mes sentiments. MENSONGES. Tout n'était que mensonges et illusions. On s'est servi de moi, on m'a souillé. Il m'a trahit. Lui que j'aimais comme la vie.
Tous les débuts sont délicieux…le seuil… le seuil est l’endroit où l’on fait une pause
Avec Esther, j'ai vite appris à me méfier de son instinct et de ses réactions. Elle peut être aussi vive qu'un cobra qu'incarner la douceur bienveillante. Nos retrouvailles sont trop fragiles pour risquer de l'offenser.
J'entends encore sa voix profonde faire écho à mes sentiments. MENSONGES. Tout n'était que mensonges et illusions. On s'est servi de moi, on m'a souillé. Il m'a trahi. Lui que j'aimais comme la vie.
– C'est un fantôme qui erre et s'étiole depuis onze ans Esther… J'ai confiance en toi. Donne lui une raison de devenir, je t'en supplie. Il a passé la moitié de sa vie écorché vif.
Puis, plus rien. Je sens que des gravats bloquent mes jambes et mon bassin. J'ai mal au bras. Il est écrasé par une poutre.
Quelqu'un rode près de moi. On empoigne les cheveux pour me faire tordre la tête.
– Alors, on se réveille ?
Mais si la police avait raison ? Qu'il fallait juste attendre le faux pas de trop ?
C'était un tel gâchis. J'avais foutu en l'air tellement de vie…