N'oeuvre jamais dans la vie pour plaire d'une façon artificielle aux hommes, aux êtres humains. Il faut qu'ils t acceptent telle que tu es, avec tes défauts et tes qualités.
Au coucher, en ogre à plumes sous la couette, je quittais ma chambre froide, le lit collé au radiateur, et voyageais au pôle opposé, là où deux roues ne pouvaient m'emmener. Je me perdais dans des pays imaginaires ou succombais à la démence... J'endossais la cape de l'héroïne, du héros, dénuée de sexe, de limite et lorgnais sur l'émancipation, cette carotte convoitée qui transformait le présent en une abstraction supportable.
Là où je vais la nuit, là où je vais le jour, d'un cumulus à l'autre, décrochée de la terre, des racines, j'inhale d'euphoriques mélopées, mon opium et plane. Quinze ans plus tard, je n'ai toujours pas atterri. L'idée de fouler monde d'en bas, me donne le vertige.
Il m'a dessillé les yeux sur ce joyau qui ne se compte pas mais paradoxalement s'additionne, se multiplie, se fractionne en d'infinies saveurs nous soustrayant à la réalité... Le bonheur.
Qu'importe le temps qui s'écoule. Vis dans ta tête si ça t'enchante, marche à côté, de travers, sur les mains mais poursuis le chemin, fièrement, sans craindre ce que tu es.
La vie ne devrait être qu'un simple jeu d'enfants. Du début à la fin.
Les longs discours endorment plus qu'ils ne bousculent.