Citations de David Foenkinos (5736)
Un instant, elle pensa "suis-je aussi vieille que ça ?"
On ne vieillit réellement qu'en voyant ceux de notre âge vieillir.
Pour elle, l'amour était enrobé d'une histoire, et les courts-métrages ne l'intéressaient pas.
J'ai l'impression que la mort est un regard qui me guette en permanence. Chacun de mes gestes est voué à être analysé par une force supérieure, cette force qui est mon futur d'homme décomposé.
Depuis mon plus jeune âge, c'est ainsi. Je vis en ne cessant de penser qu'un jour je ne vivrai plus.
On associe toujours le hasard à une force positive qui nous propulse vers des moments merveilleux. De manière éton-nante, sa version négative est très rarement évoquée, comme si le hasard avait confié la gestion de son image à un génie de la communication. La preuve : on dit communément que le hasard fait bien les choses, ce qui occulte totalement l'idée qu'il peut tout autant mal les faire.
Un soir, elle avait demandé : "Pourquoi moi ?". Ce à quoi il avait répondu, énigmatique : "Je ne t'ai pas choisie. Cela s'est imposé".
Plus les vies se comparent les unes aux autres, plus la compétition prend une tournure risible.
Le temps finit toujours par éventrer la beauté, pensait-il.
Elle ne supportait plus ce qu'elle considérait comme une routine. Pourtant, chacun avait déposé dans ce mot une connotation différente. Quand elle voyait les mêmes vacances, les mêmes restaurants, les mêmes positions sexuelles, il voyait les rendez-vous heureux de la vie à deux. Ainsi il n'avait pas anticipé le désastre.
Mais vient un temps où l'on doit renoncer à sauver l'autre pour se sauver soi.
Il oublia à cet instant qu'il suffoquait depuis des mois ; il avait pris sa décision davantage par désir d'un ailleurs que d'un avenir. Il était en train de comprendre que c'était illusoire, et que son mal-être le suivrait partout où il irait.
Certaines rencontres déterminantes ne sont donc que fugitives.
Il jouait du piano sur son corps et ne cessait de lui répéter : Ton corps produit le plus intense des sons, celui du silence. p85
Face à un tableau, nous ne sommes pas jugés, l'échange est pur, l'œuvre semble comprendre notre douleur et nous console par le silence, elle demeure dans une éternité fixe et rassurante, son seul but est de vous combler par les ondes du beau.
Avec les années, on acquiert peu à peu la capacité de supporter les coups. La vie humaine se résume peut-être à ça, une incessante expérimentation de la désillusion, pour aboutir avec plus ou moins de succès à une gestion des douleurs.
Billy Wilder disait : "Les pessimistes ont fini à Hollywood, et les optimistes à Auschwitz."
P.61
Ils quittent le parc en courant.
La pluie fait d'eux des fugitifs.
P.114
Rencontrer quelqu'un, c'est se permettre d'exister à nouveau sans son passé. On se raconte comme on veut, on peut sauter des pages, et même commencer par la fin.
Elle ne peut pas s’exprimer, elle doit faire comme on lui dit de faire, elle est différente et elle doit le « cacher ».
Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe.