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Critiques de Diane Mazloum (71)
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L'âge d'or

Beyrouth, 6 juin 1967. Georgina, à peine 14 ans, court les castings de spots publicitaires. Paraître et être admirée sont les seules choses qui comptent pour cette belle adolescente issue d'une famille chrétienne aisée. Georgina et sa bande d'amis promènent leur temps libre des bords de piscines de clubs privés aux restaurants les plus sélects, des cabanons de plage aux bars d'hôtels pour privilégiés. Sous le regard accommodant des parents, cette jeunesse dorée nage dans le bling-bling et les vanités, et s'essaie aux flirts et aux premières amours. Pour Georgina, il s'appelle Roland. L'insouciance est de mise et on n'imagine pas pourquoi il pourrait en être autrement : "Les Libanais en ce temps-là étaient fiers de leur pays. Ils en parlaient comme de la Suisse du Moyen-Orient, comme du coffre-fort du Levant, comme du Paris de l'Orient".

Mais "leurs voisins le leur ont fait payer cher". Parce que le 6 juin 1967, c'est le deuxième jour de la Guerre des Six Jours, lancée par Israël contre ses voisins arabes. Le Liban refuse de s'en mêler, mais cette position est difficile à tenir. Depuis la création de l'Etat hébreu en 1948, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont exilés, et c'est dans les camps libanais de réfugiés que s'organise peu à peu la résistance palestinienne à Israël. Au grand dam du Liban, qui n'a pas les moyens militaires de contrôler les fedayin qui fomentent opérations commandos et attentats terroristes : "le Liban s'est retrouvé entraîné dans un cercle vicieux : plus Israël se venge sur le Liban, plus les tensions entre Libanais augmentent. D'un côté, les musulmans, se sentant proches des Palestiniens, soutiennent avec de plus en plus de ferveur la cause et les forces révolutionnaires et progressistes. De l'autre, les chrétiens, inquiets de perdre le contrôle de la situation, condamnent avec violence cette intrusion sur leur sol. Au milieu, les Palestiniens sont pris dans un étau : s'ils arrêtent de se battre contre les Israéliens, ils manquent à leur cause, s'ils continuent, ils contribuent à la destruction indirecte du Liban".

Pendant que Georgina devient Miss Univers en 1971 et une starlette adulée dans son pays, Ali Hassan Salameh, fils d'un résistant palestinien de la première heure, est prêt à prendre la relève. Bientôt leader de l'organisation Septembre Noir (funestement célèbre pour la prise d'otages d'athlètes israéliens aux JO de Munich), il est pourchassé par le Mossad. Aussi improbable que cela paraisse, la belle chrétienne ultra-médiatisée, glamour et futile, et le rebelle musulman hyper-traqué, chef de guerre ténébreux et séduisant, se rencontrent et se marient, alors que le Liban s'enfonce dans un chaos "d'autant plus spectaculaire que nul ne peut vraiment dire qui se bat contre qui ni pourquoi. Chrétiens contre musulmans, droite contre gauche, Palestiniens contre Libanais, Libanais entre eux, Palestiniens entre eux : la mêlée est effroyable, et cette guerre paraît d'autant plus absurde que tous les partis concernés proclament avec une absolue sincérité qu'ils ne la souhaitent pas". Et pourtant cette histoire est réelle, même si j'ignore jusqu'à quel point le récit est romancé.



Je dois avouer que les amours de Georgina avec Roland et Ali ne m'ont guère passionnée. De manière générale, j'ai trouvé les personnages peu attachants. Ils apparaissent superficiels et, à l'exception d'Ali, isolés dans leur bulle de richesse, sans (vouloir) voir la détresse bien réelle des camps palestiniens et sans comprendre que l'avenir de leur cher pays est sur le point de se fracasser sur cet écueil. Le traumatisme sera proportionnel à leur oisiveté.

Deux "célébrités" que tout oppose s'unissent dans une ville qui se fracture entre Est et Ouest, dans un pays qui se déchire tragiquement, et pour longtemps, voilà la trame de "L'âge d'or". Pour moi, ce roman à l'écriture banale s'est révélé plus intéressant pour son décodage historique et politique du Liban (que je connais mal), que pour le reste. Mais c'est déjà ça.



En partenariat avec les éditions JC Lattès via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Une piscine dans le désert

«  Tout était figé, écrasé, trop vaste, vide, sans un bruit ni un souffle, avec toujours des montagnes, où qu'elle regardât, des montagnes indifférentes et pesantes » .

«  Tout se jouait entre cet infime concentré de volonté humaine , désir de perfection et de contrôle tout- puissant , et cette nature solennelle et immuable, d'une indifférence absolue aux besoins et aux désirs de l'homme ».

«  le silence était si grand qu'il ressentit un nouveau vertige » .

«  L'air était tellement pur qu'il lui brûlait les poumons » .



Quelques passages de ce roman minéral, magnétique célébrant avec une grâce lumineuse, la magnificence d'une terre chargée de mythes et de légendes, au coeur d'un village entouré de montagnes, lieu situé à la frontière, carrefour de trois pays , désert au pied de ces hautes montagnes , où poussent les chardons violets , où l'on récolte le miel noir , un désert où l'on entend le canon sonner ….

Une énergie étrange, bienvenue, attire le lecteur, saisi tout entier par les odeurs, les couleurs et les sons comme Léo Bendos , un des héros de ce roman , à la nature solennelle et immuable, happé par ce LIBAN , à la fois comme un fantasme , historique , hors de la réalité , un pays torturé par les conflits…..

Fausta, céramiste , quitte Beyrouth pour la maison de son oncle : Rodolphe JR . kyriakos , dans ce village ,à la frontière de trois pays en guerre.



C'est en violant la propriété de voisins émigrés au Canada les Bendos, que l'intrigante céramiste Fausta a créé sans autorisation cette flamboyante piscine , aux carreaux bleus étincelants , sur un terrain qui ne lui appartient pas, cela lui rappelle les doux étés de son enfance , le seul endroit susceptible de l'apaiser , elle désire aujourd'hui se reposer d'un traitement au long cours depuis des années , elle tente sans succès d'être mère,.



Fausta aurait envie de se plonger dans la piscine avant une toute dernière injection qui lui permettrait peut - être ,d'avoir , enfin un enfant .



Revenu sur ces terres afin de constater le délit , le jeune héritier québécois Léo Bendos perturbe son séjour ….

Il désire en fait, régler cette affaire de piscine , vendre le terrain de sa famille et repartir.

Mais Léo tombe sous le charme de Fausta, ils se découvrent , fascinés surtout par ce village, la découverte et la contemplation des lieux , un paysage ocre, minéral , âpre , sans concession , Fausta faisait corps avec cette nature irréductible et puissante qui anéantissait tout ., un pays mourant et renaissant à chaque seconde.



Les paysages arides sont fascinants :une région particulièrement vide et déserte pendant la journée alors que la nuit de petites lumières agglutinées surprennent , tout est proche , ensemble, grégaire , d'étroits liserés de points lumineux révèlent alors tous les endroits inhabités de ce si petit pays.



La plume est magnétique , poétique, c'est l'histoire inachevée , à la fois intimiste et universelle de deux êtres happés par la puissance d'une nature et d'un lieu immuable.

L'auteure réussit avec une tendresse lumineuse ,aérienne, pétrie d’une grâce infinie à faire éprouver à tous nos sens le charme , la grandeur de cette terre imprégnée de chaleur, d'odeurs , celle de myrrhe et d'encens, les maisons de pierre blonde , surplombées de toits de tuiles rouges, les façades ornées d'arcades , de balustrades et de longues fenêtres effilées ….l'eau, le soleil, l'ombre bienfaisante …



Le lecteur ressent une impression d'inachevé.

Ce roman généreux célèbre la terre qui nous façonne ,évoque avec acuité nos identités mais manque, selon moi de réelle profondeur.



Le Roman même traversé de lumière étincelante s'avère léger, effleure les sujets, un peu facile .

Ce n'est que mon avis bien sûr , comme toujours .

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Une piscine dans le désert

Première rencontre avec la plume de Diane Mazloum et je suis incapable de dire si j’ai aimé ou non ce roman. Cette critique est donc assez difficile à écrire car je suis extrêmement confuse en refermant ces pages. Est-ce que j’ai vraiment compris ce que je viens de lire ? Honnêtement je ne sais pas.



Il y a du positif, j’ai adoré les personnages surtout celui de l’oncle que j’ai trouvé drôle et touchant. J’ai aimé les descriptions splendides du Liban, pays que je rêve de visiter un jour. L’écriture est fluide, le récit est court et se lit rapidement.



Mais, il y a un mais, j’attendais une fin différente, un peu plus d’action qui n’est jamais arrivé. Le message que j’ai saisi est que ce retour a la terre d’origine les fait prendre conscience qu’ils ont fait des mauvais choix et qu’ils vont prendre tous un nouveau départ. Mais c’est un peu simpliste, cousu de fil blanc, et l’on reste avec énormément de questions sans réponse.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Une piscine dans le désert

Une piscine dans le désert Diane Mazloum chez J.C Lattès.

Les Bendos sont installés au Canada depuis 3 générations. Ils ne sont jamais rentrés au Liban. Mais lorsqu'ils" apprirent qu'une piscine avait été illégalement construite sur un de leurs terrains. Il s'agissait du dernier titre de propriété restant au pays, dans un village situé à l'autre bout du monde, au fin fond d'un no man's land aux vallonnements rocailleux" il leur a fallu réagir c'est Léo Bendos qui part afin de régler ce litige de voisinage avec les Kyriakos. Du Liban il ne sait rien c'est du moins ce dont il est convaincu mais c'est sans compter sur les souvenirs de son enfance et de ces moments privilégiés passés en compagnie de ses grand-parents ...

Un roman hors du temps dans un lieu situé non loin du carrefour des 3 pays, un désert aux pieds de la Haute montagne , un désert où poussent les chardons violets et où l'on récolte le miel noir, un désert où le canon tonne, où les bombardements s'entendent chaque soir , un désert où "la paix survient quand on a plus rien à perdre" alors pourquoi Fausta n'aurait elle pas pu construire une piscine sur le terrain du voisin? Diane Mazloum, dans une video de présentation de son roman, parle d'un acte d'inconscience qui est aussi un acte de résistance puisque l'on peut construire quelque chose là où l'insouciance ne règne plus..

Diane Mazloum nous offre ici un roman intimiste et universel. Mais une belle écriture, des propos de haute tenue ne suffisent pas toujours à combler le lecteur...

Immense pensée pour Beyrouth.





Un grand merci aux éditions J.C Lattès via netgalley pour ce partage

#Unepiscinedansledésert #NetGalleyFrance
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Le musée national

Pour sa nuit au musée, Diane Mazloum, libanaise née à Paris et ayant grandi à Rome, a choisi le Musée national de Beyrouth. Dans cette ville qu'elle aime et dans laquelle plongent ses racines, le musée, construit sur l'ancienne ligne séparant Beyrouth-Ouest de Beyrouth-Est, recèle à la fois la nuit des temps du Liban et la préfiguration de son apocalypse.

Au milieu de cette nuit solitaire (qui n'en est pas une), l'autrice revient sur les traces de son amour apparemment incompréhensible pour ce pays qu'elle essaie de ne pas idéaliser. Les œuvres de son musée national la plongent dans une confrontation avec un passé lointain dont elle ignore tout. C'est l'occasion pour nous de la suivre dans sa propre histoire et dans celle de sa famille, dans celle de ce pays flamboyant doté de toutes les richesses qui n'en finit plus de sombrer et de se consumer, préfigurant peut-être l'avenir d'autres civilisations. Du musée, nous saurons finalement peu, mais du Liban, beaucoup. C'est toute l'affection de l'autrice pour le pays de ses parents et grands-parents mais dans lequel elle n'a pas elle-même grandi que nous lisons ici, sous le regard des mosaïques et des statues antiques qui traversent les siècles.

Ce livre pourrait se lire le temps d'une nuit, et plus qu'à un voyage ou une visite au musée, c'est à la traversée d'un rêve qu'il nous conduits, celui du Liban de l'autrice, adoré, fantasmé, insaisissable et inexplicable.

Chaque volume de cette collection est une surprise tant y diffère la manière dont chaque musée nourrit la parole d'un auteur, la manière dont les œuvres y sont données à voir, non pas par leur description, mais par les émotions qu'elles font naître chez celui qui les regarde et les mots qu'il choisit pour nous les montrer et les partager avec nous.

Je remercie vivement Babelio et Le livre de poche pour ce cadeau reçu dans le cadre d'une opération masse critique littérature.
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Une piscine dans le désert

L'endroit où se déroule Une piscine dans le désert n'est jamais nommé par Diane Mazloum mais il s'agit bien entendu du Liban, quelque part aux confins de la Syrie et d'Israël. La guerre fait rage tout près mais les deux protagonistes principaux du roman sont un peu en marge, comme hors du temps et protégés des tumultes des combats, dans ce désert adossé à la montagne. Diane Mazloum a écrit un roman atmosphérique, presque un huis-clos à ciel ouvert, où un homme et une femme se jaugent, s'apprivoisent et se rapprochent. Fausta est l'héritière d'une longue lignée fidèle au pays et Leo représente la diaspora libanaise qui découvre pour la première fois la contrée de ses aïeuls. Ils ont deux manières de concevoir leur vie mais semblent attentifs aux autres. Quant à la piscine, qui devrait être source de conflit, elle est un signe de paix et de résistance (précaires) dans un monde où la barbarie règne et où la fraternité recule. Le livre est agréable à lire, porté par un beau style, mais son caractère symbolique et intimiste frustre largement, plus sensoriel qu'intense et, pour tout dire, laissant comme une impression d'inachevé.






Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Le musée national

Dans la collection « Ma nuit au musée » nous découvrons ici le Musée national de Beyrouth raconté par Diane Mazloum romancière libanaise.



Un musée témoin de multiples affrontements et qui a survécu à la violence folle des hommes.

Un musée des civilisations perdues dans un pays meurtri, au passé sédimenté.



Comment, sur les bases d’un riche passé, construire un présent et inventer un futur.

C’est un court roman, à mon sens très introspectif, intime, et tout en paradoxe ; une quête aux accents philosophiques, empreinte d’histoire du Liban, ses blessures profondes depuis la guerre civile débutant en 1975 jusqu’à l’explosion dans le port de Beyrouth en 2020.



Diane Mazloum, née à Paris, a grandi entre Rome et Beyrouth, deux villes où vestiges et ruines témoignent des civilisations défuntes.

Elle se qualifie « d’être d’atmosphère », de « créature parcellisée »…

L’auteure entretient avec le Liban un lien passionnel, une relation quasi idéalisée.



Le Musée national fut inauguré en 1942, et fermé durant plus d’une vingtaine d’année.

En effet, il est situé sur la ligne de démarcation, il a marqué la scission de la ville en deux camps adverses dès 1975 début de la guerre civile, entre Beyrouth-Est (chrétien) et Beyrouth-Ouest (musulman) - zone d’intenses combats incessants entre factions armées.



Un récit, histoire d’exilée, l’exploration d’une mémoire en souffrance, où passé et présent se rejoignent, réel et imaginaire se côtoient ; une quête incessante d’un point d’ancrage, l’histoire depuis 1943 étant à la fois dense et douloureuse, portant les stigmates d’une guerre fratricide, et pourtant forte d’un riche héritage.



Au-delà de la mélancolie latente dont le roman est imprégné, j’ai ressenti la colère et la tristesse de Diane Mazloum face à l’immense gâchis et l’inexorable échec, auxquels le Liban s’est retrouvé confronté.



« Le Liban a complètement raté son destin, l’un des pires fiascos de l’histoire de l’humanité. »



« Le Liban est fou, et rend fou. Il ne peut être dompté. Voilà peut-être sa vrai force ».

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L'âge d'or

Georgina n'a qu'une idée : devenir une reine de beauté et le conflit qui s'amorce au Liban ne doit pas entamer ses projets.

Et ce sera bien puisqu'elle deviendra miss Univers. Sa rencontre avec Ali Hassan lui fera connaître le véritable amour. Ali est marié et de plus est un espion.

Tandis que le conflit s'envenime, Georgina brille de mille feux.

C'est à la fois un roman et un récit sur deux personnages qui ont existé et c'est aussi une approche dans ce changement dans le monde oriental.
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L'âge d'or

J'ai eu la chance de lire en avant première L'âge d'or de Diane Mazloum grâce à net galley et les éditions J.C.Lattès, que je remercie.

Nous sommes à la fin des années 1960. Rock et pattes d'éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes... Ce sont les derniers jours de l'âge d'or du Liban, mais personne ne le sait encore.

A commencer par Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante, en passe de devenir une reine de beauté mondialement connue ; ou Roland, son premier amour, qui la guette au bord d'une piscine. Ils profitent de leur jeunesse, mais la guerre est tapie dans l'ombre...

Pendant ce temps, Ali Hassan Salameh, fils d'un leader historique palestinien, s'apprête à prendre les armes. Il deviendra l'homme le plus beau et le plus dangereux du Moyen-Orient.

L'âge d'or est un roman qui m'a captivé de la première à la dernière page.

L'auteure nous emmène avec elle au cœur des années 1970 et de la guerre civile libanaise. Nous découvrons la tragédie d'un peuple pour qui rien ne sera jamais plus comme avant.

Je connais mal le Liban, j'ai donc apprécié ma lecture et la découverte de ce pays qui était dans les années 60-70 plus libre que de nos jours.

J'ai beaucoup aimé les différents personnages, aussi bien Georgina que Roland ou même Ali Hassan. Même si deux trois petites choses sont à dire :)

Georgina a un coté princesse un peu agaçant par moment. Elle devient une femme enviée de tous, connue du monde entier et parfois son comportement est un peu trop enfantin, elle oublie de toucher terre.

Roland est un gamin qui aurait bien besoin d'apprendre la fidélité mais bon, c'était une autre époque (même si cela n'excuse rien ;) et lui aussi est parfois agaçant. Quand à Ali Hassan, c'est un homme complexe et je regrette presque qu'on ne l'ai pas plus découvert. L'auteure aurait pu creuser un peu plus ce personnage.

Mais le contraste entre les trois est très intéressant et il est judicieux de nous les faire découvrir.

De plus, j'ai éprouvée une certaine tendresse envers le jeune Micky, le frère de Roland, un enfant qui aimerait devenir le plus grand spécialiste du Liban et dont nous découvrons les notes (présentes comme une sorte de fil rouge) tout au long du roman. C'est un gamin attachant même si je n'ai pas toujours approuvé certains de ses actes quand il grandit. Mais ce jeune garçon apporte un vrai plus à l'histoire.

Même si c'est une fiction, tout ce qui est historique donne un ancrage réaliste à L'age d'or et c'est ce qui m'a beaucoup plu ici.

J'ai apprécié la fin, et je trouve ce roman de la rentrée littéraire très réussi.

C'est avec plaisir que je mets quatre étoiles et que je vous invite à le découvrir vous aussi :)
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Une piscine dans le désert

Maeve a initié ce mois libanais et je m'y suis jointe très volontiers. Occasion de découvrir de nouveaux auteurs, en l'occurrence une écrivaine dont j'ai téléchargé également l'Age d'or. 



Court roman (200 pages). Une intrigue très simple : Fausta a construit une piscine ) proximité de la maison de famille dans la Montagne Libanaise sur un terrain qui ne lui appartient pas ; le légitime propriétaire, vivant au Canada délègue Léo, son fils, pour vendre le terrain. Léo s'est donné trois jours pour conclure cette affaire qui lui paraît sans problème.



Unité de lieu : la maison des Kyriakos. Trois personnages Léo Bendos, venu du Canada, Fausta et son oncle Rodolphe. Pas trop d'intrigue : Rodolphe Kyriakos, confus de la violation de propriété offre une généreuse hospitalité à Léo le temps d'établir le dossier de la vente. Fausta est venue en vacances dans la maison familiale pour se reposer et ainsi optimiser les chances de son traitement hormonal précédent une fécondation in-vitro. Elle fera découvrir le village et la région à Léo. Les chaudes journées se déroulent paresseusement.  Le soir, illuminations et canonnades rappellent que la guerre n'est pas loin dans ce village proche de trois frontières : Liban, Syrie et Israël (c'est moi qui détaille, les belligérants ne sont jamais nommés, ni le village d'ailleurs). Le village serait dans l'œil du cyclone. 



J'ai aimé l'évocation du village, l'ambiance traditionnelle, les saveurs et les parfums. L'ambivalence de l'exilé qui se découvre lié à cette terre qu'il n'a jamais vue mais dont il a entendu raconter sa grand mère.



En revanche, les personnages  ne m'ont pas attirée. Léo, le canadien falot. Fausta est très agaçante avec ses grosses lunettes de soleil qui lui masquent le visage. L'oncle Rodolphe est assez inexistant. Ce "désert" , à quoi ressemble-t-il? rouleaux de collines, sable(?). Et puis quelle idée que de creuser une piscine chez les autres alors qu'il est si difficile de la remplir quand l'eau arrive par camion et qu'il faut choisir entre la piscine et l'eau courante dans la maison!



Une lecture agréable, facile, mais que j'oublierai rapidement.






























Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Le musée national

Diane Mazloum est Libanaise, même si elle est née à Paris et a grandi à Rome. Ses parents ont quitté le Liban au début de la guerre avant d'y retourner une vingtaine d'années plus tard.

Sa nuit au Musée national de Beyrouth, elle la passe de jour; le musée est fermé, condamné après le drame de la double explosion du port de Beyrouth en 2020.

Au lieu de nous faire visiter le musée, ce que j'attendais, elle nous livre une histoire récente du Liban par le biais de son histoire personnelle et familiale, la lente mais inexorable dissolution d'un pays aimé autant que fantasmé. C'est triste de devoir constater la fin d'un monde, dans un musée qui ne rassemble plus, la faillite d'une civilisation.
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L'âge d'or

Le Liban dans les années 70.80 l adolescence et l insouciance de la jeunesse dorée. Mais arrive vite le conflit israelo.palestinien. il y a aussi l histoire de amour de Miss Univers et du leader de la cause palestinienne. Livre très prenant vous immergerez complètement dans cette ambiance vous ferez partie de cette famille et vibrerez de passion a côté de Georgina. Tout y est ce livre pourrait aisément engendrer un très bon film. Allez y sans tarder.
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L'âge d'or

Je l'admets : quand j'ai refermé ce livre, j'ai tapé les noms des deux personnages principaux dans un moteur de recherche pour en savoir un peu plus sur eux. Parce que oui, Georgiana, miss Univers et Ali Hassan Salameh ont bien vécu une histoire d'amour alors que, selon une formule bien connue "tout les séparait". De la guerre du Liban, ou du moins de ce qui se passait au Liban dans les années 80, je ne garde que des souvenirs d'images vues au journal télévisé - et les récits de parents d'élèves qui ont quitté le pays à cause de ce qui s'est passé pendant les années 70.

Plus qu'à l'ascension d'une jeune fille qui rêvait de célébrité, c'est à une période oubliée que s'intéresse ce roman : la période d'avant les guerre, d'où le titre "L'âge d'or". A l'époque, tous sont insouciants, l'avenir semble quasiment radieux et les préoccupations sont presque toutes futiles. Presque. Parce que le danger est déjà là pour qui veut bien le voir, parce que les troubles, les affrontements sont bien réels même s'ils semblent ne pas avoir encore traversé les frontières. Encore faut-il bien vouloir voir ce qui se passe dans les pays alentours, et ce n'est pas vraiment le cas de Georgiana et de ses amis. Aussi le contraste est-il grand entre elle et Ali Hassan Salameh, qui est engagé dans la lutte pour son pays, la Palestine, pour ses convictions. Alors que Georgiana se laisse porter par les événements, qui ne paraissent pas avoir de conséquences pour elle, Ali ne recule devant rien pour servir sa cause. Rien.

Mais le personnage qui m'a le plus intéressée, même s'il est un personnage secondaire, c'est Ricky, puisque c'est à travers ses yeux d'enfants, d'adolescent et de très jeune adulte que nous découvrons dix ans de vie au Liban. Il scrute chaque fait qui concerne son pays, qu'il aime et dont il veut devenir un spécialiste. Le contraste est grand entre ce qui se passe au Liban et la vie menée par Georgiana : toujours plus haut, toujours plus riche, pour finalement vivre selon son coeur, à l'opposé de la raison et des conventions.

Ce roman s'est révélé assez facile à lire, plus les pages se tournaient, plus j'avais envie de savoir ce qu'il allait advenir - pour les amis de Georgiana, restés au pays, forcés de vivre autrement. J'ai trouvé la fin un peu abrupte, mais pouvait-il en être autrement ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Une piscine dans le désert

Léo Bendos vivant au canada est chargé de revenir sur la terre de ses ancêtres que l'on suppose être située au Liban pour régler une histoire de piscine indûment construite par Rodolphe Kyriakos sur un terrain appartenant à sa famille.

C'est pour lui, l'occasion de renouer avec un pays, une région agitée par des guerres endémiques et proches et une civilisation oubliée. Il y rencontre Fausta, nièce de Rodolphe, qui vient souvent se ressourcer dans la grande maison de l'oncle en profitant de la piscine. Une amitié naît de leur rencontre et leur permet de déambuler en touristes en évoquant leurs vies, l'actualité et les problèmes locaux avec une préoccupation tout à fait secondaire du règlement du litige. La piscine, on le comprend rapidement n'est qu'un prétexte à la rencontre et l'évocation d'un présent parfois nostalgique d'un passé révolu.
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Une piscine dans le désert

Loin de Beyrouth où elle réside avec son mari, Fausta aime venir se reposer dans la maison de son oncle, celle de ses souvenirs d'enfance, là-haut, sur les montagnes, à la frontière de trois pays en guerre depuis des années.



C'est là qu'elle vient se resourcer et reprendre des forces avant de se faire cette dernière injection d'hormones qui va peut être enfin lui permettre d'avoir un enfant.



Elle s'est fait construire une piscine sur un terrain adjacent à celui de son oncle. 



Mais le propriétaire, installé au Canada depuis 2 générations ne l'entend pas de cette oreille et il dépêche son fils au Liban pour trouver une solution.



Leo Bendos qui ne connait du Liban que les souvenirs de ses grands parents tombe sous le charme des paysages, de ce village ocre, qu'il retrouve au fond de sa mémoire au travers des hostoires narrées par ses aïeux.



Pendant les trois jours qu'ils vont passer ensemble, dans la maison de l'oncle, Fausta et Léo verront leur vie changer ...



Un roman où il ne se passe pas grand chose, un roman hors du temps, où les couleurs, la chappe de chaleur qui plombe les journées n'est concurrencée que par les sourds bombardements nocturnes des armées qui se combattent sur la crête des collines ... 



Une belle écriture au service du vide. Un roman qui ne sera pas dans les meilleurs de l'année mais qui a bien accompagné une journée hors du temps !  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Beyrouth, la nuit

Une mosaïque remarquablement puissante de sensations.

Point de ballade douceâtre aux méandres de l'Orient ; si la ville est un dédale omniprésent, elle semble parfaitement indifférente au destin des personnages. Et pourtant, cette histoire ne pouvait avoir lieu qu’ici, à Beyrouth, la libertine, la traditionnelle, la contradictoire, effervescente, résignée. Elle a forgé en trame de fond les désillusions latentes des six trentenaires privilégiés qui, pendant cette nuit fatale, sont livrés à quelque chose d’eux-même, en pleine déroute. Le talent de l’auteure se révèle à ébranler ses personnages, tour à tour subtile, tranchante, onirique ou crue. Elle distille une telle palette d’émotions, que le lecteur n’a pas d’autre choix que d’être à son tour saisi, pris par les tourments d’un ou de plusieurs des protagonistes. Mais le livre n’en a pas fini avec vous ! Car à travers une construction en mosaïque, où la romancière croise les parcours en évitant de les intriquer exagérément, il souffle une profonde légèreté, une aspiration ténue, constante, croissante et bientôt indocile au dépassement et au bonheur. Dès que ce courant vous agrippe, vous ne pouvez rien lâcher : ni l’histoire, ni l’auteure et son style implacable, ni le livre. Au final, « Beyrouth la nuit » est tout sauf un livre sur une génération ou « libanais » et qui se complairait à l’apitoiement ; c’est un intense édifice contemplatif qui vous secoue et donne un bon coup de pied… où vous voudrez. À lire furieusement !
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Une piscine dans le désert

Elle habite Beyrouth et vient passer l’été́ chez son oncle pour décrocher du rythme de la ville. Elle y a fait construire une piscine, dans laquelle elle attend la nuit, seul moment où elle se sent bien.



Il vient du Canada, prévenu par des voisins qu’on a construit une piscine sur le terrain de ses ancêtres, dans les montagnes libanaises où lui, le fils d’exilé, n’a jamais mis les pieds.



Ces deux personnages vont faire connaissance et... et ben rien. Non. Il ne se passe rien. La plume est belle mais beaucoup de papier pour... ben rien.

Les personnages sont creux et ne font rien. Ah si. Un pique-nique. Et de temps en temps on entend quelques missiles syriens. À ne pas confondre avec les pétards allumés pour un mariage.
Lien : https://carpentersracontent...
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Une piscine dans le désert

A deux heures de route de Beyrouth, un village surgit des montagnes. Comme le bout du monde et pourtant, derrière les roches et ce point de rencontre de trois pays, la guerre est omniprésente ; le soir on entend les bombardements et le terrain est probablement miné. Là, pendant deux mois, séjourne Rodolphe Kyriakos où il est rejoint de temps en temps par sa nièce Fausta. C’est elle qui a voulu faire construire une piscine, malgré le manque d’eau, malgré que le domaine n’appartient pas à la famille. Les propriétaires habitent le Canada mais un jour, un cliché leur est envoyé. Bendos père envoie son fils Leo sur place pour négocier la vente de la propriété. Mais Leo est bouleversé à son arrivée : pour la première fois de sa vie, il voit, il hume la terre de ses ancêtres.



Pendant que Rodolphe regarde, supervise, Leo et Fausta vont jouer au chat et à la souris. Puis progressivement échanger sur leurs pensées noyées dans l’incertitude de la vie. Fausta est mariée et suit un traitement pour avoir un enfant. La dernière injection est proche, celle de la dernière chance. Obsédée par la mort, Fausta tente de calmer ses angoisses, l’eau est un réconfort, ce pourquoi elle a voulu une piscine. Leo est abasourdi par la magnificence du paysage, la nature qui explose sous ses pas, la terre, le soleil, les cailloux, le ciel, les étoiles. Il découvre un pays dont les gènes coulent dans ses veines. Le poids d’une identité.



Un roman un peu hors du temps, entre ombres et lumières, baroque et ascétique. Un univers fellinien où l’on retrouve la banalité et le rêve, l’irréel et le réel, l’instant présent se confondant avec les souvenirs, le concret chevauchant l’abstrait et inversement.



La plume de Diane Mazloum est tout aussi envoutante ouvrant une large fenêtre sur cette terre faite de beauté, de grandeur et de tragédies. L’histoire se termine de façon sibylline, renforçant le sentiment d’étrangeté, à l’image d’une piscine dans le désert.
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L'âge d'or

A travers ce nouveau roman, l’auteure nous transmet son amour du Liban, de cette terre où les différentes religions cohabitaient, de ce pays ayant trouvé l’alliance entre Orient et Occident avant d’être rattrapé par la guerre.

Pour traiter de cette guerre, Diane Mazloum nous parle d’amour. D’un amour de jeunesse, brillant et lumineux, sans compromis et sans compromission. Georgina est jeune, belle et elle se rêve un destin de star. Son cœur bat pour Roland.



De l’autre côté, Ali Hassan Salameh, fils d’un militant palestinien assassiné, décide lui aussi de prendre les armes pour défendre la cause palestinienne. Bourreau des cœurs et mari infidèle, son combat le conduit à une vie de cavale…



Rien ne prédestinait ces deux-là à se rencontrer et encore moins à s’aimer…



Pourtant petit à petit, au fur et à mesure des chapitres, correspondant à autant d’années, les fils du destin vont lier leurs histoires.



La plume de l’auteure dépeint à merveille cette vie d’insouciance, obscurcie progressivement par un conflit qui dépasse les gens. A travers le personnage de Micky, frère de Roland,la situation politique est explicitée sans lourdeur aux lecteurs.



Les personnages, personnes ayant existé mais dont la vie est ici romancée, sont brossés avec beaucoup de justesse et d’émotion.



On se retrouve avec eux, à observer ce conflit qui paraît si impossible, si incompréhensible, venir gâcher cette vie si parfaite.



L’âge d’or de ce Liban cesse, tout comme les amours de jeunesse


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L'âge d'or

Un très bon roman inspiré de deux histoires vraies, les vies de deux Libanais connus sur fond de guerre du Liban.

En effet, on suit d'abord en parallèle l'évolution de deux personnages principaux issus de la classe aisée libanaise et attachés à leur pays le Liban : la future Miss Univers 1971 et le futur leader de Septembre noir, proche d'Arafat entre autres.

Les deux trajectoires, bien que romancées, sont passionnantes d'autant qu'elles sont a priori très éloignées, l'une étant glamour et superficielle et l'autre cachée et engagée.

L'auteure a par ailleurs su donner des éléments de vulgarisation permettant de bien comprendre comment l'affrontement entre Palestiniens et Israëliens mena le Liban à la guerre. Cette partie politique du roman est celle qui m'a le plus plu car elle m'a permis de mieux appréhender les conflits qui agitent cet endroit du Moyen-Orient depuis si longtemps.

L'écriture est fluide, le roman se lit très bien et on suit les vies de ces deux personnalités libanaises avec intérêt. Jusqu'à leur rencontre. Et ce qui suivra.

Un roman très intéressant, qui peut ravir de nombreux publics, et que je conseille vivement.

Merci aux Editions JCLattès et à NetGalley pour la découverte de ce roman et de cette auteure.
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