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Critiques de Dennis Lehane (1909)
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Shutter Island

6464 lecteurs plus 1 -moi-, 301 critiques + 1- la mienne.....

Que dire de plus qui n'a déjà été écrit , rien donc je ne vous raconterai pas l'histoire ! Je vous dirai seulement que j'ai pris le ferry avec deux Marshal Teddy Daniels et Chuck Aule ,direction Shutler Island, hôpital,prison, forteresse , une île en face de Boston. Teddy a été malade sur le bateau pas vraiment le pied marin celui-là . Pourquoi allez là-bas me direz-vous ? Une prisonnière Rachel Solando manque à l'appel et nos deux Marshal vont essayer de résoudre le mystère de sa disparition. Jusque là tout va bien ou presque vous me suivez? La tempête arrive , plutôt ouragan que simple tempête! .

Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler la suite ! manquerait plus que ça ! Sachez cependant que je me suis accrochée ,que j'ai eu du mal à accompagner nos deux Marshal , que j'ai bien failli les laisser se dépêtrer mais voilà,amour propre oblige, je les ai suivi et LA CLAQUE que je me suis prise je ne vous dis pas ... Chapeau bas Monsieur Lehane , je n'ai pas d'autre mot. Un roman que je ne suis pas prête d'oublier mais je ne suis certainement pas la seule .
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Coronado (BD)

Son père est venu le chercher à sa sortie de prison. Au volant d'une Buick Skymark volée. De la coke dans la boîte à gant. Une pute au doux nom de Mandy sur la banquette arrière. Comme une sorte de cadeau. Alors que leurs genoux se frôlent, lui pense à Gwen qu'il n'a pas vu depuis 4 ans. Depuis son entrée en prison. Sur le chemin qui les mène à l'hôtel, elle le soûle avec ses histoires de scénarios qu'elle écrit en plus de tapiner. Une fois dans la chambre, alors qu'elle commence à le sucer, elle le bassine à nouveau. Aussitôt, il la fout dehors et s'endort devant la télé, avec cette impression d'avoir le goût de Gwen dans la bouche. Le lendemain matin, son paternel vient le réveiller. Il lui dit qu'ils ont plein de choses à faire aujourd'hui, notamment aider le fiston à se rappeler ce qu'il s'est vraiment passé il y a 4 ans, ce qu'il a pu faire du gros caillou...



Avec Coronado, Jacques de Loustal met en image la nouvelle de Dennis Lehane, Avant Gwen. L'adaptation est plutôt bien réussie et l'on retrouve les thèmes chers à l'auteur à savoir la vengeance, la culpabilité ou les secrets. L'on retrouve Bobby et son paternel, pas vraiment enclin aux effusions chaleureuses dès que le rejeton sort de prison mais plutôt désireux à ce que celui-ci retrouve la mémoire afin de localiser le diamant. D'ailleurs, Bobby semble, dès leur rencontre, se méfier de lui. Une sorte de huis-clos sans grande surprise mais efficace et bien ficelé. Le dessin de Loustal ne dessert pas au mieux ces sombres retrouvailles, le trait manquant parfois de finesse et les couleurs aussi vives détonnent.



En route vers Coronado...
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Shutter Island

Aaahouhaaah ! On m’a droguée ? Serait-ce que Lehane insuffle des narcoleptiques dans ses pages ?



Je suis ébranlée, serait-ce une tendance schizoïde ? J’ai trouvé un roman d’amour dans ce thriller psychologique, un homme dévasté par la mort de sa femme, un homme qui raconte son coup de foudre, sa passion pour celle qui a aimé à la folie…



Peut-être aurait-on dû me passer la camisole de force pour résister à la plongée dans les profondeurs de l’âme humaine dans ce huis clos infernal… à moins qu’a mon insu j’aie subi une lobotomie transorbitale ?



Je blague, nul besoin d’être fou pour apprécier ce roman américain, mais qui est loin du scénario à l’américaine avec des « Bang ! Bang ! t’es mort », des gros muscles et des petites cervelles. On ne peut pas affirmer que tout y soit rigoureusement réaliste, mais l’accostage sur l’île est plutôt réussi.



Je m’arrête ici, comme il y a déjà au moins 240 Ca + 150 Ce…

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Shutter Island (BD)

Le bateau s’éloigne de la côte, se dirige vers cette île qui abrite une sorte d’asile psychiatrique ou pénitencier, je ne sais pas au juste. Ce que je sais, c’est qu’on y fait de drôle d’expériences parait-il… Mais je n’ai plus le choix, je ne peux plus reculer. Même si je le voulais, je ne pourrais jamais regagner le large dans cette eau glaciale et déchainée avec cette tempête qui se prépare.



Voilà, nous y sommes. Je ne me sens pas mieux, c’est même plutôt pire. Une femme a disparu, une certaine Rachel Solando. Le directeur, le personnel, je les trouve tous inquiétants, ils me font flipper avec leurs regards inquisiteurs, leurs mines patibulaires. Et avec tous ces malades, tout autour, difficile de se sentir vraiment à l’aise.



J’aperçois le vieux phare au loin. Je crains le pire. Je suis sûr que c’est un véritable musée des horreurs. J’imagine le sang qui coule sur les marches, je parie que la salle des tortures se trouve tout en haut, au sommet…



Bon sang, je n’ai jamais vécu une tempête pareille. J’ai bien cru que mon heure était arrivée. Et puis, trouver refuge dans un vieux cimetière alors que les éléments se déchainent, ça ne contribue pas vraiment à rassurer. La pluie torrentielle me glace les os et la terreur me glace le sang.



Je ne sais pas comment tout ça va finir. Je ne vois aucune issue à ce cauchemar, je perds pied. Toute cette noirceur, toute cette humidité, j’ai froid, je suis terrorisé. C’est ça, j’ai peur, je ne sais plus, je crois que je n’en reviendrai jamais… Mais après tout, c’est peut-être mieux…



Fuyez !



*****************************************************************************************************



Oubliez mon petit délire, désolé mais c’est venu comme ça, et précipitez-vous sur cette BD.



Après le roman de Lehane et le film de Scorsese, j’ai d’abord douté de son intérêt. Que pouvait-elle apporter de plus ? Comment parviendrait-elle à retranscrire l’ambiance si particulière et complexe du roman ?



Le pari est totalement réussi. L’album est magnifique. La couverture avec ce visage aux yeux fermés à demi immergé et son reflet, les yeux ouverts est déjà une trouvaille. Le tout dans des tons d’un vert qui n’est pas ici couleur d’espoir mais de désespoir. L’ensemble des planches dans des tonalités sombres, de brun et de marron, retranscrit parfaitement la noirceur du récit. Les dialogues ont su préserver la moelle du roman sans le dénaturer. Une réussite totale.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Moonlight Mile

Patrick Kenzie et Angela Gennaro reprennent l'enquête, tels Thomas Beresford et sa charmante Prudence. Patrick s'est une nouvelle fois foutu dans la merde en s'engageant à retrouver une ado de 16 ans pas une inconnue puisque lorsque cette dernière avait 4 ans il l'avait retrouvée suite à un enlèvement et remise entre les pattes de son indigne mère. Une histoire qui sent le réchauffé pour notre détective privé favori et qui avait failli lui coûter son couple mais sur ce coup là Angela, devenue mère de l'adorable Gabby suit son époux à 100%.

Mais que s'est-il passé ce soir de Thanksgiving après lequel Angela n'a plus donné signe de vie?

On raconte qu'elle est entrée dans une pièce avec sa meilleure amie Hélène et trois autres personnes, deux sont mortes sur place mais quatre sont ressorties de la pièce.

Tout cela sent à plein nez la chambre jaune, mais où est passé Rouletabille?

À moins qu'on ne se mette à décompter à la manière de "dix petits nègres".

Olala, vite un aspro, un grog, et au lit!

Et vous m'avez crue?

Dennis Lehanne, dans un style très différent nous embarque dans une enquête haletante, où la mafia russe vient nous faire frissonner: au passage cela m'a fait penser à l'ambiance de l'excellent film: "Les promesses de l'ombre" de David Cronenberg avec le sublime Viggo Mortensen.

Mais je n'en dis pas plus, un roman que j'ai savouré et qui je l'espère en régalera plus d'un.

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Shutter Island

Une fois la dernière page tournée, l'aventure ne s'est pas immédiatement terminée pour moi: il m'a alors fallu remettre les pièces du puzzle dans l'ordre, me remémorer tous les détails qui auraient pu m'échapper, essayer de prendre l'auteur en défaut sur un indice ou un autre...



Mais il n'y a rien à faire: je me suis laissée prendre par cette ambiance glauque, dans le huis-clos d'une île isolée battue par les vents, avec un héros, Teddy, marshall de son état, profondément blessé par la disparition de son épouse quelques années auparavant, qui débarque là pour résoudre l'énigme de la disparition de l'une des patientes internées.



Dennis Lehane est très fort: en mêlant les traumatismes de la grande Histoire, tels les camps de déportation nazie, à ceux plus personnels des deux héros, il nous plonge dans une ambiance oppressante, qui plus est dans le monde déjà très morbide de la psychiatrie des années 50... Dès lors, impossible de lâcher cette histoire et les pages défilent à toute allure ... jusqu'à la toute dernière ligne!



Finalement, pour moi, un très bon polar, combinant le plaisir d'avoir été menée en bateau par l'auteur et celui d'avoir été plongée dans l'ambiance d'une époque (les années 50) et d'un milieu (psychiatrique) que je connais mal...
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Le Silence

Ce dernier Dennis Lehane, même s'il n'a pas la force de " Mystic River" ou " Shutter Island" , est plutôt réussi, en tout cas bien meilleur que le décevant "Après la chute".



Si l'on retrouve les thèmes récurrents de l'auteur: des quartiers américains pauvres tenus par la mafia locale, les destins brisés par la violence, le racisme, les conflits sociaux, ce qui fait l'intérêt essentiel de ce livre, c'est le personnage principal , hors du commun: Mary Pat. Irlandaise à l'apparence rude, rudoyée aussi par la vie, semblant toujours en colère. Ne lui reste que sa fille, son rayon de soleil. Obscurci soudain.



Qu'a-t-elle alors à perdre? Comme elle le dit, elle n'est plus qu'un fantôme. Un bras vengeur. Une haine faite femme, mêlée au chagrin. C'est son parcours justicier que nous allons suivre.



L'autre intérêt du roman, c'est ce fait établi à Boston par la loi fédérale du 21 juin 1974, appelé " busing", demandant à ce que des bus d'élèves de quartiers blancs se rendent dans des établissements des quartiers noirs, afin de lutter contre la ségrégation raciale. Ce qui a évidemment suscité de nombreuses réactions d' opposition... C'est le contexte, la toile de fond des drames qui se joueront.



Une lecture puissante, un personnage remarquable, mais trop de cruauté, de sang et de froideur haineuse pour moi.



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Un dernier verre avant la guerre

La guerre, pas une grande guerre dont on décore les héros, mais plutôt les guerres souterraines pour le contrôle des quartiers chauds de la ville. Il n’en reste pas moins que ces guerres font des victimes, et pas juste parmi les gangs qui s’affrontent, mais aussi parmi ceux qu’on qualifie de « dommages collatéraux »…



C’est un polar violent, mais avec l’humour d’une écriture qui surprend avec ses métaphores déconcertantes. C’est aussi un portrait des dessous impitoyables de l’Amérique, une Amérique où « nous écoutons des politiciens qui alimentent notre haine et notre étroitesse d’esprit, qui nous disent qu’il s’agit simplement de revenir aux vraies valeurs, alors qu’eux sont assis dans leurs propriétés de bord de mer à écouter les vagues pour ne pas avoir à entendre le cri des noyés » (p.331).



Un polar comme je les aime, avec une écriture brillante, et une histoire qui va plus loin que juste une enquête policière.

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Mystic River

Dans une petite banlieue de Boston des années 1970, 3 bons copains s'éloignent suite à un secret. Un secret qui n'en est pas vraiment un, tout le monde connait les grandes lignes de cette scabreuse affaire, mais personne ne tient à se confronter aux détails, pas même la victime.

Le temps passe, chacun fait sa vie de son côté, puis le karma ou le Destin les rattrape : ils se retrouvent à nouveau liés par une affaire, un meurtre cette fois-ci. Entre le flic, le père de la victime et le témoin pas si net que ça... les vieilles blessures, vieux démons et vieilles rancœurs resurgissent.



Un grand classique de Dennis Lehane avec une écriture toujours aussi dense (surtout en vo ! ). L'auteur n'a décidément pas son pareil pour dépeindre le côté sombre qui anime ses personnages, des petits secrets aux grosses hargnes : les âmes sensibles n'ont qu'à bien se tenir. Une analyse humaine et sociétale toujours aussi forte, pertinente voire même dérangeante par moments tant Lehane semble avoir capté les failles du système.

Une vraie lecture coup de poing, comme le fut Gone Baby Gone avec quelques longueurs en plus ici - et un épilogue totalement inutile !

Malgré ce petit bémol, c'est indéniable, Lehane sait tenir son lecteur en haleine jusqu'à la fin avec un retournement de situation toujours bien trouvé en dépit d'éléments plus "attendus" !
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Mystic River

Ce roman est une pure merveille du genre polar. C'est à se demander ce qui m'a pris d'avoir attendu si longtemps avant de me pencher sur « Dennis Lehane ». S'agissant de ma première lecture, je pense être bien parti pour en devenir fan.



Roman noir par excellence, « Mystic river » est une oeuvre qui ne peut laisser insensible. le cantonner comme simple polar serait réducteur et d'une grande injustice. le lecteur passe par tous les états émotionnels possibles. On se prend à aimer les mômes, détester les adultes qu'ils sont devenus, partager leurs joies et leurs peines, compatir avec eux. Tout ça à la fois. D'autant plus que les personnalités des différents protagonistes sont extrêmement bien élaborées et définies sans tomber dans l'excès.



Une question me taraude toutefois : comment aurais-je agi à la place des victimes et face à l'injustice des crimes?



Je n'en dirai pas plus pour ne pas « spoiler » l'histoire, mais pour les amoureux de romans policiers à suspens, « Mystic river » fait indubitablement parti des incontournables.



Bonne lecture à tous !

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Gone, Baby, Gone

Un roman d'une noirceur étouffante qui ne laisse aucun répit jusqu'au dénouement final, lumineux et obscur à la fois, et qui ne peut que vous laisser dans les brumes.



Patrick est un jeune détective qui a grandi dans les quartiers pauvres d'une banlieue de Boston. Aidé par son associée Angela, il mène une enquête parallèle et en collaboration avec la police pour retrouver la petite Amanda, kidnappée chez elle. Seulement l'entourage de la petite est loin d'être clean, à commencer par sa mère Helen ; toxico et alcoolo à souhait. Drogués, dealers et gangsters sont dans l'entourage de cette famille. En ville rôde également un pédophile. Une liste de suspects se dresse donc. Collaborant avec la Police, Patrick et Angie vont devoir se faire leur propre idée, et se méfier de chacun, de même qu'ils devront jouer leurs opinions parfois contradictoires, au risque de mettre leur relation en péril.



D’abord engagé pour suppléer une police inefficace, Patrick met à profit sa connaissance des lieux et de ses habitants pour dénicher des informations, avant de faire une affaire personnelle de la résolution de l’affaire. Laquelle apparaîtra en 3 temps, mais se révélera moins intéressante que le chemin emprunté pour y parvenir, ainsi que les conséquences de l’enquête sur le jeune homme. Car si c’est bien beau de s’imaginer jouer les héros, la réalité des rues de Boston va vite le refroidir : alors que la vérité se dessine et que l’ombre d’un acte de pédophilie commence à grandir, c’est moins le coupable que sa propre conscience qui se trouve inquiétée, lorsqu’il se trouve amené à faire des choix aptes à remettre en cause ses convictions morales et religieuses, et que se brouille la frontière séparant le Bien et le Mal. Deux notions au centre d’un roman très noir, relevé d’une pointe de constat social déprimant, et au cours duquel Lehane, juge moins qu’il ne s’adresse à notre conscience : qu’aurai-je fait à sa place ? Le Bien a-t-il nécessairement des conséquences positives ?



Il ne s’agit donc pas d’un roman policier où l’enquête et le déroulement de l’intrigue prennent le pas sur les personnages, le roman s’attache avant tout à décrire l’évolution des mentalités des protagonistes confrontés à des choix extrêmes. Lehane installe une ambiance souvent glauque, nous offrant au passage une description étonnante de réalisme de la misère aux USA, sans rien cacher mais sans forcer le trait. Les personnages évoluent dans une atmosphère oppressante, avançant à l’aveuglette dans un jeu de piste macabre. Si le livre débute par la mise en place de l’enquête, très vite c’est le combat moral du héros qui prend le dessus sur l’intrigue. Les personnages s’approfondissent au fur et à mesure que le récit avance pour finalement se dévoiler dans les derniers chapitres. On comprend alors l’illusion de choix créée par l’auteur, le héros est entraîné au cours du roman dans une spirale de culpabilisation qui l’amène à commettre l’irréparable. Le roman ne montre pas une alternative entre deux solutions, le chemin parcouru par le héros et les doutes auxquels il a été confronté l’amènent logiquement à la seule conclusion possible, fixant ainsi clairement, peut-être trop, une frontière entre le bien et le mal, entre ce qui est acceptable pour la société et ce qui est immorale malgré les bonnes intentions évidentes.



Un roman d'une grande richesse grâce à la pluralité des thèmes abordés, qui laisse les lecteurs en plein questionnement : Aurions-nous fait pareil ? Faut-il appliquer la loi à la lettre ? Ou bien avons-nous le droit à faire des écarts ? Sommes-nous en droit de juger à la place du juge?



" La tragédie sur terre, c'est que chacun a ses raisons." Jean Renoir

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Coronado

Au volant d’une vieille Dodge, évitant les chiens errants dans la poussière de la Caroline du Sud, regardant les chiens écrasés sur la double deux voies, je file à toute berzingue et à travers quelques instants de ma vie poussiéreuse. Je m’arrête chez un pote, un ancien du Viêt-Nam, y’en a toujours un dans les bons romans américains. « Assieds-toi, vieux, dit Blue. Y a de la bière dans le frigo si t'as soif. », me dit-il. - Petit aparté. Déjà Blue me fait penser immédiatement à la trilogie new-yorkaise de Paul Auster, l’œuvre ultime des romans américains. Fin du petit aparté totalement personnelle et subjectif. - Et là, avec nos bières fraîches et décapsulées, on s’assoit sur la terrasse, de vieilles planches en bois posées à même la poussière, de son mobil home, face au soleil couchant. Le silence est là, un silence pas dérangeant, un silence de complicité avec son ami, avec sa bière, avec sa lune. D’ailleurs on en reprend une troisième pendant que les étoiles commencent à illuminer la solitude des coyotes. Au bout d’une ou deux heures, j’abrège donc le silence, il est temps que je reprenne la route, direction Coronado.



J’allume l’autoradio, un morceau de Dave Matthews s’en échappe. Je file, je m’arrête pour prendre une auto-stoppeuse qui monte à l’arrière, l’air fatiguée, une pute qui veut changer d’air et reprendre sa vie en main, devenir reine sous le soleil californien ou au moins actrice de sitcom. On s’arrête au bord de la route, un bar poussiéreux mais aux néons qui tranchent dans le vif, colorent ta nuit semblent-ils te dire. Je commande un Jim Beam. « Elle fait tinter les glaçons dans son verre. Tire une bouffée de sa cigarette. » Rien qu’une telle pensée me met dans un état d’excitation intense. Mandy est partie dans les toilettes, probablement se refaire un brin de fraîcheur et une ligne de coke.



Je reprends la route seul, Mandy trouvera certainement une nouvelle âme toute ouïe à ses charmes. La route vers Coronado va être encore longue, pas envie de m’arrêter dans un motel, pour y faire quoi, d’ailleurs, dormir deux heures et me réveiller seul en sueur avec un bouquin de Dennis Lehane posé sur la table de chevet. Non autant filer tout droit, jusque ce que la nuit prenne fin, vienne m’embarquer dans les méandres de ses pensées. Coronado, là-bas, il y a mon ex petite amie, y’en a toujours une dans les bons romans américains. On se retrouvera ou pas, comme une scène de théâtre où deux cœurs surjouent leurs partitions.



Fin de l’histoire, je ne sais plus où je vais, une fois mes santiags posées à Coronado. Je ferme le bouquin de ma vie, bon bouquin, celui de Lehane, pas celui de ma vie. Je vais l’ensevelir de poussière, le bouquin, ma vie, jusqu'à ce que quelqu’un le reprenne en main et fasse une nouvelle route avec.
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Le Silence

En cet été de 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat Fennessey mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes.



Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble.



D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare. Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.



Grand roman américain, Le Silence met à nu le cœur sombre d’un pays en plein désarroi à travers le portrait d’une mère au cœur brisé.



Après une trop longue absence (6 ans depuis son dernier roman), Dennis Lehane revient avec un très grand roman de la trempe de Mystic River ou de Shutter Island, Le Silence.Le contexte du roman : la déségrégation

En préambule, l’auteur rappelle dans une note historique le contexte de son roman.





Le 21 juin 1974, le juge fédéral W. Arthur Carrity Junior, constatant que le comité de l’enseignement public de Boston a systématiquement désavantagé les élèves noirs dans les établissements de Boston, décide de transférer quotidiennement en bus des enfants des quartiers majoritairement blancs vers des écoles des quartiers majoritairement noirs et inversement pour mettre un terme à la ségrégation dans les lycées publics de la ville. On parle alors de déségrégation et de busing (pour le transfert en bus).



Les lycéens et leurs parents ont 90 jours pour s’y préparer et des émeutes ont alors lieu pour protester contre cette décision.



Des personnages qui luttent pour briser Le Silence



Mary Pat habite South Boston, un quartier ouvrier qui compte une forte communauté d’origine irlandaise. Elle élève seule sa fille Jules, 17 ans, et cumule deux jobs pour payer les factures (quand on parle aujourd’hui de travailleurs pauvres, on se rend compte que cela n’a rien de nouveau).

L’auteur installe les personnages qui gravitent autour de Mary Pat : Brian Shea, au service de Marty, chef de la mafia locale, Ronald Run Collins, petit ami de Jules, Brenda Morella, sa meilleure amie, Kenny, l’ex-mari de Jules parti au bout de 7 ans de mariage. Il peint peu à peu un portrait riche et tout en nuances de la communauté de South Boston et de cette aide-soignante, prête à tout pour sa fille.



Au travail Mary Pat est amie avec Dreamy, qui incarne “la bonne noire”: "mais c’est une amitié entre Blancs et Noirs, pas le genre d’amitié où on échange son numéro de téléphone."....

Si ce roman est universel, même si on n’est pas américain, ni irlandais et qu’on a jamais côtoyé de près comme de loin l’univers de la mafia, c’est parce qu’à travers cette histoire, l’auteur dit la difficulté d’être parent, ce besoin quasi inconscient de vouloir protéger nos enfants de toute souffrance alors que c’est impossible.

Du très grand Dennis Lehane avec des phrases qu’on lit et relit en applaudissant intérieurement leur justesse et leur puissance ( bravo au traducteur François Happe).




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Gone, Baby, Gone

Avoir un enfant est la chose la plus difficile que l’on puisse ne pas deviner avant de le subir, c’est un changement radical de l’enfance aux responsabilités, les poches sous nos yeux ébahis d’amour ne laisse planer aucun doute, on est parents étouffés d’un altruisme sincère, nous ne sommes plus seules, notre égoïsme se meurt aux sourires et aux pleurs…

Ta vie change, ton couple change, même si on ne s’imagine que non, il change, se transforme, tu n’es plus l’unique aux yeux de l’autre, les bisous, les câlins et les sorties s’oublient, s’espacent dans le temps qui s’égrène au fil des nuits agitées, ton enfant grandit et toi tu vieillis…



- Tu dis quoi papa ?

- Euh non rien je parle tout seul

- Pourquoi tu parles tout seul ?

- Tu comprendras quand tu seras plus grande



Voilà que je parle comme mes parents, qui fraichement divorcés, entre deux claques dans la gueule, justifiaient leur maturité par des explications que je ne comprendrais que bien plus tard, murmuré des années après à l’oreille endormi d’un Psy, qui d’un œil bienveillant me facturera son silence de quelques paquets de clopes.



Quand t’as un gosse faut faire gaffe :



- Tu fais quoi au cul cul à maman ?

- Ah putain rien…je lui décoince le dos

- Ah ???

- et je crois que ta mère a un putain de lumbago, et moi un putain de tassement bital…



Aujourd’hui c’est la rentrée des classes, première réunion parents/élèves, le coup de vieux te fouette la gueule, il y 32 ans j’étais moi-même dans cette même salle de classe, le sol n’a pas changé, le dortoir n’a pas changé, les maitresses elles sont plus jeunes que moi, elle me surnomme monsieur, « appelez-moi jeune homme je vous en supplie, punissez-moi, ce coin-là m’ira très bien… » Les maitresses sont timides, trop de maturité dans cette salle, nous sommes tous en rond assis sur des chaises miniatures à parler comptines, programmes, et plan vigipirate…



« Putain » que j’ai dit, qui c’est le cerveau qui a pondu l’organisation du plan anti-parents, celui ou tu glisses ton môme de trois ans qui chiale sa détresse par une porte de 80 cm, au milieu d’un amas parental désabusé, tous attroupés devant l’entrée interdite d’un non-sens absurde justifié par le ministère de l’éducation nationale…



« Ouvrez votre sac SVP »



Euh oui, la bêtise est dans le double fond, palpez-moi le dos j’adore ça, avec vos ongles, et vous deviendrez ma bien aimée… « Ah non que le sac, vite fait, il va de soi bien évidement que je ne vais pas aller buter ma gosse, mais pourquoi pas celui des autres c’est vrai, oui naturellement, je comprends le respect des institutions supérieures… »



Bon du coup je ne me suis pas réconcilié avec l’éducation nationale, les maitresses sont mignonnes, le problème c’est que tu ne les vois plus, pour leur parler c’est un demi RTT, Les horaires sont intransigeants, bref je sens que je vais m’éclater…



Alors ma gosse je l’emmène le matin à la garderie, c’est plus humain là-bas, bizarrement t’as le droit de rentrer, les méchants commencent le taf à 8h20 visiblement, alors sur le chemin que nous traversons à pied, ma fille et moi partageons quelques bavardages sur le fait que l’école ça pue du cul, que la cantine on a pas envie d’y trainer sa gastronomie, mais elle est souriante, pleine de vie :



« Papa attention la voiture » elle me tire par la main de toute ma force, elle est drôle cette gamine, elle en sort des bonnes :



« Mais qu’est ce que c’est que ce con ? »

« Je vais t’éclater Papa. »

« tu veux mon doigt. »

« Rhooo tu me soules, tu me soules. »

« t’es mon amour et mon petit cœur »



Faut reconnaitre que c’est difficile un gosse, faut le désirer pour en saisir tout l’amour, et le don de soi, mais bon hein, il y a quand même pire dans la vie…



- Allo je peux venir te décoincer le dos

- Euh non du coup j’ai pris rendez-vous chez le docteur…



Faites des gosses putain…



A plus les copains



C'est un bon roman, pas très original mais efficace, une bonne plume ce "LEHANE" je vous le dit, il ira loin...

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Mystic River

Ils sont 3, 3 gamins qui jouent dans une rue. Sans le savoir ce jour là leur destin va basculer. Car l'un d'eux va être embarqué par 2 pédophiles.

On ne saura rien de cette histoire. Dave est revenu au bout de 4 jours et c'est l'essentiel.

25 ans après ils vont se retrouver dans un cauchemar. Katie la fille de l'un d'eux est assassinée, c'est Sean leur copain des beaux quartiers qui est chargé de l'enquête et Dave le pas de chance, le paumé sera vite soupçonné du crime.

Des adultes aux vies cabossées, qui ont réussi à fonder une famille, un quartier sinistré, des évènements qui sont autant de pièces qui s'assemblent parfaitement ou plus difficilement.

Ce roman noir prend aux tripes, surtout la fin. 600 pages fortes qu'on lit en espérant que les choses s'arrêtent, que le destin ne s'acharne pas ainsi.

Tout était écrit depuis le début. le doigt du destin était braqué sur ces gosses qui ont encaissé tant de coups.

Superbe roman, poignant et sans répit. Les personnages sont disséqués, les sentiments aussi. C'est ça l'Amérique?

Mystic river, un fleuve de 11,3 km dont l'eau est porteuse d'histoires bien sombres.

Mon premier Dennis Lehane, lu avec passion.

Merci à C qui m'a offert ce cauchemar :-)

A lire, même si les personnages vous accompagneront encore, une fois le livre refermé.



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Un pays à l'aube

Une seule chose à dire, moi aussi, je suis Lehane-fan!

Dans la série Kenzie-Gennaro, sans doute un faible pour Ténèbres , prenez moi par la main, et Gone, baby gone dont j'ai d'ailleurs aimé aussi l'adaptation par Ben Affleck;

Mystic River, et Shutter Island ( un monument dans la manipulation du lecteur, celui-là.. ), excellents.



Un pays à l'aube est grand roman américain. Racontant cette nation et ses habitants à un moment donné. Avec les injustices , les jeux truqués d’avance, mais aussi la foi en un pays .

Un pays à l’aube de la modernité, dans un cadre de temps court et bien situé, l’effervescence régnant à Boston à la fin de la Première guerre mondiale. Epoque assez symétrique à la nôtre, crise économiques, désarrois idéologiques et terrorisme mené par des groupes radicaux d’origine européenne. C’est foisonnant, de personnages, de croisements de destins , la construction , ponctuée par les retours du personnage de Babe Ruth, héros du baseball de l’époque , le sport américain par excellence, ne laisse pas une minute de répit au lecteur, c’est bien sûr « cinématographique » , mais aussi, et encore une fois, très actuel et passionnant.



Pas encore lu "Ils vivent la nuit", ça ne saurait tarder!





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Un dernier verre avant la guerre

Un avant et un après Lehane



Avant :

Comme beaucoup, je lisais des romans policiers de Mary Higgins Clark, Patricia Cornwell, John Grisham, Michael Connelly, … sachant que je ne classe pas ce dernier dans la même catégorie que les autres.

Devant l’insistance d’une proche, j’ouvre mon premier Dennis Lehane, « Un dernier verre avant la guerre », collection Rivages noir. Je sais juste que c’est le premier roman d’une série mettant en avant un couple de détectives, Patrick Kenzie et Angela Gennaro, appelés aussi Pat et Angie pour les connaisseurs, l’histoire se situant à Boston, la capitale de l'État du Massachusetts, au nord-est des États-Unis.

Patrick reçoit du travail de la part du sénateur Mulkern et va enquêter sur le meurtre de Jenna Angeline, femme de ménage... Pat et Angie vont se retrouver dans une situation mêlant corruption, et guerre des gangs, sur fond d’univers totalement décalés entre blancs et noirs,…



Lorsque vous commencez ce livre, vous êtes sous le charme de Lehane, distillant à souhait son humour au second degré. Patrick, et sa coéquipière, risquant leur vie à tout moment, vous font sourire, voire rire à des instants pour le moins désespérés.



Lehane décrit parfaitement cette batterie de personnages, du côté « amis » ou «ennemis », sachant que contrairement aux romans classiques et bien huilés, tous ne sont pas « tout blanc » ou « tout noir». Spéciale dédicace à ce personnage un peu barjo mais très attachant, Bubba, baraqué, armé jusqu’aux dents et très loyal envers ses amis.



Après :

Une fois que l’on a terminé son premier Lehane, on bascule vers un autre monde : le Polar, incorrect, percutant, gris où nos héros peuvent utiliser des méthodes pas très catholiques et surtout plus complexe.

Il m’est devenu impossible de revenir en arrière (les auteurs que j'ai cités plus haut hormis Connelly) et j’ai découvert d’autres auteurs de ce calibre comme Winslow, Ellory, Westlake, Mankell ou Lansdale…



Après avoir découvert cet auteur incroyable, j’ai dévoré les quatre épisodes suivants avec Pat et Angie «Sacré» , «Prières pour la pluie», «Ténèbres, prenez-moi la main» et «Gone, Baby, Gone».

Enfin, je tiens à préciser que, comme « Un dernier verre avant la guerre », ces quatre ouvrages cités ci-dessus possèdent tous une qualité d’écriture et d’intrigue remarquable, digne d’un grand talent.



Chapeau bas, Monsieur Lehane.

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Mystic River

C'est donc ça, un Lehane.

Une lecture qui laisse un sentiment de satisfaction proche du contentement qu'on peut ressentir après un gueuleton qui a tenu toutes ses promesses.



Mystic River, c'est un polar sombre hyper bien goupillé. Mais c'est aussi la vie d'un quartier organisé en microsociété, c'est de l'enfance qui modèle l'adulte, c'est des personnages torturés discrètement, et bien d'autres choses.



Il était temps que je découvre Lehane même s'il y a un revers à cette jolie médaille. Là, tout de suite, j'ai les glandes d'avoir vu l'adaptation cinématographique de son roman Shutter Island sans avoir lu le bouquin avant, parce que je sais pertinemment que je n'arriverai jamais à oublier la fin de ce film génial. Je le sais parce que ça fait pas loin de dix ans que j'espère oublier le prénom dans "Le prénom" entendu par hasard, et vingt ans que j'espère oublier la fin du film "Les rivières pourpres"...

Heureusement qu'il en a écrit une petite kyrielle, ça me console un peu.
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Shutter Island

Il faudrait être fou pour ne pas lire ce roman...

Ou ne pas être fou pour le lire...
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Shutter Island

En compagnie d’un flic, Teddy, au passé compliqué, et de son adjoint Chuck, qu’il ne connaît pas encore, on débarque sur une île, qui abrite un hôpital psychiatrique, alors qu’une tempête s’annonce.



Avoue, ami lecteur, que déjà l’ambiance y est, pour te hérisser le poil.



Teddy et Chuck vont donc faire connaissance, entre eux et avec l’enquête qu’ils doivent mener.

Une patiente a disparu, de manière tout à fait mystérieuse. A entendre le personnel, personne n’a rien vu, rien entendu et à part si elle a traversé les murs, on soupçonne que tout ce petit monde n’est pas bien net.

D’autant que des complots, des secrets, des malversations en veux-tu en voilà, Teddy en voit et en imagine tout plein.



Note, ami lecteur, que tu peux te triturer les méninges. Peut-être devineras-tu une partie de l’énigme. Mais tu ne sauras pas avant d’en avoir terminé avec ce livre le fin mot de l’histoire et tu seras épaté de t’être laissé berner si facilement par Lehane, qui soigne si bien le cadre donné à son histoire.



Comme c’est difficile d’en dire plus sur ce genre de roman, je n’en dis pas plus.

Si ce n’est que je suis ravie d’avoir lu ce livre, d’un auteur que je ne connaissais pas (sauf par certain de ses adeptes ici présent bien entendu, clin d’œil à lehane-fan et par la série "Sur écoute", sans le savoir).



Avec un peu de blabla en plus...


Lien : https://chargedame.wordpress..
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