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Citations de Dennis Lehane (1464)


Dennis Lehane
C'est un trait de famille chez les Coyne - au moindre sentiment de bonheur, on fuit. Parce que la seule chose susceptible d'arriver après le bonheur est la souffrance. Merci, Mman, pense Bobby. Merci P'pa. Quelle vision des choses vous avez donnée à vos enfants. Vous avez vraiment été super tous les deux.
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Dennis Lehane
Mary Pat baisse la tête comme un taureau et percute tout ce qui se présente. Elle ne se contente pas de tamponner- elle pince, elle griffe, elle tire. (...) Elle arrache des boucles d'oreille, cogne dans les parties génitales, empoigne des seins flasques comme si elle trayait une vache. Elle piétine les chevilles, donne des coups de pied dans les genoux, mord quelques doigts qui essaient de lui lacérer les joues. Elle perd une poignée de cheveux, récolte des égratignures sur tout le visage et les oreilles, mais bien vite, il y a trois garces de plus par terre en train de gémir et Mary Pat reste debout(...)
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Appelez les niaks, appelez les nègres, appelez les youpins, "micks", métèques, ritals ou bouffeurs de grenouille, appelez les comme vous voulez, pourvu que vous leur colliez un nom quelconque qui enlève une couche d'humanité à leur corps quand vous les évoquerez. C'est ça le but recherché. Si vous pouvez faire ça, vous pouvez faire en sorte que des jeunes hommes traversent des océans pour aller tuer d'autres jeunes hommes, ou vous pouvez aussi les faire rester ici, chez eux, et leur faire faire la même chose.
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Appelez-les niaks, appelez-les nègres, appelez-les youpins, « micks », métèques, ritals ou bouffeurs de grenouilles, appelez-les comme vous voulez, pourvu que vous leur colliez un nom quelconque qui enlève une couche d’humanité à leur corps quand vous les évoquez. C’est ça le but recherché. Si vous pouvez faire ça, vous pouvez faire en sorte que des jeunes hommes traversent des océans pour aller tuer d’autres jeunes hommes, ou vous pouvez aussi les faire rester ici chez eux, et leur faire faire la même chose.
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Mourir, ça ne suffit pas à juger de la valeur d’un homme.
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Lorsque je me tenais au bord de ces falaises, devant cette immense cuvette remplie de liquide vert tendant le cou pour mieux la contempler, j’éprouvais un frémissement glacé au creux de mon estomac, j’avais une conscience aiguë de chacun de mes membres, de mes os, de mes vaisseaux sanguins. Parce que je me sentais pur dans l’air et propre dans l’eau. Je sautais d’abord pour prouver quelque chose à mes copains, et ensuite, une fois la preuve apportée, je sautais parce que c’était plus fort que moi, parce qu’il me fallait des sommets toujours plus vertigineux, des chutes toujours plus longues. Je sautais pour cette même raison qui m’a poussé à devenir détective privé : je déteste savoir ce qui va arriver.
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Il n’y a pas vraiment de demi-mesure dans l’attitude des adultes quand ils croisent le chemin d’enfants qui ne sont pas les leurs : ou ils les aident, ou ils les exploitent. Et les méthodes d’exploitation ont beau varier - demande de rançon, travail forcé, abus sexuel pour des motifs personnels et/ou lucratifs, intentions meurtrières - , aucune n’est dictée par la bienveillance. Résultat, même lorsque le jeune est sauvé, il souffre de blessures intérieures si profondes que son sang est empoisonné à jamais.
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Le silence des morts exprime le sentiment d’une finalité; c’est un silence auquel il faut se résigner. Mais on ne veut pas se résigner à celui d’un enfant disparu, et comme on ne peut pas l’accepter, il vous hurle à la figure.
Le silence des morts dit : Adieu
Le silence des absents crie : Retrouvez-moi!
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Dennis Lehane
tout perdre, ce n'est pas comme si le soleil se couchait sur sa vie, c'est comme si une bombe atomique avait explosé à l'intérieur d'elle- même, et maintenant elle fait partie du nuage en forme de champignon,
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Les riches
Ils ne veulent pas faire partie du système d'éducation ils ne veulent pas que les lignes de métro ou de bus aillent jusque dans leurs villes parce qu'ils ne veulent pas se mélanger aux pauvres en général et aux Noirs en particulier.
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Elle essayait de me dire quelque chose, pense Mary Prat. et je n'ai pas entendu. Je n'ai pas vu et je n'ai pas entendu. Parce que je ne le voulais pas. Parce que la vérité fait mal, la vérité a un coût, la vérité bouleverse votre monde.
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Elle sent la puissance de ces gens, leur indignation et leur tristesse, et elle est surprise d'éprouver subitement les mêmes sentiments qu'eux.
Elle pensait qu'après avoir perdu sa fille, il ne lui restait plus rien, et c'est encore vrai en grande partie, mais elle ne doit pas oublier qu'il lui reste son mode de vie. il lui reste son quartier et tous ceux qui y vivent il lui reste sa communauté.
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Ils sont pauvres parce que la quantité de chance qui circule dans ce monde est limitée et parce qu'ils n'en ont jamais reçu la moindre part .
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La cinquième personne à prendre la parole, Agnes Toomey, une femme que peu de gens ont entendue parler plus haut qu’un murmure, n’a aucun problème pour trouver sa voix avec un mégaphone. C’est aller à l’encontre du plan de Dieu, dit-elle à la foule, que forcer un quartier, une culture, un lieu de fierté et d’honneur, à changer ses habitudes afin d’arranger ceux qui sont trop faibles ou trop paresseux pour se prendre en charge.
Mary Pat, se déplaçant à la lisière de la foule, de l’autre côté de la rue, se surprend à se dire qu’une femme dont le mari gagne sa vie en tuant des gens pourrait éviter de mêler Dieu à son discours.
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On peut dire ce qu’on veut en public, mais en privé nous savons tous que la seule loi et le seul dieu, c’est l’argent. Si on en a suffisamment, on n’a pas à souffrir des conséquences de ses choix et on n’a pas à souffrir pour les idéaux que l’on défend, on les impose simplement aux autres et on se félicite de la noblesse de nos intentions.
— Pfff, fait-elle. Tu es bien cynique.
— Sceptique, je préfère.
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Mary Pat dévie de sa trajectoire et elle doit donner un brusque coup de volant pour éviter un taxi qui vient en sens inverse. Non pas à cause de ce que George a dit. Mais à cause d’un fragment de souvenir du dernier jour qu’elle a passé avec Jules qui lui revient. Elles marchaient dans Old Colony, et Jules avait basculé dans cette étrange humeur sombre qui était devenue si exaspérante que Mary Pat lui avait demandé si elle allait avoir ses règles. À quoi Jules avait répondu :
Non, m’man. Sûr que non.
Elle essayait de me dire quelque chose, pense Mary Pat. Et je n’ai pas entendu. Je n’ai pas vu et je n’ai pas entendu. Parce que je ne le voulais pas. Parce que la vérité fait mal, la vérité a un coût, la vérité bouleverse votre monde.
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Elle a l’impression que, partout, des yeux sont braqués sur elle. Elle se demande si quelqu’un ne va pas bondir devant sa voiture en hurlant : “Une femme blanche !” avant qu’ils ne lui tombent tous dessus et la mettent en pièces.
C’est bien le genre de truc qu’ils font dans le coin, non ? À l’affût de la Blanche qui ne se méfie pas, d’une Blanche paumée, d’une bonne poire de sale Blanche ? Et ils vont lui montrer qui sont vraiment les maîtres dans ces rues et à quel point ils ont la rage.
Elle n’a aucune idée de la raison pour laquelle ils la haïssent tant, mais elle sent leur haine dans les regards qu’elle ne veut pas croiser, les regards qu’elle ne voit pas véritablement, mais elle sait qu’ils sont là, ces regards lancés de sous des paupières lourdes et menaçantes et auxquels n’échappe aucun de ses gestes.
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Quel boulot à la con, se dit Bobby. On les tient, ils sont acculés, prêts à parler, et puis le germe malsain d’une idée vicieuse fait son chemin dans leur cerveau de hamster et ils se disent, je peux m’en sortir.
Et vous vous retrouvez à la case départ.
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Rum devient un peu plus blanc que blanc. Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun mot ne sort de sa bouche. Quelque part dans ce caillou qui lui sert de méninges, ça creuse à grands coups de pelleteuse.
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Carmen réfléchit à la question en prenant une gorgée de vin, et elle l’observe avec une intensité tranquille qu’il trouve si séduisante qu’il a tout de suite envie de fuir. C’est un trait de famille chez les Coyne – au moindre sentiment de bonheur, on fuit. Parce que la seule chose susceptible d’arriver après le bonheur est la souffrance.
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