DianaAuzou le 27 novembre 2022
Il est mort le poète et nous a laissés en deuil, seuls avec son dernier sourire et quelques beaux souvenirs de son rire éclatant, nous sommes en deuil, en noir, ils se sont suivis les amis, le noir de la nuit et celui des profondeurs claires et des envols émerveillés. Christian Bobin, sa poésie sublime, Pierre Soulages, son noir éclatant, les deux ont cheminé vers les étoiles une sorte de famille depuis toute une vie. Nous sommes en deuil, restés orphelins, et en cet automne tardif quelques grains de muscat gorgés de sucre roulent sur nos visages en fil indien, s’écrasent les uns contre les autres et se métamorphosent, comme par miracle, en nectar rare, précieux que nos coupes attendent pour saluer le poète et lui dire adieu. Le vide trop lourd qui reste derrière ses pas pressés se déleste du manque pour se remplir de tout ce qu’il nous a laissé, émotions à l’infini, rêves à oser les yeux ouverts ou fermés, regards pour tout ce qui est vie, immense poésie présente à tous les rendez-vous. Le poète n’est pas mort, « le manque est la lumière donnée à tous », et « la mort se crispe de te voir lui échapper ». |