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Citations de Dorothy Allison (89)


Nous sommes celles et ceux sur lesquel·le·s ils se font des idées — nous, gouines, non représentées et femmes — et nous avons le droit d’exiger nos vies dans leur totalité, épouvantables, compliquées, ne serait-ce que pour prouver à chaque fois que notre réalité a été volée, défigurée et déshonorée.

Que nos histoires vraies soient violentes, déplaisantes, douloureuses, stupéfiantes et obsédantes, je n’en doute pas. Mais nos histoires vraies seront de la littérature. Personne ne pourra les oublier, et même si lire les passages sombres et dangereux de nos vies ne nous ravit pas toujours, l’impact de notre réalité demeure ce que nous pouvons demander de mieux à notre littérature.
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3. « La pire chose que l'on nous ait faite au nom d'une société civilisée, c'est d'avoir décrété que la vérité constituée par le matériau vivant que sont nos vies ne faisait pas partie des sujets valables, des sujets qui comptent pour des écrivains sérieux. Nous ne sommes pas supposés parler de notre sexualité, ou alors pas autrement que dans les termes les plus généraux et avilissants, nos passions réduites à des penchants ou sujettes à des théories mal élaborées de déviance et de compulsion, nos légendaires relations amoureuses récrites sous la forme de ternes interactions entres meilleurs amis ou de système de dépendance et de solutions économiques nécessaires. » (p. 231)
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2. « Le problème que j'ai rencontré avec l'abondance des relations sexuelles fut la répétition. Je n'ai sacrifié à aucune discrimination de goût dans ma poursuite d'une illustration incertaine de l'expérience. Et tandis qu'une grande partie des femmes semblaient avoir perfectionné de bonnes premières répliques et une ou deux histoires irrésistibles, très peu avaient le talent et l'agressivité que je prisais, une nature verbale et une imagination aussi poussées que les miennes, combinées à la résolution d'en faire usage. » (p. 148)
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1. « Lorsque ma petite sœur et moi-même avons finalement utilisé le mot "inceste", et avons parlé de la pire des choses, la haine quotidienne que nous respirions en tant que filles, elle m'a dit qu'elle ne laisserait aucun homme "comme ça" être seul avec ses filles. […] J'ai dû lui dire que le monde est plus grand, plus compliqué, et plus méchant que ce que quiconque nous avait dit, et que les outils pour l'affronter existent, mais que l'on doit les inventer soi-même et se les fabriquer au fur et à mesure que l'on avance dans la vie.
Une des raisons pour lesquelles j'écris est de créer mes propres règles, de forger mes propres outils, afin de montrer à mes sœurs les choses que j'ai apprises. […]
Une autre raison pour laquelle j'écris, c'est cette femme dans la chaise en face de moi, celle qui n'a pas vécu ma vie mais a vécu ce que j'ai vécu. » (pp. 63-64)
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Ni l’un ni l’autre ne lisaient jamais et tout ce qu’ils savaient dire, c’est qu’un jour ils seraient très riches. D’après maman, on voyait qu’ils grandissaient au fait qu’ils étaient devenu stupides. Les adolescents étaient toujours stupides avant d’être dégourdis. Je me demandais si c’était ce qui était en train de m’arriver, si j’avais vraiment commencé à être stupide sans m’en apercevoir. Ce n’était d’ailleurs pas d’une grande importance stupide ou dégourdie, ça ne changeait pas grand-chose à mon avenir, ni à celui de Grey est de Garvey, ni d’ailleurs à celui de n’importe lequel d’entre nous. Grandir c’était un peu comme tomber dans un trou. Les garçons quittaient l’école, et tôt ou tard, allaient en prison pour quelque histoire idiote. Je ne quitterais peut-être pas l’école, pas tant que maman aurait son mot à dire, mais qu’est-ce que ça changerait ? Qu’est-ce que je serais dans cinq ans ? Ouvrière à l’usine textile ? Serveuse au petit restaurant, comme maman ? Tout me paraissait bien sombre. Pas étonnant si les gens devenaient fous en grandissant. »
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Lorsque les femmes de ma famille disaient combien elles travaillaient dur, les hommes crachaient sur le côté et secouaient la tête.
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Si les chanteurs de gospel arrivaient à me faire de l'effet, je trouverais le moyen d'en faire au monde entier.
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Quand il a regardé maman, on aurait dit qu'elle venait de lui planter une aiguille dans le cœur.
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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