AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Charles de Gaulle (72)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


C'était de Gaulle - Intégrale

Alain Peyrefitte a eu 300 entretiens en tête-à-tête avec le Général de Gaulle de 1959 à 1969, notamment en tant que Secrétaire d'Etat puis Ministre dans les gouvernements Pompidou de 1962 à 1968

Il en a tiré trois volumes de mémoires principalement consacrés à des verbatims du Général de Gaulle. Il en ressort un portrait tout en nuances d'une personnalité complexe. Peyrefitte est impressionné par les capacités du Président de la République sans, pour autant, omettre de relever tics de pensée ou parfois contradictions.

Le lecteur trouve dans ces verbatims l'expression sans fard des conceptions du personnage (parfois peut-être avec un brin de provocation pour faire réagir son interlocuteur) ainsi que quelques anticipations prophétiques. (Voir les citations que j'en fait).

Mais ce qui, aujourd'hui, accroît encore l'intérêt de ce gros pavé de 1800 pages qui réunit les trois volumes, c'est de constater combien de nombreux problèmes de la France des années 60 restent des problèmes de la France de 2020 et de chercher à en apercevoir les causes. Pour cette raison, j'en recommande particulièrement la lecture.

Commenter  J’apprécie          21
C'était de Gaulle - Intégrale

Un témoignage intéressant né des notes prises par l'auteur au cours de ses entretiens en tête à tête avec le général, mais aussi au cours des conseils des ministres auxquels il a participés. Même si Peyrefitte tend parfois (pas toujours, il faut le reconnaître) à se donner le beau rôle, il s'agit tout de même d'un document de première main, qui ne cache guère les inimitiés (et les missiles de basse altitude correspondants...) des barons du gaullisme entre eux, mais évoque aussi des anecdotes amusantes, qui donnent souvent le ton d'une époque.
Commenter  J’apprécie          70
C'était de Gaulle - Intégrale

Un témoignage né des notes prises par l'auteur au cours de ses entretiens en tête à tête avec le général, mais aussi au cours des conseils des ministres auxquels il a participé. Document de premier intérêt, qui ne cache guère les inimitiés des barons du gaullisme entre eux, mais évoque aussi des anecdotes amusantes, qui donnent souvent le ton d'une époque. Instructif
Commenter  J’apprécie          00
Cinq discours pour désobéir

Celui de La Boétie, parce que c'est lui
Commenter  J’apprécie          00
De Gaulle au présent

L'ouvrage le moins intéressant d'Henri Guaino du fait que la quasi totalité de l'ouvrage est une compilation de citation sans commentaires de l'auteur. En revanche, la partie écrite par dernier est brillante. Comme l'écrit Henri Guaino: "On peut haïr de Gaulle, le juger impitoyable ou cruel parce que l'on a souffert dans sa chair. Mais il n'y a chez le personnage rien de médiocre". L'objectivité au regard de l'Histoire montre combien cette assertion est pertinente notamment face à ses erreurs liées au drame algérien mais elle met en exergue le fossé qui sépare sa pensée de celle qui se disent ses héritiers. A lire uniquement par ceux qui n'ont pas lu le Général de Gaulle dans ses écrits originaux.
Commenter  J’apprécie          00
Discours et messages, tome 2 : Dans l'atten..

La discorde entre alliés et le début de la guerre froide. La IVème République, le régime des Partis, la création du R.P.F. La guerre d'Indochine. Le plan Marshall et la reconstruction économique de l'Europe. Du "Coup de Prague" au Pacte Atlantique. Naissance de l'Allemagne Fédérale. Le pool charbon-acier. La guerre de Corée. La défense de l'Europe : l'échec du projet "d'armée européenne". Crises en Tunisie et au Maroc. Liquidation de la guerre d'Indochine. L'entrée de l'Allemagne Fédérale dans le Pacte Atlantique. L'insurrection algérienne. L'indépendance du Maroc et de la Tunisie.

654 pages
Commenter  J’apprécie          00
Du sang, de la sueur et des larmes - L'Appe..

Une formidable idée de la part de la société d’édition les « Éditions Points », que d’avoir publié à travers différents petits fascicules, de grands discours qui ont marqué l’histoire du 20ème siècle.



Il s’agit donc ici des discours de Winston Churchill du 13 mai et 18 juin 1940, et de ceux du général De Gaulle, les 18 et 22 juin 1940.



Dans ces discours sur la préparation et la conduite de la Seconde Guerre Mondiale, on ressent toute la détermination et le courage dont a dû faire preuve Winston Churchill, pour présenter à la Chambre des communes, les immenses défis et sacrifices à venir pour le Peuple Britannique.

Le sentiment d’impérieuse nécessité de gagner cette guerre, est aussi très présent, car l’avenir de la Grande-Bretagne et donc de l’Europe tout entière, en dépendaient alors.

Churchill prônait également l’indispensable unité Nationale contre l’ennemi Hitlérien.

Par ses discours, Churchill galvanisait son auditoire en démontrant que la stratégie militaire de l’Armée Britannique devait impérativement être globale : par les airs, par la mer et sur terre.



Les deux autres discours sont ceux du général De Gaulle, prononcés lors de son exil en Grande-Bretagne, dont le plus célèbre est celui de l' »Appel » du 18 juin, puis du 22 juin 1940.

Tous deux exhortent la Résistance Française, suite à la signature honteuse de l’Armistice le 17 juin entre Pétain et l’envahisseur Nazi, à la mobilisation générale contre ce dernier.



Des discours mémorables pour se souvenir que la France et l’Europe n’ont pas toujours été LIBRES, et qu’une vigilance Démocratique permanente, reste toujours de rigueur.



Confer également dans cette superbe collection :

– Demain vous voterez l’abolition de la peine de mort : Suivi de Je crois qu’il y a lieu de recourir à la peine exemplaire ;

– le mal ne se maintient que par la violence : Suivi de la vérité est la seule arme dont nous disposons.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
Commenter  J’apprécie          10
La discorde chez l'ennemi

Il s'agit du premier ouvrage écrit par Charles de Gaulle ; en 1924, il avait alors 34 ans. Sa thèse est que l'Allemagne a perdu la guerre de 14-18 en dépit de la qualité de ses chefs militaires parce que la plupart de ceux-ci avaient comme défauts communs : "le goût caractéristique des entreprises démesurées, la passion d'étendre, coûte que coûte, leur puissance personnelle, le mépris des limites tracées par l'expérience humaine, le bon sens et la loi."

La désobéissance du général von Kluck a été la cause de la défaite de l'Allemagne lors de la bataille de la Marne. La déclaration de guerre sous-marine renforcée, sous la pression de la marine allemande a provoqué l'entrée en guerre des Etats-Unis. Le commandement allemand, par sa morgue, n'a pas su tirer parti des forces austro-hongroises. Enfin, le renvoi du chancelier Bethmann-Hollweg a débouché sur une dictature militaire dont la propagande a caché, presque jusqu'au bout, la réalité de la situation à la population allemande.

Charles de Gaulle montre dans ce livre ses capacités d'analyse des opérations militaires mais aussi un sens aigu de la psychologie des acteurs en présence et un grand talent d'écrivain.

A le lire, on ne peux qu'être affligé de voir comment des conflits d'égos à la tête du pays, en provoquant des décisions absurdes ont causé tant de morts inutiles. Et on imagine qu'il en a probablement été de même dans toutes les guerres et chez chacun des protagonistes.

Commenter  J’apprécie          10
La discorde chez l'ennemi

"La défaite allemande ne saurait empêcher l’opinion française de rendre à nos ennemis l’hommage qu’ils ont mérité par l’énergie des chefs et les efforts des exécutants"



Ainsi commence le premier livre du capitaine Charles de Gaulle, premier qui me soit permis de lire de cet auteur. Et quel livre, j’ai grandement apprécié son talent d’écriture, simple, facile à lire et à comprendre. Nous avons là une analyse méthodique, professionnelle, des raisons de la défaite des Allemands et de leurs alliés.



Sur la question de la forme, le livre se découpe en deux grandes parties :



La partie présentation écrite par Hervé Gaymard qui a préfacé plusieurs ouvrages du Général. On y trouve une aide précieuse pour des personnes découvrant cette période historique, notamment la galerie des protagonistes qui permet de nous plonger dans l’époque de la Première Guerre mondiale.

Et Le livre en lui-même qui présente les actions et leurs conséquences du général von Kluck, la guerre sous-marine renforcée, les relations avec les pays alliés et la chute du chancelier Bethmann-Hollweg.



Comme je l’ai dit, c’est un livre qui se lit très facilement grâce à un style simple et très clair. Néanmoins, les personnes n’ayant aucune connaissance ou des souvenirs parcellaires de la période du collège-lycée devront se plonger régulièrement dans une encyclopédie. Elle leur sera d’une grande aide pour découvrir la géographie de l’Europe centrale et orientale, ou juste pour pouvoir mettre un nom sur une photo.



Charles de Gaulle décrit très clairement la manière dont l’Allemagne s’est elle-même sabotée, il ne nie pas, bien entendu, le combat que nos ancêtres et les alliés ont mené. Mais l’on se rend compte que de nombreuses dissensions avaient cours au Reichstag et aux quartiers généraux Allemand et Autrichien.



Le capitaine décrit un Reich vieillissant, ou du moins de plus en plus contesté, notamment sa forme autocratique. Ce Reich dirigé par un empereur qui se laisse déborder par les événements, à la personnalité un peu fantasque et surtout admirateur des héros qu’étaient alors Ludendorff et Hindenburg. Ce dernier qui avait connu la Guerre de 1870 était vu comme une légende, une référence pour la population allemande, mais aussi pour les politiques.



Je ne discuterais pas plus longtemps de ce livre. Simplement, si vous avez envie d’approfondir vos connaissances sur la Grande Guerre, d’avoir une vision de ce qui se passait dans l’Allemagne d’alors, j’enjoins aux personnes intéressées de lire la discorde chez l’ennemi qui m’apparaît comme étant une base pour ensuite aller plus loin sur ce qu’était l’Allemagne du Kaiser Guillaume II.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
Commenter  J’apprécie          00
La France et son armée - Histoire des troupes..

Cette histoire de France subjective est d'évidence un écrit de combat. C'est aussi un texte de rupture. Le maréchal Pétain avait envisagé de publier sous son nom le manuscrit originel. L'ancien subordonné avait gagné son émancipation en s'y opposant farouchement.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
La France et son armée - Histoire des troupes..

Des Gaulois jusqu'à la Grande Guerre, le colonel De Gaulle, encore inconnu des Français, écrit en 1938 une synthèse historique, dans le grand style qui est déjà le sien. C'est un admirable essai, ou plutôt une "méditation" (selon André Martel dans le Dictionnaire de Gaulle), sur le rôle de l'armée française à travers l'histoire. L'œuvre est dédicacée au maréchal Pétain, qui en revendiquera, à tort et en vain, la propriété littéraire.

Commenter  J’apprécie          40
Le Fil de l'épée

Dans Au fil de l’épée De gaulle rêve De Gaulle. La première fois que j’ai lu ce livre, j’avais la certitude de lire le livre d’un fou, d’un dément, d’un homme qui rêvait sa vie avant de la vivre dans une sorte de préscience qui appartient plus au domaine de la chiromancie qu’à l’art militaire ou à l’art politique. Qui était cet homme ? Cette statue que nous montre les anciens documents d’actualité, cet animal préhistorique que décrit Jean Cau, cette sorte de tortue marine, qui, miracle, parle, ou bien ce jeune homme rêvant sa vie, soucieux de communication, comme Jules César dans la guerre des Gaules. Le style en est simple, un peu maniaque, ternaire, on sent l’influence de l’illustre Lyautey, sans le talent de l’image de l’ainée. De Gaule est aveugle, il ne voit rien, il se regarde, apprécie sa mise en scène. Il n’est que de lire le chapitre où il affirme que le Chef doit ménager ses entrées, sa présence, sa parole. De Gaulle est l’homme du happening.

Lyautey avait aussi le sens de la mise en scène, mais ses référents étaient anciens, au point de voir dans la société traditionnelle marocaine, un moyen-âge, une chevalerie et son sens de la mise en scène est celui de l’espace, il suffit de voir son bureau à l’ancien musée des colonies pour comprendre le personnage. Derrière lui, il y a des puissances, on ne sait trop lesquelles, peut-être Dieu, l’Etat, le grand Moloch, ou d’autres divinités plus ou moins étranges, Lyautey est au service de ces divinités.

De Gaulle est plus latin, plus romain. Il y a son buste. Ses référents plongent leurs racines dans les guerres romaines, dans les guerres puniques. S’est-il rêvé en Scipion, en César. En César, certainement, et son indifférence aux attentats, son absolue indifférence pour les risques qu’il a pu prendre pendant et après le conflit algérien, le mène vers cette doctrine stoïcienne des vieux romains. Son histoire avec la France, sa grande querelle, est une histoire gallo-romaine et il serait intéressant de plonger dans l’esprit du jeune De Gaule, affublé d’un nom aussi étrange, pour comprendre les échafaudages qui ont pu s’élever dans son esprit, les rêves, les visions, qui ont germés dans cet esprit solitaire.

C’est peut être ce qui rend ce livre attachant, c’est qu’il ouvre une porte sur les rêves de l’enfant.


Lien : http://jsander.blogs.nouvelo..
Commenter  J’apprécie          30
Le Fil de l'épée

Livre que je recommande vivement à tout chef, militaire en particulier.

Je pense que c'est un indispensable.

Dans la forme: le style d'écriture est très agréable.

Dans le fond: il s'agit d'un texte qui porte principalement sur trois choses :

- le commandement en abordant les thématiques : binôme intelligence-intuition, autorité, caractère (moteur de l'action);

- la doctrine: importante, mais qui ne doit empêcher ni l'esprit d'entreprise ni l'intelligence de situation;

- la place du militaire dans la société et par rapport au politique.

Pour habiller son propos, DE GAULLE a recours à des éléments d'ordre historique et sociologique.

A lire sans tarder.
Commenter  J’apprécie          40
Le Fil de l'épée

Une écriture à la fois limpide et emplie de souffle , de panache et de lyrisme. Réflexion puissante, lucide et éclairée sur le rôle de la force militaire, les caractéristiques du chef de guerre, les relations entre les gouvernants et les militaires, cette œuvre courte illustre parfaitement la puissance visionnaire de De Gaulle.



Ecrite en 1932, cette analyse n'a pas pris une ride. Et aujourd'hui, en mars 2022, ce passage, parmi d'autres, entre en résonnance avec l'actualité : "Certaine illusion pourrait donner à croire que le rôle des soldats, si vaste fût-il dans le passé, est en voie de disparaître et que l'univers d'à présent peut enfin se passer d'eux. Une telle théorie, répandue dans une génération dont le destin politique, social, économique, moral fut précisément réglé à coups de canon, est, par elle-même, assez singulière. Cependant, elle offre aux masses un bienfaisant réconfort. Mais comment les guerriers s'y laisseraient-ils tromper ?"

Commenter  J’apprécie          50
Le Fil de l'épée

Voilà un ouvrage écrit en 1932 sur lequel tout a été dit et qui a été beaucoup lu, même par Nixon qui l'avait fait traduire (cf. Wikipedia).

Intéressera tout autant qui veut comprendre l'entre deux guerres, ou découvrir de Gaulle écrivain, ou encore voir comment un militaire voit la politique.

Avec en outre quelques saillies sur l'esprit français qui, bien-sûr n'ont rien perdu de leur actualité.

Enfin, très beau style d'écriture (daté mais admirable).

Commenter  J’apprécie          20
Le Fil de l'épée

Cet essai est daté de 1932, et garde un certain intérêt. De Gaulle affirme le "si vis pacem, para bellum". La nécessité d'avoir une armée forte, bien préparée, qui se constitue en temps de paix. Le politique et le pouvoir ayant nécessairement sort lié avec le militaire, l'un et l'autre devant aller de pair. Voire en une seule tête, tel les Alexandre le Grand, ou Napoléon... De Gaulle fait la part belle aux grands hommes, dont évidemment il se voit faire partie. En 1932, De Gaulle a l'âge que j'ai actuellement, et c'est assez sidérant, à quel point il y est ou il s'y croit déjà.

1932... Un an plus tard, 1933, et Hitler qui monte au pouvoir et qui petit à petit re-mènera le monde à la guerre. Hitler qui correspond presque point par point à ce que préconise De Gaulle dans ces pages... Hormis peut-être l'indispensable adaptation du militaire au terrain, à l'ennemi... ce qui fera l'une des pertes de Hitler.

Je me demande jusqu'à quel point De Gaulle aura signé et resigné les éléments écrits dans ce livre. Le De Gaulle de 40, le De Gaulle président de la 5e république...

Sinon, dans l'absolu, tout ça est bien pro-militariste, ce que je ne parviens pas à être, mais la réalité est que l'homme ne connaît presque que cet état, l'état de guerre... Il n'a pas encore l'habitude de vivre en paix, et ne sait pas comment la conserver. Alors, oui, non, peut-être, si vis pacem, para bellum... Soupir.
Commenter  J’apprécie          30
Le Fil de l'épée

Pendant l'entre-deux-guerres, de Gaulle nous explique sa vision de la guerre, de l'armée, de l'équilibre entre le militaire et le politique, de la nécessité d'avoir des grands chefs, de la tendance des français à la théorie, alors que la guerre est essentiellement empirique. Ce que j'aime dans le style de de Gaulle, ce sont ces références variées, qui vont des plus attendues, comme Bonaparte, au plus littéraires, comme Salammbô de Flaubert, voire des références plus contemporaines à l'ouvrage. Ce livre gardera à jamais un côté intemporel, car il évoque des questions politiques inhérentes aux sociétés humaines.
Commenter  J’apprécie          10
Le Fil de l'épée

Le commandant Charles de Gaulle s’adresse dans le fil de l’épée aux Français et à leurs dirigeants qui doutent du maintien d’une armée en temps de paix. On peut aisément comprendre que des civiles ayant connu quatorze ans plus tôt une guerre totale ne veuillent pas avoir des réminiscences de celle-ci. Il montre aussi que la détestation des armes, après un tel conflit, se répercute forcément sur les militaires. L’important est bien entendu la manière dont sont utilisées les armes et la fin qu'elles permettent d'obtenir. Les armes ont permis de défendre les artisans et les cultivateurs qui ont fait croître notre pays tout comme elles ont permis des massacres et des tueries.



Alors comment Charles de Gaulle tente-t-il de remettre le militaire sur le devant de la scène ? Son livre se découpe en cinq parties qui tentent tour à tour de nous faire infléchir vers sa position. Tout d’abord, cela fait partie du bon sens, la guerre se prépare en temps de paix. Malheureusement en temps de paix, la nécessité d’avoir un corps armé prêt à combattre apparaît comme un coût compressible pour les dirigeants.



Et d’ailleurs les soldats eux-mêmes, bien qu’ils soient sans doute les personnes les plus concernées et touché par la guerre, peuvent être pressants pour déclarer celle-ci. En effet, la carrière d’un soldat ne décolle qu’en temps de guerre. Seule la guerre peut ramener les honneurs et faire monter en grade. Et c’est pour cela que les militaires et les politiques doivent travailler ensemble, mais jamais empiéter sur le terrain de l’autre. C’est de cette manière que Bismarck et Moltke ont collaboré et ont pu amener la Prusse à la tête de l’Empire allemand. Il nous indique aussi qu’un Etat seulement dirigé par des militaires serait une menace pour ses voisins et susciterait de nombreuses inquiétudes. Je ne sais pas s'il s'imaginait une carrière politique à l'époque mais il fait sans doute référence à une junte militaire au pouvoir et non à un militaire qui accède aux pouvoirs par les élections.



Il est d’ailleurs très dangereux, pour maintenir un commandement de qualité, de rester en temps de paix trop longtemps, car les jeunes gens préféreront se lancer dans d’autres entreprises beaucoup plus intéressantes. En effet, le commandant nous explique qu’après l’épopée napoléonienne les jeunes gens se dirigèrent vers la politique ce qui pourrait expliquer le manque de commandement en 1870. Malgré les guerres d’Italie et de Crimée nous n’eûmes pas matière à former et à voir apparaître de grands commandants. Car ce n’est que sur le terrain que nous pouvons voir apparaître ceux qui ont la fibre pour diriger. Le nom de Turenne est souvent cité et c'est l'exemple parfait pour illustrer mon propos. Il devint Maréchal à 32 ans et mena dès ses 14 ans son régiment homonyme pendant la guerre de Trente Ans, c'est l’exemple parfait de qualité de commandement qui naît sur-le-champ de bataille. En 1932, les jeunes gens d’alors se dirigeaient vers les entreprises et les industries pour s’enrichir. On avait déjà troqué l’honneur à l’argent. Et une citation m'a particulièrement marqué sur ce sujet :



"Notre temps est dur pour l'autorité. Les mœurs la battent en brèche, les lois tendent à l'affaiblir. Au foyer comme à l'atelier, dans l'Etat ou dans la rue, c'est l'impatience et la critique qu'elle suscite plutôt que la confiance et la subordination. Heurtée d'en bas chaque fois qu'elle se montre, elle se prend à douter d'elle même, tâtonne, s'exerce à contretemps, ou bien au minimum avec réticences, précautions, excuses, ou bien à l'excès par bourrades, rudesses et formalisme."



On pourra retenir de ce livre qu'il faut des échanges entre l'Armée et la Politique, ce que notre époque ne permet pas ou peu. Nos ministres des Armées ne sont plus des militaires depuis longtemps, ils sont devenus des VRP tentant de vendre des Rafales. Les militaires n'ont aucun droit de parole, on voit d'ailleurs peu de hauts-gradés sortir des livres. Il y avait pourtant après la Première Guerre Mondiale de nombreux militaires à l'Académie française. Il faut aussi noter la culture encyclopédique et l'amour de la France qu'a le commandant, de nombreuses batailles sont cités et de nombreux noms de généraux surtout du XIXème siècle. C'est un livre qui laisse voir un grand avenir pour ce commandant.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
Commenter  J’apprécie          10
Les grands discours de guerre

Discours prononcés par le Général entre juin 1940 et août 1945. On redécouvre comment, grâce aux mots, il a évité à la France de sortir de l’Histoire universelle en maintenant la flamme de l’esprit de combat et de concorde.

Essai introductif remarquable de Régis Debray dont on retiendra notamment l’idée selon laquelle ces discours de guerre n’auront pas seulement changé le cours des choses, mais auront permis à la France de traverser les soixante dernières années de l’histoire du monde en « première classe avec un billet de seconde »...
Commenter  J’apprécie          00
Lettres, notes et carnets, tome 1 : 1905-1918

1905-1918, formation, guerre et captivité, trois expériences de jeunesse pour Charles de Gaulle, relatées dans une correspondance qui souffre parfois des censures nécessaires, aussi bien quand il est au front que prisonnier.

On retrouvera dans l'action les éléments théoriques et la culture historique issus de sa formation, toujours très présents dans le livre.

Au début de la guerre, jeune officier, Charles de Gaulle est mobilisé dans un poste de commandement. Sa mission et l'enjeu pour la patrie dominent sa correspondance, mais très vite, ses notes consignent l'ensemble des éléments pratiques à ordonner lorsqu'on commande une unité. Chaque jour des consignes, ordres, notes, dispositions logistiques. Et finalement, il relate peu de combats.

Lorsqu'il est fait prisonnier, la correspondance, essentiellement à sa famille, reprend le caractère banal et routinier, si n'étaient quelques indices de ses tentatives d'évasion.

en captivité, il propose à ses collègues officiers des conférences sur l'organisation de la guerre. sa vision des responsabilités, du gouvernement d'une part, de l'armée d'autre part, ouvre le champ à la critique de l'organisation dont s'est dotée la France pour la guerre, ainsi qu'à l'agilité dont elle fit preuve.

Et dans ces pages, la vision pour le France apparaît.

dans un ensemble de lectures consacrées à la première guerre mondiale, j'ai trouvé ce livre très intéressant, autant sur l'exercice de la guerre par un officier que pour l'analyse politique.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Charles de Gaulle (959)Voir plus

Quiz Voir plus

Babar ou T'choupi ?

... va sur le pot.

Babar
T'choupi

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : babar , Livres illustrés pour enfantsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}