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Critiques de Daniel Adam Mendelsohn (222)
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Les disparus

L’histoire d’une quête. Six membres de la famille de l’auteur ont été tués par les nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale. À partir de quelques lettres et souvenirs d’échanges avec son grand-père, frère d’une des victimes, l’auteur va se lancer à travers le monde à la recherche de personnes ayant connu les victimes. Et recueillir de nombreux témoignages lui permettant même de retrouver la cachette de son grand-père et d’une de ses filles.

L’ensemble est très bien écrit, souvent extrêmement touchant et ne traîne jamais en longueur malgré les très nombreux détails. Un chef d’œuvre!
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Livre à la fois savant et sensible sur le voyage d’un fils vers son père, à travers la lecture de l’Odyssée d’Homère. Télémaque part à la rencontre de son père Ulysse et Daniel Mendelsohn redécouvre son père, Jay, et son histoire, en revivant avec lui et avec ses étudiants de Bard College, le périple et les aventures du héros grec. Deux récits, deux trajectoires de vie s’entremêlent avec érudition et émotion, fouillant au cœur de la relation père-fils. Comme lectrice, on se fait toute petite dans la classe du professeur Mendelsohn, on fait son miel de sa science et de ses échanges avec son auditoire, et on est touchée par cette vie revisitée à la lumière de l’épopée antique et le chemin de re-connaissance que font ensemble le père et le fils.
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Voici un très très beau livre que m'a offert un ami qui connaît mon goût pour les grands auteurs antiques et particulièrement les mythes fondateurs de notre civilisation et que j'ai lu avec délectation.

Ce livre, le premier que j'ai lu de cet auteur, fut un plaisir de bout en bout.

Sans doute très bien traduit (je préfère habituellement lire en VO les auteurs anglo-saxons ou allemands), il se lit avec gourmandise selon un principe narratif que je trouve pour ma part très séduisant et qui me plaisait déjà beaucoup chez Kundera (l'Insoutenable légèreté de l'être) ou Laurent Binet (HHhHH): l'écheveau de plusieurs histoires qui se répondent et aident à comprendre un même sujet en jouant des correspondances diachroniques et thématiques.

Ici quatre histoires toutes quatre passionnantes se chevauchent tout au long du livre pour aboutir à l'acmé, la mort de son père à la fin de l'ouvrage.



1. Exégèse, analyse de texte fine, jouissive, jamais ennuyeuse ni pédante mais toujours inspirée et souvent pleine d'humour de l'Odyssée d'Homère par un écrivain helléniste érudit. L'intégralité des chants de ce chef d'oeuvre de la littérature occidentale sont ainsi passés en revue avec des points de vues que j'ignorais souvent et qui furent, pour moi en tout cas, une révélation et une source de reflexion riche et passionnante.



2. Le récit de l'interaction. entre le Quadra/quinquagénaire professeur-auteur et sa classe de jeunes hellénistes en herbe à l'humour souvent potache et qui, au fil du roman, vont prendre de l'épaisseur et entrer plus sérieusement et parfois avec audace dans l'épopée d'Homère. A ces (très) jeunes étudiants, plus jeunes que ne le fut le héros de l'Odyssée au sortir de la prise de Troie, se joint, dé le début du livre...Le père de l'auteur qui s'invite au séminaire à l'agacement initial de son fils. Progressivement va se bâtir une relation triangulaire Professeur/fils-étudiants - Père qui pimente le récit. Le père en effet a ses lettres et a été à ses heures un latiniste émérite. Si le fils, enseignant craint de vaines joutes oratoires, c'est une dialogue à voix qui se construit au fil du livre, clin d'oeil au choeur antique et exercice souvent jubilatoire.



3. A ces deux récits se mêle un troisième que constitue la quasi enquête que mène Daniel Mendelssohn sur son père qu'il connait au fond si peu et dont il souhaite, au soir de la vie de ce dernier, approcher la vérité qui lui est toujours restée dissimulée derrière un caractère bougon et fermé dont l'enquête montrera qu'il dissimule un personnage complexe et attachant aux multiples facettes (un second Ulysse?). Cette enquête conduit l'auteur à interroger ses oncles, proches et étudiants pour "triangulariser" et arriver au plus près de la personnalité d son père. Il finit par découvrir un père très différent de l'image qu'il s'en était fait.



4. Denier récit et mise en abîmé de l'ensemble du livre, l'auteur décide, vers la fin du séminaire, d'offrir à son père un voyage "initiatique" "sur les traces d'Ulysse", suite logique et agréable du séminaire, sous la forme d'une de ces croisières culturelles en Méditerranée organisée en suivant l'itinéraire probable d'Ulysse...Occasion de vivre des moments privilégiés avec son père qu'il connait si mal et qu'il aura mis toute une vie à découvrir. Opportunité de croiser son enquête avec une expérience plus intime et d'observer son père dans un moment qu'il sait proche de sa fin de vie. Récit teinté d'humour et de de moments de pure poésie, parfois surréaliste.



Au final, un très beau livre d'un homme mûr au sens éthymologique, qui a quitté le paraître pour verser dans l'être et qui découvre son père au soir de sa vie. Lumineux.

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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Ce livre me laisse un étrange sentiment. Par certains côtés, il est formidablement réussi : l'analyse fine faite de l'Odyssée (sa structure circulaire) s'applique parfaitement à la vie de Daniel Mendelsohn mais aussi au livre qu'on est en train de lire, la relation père-fils est extrêmement bien explorée, les cours de Daniel Mendelsohn sont très vivants sur le papier... D'un autre côté, il est impossible de faire un livre qui suive la lecture de l'Odyssée sans devoir expliquer ce que contient ce livre petit à petit et cela donne des passages assez lourds, assez longs où l'auteur nous explique ce qu'il faut avoir lu pour comprendre le cours suivant ou les analyses qui vont suivre. Finalement, je suis très heureux d'avoir pu lire les nombreux passages où Daniel Mendelsohn nous raconte sa vie, celle de son père et les relations qu'ils ont pu entretenir mais je reste perplexe et me demande si une autre forme pour ce livre n'aurait pas été plus percutante, plus fluide.
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Un livre sublime aux fils multiples, tissés avec virtuosité. L'un de ces livres que j'aimerais être à nouveau en position de lire pour la première fois.
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Les disparus

Alors que sort le nouveau roman de Daniel Mendelson, je me souviens avoir lu, il y a quelques années, "Les disparus", avec attention. Le récit m'avait passionnée.
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L'étreinte fugitive

De quoi sommes-nous fait ?

Telle est la question à laquelle Daniel Mendelsohn semble vouloir répondre dans "L'étreinte fugitive".

Premier volet du triptyque qui se poursuit avec "Les disparus", ce roman a curieusement été publié en France postérieurement à ce dernier, bien qu'écrit dix ans auparavant...



D'aucuns ont prétendu, et d'autres prétendront sans doute encore, que "L'étreinte fugitive" est un roman sur l'homosexualité. Certes, l'auteur y dépeint ses premiers émois face à la beauté de jeunes garçons qu'il croise dans les couloirs de son lycée, ses aventures fugaces avec les hommes rencontrés par internet... mais son orientation sexuelle y est à mon sens accessoire.



L'intérêt de ce récit réside surtout dans la manière dont Daniel Mendelsohn convoque, pêle-mêle, des souvenirs, qui n'ont a priori guère de liens les uns avec les autres, et comment, peu à peu, se dessine une mosaïque finalement homogène, avec comme fil conducteur la construction de son identité.



A aucun moment l'auteur ne fait preuve d'auto complaisance. Il s'exprime sans complexe non plus, à la manière d'un archéologue qui, en creusant minutieusement dans sa mémoire, en extirpe des vestiges qu'il juge significatifs, importants dans la démarche qu'il entreprend pour tenter de comprendre comment il est devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. Les épisodes mettant en scène son panthéon familial sont tantôt relatées sur le ton de l'anecdote, et tantôt parés d'une dimension quasi légendaire, la véracité de certains événements, enrichis des interprétations ou des remaniements volontaires de qui les raconte, et les transmet ainsi aux générations suivantes, se révélant parfois toute relative.



En mettant régulièrement en parallèle ses expériences avec l'évocation de certains mythes grecs (Daniel Mendelsohn est un helléniste passionné), il s'interroge non seulement sur la genèse de son identité (sexuelle, culturelle...) mais aussi d'une manière plus générale sur des problématiques dans lesquelles tout lecteur se retrouvera : la façon dont notre histoire conditionne les mécanismes de nos désirs, ou encore la difficulté à concilier toutes les contradictions que nous portons en nous, mais grâce auxquelles tout individu est un être riche et complexe.

Entre autres...



La finesse de son analyse, et son écriture d'un classicisme soigné, contribuent à faire de "L'étreinte fugitive" un grand moment de lecture.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Les disparus

L'auteur a consacré une partie de sa vie à chercher ce qui est arrivé à son grand-oncle Schmiel et à sa famille, juifs polonais disparus pendant l'Holocauste. Entre les souvenirs familiaux et les quelques témoignages existant, il se lance dans une véritable quête de la vérité, de l'histoire, à travers le monde entier...



C'est un livre bouleversant, intrigant au début puis prenant et passionnant comme un roman à suspense, rempli d'émotions diverses et de souvenirs qui m'ont beaucoup remuée. Un tel travail de mémoire force l'admiration. J'ai été littéralement happée par cette histoire, je ne trouve pas de mots pour le dire mieux tout ce que j'ai ressenti et ce que je ressens encore, quelques jours après avoir refermé ce pavé, en larmes... Lisez "Les Disparus", pour ne pas oublier...
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Les disparus

Ceux qui ont vue " SHOAH" de claude Lanzmann retrouveront cette "atmosphere" , ce climat , cette ambiance si particuliere qui ont fait de ce documentaire une oeuvre majeure pour comprendre les évenements qui se sont déroulés pendant cette période.

L'enquete d'un jeune New-Yorkais pour comprendre comment son grand -oncle ainsi que la femme de celui-ci et leurs quatres filles ont étés assassinés par les nazis dans le sud de la Pologne , pendant la seconde guerre mondiale .

La ville de Bolechow ne vous dira surement rien , à moi non plus d'ailleurs ...et pourtant ....pourtant ...

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Les disparus

Physiquement, il lui ressemblait, au point même de faire pleurer les femmes de sa famille lorsqu’il était jeune. Son grand-père, formidable conteur d’histoires, se fermait complètement dès que son nom était prononcé. Et puis, il y avait ce manque, ce vide dans l’histoire de la famille. La question Qu’est-il arrivé à Oncle Shmiel ? va ainsi poursuivre Daniel Mendelsohn au point de passer cinq années de sa vie à mener l’enquête. Pour savoir. Pour répondre aux questions laissées sans réponse, « parce que ce dont les morts ne se soucient plus, les simples fragments, une image qui ne sera jamais complète, rendra fous les vivants. Littéralement fous. »



De la découverte des lieux qui ont bercé l’enfance de ses grands-parents aux plages pour surfeur de l’Australie où il retrouvera de la famille ; des Juifs encore présents aux États-Unis à ceux qu’il rencontrera en Israël ; de Suède à l’Ukraine ou d’autres pays encore, Daniel Mendelsohn explore, recense et collectionne les bouts d’information. Car très vite, lui qui cherchait à savoir comment Shmiel et sa famille sont morts, va découvrir qu’en fin de compte ce n’est pas ça qui est important, mais plutôt de savoir comment ils ont vécu, qui ils étaient, comment s’en souviennent la famille lointaine, les voisins, les connaissances.



Avec minutie et beaucoup de prudence, il nous livre des faits et uniquement des faits. Les entretiens qu’il conduit avec toutes les personnes qu’il va rencontrer sont toujours objectifs, basés sur des documents existants, sur des conversations enregistrées. Les fausses routes sont expliquées, les blancs dus aux pertes de mémoire ou à la pudeur sont respectés. Quelles que soient les nationalités rencontrées, quelles que soient les histoires entendues, il n’y aura jamais de jugements. Pas de parti pris pour un peuple, une religion ou une famille. On sent, à travers chaque ligne, une féroce envie d’apprendre, de combler un vide, de mettre des mots avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’y ait plus personne pour se souvenir ; mais en même temps, on ressent un profond respect pour ce que ces gens ont vécu, pour ce qu’on ne comprendra jamais.

(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/les..
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Les disparus

L’auteur, journaliste, juif s’est toujours intéressé à l’histoire de sa famille, aux histoires que lui a raconté son grand-père et surtout à l’histoire de son grand-oncle Shmiel, de sa femme et de leurs 4 filles disparus pendant la guerre « tués par les nazis ». Sa famille est issue de Bolechov, village ukrainien après avoir fait partie de l’empire austro-hongrois, puis de la Pologne et de l’URSS. En faisant des recherches sur internet il va s’apercevoir qu’il existe de par le monde des survivants de ce village, qui ont connu la guerre, le nazisme, les camps et ont survécu. Persuadé qu’ils ont peut-être connu son oncle, il va partir à leur rencontre au cours d’un voyage qui le mènera de l’Ukraine en Australie en passant par Israël et le Danemark.

Ce sont ces rencontres, ses voyages et ses impressions qu’il va livrer au lecteur à travers ce gros volume qui se lit comme une enquête policière. Il éclaire cette histoire en mettant en parallèle sa propre histoire familiale et certains livres de la Torah à la lumière d’exégètes juifs (le moins intéressant du livre pour le néophyte que je suis).

Ses analyses sur les souvenirs qui lui sont confiés, la façon dont chacune des personnes qu’il va rencontrer va les lui transmettre un peu comme un don de soi sont passionnante et renvoie le lecteur à sa propre histoire et à ses propres souvenirs de famille. La fiabilité, la part que l’on veut bien donner, la confiance qu’il faut engager …toutes sortes de questionnement émergent de ce récit un peu inclassable pour tout bibliothécaire qui veut absolument tout classer et ranger selon des critères stricts.



Ce livre n’est pas de lecture facile au premier abord, il faut passer une bonne soixantaine de pages pour commencer à en apprécier le contenu mais après on ne le lâche plus. On n’en sort pas indemne. Il fait partie des lectures qui comptent dans une vie de lecteur.

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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Ah voilà une lecture très laborieuse alors que le contenu du livre est pour une grande part absolument génial. Mais ça manque terriblement de concision. Le narrateur anime un cours de littérature sur l’Odyssée, son père s’y invite, malgré leur relation conflictuelle (disons teintée d’une certaine rivalité).c’est l’occasion de revisiter leur relation tout en faisant un parallèle avec l’œuvre d’Homere et aussi de relire leur histoire passée. La navigation entre les trois donne un peu de respiration au texte qui est sinon un peu laborieux. Quand au parallèle entre les trois histoires, il y a des moments de grâce mais disons que le parallèle est vraiment personnel au narrateur et peu évident pour le lecteur.

Par contre , le narrateur fait preuve d’une grande érudition sur l’odyssée, j’ai donc décidé de lire l’odyssée en parallèle du roman, ce que je recommande car il en livre de nombreuses clés. Ce fut donc au final une expérience forte quoique laborieuse et longue. Et ça m’a inspiré d’écrire une saga de jeu de rôles reprenant le thème de l’odyssée, après la mort des dieux, ce fut donc au final très inspirant. C’est un exercice intellectuel stimulant et certainement pas de la détente.
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

L’intérêt premier de ce livre est de nous donner envie de relire « L’Odyssée ». Il nous permet de retrouver bien des histoires que nous retenons de nos premières lectures de jeunesse. Par ailleurs, en professeur de littérature classique, Daniel Mendelsohn nous en restitue le sens allant jusqu’aux explications linguistiques de mots ou expressions grecs. Cette lecture nous permet d’assister au séminaire que donne Daniel Mendelsohn à ses élèves.

Mais à ce séminaire participe également Jay, le père de Daniel Mendelsohn. C’est l’occasion pour l’auteur de partir à la recherche de son père. L’approche que retient Daniel Mendelsohn est intéressante, créant certaine similitude entre sa démarche et celle d’Ulysse, au cours de son Odyssée.

Ce thème est quelque peu rebattu dans la littérature. Et la conclusion s’impose d’elle même : « le père sait tout du fils tandis que le fils ne peut jamais connaître le père (p460). Cet aphorisme est pourtant tempéré par l’auteur lui-même qui admet que « toutes les généalogies ne sont pas génétiques » (p144). Chacun peut se construire avec d’autres pères que son géniteur, chacun peut avoir des « Mentor » comme dirait Homère.
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Les disparus

Il restera certainement pour longtemps utile d'évoquer de temps à autre ces disparus de la Shoah et le martyre dont ils ont été victimes, ne serait-ce que pour nous préserver de retomber dans de telles abominations ou nous mettre en garde contre les prémices de telles haines, et cela non seulement pour le génocide juif en général, mais aussi pour le sort particulier de telle personne à tel endroit.

La recherche familiale de Daniel Mendelsohn y pourvoit et permet en même temps au lecteur de s'interroger sur ses aïeux : qu'en sait-il en fait, et sait-il même qu'ils ont existé, senti, vécu, aimé ? Au-delà de nos grands-parents et oncles et tantes, il semble que beaucoup d'entre nous ne connaissons pas grand'chose de nos grands oncles et tantes, de nos arrière-grands parents et de leurs descendants. Symétriquement, en quoi existerons-nous dans l'esprit et le coeur de nos descendants et comment ? En effet, bien peu d'entre nous laisserons des oeuvres d'art ou littéraires, ou des monuments, qui parleront aux générations futures : tout le monde n'est pas Praxitèle, Homère ou Khéops ! Vaste sujet de réflexion auquel Les Disparus nous invite également.

L'enquête menée par Daniel Mendelsohn jusqu'en 2006 vise à reconstituer le mode de vie avant la guerre, puis les derniers temps des membres de sa famille (son grand oncle et son épouse, et leurs quatre filles) persécutés à Bolechow, en Pologne, lors de la Shoah. Autant la mémoire de ces personnes mérite d'être vénérée et entretenue, autant l'enquête est racontée d'une façon à mi-chemin entre le documentaire et le journalisme sans beaucoup d'attrait littéraire à proprement parler. C'est affaire de goût sans doute mais le tout est très conséquent (près de mille pages) et s'avère laborieux au point de demander un effort d'endurance certain au lecteur.

Heureusement toutefois, le texte est ponctué d'exégèses et de considérations les plus élevées sur la Torah et ses épisodes les plus marquants que le lecteur non juif que je suis a apprécié au point, peut-être, de découvrir la Torah elle-même ultérieurement.

Traduit par Pierre Guglielmina.
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Refermer un livre, c'est rompre l'intimité que l'on avait construite avec des acteurs qui étaient entrés dans votre vie par effraction. Et quand il s'agit d'Ulysse... En fait, on part sur un ouvrage subtil sur le poème d'Homère, et en fait Daniel Mendelssohn nous amène sur un autre territoire, beaucoup plus sensible et intime, la relation père/fils. Cette Odyssée là nous touche profondément et la justesse de l'analyse nous émeut. Mêlant le récit de l'Odyssée et l'analyse qu'il en fait pour ses étudiants à sa relation personnelle avec son père, l'auteur nous conduit dans une double logique dont le fil d'Ariane est la relation père/fils, Ulysse et Télémaque, Daniel et son père Jay, où il est très facile d'importer les éléments de notre propre puzzle familial. C'est un livre érudit - l'auteur est professeur de latin et de grec - , un voyage au coeur des sources grecques de la pensée occidentale et un miroir sur notre propre itinéraire de construction personnelle. A lire sans modération si on accepte ce détour par l'Odyssée qui pourrait , à tort, rebuter.
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Les disparus

Un immense roman ou l'auteur enquête sur des membres de sa famille ," disparus" au moment de la deuxième guerre mondiale. On suit pas à pas ses découvertes et les témoignages de personnes ayant côtoyé ses parents. C'est véritablement passionnant et aussi douloureux de se replonger dans les remous de la guerre et la chasse aux juifs, orchestrée par les nazis. À lire absolument, vous ne lâcherez pas ce magnifique témoignage.
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Ce livre est une merveille, qui mêle commentaire littéraire de l'Odyssée et relation au père. Daniel Mendelsohn est un journaliste littéraire américain spécialiste en lettres classiques. Il raconte dans ce livre sa relation avec son père, père qui est resté à quatre-vingts ans une énigme pour lui, tout en donnant un commentaire littéraire passionnant. Son père est venu assister pendant plusieurs mois à un séminaire qu'il a donné à l'université. Il établit des liens subtils entre les deux éléments qui composent ce récit atypique. Je vous le recommande sans hésiter. Daniel Mendelsohn est l'auteur d'une autre œuvre exceptionnelle, Les Disparus.
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L'étreinte fugitive

Daniel Mendelsohn ? jamais entendu parler… Mais le titre et le quatrième de couverture m'ont convaincu de tenter cette lecture, sans a priori. Nul doute: l'auteur est cultivé et intelligent. Et, je crois, un brin narcissique. Il a une vie originale, partagée entre une vie de gay new-yorkais et un point de chute en lointaine banlieue. Dans ce patelin, une femme (avec laquelle il n'a jamais eu de rapports sexuels) élève paisiblement son petit garçon, Nicholas, dont il a accepté d'être le "parrain". D. Mendelsohn parvient à mener cette double vie sans trop de problèmes.



L'auteur insiste d'abord sur son vécu d'homosexuel très actif. C'est peut-être la partie la plus intéressante de ce livre. Il donne des détails sur ses relations et surtout il cherche à saisir le "profil gay", si tant est qu'il puisse être défini. Moi qui suis très éloigné de ce type de vie, je ne suis pas choqué par son homosexualité, mais je suis extrêmement étonné par sa versatilité sexuelle et par la faiblesse de son investissement affectif dans les objets de son désir: pour lui, tout est centré sur la beauté physique des corps et sur la jouissance (fugitive), point barre.



Son témoignage est empreint de franchise. J'ai été surtout intéressé par l'analyse fine du comportement et de la mentalité des homosexuels. Dans cette démarche, il s'appuie fortement sur certains aspects de la culture de la Grèce antique, qu'il connait à la perfection. C'est très intelligent… mais aussi parfois un peu pédant, à mes yeux. J'ajouterai une autre critique, sur la forme: le péché mignon de Daniel Mendelsohn consiste à alterner des phrases "normalement constituées" avec d'autres phrases, qui s'étirent démesurément en longueur (sans nécessité !): ça rend la lecture un peu pénible.

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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Le pere de l'auteur, s'inscrit au seminaire que son fils, Daniel Mendelsohn consacre a l'Odyssee d'Homere. Suite a ce seminaire, pere et fils participeront a une croisiere dediee a cette oeuvre.



Daniel Mendelsohn, effectue des allers retours incessants entre l'Odyssee et les particularites de cette relation pere-fils. Pendant plusieurs semaines le pere et le fils confrontent leur comprehension et leur analyse de l'oeuvre, mettant en perspective leur relation.



Pour tout amateur de L'Odyssee, ou pour toute personne desireuse de decouvrir cette oeuvre, ce livre est un bijou, qui permet de comprendre ce qui se joue dans l'oeuvre, concernant l'histoire en elle-meme mais egalement concernant le contexte et la periode a laquelle elle a ete ecrite. Comme le fils d'Ulysse, Telemaque, l'auteur decouvre ou re-decouvre celui qui fut son pere et remet en perspectives ses comportements et l'education qu'il recut. J'ai trouve ce livre emouvant, car qui a l'instar de Telemaque ou de Daniel Mendelsohn sait veritablement qui est son pere et ce que sont ses reelles motivations derriere ses comportements et ses paroles? Qui sait reellement comment l'histoire particuliere d'un enfant et de ses parents s'inscrit dans une histoire familiale, elle aussi particuliere?
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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée

Mendelsohn a réussi de rendre l'Iliade et surtout l'Odyssée actuels. Mendelsohn raconte, en tant que professeur d'université en langues classiques, son aventure de prof et de fils. Le jour où le père octogénaire de Daniel s'inscrit à son cours de l'Odyssée, une aventure commence. Elle emmènera le père et le fils en Méditerrannée où ils vont suivre les traces d'Ulysse. Et l'aventure des deux Mendelsohn ressemblera de plus en plus aux aventures d'Ulysse. Grâce à cette lecture, j'ai redécouvert l'Odyssée que j'avais lu en grec classique au lycée. D'une légèreté surprenante, Daniel Mendelsohn nous fait redécouvrir Homère tout en y ajoutant une touche très personnelle. Un livre d'un grand raffinement.
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